« Leur » 11 novembre 2017… et le nôtre – Par Floréal, PRCF

, par  communistes , popularité : 1%

À l’occasion du 11 novembre, Macron a poursuivi son blitzkrieg politique, social et idéologique contre la France populaire, progressiste et républicaine. Il l’a fait… en annonçant un virage appuyé en direction de l’Armée européenne intégrée à l’OTAN : en clair, la soumission accrue, et si possible irréversible, de la Défense ex-« nationale » et de la force de frappe françaises à l’OTAN et à Berlin ; avec, très vraisemblablement, quand les conditions auront mûri, la cession à l’UE du siège français au Conseil de sécurité de l’ONU ; en appelant à la mutualisation germano-française du centenaire du 11 novembre 2018 (et, dans la foulée sans doute, à la mutualisation franco-allemande du 8 mai, rabattu sur la « Journée de l’Europe »). En tout négationnisme historique, ces deux dates seraient donc exploitées, si les Anciens Combattants et Résistants ne montent pas le ton, pour célébrer la « Françallemagne » [1], le drapeau et l’hymne européens, pour ancrer la « Franceurope » et bien entendu, pendant qu’on y est, la « Françamérique » si chère à ce président incapable de ne pas truffer son moindre discours d’anglais « managérial ». Au passage, ce chef de l’État-nation français en voie d’euro-dissolution a encensé les États-Unis d’Amérique, tardivement arrivés à la rescousse en 1917 et en 1944, pendant que sa ministre des Anciens Combattants dénigrait la Révolution russe dans le discours qu’elle a fait lire devant tous les monuments aux morts de France… en célébrant le souvenir du « Tigre », Georges Clemenceau. Mais de quel Clemenceau au juste E. Macron se croit-il la réincarnation ? du Clemenceau laïque, porteur aux côtés de Jaurès et de Briand, de la loi de 1905 proclamant que « la République ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte » ? Nullement puisque Sir Emmanuel vient de faire officiellement l’éloge de l’Église catholique et de ses « martyrs » aux côtés d’un évêque qui a saisi cette occasion, moins pour honorer le curé courageux égorgé à St-Etienne du Rouvray, que… pour condamner l’euthanasie et l’IVG ! Du Clemenceau qui prit la tête, avec Zola et Jaurès, de la campagne républicaine pour défendre Dreyfus contre la droite antisémite déchaînée ? Nullement puisque l’actuel président ne cesse de dénigrer le « clivage droite/gauche », issu de la Révolution française, mais qui prit toute sa force politiquement structurante lors de Affaire Dreyfus !

En réalité, ce qui enchante Macron, c’est la face sombre, voire sanglante du « Tigre »  ; celle du « grand homme d’État (de la bourgeoisie !) » qui envoya aux galères les conscrits du 17ème Régiment dont le tort était d’avoir refusé d’assassiner sur ordre les vignerons héraultais insurgés. C’est aussi le tigre patronal qui fit sauvagement réprimer les grèves de la CGT et qui cracha sur Jaurès assassiné en le traitant de mouton bêlant ; c’est l’inhumain « Père-la-Victoire » qui exacerba la guerre impérialiste de 14/18 en réprimant sauvagement les mutineries de l’Argonne ; c’est le chef de guerre contre-révolutionnaire qui dépêcha la marine française à Odessa pour « régler son compte » à la Révolution russe (Jeanne Labourbe, Marty et Tillon sauvèrent alors l’honneur des marins français en les dissuadant de mitrailler leurs frères de classe russes), l’homme enfin qui orchestra le Traité revanchard de Versailles, aliment futur de l’hitlérisme et bombe à retardement contre la paix mondiale…

Autre sanglante fidélité « clémenciste », Macron n’aura pas eu un mot pour la réhabilitation des centaines de soldats français « fusillés pour l’exemple » en 1914 ou en 1917. Réconciliation et « collaboration » totale avec les chefs de l’impérialisme allemand actuel pour briser les acquis sociaux des deux pays et pour soumettre la France à l’impérialisme allemand devenu dominant… mais mépris de fer maintenu à l’encontre des fraternisations franco-allemandes prolétariennes de 1917, sans parler des milliers de soldats russes cantonnés à la Courtine (Creuse) qui, ayant eu le tort de rallier démocratiquement les Soviets, furent impitoyablement bombardés par l’armée française. Sur l’ordre de qui ? Du « grand homme » de fer qu’admire M. Macron, vous aviez deviné !

Eh bien oui, c’est plutôt de ce côté-là, du côté ultraréactionnaire, qu’il faut chercher le « clemencisme » de Macron. Dans la foulée de Valls, qui se rêvait, comme Clemenceau, en « premier flic de France » écrasant la CGT, Macron a ainsi choisi de défiler en « command-car » lors de sa première parade présidentielle sur les Champs Elysées ; comme hier Sarkozy puis Fabius, Macron est aujourd’hui tout fier de vendre quantité d’armes aux dictatures pétro-monarchiques. Courtisan énamouré de l’impérialisme US, Macron veut aussi porter à 2, voire à 3% par an l’augmentation des dépenses dévolues à l’OTAN (pas de « baisse des dépenses publiques » prévues de ce côté-là !) et il dépasse de loin Merkel en matière d’ardeur guerrière contre le peuple nord-coréen menacé de pan-destruction par Donald Trump…

Nous voilà donc prévenus  : siège à l’Elysée, sur la base d’un vote équivalent à 16 % des inscrits au 1er tour de la présidentielle, d’une majorité équivoque obtenue à son second tour (sur la base d’un « barrage antifasciste » sur-joué par la fausse gauche…) et d’une participation minoritaire des Français au second tour des législatives (44% des inscrits seulement !) un personnage qui enterre l’idée même de défense nationale (ce n’était évidemment pas le cas de Clemenceau dans les conditions plus « brillantes », mais non moins inhumaines qui étaient alors celles de l’impérialisme français !). Un Macron qui se rêve en Petit Caporal… de l’Empire américain et qui ne retient de Clemenceau que le bellicisme et la répression anti-ouvrière. Lesquels sont certes, au final, les traits dominants de ce « grand homme » qui comme tant d’autres hauts dirigeants bourgeois, s’est politiquement « lancé » à gauche pour terminer sa carrière très, très, très à droite. C’est aussi le cas de Macron aujourd’hui, à cette différence près que les Tigres d’hier sont devenus, rapports de forces inter-impérialistes obligent, les petits coyotes glapissants de l’Axe transatlantique…

Pour être complet, ajoutons que la ministre des A.C. de Macron a « oublié » hier de célébrer la très courageuse, très interdite et très réprimée manifestation patriotique des étudiants français marchant sur l’Etoile le 11 novembre 1940, avec notamment, la participation et l’impulsion de l’Union des étudiants et des lycéens communistes…

Il convient alors de méditer le propos que Karl Liebknecht adressait en 1914 aux ouvriers allemands et français qu’avaient précipités les uns contre les autres la vraie droite et la fausse gauche « socialiste » d’alors : « L’ennemi principal est dans ton propre pays, camarade ! ».

Sauf qu’à notre époque, ce « défaitisme révolutionnaire », qui était alors aussi celui de Lénine à l’adresse des prolétaires russes sous l’uniforme, s’est empli d’un contenu patriotique inattendu : puisque désormais, pour l’oligarchie compradore et auto-phobique qui dirige l’Hexagone par Macron interposé, l’ennemi principal est… son propre pays lui-même !

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    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

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    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

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    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

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    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).