Vote des communistes de 7, 8 et 9 Mai
Le moindre mal, depuis vingt ans, on en voit le résultat... Réponse à Bernard Friot

, par  Gilbert Remond , popularité : 2%

Une deuxième réaction au texte de Bernard Friot sur le vote des communistes

Sollicité par un avis je donne le mien. Le moindre mal depuis vingt ans on en voit le résultat : de défaite en défaite jusqu’à la victoire finale du FN en semble la perspective. Friot comme Sève voient du communisme déjà là quand les masses voient fondre leurs acquis, se trouvent toujours plus précipitées dans la précarité pendant que les actionnaires du CAC quarante voient eux, augmenter leurs dividendes de manière vertigineuses.

De toutes manières, Friot tenait déjà ce raisonnement la dernière fois sans que cela n’apporta grand chose au mouvement social, sinon depuis, plus de confusion et de division ! Friot persévère, ce n’est pas le moindre de ses défauts !

En effet, il ne se renouvelle pas beaucoup d’une élection a l’autre. De fait nous sommes toujours dans la guéguerre qui l’oppose à la commission économique laquelle d’ailleurs ne voit pas tellement moins loin que lui en matière de propositions économiques quoiqu’il en dise, puisqu’ils s’accordent sur la notion de dépassement.

La gauche est faible, non à cause de ses divisions mais parce qu’elle a perdu la confiance populaire depuis qu’elle a pris le tournant de la rigueur et refusé de rompre avec le capitalisme. Elle est faible à cause des ses reniements. Elle fera encore moins de voix cette fois ci, comme le prévoient tout les sondages, à moins qu’elle n’ose une critique radicale de ses erreurs passée, un retour aux fondamentaux de la lutte des classes, la dénonciation claire du capitalisme et l’affirmation de la volonté de rompre avec lui.

Certes Fabien devrait apprendre à savoir ce qu’à été véritablement un Kolkhoze, être plus clair quand il dénonce la gestion étatique des entreprises publiques. Il faudrait surtout rompre avec vingt ans d’autophobie. Je suis d’ailleurs curieux de connaitre sur cette question la position des signataires de l’option 2 ! D’une manière générale il ne m’est pas apparu qu’ils avaient une grande estime pour l’URSS et son apport à la cause du mouvement ouvrier international.

Bernard Friot se plaint de ne pas voir le parti dans les entreprises. Qu’a-t-il fait de son côté ? Sortir des livres, les présenter, les mettre en discussion dans des cercles ou des comités. Certes cela représente de l’énergie et du travail, mais je ne le l’ai pas souvent vu devant des entreprises venir à la rencontre des travailleurs en lutte pour la défense de leur outil de travail ou pour celle d’autres revendications économiques. Par contre et contrairement a ce qu’il affirme, j’ai suivi Roussel dans son tour de France des entreprises (Alstom à Villeurbanne en faisait partie, il n’y pas longtemps). Pour chacune d’entre elles, pour les travailleurs qui les font tourner, il avait un mot dans les médias qui acceptaient de lui donner la parole ou dans les vidéos que les militants diffusent sur le net.

Chacun votera en son âme et conscience les 7, 8, 9 mai, c’est la règle du jeu démocratique, mais où est l’âme de ce texte, de quelle conscience nous parle-t-il ? J’ai le sentiment après l’avoir lu, d’une caricature. Vénissieux, ce n’est pas une minorité, Vénissieux comme d’autres nombreuses sections du parti sont dans la majorité issue du 38ème congrès. Le texte de la conférence nationale qui a été adopté par une majorité de délégués et sur lequel nous sommes appelés à nous exprimer est un texte conforme aux décisions validées par la majorité issue de ce congrès. Il n’y a pas à chercher autre chose. Pour reprendre ce qu’écrivait Danielle Bleitrach dans une de ses récentes contributions « le paradoxe est que certains qui critiquent "à gauche" Fabien Roussel, parlent du fascisme pour prétendre éviter la question de la nécessité d’un parti communiste, et dans le fond, faute du parti, ils aboutissent à la réalité qu’une nouvelle soumission à la bourgeoisie suffira avec un piment d’anarchosyndicalisme... Vous avez dit bizarre ? »

Le programme du parti est proche de celui de Mélenchon ? C’est à voir et nous verrons une fois Fabien désigné, si tel est le cas, ce qu’il en sera. Pour l’instant le programme du parti reste proche de celui que nous avions en 2017, c’est-à-dire celui que Mélenchon a copié (et non le contraire). Il est insuffisant en matière de nationalisation et de souveraineté, mais nous lançons un processus de rupture et comme dans tout processus, des mesures en appelleront d’autres en relation avec les débats et les luttes.

Fabien sera le candidat de ce processus et des luttes qui lui donneront consistance. C’est ce qu’il affirme à chaque fois qu’il est en position de "préparer son profil de présidentiable". Feinte de communication ? En tout cas, moi, depuis qu’il le fait, j’entends de nouveau parler d’ouvriers, de salaires, d’entreprises industrielles et même quand "il dérape", de socialisme à la française.

Non je ne veux pas d’un retour à Marchais et aux années 70, mais dans la continuité d’une histoire ouverte par le congrès de Tours, d’un retour à un marxisme créateur, ayant intégré les acquis du mouvement ouvrier international, du monde des sciences et de la culture, c’est-à-dire du léninisme et des autres apports du mouvement d’émancipation des peuples. Je veux le retour à une théorie révolutionnaire qui nous outille pour rompre avec le capitalisme et construire le socialisme, seule voie possible pour aller vers le communisme. Tout le reste est "bizarrerie" pour masquer la vérité, "hypocrisie épiscopale" de clercs refusant l’alternative au capitalisme tant décriée et découragée qu’est le socialisme. Mélenchon est l’homme de Mitterrand comme il ne cesse de le répéter. Sa république restera celle de ceux qui se sont rallié au "there is no alternativ" des libéraux.

L’option 2 ne se dégage pas de son scénario et de ce qui reste une farce au regard des nécessités historiques. Je voterai l’option 1 car elle est la seule qui ouvre de nouveau la porte sur l’histoire, redonne de l’espoir et jette les bases pour la reconstruction d’un rassemblement populaire sur des bases de classes.

Fraternellement,
Gilbert Remond

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