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"L’horreur au Vénézuela, l’horreur Chaviste"
"L’horreur Chaviste"
Contre le totalitarisme des médias et pour un nouvel internationalisme
Sous le double titre "L’horreur au Vénézuela, l’horreur Chaviste", lisez, vous comprendrez ! Notre camarade Jean Ortiz, fin connaisseur de la situation aux Amériques, partisan déterminé de la construction d’un nouvel internationalisme, qui animait fin 2011 une conférence à la section de Béziers, nous fait parvenir le texte suivant.
Nous nous faisons un devoir de le livrer à la réflexion des lecteurs et des militants. Je profite de cette introduction pour rappeler que Jean est auteur ou co-auteur de trois livres récents :
"Che plus que jamais", Atlantica, 2007 (à lire et à méditer)
"Guerilleros et mineurs - Résistance en pays miniers",
"De Madrid à Valparaiso, Neruda et le Winnipeg", Atlantica, 2011 (pour étoffer la connaissance de ce qu’a été l’internationalisme au siècle dernier).
Sans omettre les multiples articles qui, lorsqu’ils passent dans l’Huma, contribuent à renforcer notre attachement à ce journal.
Paul Barbazange
L’Horreur Chaviste
Alors qu’en France Total réalise des milliards de profits pour engraisser actionnaires, spéculateurs et nantis, le "dictateur" vénézuélien, Hugo Chavez, utilise la "rente pétrolière" au service du progrès social, de l’inclusion sociale, d’une redistribution plus équitable... Je me souviens de banderoles dans les quartiers pauvres (les "barrios") qui proclamaient : "maintenant le pétrole arrive dans les écoles, les dispensaires, les centres sociaux..." Quelle horreur : sortir les gueux de leur condition de parias !! Chacun à sa place "comandante" !!
Le "dictateur populiste" a mis en place, pour contourner un État encore "bourgeois" et corrompu, et qui résiste aux changements, des "missions sociales" d’urgence afin de combattre la pauvreté, assurer un statut aux milliers de petits vendeurs ambulants, leur permettre l’accès à la Sécurité sociale, aider les jeunes mères célibataires, garantir un minimum vieillesse aux damnés de la terre, promouvoir la médecine gratuite, des programmes éducatifs en direction de toutes les couches de la population, l’aide aux enfants des rues, aux handicapés, l’ouverture de supermarchés populaires à prix cassés... des "conseils communaux" élus (structures d’autogestion), qui font régner la terreur du "pouvoir populaire", de la "démocratie participative", dans les quartiers, les villages...
De source ONU (CEPAL), la pauvreté au Venezuela est passée de 49,4% en 1998 à 27,8% aujourd’hui. Le pays est devenu le moins inégalitaire d’Amérique latine. Pure propagande totalitaire !! Chavez arrose les pauvres à des fins électorales, les rend "visibles" pour les touristes. Quel gaspillage d’argent public !! Rien pour les riches, non de Dieu, qui sont pourtant des citoyens à part entière et de "civilisation supérieure" !! Que chacun reste à sa place et la rente pétrolière sera bien gardée. Pourquoi la dilapider ?
Les prisons sont pleines d’opposants, d’amis de BHL, le sang coule dans les rues de Caracas. Les petits marchands en font du boudin "caraqueño" qu’ils vendent dix bolivars... La droite française et ses scribouillards paillettes-serviles s’insurgent... La gauche hollandaise et moultes intellos ont peur de la contagion "populiste" ; ils veillent sur le respect des libertés et des droits de l’homme à Caracas. La gauche-gauche, elle, est partagée. Une partie s’engage (nous en sommes), l’autre hésite. Et si c’était une ressucée de soviétisme ? Elle observe cet "objet politique non identifié", non breveté "made in occident", ce putain de "socialisme du 21ème siècle", ce curieux mélange... Attention aux mots !! Ne le nommons pas encore !! Il ne correspond pas à nos grilles de lecture, à nos schémas. Ce n’est pas "la révolution" ajoutent les puristes. Et puis Chavez est impulsif, militaire, "zambo" (métis), il se trompe parfois en matière de politique internationale (j’en conviens). Observons les élections d’octobre 2012 pour voir s’il les gagne démocratiquement. Et puis nous aviserons...
L’internationalisme de jadis, la solidarité (sans aveuglement ni inconditionnalité), attendront jusqu’en novembre. Une fois de plus, malheureusement, notre euro-centrisme, notre frilosité, peuvent nous conduire à regarder les trains passer. NON, NON et NON !! Les barricades, comme disait Elsa Triolet, n’ont que deux côtés. Washington a déjà choisi le sien, et il arrose, il arrose... les siens, les siens de garde du néo-libéralisme en péril.
Jean Ortiz qui trouve cet univers si terre à terre, terre à terre.