La fiction des « relocalisations » Un article de François Ruffin du journal "Fakir"

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Dans le cadre des prochaines élections, s’il est un domaine fondamental qui n’est pas abordé par les candidats de manière sérieuse, ou en tous cas pas par ceux qui prétendent transformer la société, c’est bien celui de la production des richesses et donc de l’emploi. D’ailleurs, ceux qui semblent s’y intéresser (de loin quand même) mais qui nous disent pouvoir le faire dans le cadre du capitalisme et en gardant l’euro, sont au mieux des illusionnistes. Le journaliste François Ruffin nous apporte des éléments d’analyse en nous présentant la situation dans la Somme.

Pascal Brula


Ça a l’air sympa, les « relocalisations » : un refrain joyeux, entonné du MEDEF aux socialistes, en passant par l’UMP, les écolos – et jusqu’au NPA. Mais ça représente combien d’emplois ? Presque pas. Derrière ces couplets optimistes, c’est le lâchage de la classe ouvrière qui se poursuit : plutôt que d’affronter la réalité, une industrie vendue à la découpe, on préfère le faux-nez des bonnes nouvelles. Un monde merveilleux où tout ira mieux…

Le refrain des relocalisations

Voilà plus d’un an maintenant que ce refrain revient : « relocalisation » a le vent en poupe. Le mot fait consensus. Ségolène Royal traverse le salon de la Haute Façon, et déclare que « la France doit gagner la bataille de la relocalisation », et c’est pour ça qu’elle vient, pour « saluer tous ceux qui se battent, les chefs d’entreprise, les ouvrières, les salariés, les représentants de la profession, parce que ce combat va être gagné », et « la France doit se battre pour ne pas laisser partir des savoir-faire des compétences, des métiers de très haute qualité », même si « les pays émergents ont le droit de fabriquer ». « Il faut tenir bon », exhorte-t-elle encore comme une générale qui félicite ses troupes. Mais une générale avec quelle tactique ? Quelles armes recommandent-elles dans cette « bataille » ? « Il faut informer les industriels qui délocalisent que s’il y a des retours pour des défauts, l’éloignement, les contrefaçons, peut-être qu’en faisant le calcul coût-avantages des délocalisations par rapport au fait de fabriquer français en proximité, sans risque de contrefaçon (...) avec l’étiquette Made in France, ils vont se rendre compte qu’ils ont intérêt à fabriquer en proximité » (Le Parisien, 31/03/2010). Autant la fin est trompetée sur tous les tons – relocaliser ! –, autant les moyens paraissent inexistants, ou dérisoires : « informer les industriels » !

Les écolos parient, eux, sur les circuits courts : « Aujourd’hui, le dumping social et environnemental des délocalisations est porté par un coût dérisoire du transport mondialisé. La crise énergétique impliquera une certaine relocalisation européenne des activités de fabrication, pour des raisons de coût du transport et de sécurité. Dans les sociétés de sobriété, il s’agit de concevoir, à une échelle régionale, la fabrication d’objets assez élaborés par des unités indépendantes des multinationales. » Là encore, l’objectif est louable : relocaliser. Mais on fait quoi, pour y parvenir ? On attend, simplement, que la pénurie de pétrole s’installe – et que le cours du baril de brut augmente ?

Cette « relocalisation », timide, gentillette, pâlichonne, se sert aussi bien à la sauce libérale. Ainsi, en 2010, l’ancien ministre de l’Industrie, Christian Estrosi va satisfaire, à l’Assemblée Nationale, « la forte incitation à la relocalisation que vous appelez de vos vœux ». Comment ? Via « la suppression de près de 12 milliards d’euros de charges fiscales grâce à l’abrogation de la taxe professionnelle ». Et ce n’était qu’un début : « Dans le cadre des conclusions des États généraux de l’industrie, le Président de la République, le Premier ministre et moi-même serons sans doute amenés à proposer des aides à la relocalisation remboursables pour permettre aux entreprises françaises qui se sont délocalisées ces dernières années de réinvestir en France ». Les bancs du groupe UMP applaudissent, note le Journal Officiel (20/01/2010), tant ces députés sont toujours ravis d’offrir des cadeaux fiscaux et des ponts de subvention. Dans le mois qui suivait, une « enveloppe de deux cents millions » était débloquée. Puisque relocaliser est à ce prix…

