Sur un groupe de discussion F.B. « entre camarades » du PcF, je vois fleurir des litanies de critiques rageuses —mêmes si elles ne sont pas toujours dénuées de tout fondement— à l’encontre de JLM.
Dans la campagne électorale que nous vivons, il me parait plus opportun que les militants communistes concentrent leur esprit de dénigrement sur les adversaires les plus à droite : $olfériniens, Macroniens, Ripoublicains, et Lepéniens.
Il peut sembler plus facile de se soulager par quelques rafales anti Mélenchon que de pratiquer une saine autocritique collective... comme le recommandaient autrefois, les statuts du PCF.
L’agressivité compulsive est en outre totalement contreproductive.
Aigreurs d’estomac …
Cette tendance suicidaire serait-elle inspirée - de loin - par $olférino et ses relais dans le PcF ?Je peux comprendre l’aigreur de nombreux camarades à devoir voter pour le social démocrate le plus à gauche.
Mais ne nous trompons pas dans l’analyse ... Les contradictions internes d’un système (surtout institutionnel comme l’est un parti) sont toujours déterminantes par rapport aux contradictions externes.
Par conséquent, faire porter à Mélenchon le « chapeau » de notre incapacité à présenter un candidat - et surtout un programme - communiste aux présidentielles de 2017, c’est se voiler la face.
Il est urgent que cet électrochoc fasse réagir les communistes en interne. Comment pouvons nous continuer de « suivre » une direction divisée engluée dans l’opportunisme et l’€urolâtrie ?
Pour 2017, de toute façon c’est plié : nous n’avons pas d’autre choix que de soutenir la candidature social-démocrate de Mélenchon. C’est la moins mauvaise solution puisque nous l’avons d’ailleurs choisie majoritairement sous la pression du contexte.
Le PcF n’était pas en état de présenter une candidature communiste.
Manœuvres anti communistes
On pourra, bien évidemment multiplier à l’envi le constat de manoeuvres anti-communistes dans les rangs des« insoumis »… C’est hélas une réalité, non spécifique à ce sous ensemble de la « goôoche alternative », elle aussi héritière des errements gauchistes et charlétistes de mai 68.
À ce propos, je ferai deux remarques :
1°) Cet anti-communisme n’est pas nouveau, il existait déjà au sein du « Front de Gauche », hier initié et promu par notre PcF muté. Je l’ai personnellement rencontré au sein de cette mouvance qui s’intitule « Ensemble ! » sous couvert, la plupart du temps d’une justification à l’ancienne, résumée par un schème sémantique porteur de toutes les approximations :« l’anti-stalinisme ».
Les plus acharnés dans cette démarche étant d’anciens membres de notre Parti ayant pour certains, bénéficié du relatif confort d’un statut « d’apparatchiks alimentaires » dans les années où cela était encore assez facile, et portant haut —depuis longtemps— les couleur de l’« humanisme bêlant », comme le dénonçaient Marx et Engels en 1879 (déjà !).
2°) Cet anticommunisme est historiquement fondateur de la SFIO maintenue de 1921, et constitue LA caractéristique qui justifie l’existence sans cesse renouvelée de la social-démocratie, sous tous ses avatars. Apparemment, cela ne nous a pas empêcher de poursuivre —autrefois en toute responsabilité — le « front commun » de toutes les composantes du mouvement ouvrier.
Le rapport qui (p) tue
On notera en passant la mauvaise foi des critiques émanant de la section « Éco-Po » de l’avenue Mathurin Moreau.
Lorsque Boccara et ses émules reprochent à Mélenchon son « populisme » et son « nationalisme étroit »... non seulement ils portent une critique droitière —« mainstream » comme on dit en globish — mais ils nous font, en prime une démonstration involontaire :
La campagne de « Mélenchon-bashing » déployée depuis plus d’un an par la direction du PcF, n’a jamais eu aucun fondement politique ... Il s’est agi exclusivement une guerre d’influence entre ego - ou égaux - qui sont en fait sur la même longueur d’onde du point de vue politique : « L’humain d’abord », « La refondation de l’Europe »etc.
