La lettre de mai 2014

, par  Jacqueline Roussie , popularité : 2%

Le premier mai 2014

Monsieur le Président Obama

The White House, 1600 Pennsylvania Avenue N.W., Washington DC 20500 USA

Monsieur le Président,

Le 20 mars dernier, l’ancien président du Portugal Mario Soares vous demandait la libération des Cubains Gerardo Hernández, Ramón Labañino et Antonio Guerrero, et le lendemain, c’était au tour du président d’Uruguay José Mujica de vous la suggérer après qu’il ait accepté de recevoir dans son pays cinq prisonniers de Guantanamo.

Yogesh Kumar Sabharwal ex-président du tribunal Suprême Indien, Zakeria Mohammed Yacoob, ex-magistrat de la Cour Constitutionnelle d’Afrique du Sud, et Philippe Texier, conseiller honoraire à la Cour de Cassation de France, suite à la commission d’enquête des 7 et 8 mars dans la « Société des lois » de Londres, vous avaient eux aussi demandé de bien vouloir gracier les cinq Cubains René González, Fernando González, Gerardo Hernández, Ramón Labañino et Antonio Guerrero, dont les trois derniers sont toujours emprisonnés dans votre pays.

Vous n’avez pas encore répondu à la demande de toutes ces personnalités, Monsieur le Président, ni à celle de tant d’autres dans le monde.

Ces cinq Cubains ne pourront pas être présents le 8 mai, à San Francisco, pour recevoir le Prix des Droits de l’Homme de l’ONG Global Exchange qui leur a été décerné cette année par la « Sélection des gens ».

Monsieur le Président, combien de temps encore allez-vous garder ces innocents en prison ? Il y a 60 ans que par son vote le sénat a censuré la politique de McCarthy !

Cuba, n’a jamais organisé, financé ou exécuté d’attentats terroristes contre d’autres pays, mais, par contre, a toujours signé tous les traités internationaux contre le terrorisme et manifesté sa volonté de coopérer dans ce domaine avec tous les États, y compris avec les États-Unis.

Les Cinq étaient des agents cubains envoyés en Floride pour déjouer les attentats organisés depuis les États-Unis contre leur pays. Votre pays devrait avoir quelque égard envers les agents Cubains qui luttent contre le terrorisme. Il pourrait se souvenir, par exemple, que durant l’été 1984, c’est leur travail qui avait permis au président Ronald Reagan d’échapper à un attentat au cours de la campagne pour sa réélection. Dès que le gouvernement cubain avait appris qu’un groupe d’extrême droite de Caroline du Nord préparait un attentat contre le président, il en avait informé les autorités des États-Unis par l’intermédiaire de Robert C. Muller, chef de sécurité de la mission des États-Unis devant les Nations Unies. L’information était complète, noms des comploteurs, type d’armement, planques des armes, date et lieu où le crime devait se produire.

Le 3 décembre 2013, 66 sénateurs démocrates, républicains et indépendants vous ont appelé à donner une priorité humanitaire à la libération de M. Alan Gross et de prendre toute mesure qui serait dans l’intérêt national des États-Unis, d’une manière immédiate, afin d’obtenir sa libération. La Directrice Générale du Département chargé des États-Unis au ministère des Relations extérieures de Cuba, Josefina Vidal Ferreiro, a alors déclaré (Fernando González n’était alors pas encore libéré) : « Le gouvernement cubain réitère sa disposition à établir sur le champ un dialogue avec le gouvernement des États-Unis afin de trouver une solution à l’affaire de M. Gross sur des bases réciproques qui prennent en compte les préoccupations humanitaires de Cuba concernant ses quatre ressortissants combattants antiterroristes incarcérés aux États-Unis ».

Le 3 avril, Alan Gross se sentant abandonné au moment où a éclaté le scandale du réseau de communication ZunZuneo, a commencé un jeûne qui a duré une semaine. Le gouvernement cubain a aussitôt réitéré sa proposition de dialogue avec votre gouvernement en vue d’un échange humanitaire avec les trois Cubains que vous maintenez prisonniers.

En espérant que vous saurez répondre rapidement aux multiples attentes concernant cette douloureuse question dont vous détenez la clef, recevez, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments humanistes les plus sincères.

Jacqueline Roussie

64360 Monein (France)

Copies envoyées à : Mesdames Michelle Obama, Nancy Pelosi, Kathryn Ruemmler, Janet Napolitano, et à Messieurs Joe Biden, John F. Kerry, Harry Reid, Eric Holder, Pete Rouse, Rick Scott et Charles Rivkin, ambassadeur des États-Unis en France.


Le logo de l’article est une photo de l’artiste Joël Prince, « Cuba-mur bleu ».

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