Une année s’est écoulée depuis cette décision. J’ai donc appelé le ministère de l’Industrie, envoyé un courriel : eux n’ont pas de « données sur la réalité de ce mouvement ». Ce qui n’empêche pas le gouvernement, néanmoins, de communiquer… Seule évaluation aperçue sur Internet, sur le site de l’Expansion : pour « l’économiste El Mouhoub Mouhoud, professeur à l’université Paris-Dauphine le combat est presque perdu d’avance : il estime qu’il y a en France en moyenne une relocalisation pour vingt délocalisations ».

Dénégation du réel

Dans la « première région ouvrière de France » (d’après Le Figaro), les élus picards sont bien placés pour la connaître, « la réalité du mouvement ». Qu’on se penche sur deux tableaux commandés à l’INSEE (voir plus bas) : les 30 plus grands établissements au 31 décembre 1996 pour le département de la Somme, et le même classement au 31 décembre 2008. C’est une enquête toute bête, et pourtant éclairante sur le chemin parcouru, en une décennie, ici et partout en France. Dans cette liste, au milieu des administrations et des services publics (le « centre hospitalier régional » n°1, la « commune d’Amiens » n°2, le « département de la Somme » n°4, la « Société national des chemins de fer français » n°5, etc.), on dénombrait encore quinze usines au milieu des années 90. Il en reste sept, désormais. En douze ans, la moitié a disparu de la liste. Une véritable hécatombe industrielle. Et ceci, avant la crise. Et en plein dans cette débâcle, nos responsables se félicitent de « relocalisations » ! Comme si en juin 40, l’état-major publiait des communiqués triomphalistes – tandis que les troupes reculaient jusque Bordeaux… Il y a pire que de l’aveuglement, là-dedans. Du mépris. Entre ces deux tableaux, en filigrane derrière ces colonnes bien ordonnées, pour des milliers de familles la vie est devenue une angoisse, il y en a des milliers, comme Gilette, ouvrière évacuée de chez Parisot, son mari de chez Peaudouce : « Une fois, on est allés en vacances. Une fois, cinq jours à Quend Plage. Sinon, on a travaillé toute notre vie. Et on se retrouve avec quoi ? Rien. On n’a même plus une cuillère à café, à nous. On a remboursé notre dette, mais on ne vit plus chez nous, on habite chez notre fille, notre beau-fils. C’est pas facile. On se demande pourquoi on vit. À Noël dernier, d’ailleurs… (Silence) On a failli… (Silence) Enfin, je lui ai parlé de nous tuer, à mon mari ». Mais de tout cela, pas un mot. Comme si eux ne comptaient pour rien.

Dans la gauche de gauche

C’était le 5 janvier 2010, au procès en appel des Contis, devant le Palais de Justice d’Amiens. Olivier Besancenot grimpe les marches du bâtiment. Ma marotte me titille, mais j’hésite, par civilité, pour ne pas déranger. D’autant qu’il a l’air crevé : il tenait un meeting, dans mon quartier, hier soir. Après quoi il a sans doute tenu un après-meeting, pour refaire le monde avec ses camarades autour d’un pot. Dans le hall, y a la queue, à cause du portique de sécurité. On piétine côte à côte. On patiente. Je me décide, tant pis pour la courtoisie…

– Monsieur Besancenot, excusez-moi de vous déranger, je fais un petit journal qui s’appelle Fakir…

– Oui ?

– … et je me demandais ce que vous pensez du protectionnisme ?

– Ah…

Il a comme un mouvement de surprise, de recul, qu’on ne lui pose pas une énième question d’actu sur les Contis, Sarkozy, les régionales, le dernier sondage, qu’on se lance dans la théorie économique dès le lever. Puis il se redresse, se reprend :

– Au NPA, on est contre. Ça va juste renforcer le pouvoir des capitalistes et des actionnaires, dresser les travailleurs les uns contre les autres, pénaliser les salariés du Sud, aider les capitalistes du Nord.

Il regarde ailleurs, vide ses poches, le débat semble clos.