Toute cette agitation, suivie du XXXVI° congrès et du « grand çondage »... n’avait d’autre objectif que d’occuper le terrain pour masquer l’effondrement du Parti après trente ans de dégénérescence.
Messieurs les bobos, bien planqués sous la coupole Niemeyer, vous n’échapperez pas à l’aggiornamento.
Nous devons tourner la page de 30 ans de mutation mortifère et ça,ne se fera pas en 3 ou 6 mois.
Petit retour en arrière
La contradiction entre tendance réformiste et tendance révolutionnaire est aussi vieille que le mouvement ouvrier.
Pour ce qui est de ma courte vie de militant, je situerai mes premiers souvenirs douloureux en avril 1956, et ensuite, à l’âge adulte, en février 1976 ...
– 1976 - XXIIe congrès : le PCF abandonne le concept de« dictature du prolétariat »
– 1979 - XXIIIe congrès, le PCF abandonne la référence au marxisme-léninisme,ferme leCentre d’études et de recherches marxistes (CERM),et proclame sacondamnation du« stalinisme ».
– 1981et la suite... :abandon progressif de la pratique de la lutte des classes par les organisations chargées de l’organiser du point de vue du prolétariat (CGT et PCF).
Les conséquences de nos abandons
Le résultat concret —et douloureux pour les exploités que nous sommes— se résume par le graphique ci-dessous, « péché » sur le journal FB d’un camarade CGT d’origine alsacienne :
Au delà des débats qu’il déclenché sur le journal FB d’« Ythier Le Sapiant » quant à la précision des données qu’il met en scène, ce qui m’a intéressé dans ce schéma, c’est la vérité de son aspect tendanciel, et la relative synchronicité qu’on peut constater avec la mutation de notre Parti, son contexte et ses conséquences.
Sur ce graphique, on constate en effet :
Jusqu’en 81, la lutte des classes a été à peu près bien menée du point de vue des exploités et a donc permis de ne pas trop laisser filer l’écart entre gains de productivité et niveau de la « valeur travail ».
Par contre, après cette année-là, l’écart se creuse d’année en année, au fur et à mesure que le réformisme prend « pignon sur rue » au sein du PcF muté de Hue Buffet et Laurent et de la CGT de compromis (chose due) telle que gérée par Viannet, Thibault et Lepaon ...
Comment ne pas constater la corrélation avec les orientations prises par les XXII° et XXIII° congrès du PCF ?
Jacques Delors, l’homme des firmes
Comment ne pas y voir également l’effet Jacques Delors appuyant de tout son poids sur le frein de la rigueur, et sabotant le Programme Commun en tant que ministre des finances des gouvernements Mauroy de 1981 à 84.
Comment ne pas y voir l’effet Jacques Delors président de la Commissions Européenne — nommé d’un commun accord par le « socialiste » François Mitterrand et le chrétien démocrate Helmut Kohl — et appliquant, au pas de charge, les thématiques promues par le lobby des grandes multinationales autour de la « Table Ronde Européenne ».
N’oublions pas que c’est à cet homme d’influence des firmes et de la Démocratie Chrétienne au sein du PS, que nous devons :
- l’élargissement de l’Europe communautaire,
- l’adoption de l’Acte unique européen,
- la réforme de la PAC,
- la signature des accords de Schengen
- et du Traité de Maastricht.
Retrouver nos fondamentaux
Alors aujourd’hui, évitons de « réagir comme des soupes au lait » aux attitudes des alliés de « la France insoumise », d’autant plus que celle-ci n’ont rien d’étonnant, ni de spécifique, puisqu’elles sont en tout point semblables à celle de nos alliés d’hier, je veux parler, bien sûr, des $olfériniens.
Et vis à vis d’eux, je ne crois pas avoir entendu de la part de nos « dirigeants » — et depuis fort longtemps — une quelconque campagne de « $olférino bashing », qui eut pourtant pu se justifier à moult reprises.
Revenons à nos fondamentaux marxistes-léninistes pour effectuer l’analyse concrète de la situation concrète.
Avec pour seuls objectifs l’intérêt de la France et l’hégémonie politique du prolétariat dans le contexte permanent de la lutte des classes.
Salut et fraternité !