Conseil national des 10-11 avril 2015
Ne pas courir après les évènements Intervention Danielle Trannoy

, par  Danielle Trannoy , popularité : 2%

A partir d’une réflexion collective, je souhaite porter ici au CN les questions des camarades qui s’interrogent sur la stratégie.

1/ On voudrait comprendre pourquoi il y a à nouveau tant de précipitations à courir vers « une nouvelle gauche » ?

L’heure est-elle à la recherche d’accord de sommet ? Avec qui ? Comment ? Pourquoi ? De nombreux camarades pensent que ce serait une nouvelle erreur.

2/ Ne faudrait-il pas prendre le temps de l’analyse politique avec tous les communistes, des résultats de ces départementales où des points de résistances sont apparus, avec un vote plus fort en faveur du vote communiste.

Par exemple, pour notre section, nous avons connu une nette progression, avec des candidats clairement identifiés communistes, avec des partenaires du MRC et citoyens.

Nous avons placé le PCF « acteur du Front de Gauche » porteurs d’un contenu de campagne qui s’est appuyé sur les propositions « Mon département J’y tiens ! », pour dire « Non » à la réforme territoriale (le vote faisant fonction de référendum), pour le maintien et le développement des services publics de proximité, le rejet de la politique d’austérité imposée par l’Union Européenne.

Cette démarche nous a permis de reprendre des contacts avec le monde du travail et de rassembler les communistes puisqu’une trentaine a participé activement à la campagne.

Tout cela est un point d’appui pour l’activité de notre Section.

Nous avons constaté que des résultats, qui méritent des examens approfondis, se sont passés dans d’autres départements : La mairie de Vénissieux conservée sur une base plus large, le Cher, le 94, les Côtes-d’Armor, le Cher….

Mais, sans triomphalisme béat, car le PCF est à nouveau affaibli en élus et la situation politique est lourde de dangers.

D’où l’importance pour les communistes de faire un travail d’analyse et d’organisation. Comprendre ces points de résistances en fonction des forces organisées, cellules, sections, associations, forces syndicales… qui résistent et qui ont gardé un ancrage sur le terrain.

3/ Ces élections confirment des points forts qu’il ne faut pas négliger  :

- Que l’abstention (+ les blancs et nuls) est un fait politique majoritaire, qui nous interroge directement. Pourquoi, l’électorat populaire ne se reconnait pas dans nos propositions et se sent incompris et délaissé par le PCF ?
- Il ne faut pas sous-estimer le rejet massif et populaire du Parti Socialiste, et, peut-être plus pour l’électorat communiste qui refuse d’être mis complètement à terre. C’est certainement une vraie fracture de classe, un refus de classe.
- Le Front de Gauche, malgré les sursauts espérés par certains, est un échec (rôle négatif des chefs de file, incohérences des positionnements politiques rendant illisibles pour la population le message du PCF, du rassemblement recherché).
- Il y a dans la population une conscience très nette des dangers de la période (économiques, sociaux…) qui sont clairement identifiés y compris du danger du fascisme, du fait de la destruction de notre société.
- Il y a un sentiment profond d’abandon, de mépris….
- Dans ces expressions, on retrouve le rappel au vote historique du NON (volé) de 2005 au Traité Constitutionnel.

A partir de là, comment se porter à l’écoute du peuple : où en est-il ? Où en est le PCF ? Où en sont ses liens avec le monde du travail ? Avec les classes populaires ?

Reprenant notre réflexion collective, nous pensons que nous nous heurtons à deux butoirs qui ne permettent pas d’avancer :
- Absence d’un véritable projet politique porté par les communistes (qui ne doit pas être une construction de sommet aux fins de négociations électorales). Mais un projet de société, actif, de réappropriation sociale, économique, culturelle, de Paix, pour affronter le capitalisme ;
- Le deuxième butoir, c’est l’Union Européenne qui impose une perte totale de notre souveraineté nationale et populaire, sur la monnaie, sur le crédit et la finance, impose la loi du marché sur les entreprises, l’abandon des travailleurs, la concurrence libre et non faussée à tous les secteurs de la vie. Nous sommes prisonniers, sous le joug des institutions européennes. A quand l’ouverture d’un débat ?

Au vu des évolutions en Grèce, ne serons-nous pas contraints de courir après les évènements ?

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  • (2002) Lenin (requiem), texte de B. Brecht, musique de H. Eisler

    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

  • (2009) Déclaration de Malakoff

    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

  • (2011) Communistes de cœur, de raison et de combat !

    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
    ... lire la suite

  • (2016) 37eme congrès du PCF

    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).