– Mais, quand vous voyez les Contis, comme les salaires sont trop élevés en Picardie, on envoie l’usine en Roumanie… Est-ce que ce n’est pas ça, justement, je ne sais pas, qui dresse les peuples les uns contre les autres ? Est-ce qu’on ne se dirait pas que, contre le dumping social, il faudrait des taxes douanières ?

– Non, nous sommes contre toute mesure qui pourrait réveiller les nationalismes.

Il se retourne, dépose ses clés dans un petit bac en plastique.

– Mais alors, qu’est-ce qu’on doit faire ?

– Il faut soutenir les luttes des travailleurs, toutes les luttes, partout en Europe et dans le monde : c’est la seule solution pour que la classe ouvrière conquiert de nouveaux droits.

Il passe sous le détecteur, qui ne sonne pas.

Je le rattrape :

– Mais qu’ils luttent ou pas contre les délocalisations, de toute façon…

– Elles relocalisent, y a des tas de boîtes qui relocalisent. Pour obtenir des aides publiques…

– C’est des exceptions. Y en a pas beaucoup.

– Si, y en a plein, moi j’en connais plein.

– Moi pas. C’est juste quelques exemples, mis en valeur par le Medef et les médias…

– Appelez le NPA, ils vous donneront une liste.

– Mais le mouvement général, c’est quand même une perte d’emplois industriels…

– C’est vrai pour tous les pays du Nord. On assiste à un déclin de l’industrie vers d’autres formes d’emplois.

J’arrête, je l’embête.

Les magistrats rentrent dans la salle, on se lève, ils lisent le jugement à voix haute et on ne comprend rien : est-ce que les Contis ont gagné ? Est-ce qu’ils ont perdu ? C’est la confusion. Un cercle entoure l’avocate, mais elle non plus n’a pas bien saisi. Elle parcourt les feuilles, pressée de Alors ? Alors ?, tourne les pages, et livre son verdict : y a pas de prison, même avec sursis, juste des amendes. Ouf. Pour les caméras, et les copains dehors, les prévenus sortent du Palais en levant les bras, avec le V de la victoire. « On considère ça comme une relaxe, on est heureux, soulagés, déclare Xavier Mathieu aux micros. C’est la fierté de la classe ouvrière qui a été relaxée, une victoire. » Un couplet que reprend Arlette Laguiller : « C’est vraiment une victoire des travailleurs ». Partout, bientôt, du Parti de Gauche à SUD jusqu’à Barricata (Fanzine de contre-culture antifasciste et libertaire) résonnera ce refrain d’une « longue lutte victorieuse ». Pourquoi pas. On a besoin de ça, de se ranimer la flamme, même avec du triomphe en trompe l’œil, même en se mentant un peu. Parce que, malgré toutes leurs actions, toute leur bravoure, les Contis n’ont pas sauvé l’essentiel : les 1120 emplois. Qui ne seront plus dans l’Oise ni pour eux, ni – et c’est plus grave, sans doute – pour leurs enfants. Un bastion ouvrier disparaît, un de plus, mais leurs leaders repeignent ça en succès : « Ça fait chaud au cœur, se félicite Olivier Besancenot. C’est un encouragement pour tous ceux qui luttent, qui résistent et ne lâchent pas ».

De retour chez moi, j’appelle le NPA. Puis j’envoie un courriel. Non, me répond-on : eux ne disposent d’aucune donnée sur les relocalisations. Je retranscris l’échange avec Besancenot, et j’éprouve comme un vague désarroi. Tant de contre-vérités, d’insuffisances, en si peu de phrases :

1 – le protectionnisme « va juste renforcer le pouvoir des capitalistes et des actionnaires ». Mais pourquoi, alors, au cours de tous les G7, G20, Davos, etc., les présidents, ministres, patrons, bref tous les dirigeants capitalistes s’emportent contre la « menace protectionniste » ? Par altruisme ?

2 – le porte-parole du NPA s’attache à des détails – de très rares relocalisations (et pour une poignée d’emplois), des aides publiques scandaleuses (mais qui pèsent peu dans la balance) – pour éviter le fond du problème, cette concurrence instaurée à l’échelle de la planète.

3 – la « solution » qu’il présente – la lutte, partout, en France, en Europe, dans le monde – apparaît bien lointaine, sinon illusoire.

