Conference nationale du 5 novembre
Porter haut le drapeau de la lutte, du rassemblement, celui du PCF ! Intervention non prononcée de Didier Le Reste, fédération PCF de Paris

, par  communistes , popularité : 3%

Retour sur la conférence nationale du PCF de ce week-end. Compte tenu du nombre important d’inscrits dans le débat, tous n’ont pas pu s’exprimer.

Je partage donc par écrit le contenu de mon intervention.

"Dans le contexte dans lequel nous nous trouvons, il est me semble-t-il, utile d’avoir une appréciation équilibrée des actions que nous avons engagées ces derniers mois.

Il faut bien sûr valoriser les efforts consentis à rassembler les forces anti-austérité pour tenter de faire émerger une candidature de rassemblement mais force est de constater que nous sommes en échec.

A partir de là, nous devons en tirer les enseignements pour la suite. Pour ma part je regrette de nouveau que parallèlement à nos efforts pour élargir le rassemblement de la gauche anti-libérale nous n’ayons pas en interne travaillé à construire une candidature qui permette de représenter dans les meilleures conditions possibles le moment venu, la sensibilité communiste.

Je récuse l’idée par ailleurs qu’une candidature communiste diviserait alors que ceux qui avancent ce prétexte n’ont pas la même intransigeance avec les autres candidatures. Cela m’interpelle !

Non, nous ne devons pas nous effacer, nous excuser, renoncer à ce que nous sommes !

Le PCF demeure un parti structuré, implanté sur le territoire avec des militants, des élu-e-s, des sections et cellules locales et d’entreprises, des fédérations…

Non, cher-e-s camarades, non cher Pierre, la candidature de Jean-Luc Mélenchon, n’est plus une candidature de rassemblement tel que nous le concevons.

La façon dont il s’est déclaré candidat, le fait qu’il récuse les partis, les conditions qu’il met à ceux qui le rejoignent, l’égocentrisme surdimensionné qu’il affiche (sans parler des insultes qu’il profère à notre égard) sont de mon point de vue révélateurs de la nature de sa vraie démarche.

Voyons bien, et je pense que ce n’est pas fini, que nous avons de plus en plus de divergences de fond avec le programme politique que porte Mélenchon.

Il en est ainsi entre autres de la question des flux migratoires, de l’avenir du nucléaire, de l’Europe, de l’agriculture, de l’économie de la pêche, de la situation des salariés détachés mais aussi sur le SMIC, à un moment où nous revendiquons un SMIC à 1700€ bruts Mélenchon propose 1300€ nets !

Le programme de Mélenchon s’éloigne donc du contenu de l’Humain d’Abord que nous entendons à juste titre replacer dans nos campagnes.

A cet égard, le mouvement social singulièrement le mouvement syndical questionne sur les perspectives politiques au sein de la gauche antilibérale. Qui va porter, transférer dans la sphère politique les revendications sociales et les attentes populaires ?

Des camarades, pour justifier leur choix de soutenir Mélenchon expliquent que cela va nous aider aux législatives.

Je considère que c’est là faire une nouvelle erreur stratégique.

A ces camarades je suis tenté de leur adresser de façon fraternelle une citation de Churchill qui disait « ils ont voulu éviter la guerre par le déshonneur, ils ont eu la guerre et le déshonneur ! ».

Réfléchissons un instant sur le fait que présenter une candidature communiste nous affaiblirait pour les législatives.

En 2007, le PCF fait près de 2% à la présidentielle et nous avons derrière un groupe de 20 députés à l’Assemblée Nationale.

En 2012, le candidat du Front de Gauche, soutenu par le PCF obtient 11% des voix à la Présidentielle et nous ne faisons élire que 10 députés !

Comme je l’ai exprimé hier au Conseil National, j’estime que le bulletin de vote qui est soumis à la Conférence Nationale est déséquilibré, voire quelque peu alambiqué.

Dans la mesure où André Chassaigne a rappelé ce matin sa disponibilité, je propose que d’une façon ou d’une autre, celle-ci soit intégrée dans le texte de l’option 2.

Pour terminer mon propos, je veux souligner que nombreux sont les camarades qui veulent apporter leur soutien à Jean-Luc Mélenchon qui disent qu’ils le font sans enthousiasme, un peu contraints, par défaut et qu’ils ne souhaitent pas s’inscrire dans la France insoumise.

Vous avouerez que c’est confus et peu mobilisateur !

Pour ma part, je préfère m’engager dans la campagne pour un-e candidat-e communiste de façon combative, déterminée en ne sous-estimant pas les difficultés mais en portant haut le drapeau de la lutte, du rassemblement, celui du PCF !"

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