« La comédie de la serpillière »

, par  Jacques Cros , popularité : 1%

Que d’ambiguïtés dans ce que nous vivons ! Le drapeau français, La Marseillaise, l’union sacrée… la panoplie est complète ! Ne manque que le chant du départ ! « La victoire en chantant nous ouvre la barrière… »

Pendant la guerre d’Algérie je n’avais pas le choix : les quelques fois où j’ai été confronté au lever ou à l’amener des couleurs je me tenais au garde-à-vous. Le drapeau tricolore couvrait de son symbole la guerre coloniale que nous faisions à un peuple qui luttait pour sa liberté et son indépendance. Aussi j’ai gardé de lui un souvenir qui n’est pas spécialement favorable. Je n’étais pas le seul à avoir un jugement négatif sur le lever des couleurs. C’était désigné par l’expression « La comédie de la serpillière » par les appelés du contingent.

Mon ami Pierre de Murviel m’a raconté que, chargé, en tant que maréchal des logis, de hisser le drapeau au mât de son cantonnement le lendemain d’un jour où des exactions avaient été commises sur des suspects, il avait pris le risque de le mettre en berne et qu’on lui avait demandé des comptes !

On a choisi de faire chanter lors de la cérémonie des Invalides le 27 novembre « Quand on n’a que l’amour » de Jacques Brel. Vu la position « va-t’en guerre » de la France il n’y avait aucune chance d’entendre du même compositeur « La colombe ».
Cette dernière chanson a été créée en 1959, en pleine guerre d’Algérie donc, et en opposition à ce qui se passait là-bas. Elle est marquée du sceau de l’antimilitarisme. Elle sera reprise aux USA au moment de la guerre du Vietnam.

Citons-en le premier couplet :

Pourquoi cette fanfare
Quand les soldats par quatre
Attendent les massacres
Sur le quai d’une gare
Pourquoi ce train ventru
Qui ronronne et soupire
Avant de nous conduire
Jusqu’au malentendu
Pourquoi les chants, les cris
Des foules venues fleurir
Ceux qui ont le droit de partir
Au nom de leurs conneries

Ajoutons le refrain :

Nous n’irons plus au bois, la colombe est blessée
Nous n’allons pas au bois, nous allons la tuer

Mais la paix n’est pas à l’ordre du jour chez les tenants du capitalisme, le système a trop besoin de la guerre pour prospérer ! Aussi comme les arguments fournis par les terroristes sont excellents, ils sont exploités à fond. Et tant pis pour les dégâts collatéraux. A ce sujet on nous a fait part récemment de celui provoqué par un Rafale qui a tué 28 élèves d’une école primaire de Mossoul en Irak. Aussi affreux que les attentats du 13 novembre à Paris !

Jacques Cros

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