4 – il en ressort, finalement, un sentiment de fatalité : de toute façon, le « déclin de l’industrie vers d’autres formes d’emplois » est inévitable. Un Dominique Strauss-Kahn, une Christine Lagarde, un Jean-Pierre Raffarin ne diraient pas mieux…

François Ruffin, le 28 septembre 2011 (Source : journal "Fakir")


Deux tableaux de l’INSEE

Ces deux tableaux de l’INSEE racontent, en raccourci, une histoire de notre pays, une histoire populaire, une histoire ordinaire, une histoire avec un scénario immuable. Qu’on les passe donc en revue, ces « 30 plus grands établissements de la Somme ». Froidement. Et cliniquement.

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Un catalogue de débâcles

Ce qui est déjà fait :

Flodor : 900 emplois en 1991, 350 en 1996, 0 aujourd’hui. Fermée. Ça a fait l’actualité, à la fin de l’été 2003 : le directeur, italien, de l’usine de chips a déménagé en douce le matériel. Mais les salariés, guidés par les syndicats, suivis par un inspecteur du travail, l’ont surpris en flagrant délit et ont bloqué les camions. Après cette gaffe, le Courrier picard, et La Gazette dans sa roue, ont titré sur « l’affaire qui a choqué la Picardie ». Le président du Conseil général s’est déclaré « indigné face à ces agissements inacceptables », et celui du Régional « scandalisé par la méthode ». La « méthode », voilà le péché mignon. Depuis, la direction en est revenu à des « agissements plus acceptables » et a fermé en toute tranquillité, (presque) dans les règles, pour rapatrier les machines et la production en Italie.

Magnet Marelli : 900 emplois en 1996. 85 aujourd’hui. Filiale de Fiat, vendue, revendue, renommée. « Ils ont envoyé notre outillage vers l’Espagne, l’Italie, la Pologne. Ensuite, où le matériel est parti, on n’arrivait plus à suivre » (Guy Thomä, CGC). Ces industries, au passage, ne sont pas tellement remplacées par « des sociétés de services » : un centre d’appels, simplement, « OMIEN 2 », a fait son apparition dans le classement – ainsi que « France Télécom ». Sinon, pour le reste, c’est de l’emploi public qui truste les places : les pompiers (le « service départementale d’incendie et de secours »), la police (« la direction départementale des polices urbaines », l’Académie d’Amiens, etc. Quand on se raconte, après ça, que ce n’est pas si grave, qu’un peu de formation, un chouia de microcrédit pour l’auto-entreprise, des services à la personne et la difficulté sera réglée, je me dis qu’ils habitent sur la lune, ces experts. Tandis qu’on se trouve, ici, au premier rang d’un séisme économique, et forcément social – dont les secousses ne sont pas achevées.

Général Sucrière - Sol : 400 emplois en 1996, 0 aujourd’hui. Fermée. La sucrerie d’Eppeville vient d’effectuer sa dernière campagne. Son site Internet stipule néanmoins que Saint Louis Sucre est un « industriel responsable et respectueux ». « Rattachée au premier sucrier européen, Südzucker », depuis 2001, la compagnie a racheté, entre autres, la Société sucrière de Silésie (en Pologne) et « réorganise » depuis sa production.

Lainière de Picardie : 400 emplois en 1996, 200 aujourd’hui. Disparue de la liste. « Avec des licenciements économiques, comme un peu partout. »

Delsey : 450 emplois en 1996, 25 aujourd’hui pour la logistique. L’usine a fermée, est partie en Asie. « Delsey, né pour bouger ». C’est le slogan qu’affiche cette marque de valises haut de gamme. Promesse tenue : les bagages ont « bougé » – via une « joint-venture créée avec les Chinois » (site Internet du groupe).

Sièges de France - Groupe Parisot : 450 emplois en 1996, 0 aujourd’hui. Fermé. Après une montée en puissance, le Groupe Parisot – dirigé par l’oncle de Laurence patronne du MEDEF – a revendu cette usine à son directeur général. Qui s’est chargé de la liquidation. Les Parisot ont par ailleurs ouvert quatre sites en Roumanie.

Carbone Lorraine : 500 emplois en 1996. Disparue du classement. En parallèle, le 11 octobre 2007, Carbone Lorraine inaugurait sa « nouvelle usine de Chonqing », son quinzième atelier en Asie, « qui permettra d’ici quelques années de doubler la capacité de production de graphite isostatique ». Au cours du troisième trimestre 2007, le Groupe a enregistré « un chiffre d’affaires consolidé de 174 M€, en hausse de 13 % », le « résultat opérationnel a atteint 61 millions d’euros en 2006, avec une marge opérationnelle de 9,5 % », comme quoi « l’ambition de se transformer en société de croissance est désormais bien engagée ».

Ce qui est à venir :

Valeo : 1000 emplois en 1996, 750 aujourd’hui. L’équipementier automobile joue aux chaises musicales avec ses usines : à Sissone, à Dreux, à La Bastide, tout le monde descend : direction la Tchéquie. À Nogent et à La Suze, la branche “radiateur” et ses 180 emplois est menacée. À Reims, le “radiateur moteur” doit partir en Slovaquie, avec 254 emplois à la clé. De Saint-Ouen, on ramène tout sur Amiens. D’Amiens, on tente de pousser l’embrayage vers la Pologne… mais comme la qualité ne convient pas, on ramène tout sur Amiens ! Avant de fermer la fonderie des “plateaux d’embrayage” (160 emplois). Et le site d’Abbeville vient d’annoncer un « plan de sauvegarde de l’emploi », qui comprend 118 suppressions de CDI, plus 150 intérimaires, avant une « délocalisation programmée vers la Slovaquie ».

Airbus : 900 emplois en 1996. Devenu EADS, et revendu à la filiale Aérolia. Jusqu’ici, les effectifs se maintiennent. L’objectif affiché d’EADS, c’est désormais de produire « 50 % des avions dans les pays à bas coût de main d’œuvre ». Une usine vient d’ouvrir en Chine. Des délocalisations devraient suivre, d’après les cadres, à commencer par les sites revendus (Méaulte en France, Filton au Royaume-Uni et Nordenham en Allemagne).

Dunlop : « Pour donner un avenir au complexe d’Amiens, acceptez-vous ce projet qui devra être finalisé par un accord avec les représentants du personnel ? » Voilà la question que la direction de Dunlop–Goodyear a posée à ses salariés (dans son projet, la direction souhaitait réorganiser le travail en quatre équipes qui tourneraient sur huit jours – un système baptisé 4X8 – contre cinq équipes actuellement. Les équipes du week-end feraient 35 heures comme les autres au lieu de 28 et perdraient 10% de majoration de salaire, selon les syndicats). Avec, dedans, un chantage clair : c’était OUI ou « le désastre », OUI ou le « complexe d’Amiens n’avait pas d’ avenir ». Et le directeur menaçait encore plus franchement : « C’est au prix de ce plan que nous pourrons garder des emplois en France. » Les Dunlop ont sauvé leur peau en l’acceptant, ce projet...

Goodyear : 650 emplois en 1996, 0 tôt ou tard. Face au même référendum que leurs collègues de Dunlop, les ouvriers de Goodyear ont voté « non » à 75 %. Devant pareil affront, la direction est décidée à se venger. Les procédures devant les tribunaux retardent l’échéance, mais l’épilogue est écrit : la plus grosse usine de Picardie sera rayée de la carte.

Whirlpool : 850 emplois en 1996, moins de 300 aujourd’hui. Après les lave-linge, partis pour la Slovaquie, les sèche-linge sont désormais sur la sellette : « Nous devons réduire nos coûts de 5 € par produit », explique le directeur. D’où le projet « Optima », qui prévoit d’abord, bien sûr, « la remise à plat des accords sociaux sur les horaires et les rémunérations », et ensuite, évidemment, « une réduction d’effectifs » : façon d’annoncer un troisième « plan social », avec « 195 suppressions de postes ». Pendant ce temps, les « résultats flambent au troisième trimestre 2007 », avec « un bénéfice net des opérations continues de 175 M$, en croissance de 50% par rapport aux 117 M$ de l’an passé ».

François Ruffin, le 23 septembre 2011 (Source : le journal "Fakir")

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