Général Édouard de Castelnau : comme un anti-Pétain Pétain, Joffre, Foch... d’un maréchal à l’autre…

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Deux articles qui se complètent et nous rappellent la vérité historique et le contenu de classe de la collaboration, introduits par le commentaire de Danielle Bleitrach...

Il y a une logique chez Macron : redonner la France au patronat collabo… et faire monter les fascistes.

Cette logique consiste à détricoter tout ce que la Résistance, les communistes ont imposé à un patronat collabo à la Libération !

Car l’indignité nationale a concerné non seulement Pétain et les cadres politiques de l’état raciste, fasciste et sous tutelle étrangère consentie, mais aussi les chefs d’entreprise tel Renault dont les descendant crient à la confiscation indue des usines, tout comme les pétainistes de tout poil crient à la méchanceté contre ce pauvre maréchal, qui ne l’est plus. De toute façon je suis certaine que Pétain était gentil à l’âge de six mois et qu’on devrait lui rendre hommage pour cela, car depuis Platon on sait bien que nul n’est méchant volontairement ! ajoute Jeanne.

Voici bien longtemps que pour affaiblir les communistes de l’extérieur comme de l’intérieur est pratiqué ce négationnisme qui vise à faire oublier la réalité de leur combat et de leurs apports. Nombreux furent ceux qui firent monter le Front National en prétendant dans le même temps affaiblir le parti, nier son histoire comme ils osèrent tracer un signe d’équivalence infâme entre l’URSS et l’Allemagne nazie jusque dans nos manuels scolaires.

Danielle Bleitrach

D’un maréchal à l’autre…

Publié le 9 novembre 2018 par Descartes

Notre président de la République ferait bien de méditer la célèbre formule d’un ancien président américain : « si vous voulez arriver au pouvoir, il faut l’ouvrir ; si vous voulez y rester, il faut la fermer ». Quelle mouche l’a piqué de vouloir inclure Pétain dans sa « déambulation mémorielle » ?

L’explication de Macron ne manque pas de pertinence : le Pétain de 1940 coexiste avec le Pétain de 1916. On peut être un génie militaire sauveur de la Patrie un jour, et vingt ans plus tard, l’âge et les aigreurs aidant, devenir un traître et un salaud. La complexité du personnage, que notre président invoque pour sa défense, est une réalité. Il est illusoire d’imaginer qu’on trouvera dans l’histoire des individus qui, du berceau jusqu’à la tombe, aient eu un comportement irréprochable dans tous les domaines. L’histoire ne peut se contenter de retenir une seule facette dans un personnage complexe, et c’est d’ailleurs la ligne tenue par tous les présidents de la Vème République, de De Gaulle à Mitterrand. Il faudra attendre la consécration de la bébétise mémorielle sous Chirac pour voir les choses changer, en pire.

L’argument se tiendrait parfaitement si Macron était un historien, et sa position serait impeccable s’il s’agissait d’exposer dans une enceinte universitaire un papier sur Pétain, sa vie et son œuvre. Mais Macron n’est pas un historien, il est président de la République. Son évocation de l’Histoire avec un grand « H » relève non pas de l’analyse scientifique mais de l’évocation symbolique. Lorsqu’il parle, il ne dit pas l’Histoire – ça, c’est l’affaire des historiens – mais le roman national. Et dans ce roman, la figure de Pétain n’a pas de place. Quelque soit son apport à la victoire de 1918, Pétain est le mouton noir de la famille, l’oncle escroc ou pédophile qu’on n’invite plus et dont on ne parle jamais aux fêtes familiales. Et si Macron et son équipe avaient une véritable culture politique – ce qu’il n’ont de toute évidence pas – ils le sauraient.

Mais j’avoue que j’attendais avec une grande gourmandise la réaction de Jean-Luc Mélenchon à la déclaration macronienne. Et je n’ai pas été déçu : voici ce que le Petit Timonier a publié le 7 novembre sur les réseaux sociaux :

« Le maréchal #Joffre est le vainqueur militaire de la guerre de 14-18. #Pétain est un traitre et un antisémite. Ses crimes et sa trahison sont imprescriptibles. #Macron, cette fois-ci, c’est trop ! L’Histoire de France n’est pas votre jouet. »

Mélenchon ne supporte pas de voir les autres prendre des libertés avec l’Histoire, mais il en prend assez facilement lui-même. Il est assez difficile de voir en Joffre le « vainqueur militaire » de la première guerre mondiale : Joffre sera limogé fin 1916 après son échec dans la bataille de la Somme et reçoit le bâton de maréchal à titre de prix de consolation. C’est Foch qui conduira les armées françaises jusqu’à l’armistice de novembre 1918.

Mais si j’attendais avec gourmandise la réaction de Mélenchon, ce n’est pas pour une question d’exactitude historique. Pour ceux qui l’auraient oublié, Macron n’est pas le premier président à rendre un hommage appuyé au vainqueur de Verdun. Un certain François Mitterrand – l’homme dont Mélenchon vénère la mémoire – l’avait fait bien avant lui, et d’une manière bien plus appuyée : il avait fait fleurir chaque année la tombe du maréchal déchu, et cela même dans les dents des manifestants conduits à l’époque par Serge Klarsfeld qui s’étaient rendus à l’Ile d’Yeu pour perturber la cérémonie (1). Curieusement, je n’ai pas trouvé de trace des protestations de Mélenchon contre l’hommage rendu à ce « traître et antisémite » dont « les crimes et la trahison sont imprescriptibles ». Peut-être qu’un lecteur avisé peut m’aider à les trouver ?

Autant je trouve normal qu’on critique Macron pour ce qu’il est et ce qu’il fait – et les motifs ne manquent pas – autant je trouve détestable le jeu de massacre qui consiste à le charger de tous les péchés de la terre, particulièrement de ceux qu’on a toléré alors qu’ils étaient commis par "les nôtres". Et ce n’est là qu’une illustration supplémentaire du raisonnement ad hoc qui est devenu la marque de fabrique des égo-politiciens en général et de Mélenchon en particulier. Ce Mélenchon qui ironisait sur les « pudeurs de gazelle » quand les juges perquisitionnaient chez Fillon ou Le Pen, mais qui devient rouge de colère et dénonce le complot du pouvoir quand les juges font perquisitionner chez lui.

Mélenchon n’est pas le seul, loin de là, à utiliser ce recours. Mais c’est celui qui le fait de la manière la plus appuyée. Et ce qui est grave là dedans, c’est que l’utilisation du raisonnement ad hoc, qui permet pour les mêmes faits d’amnistier Mitterrand et de charger Macron, de rire des perquisitions chez les uns et de vitupérer lorsqu’elle a lieu chez les autres, finit par détruire la crédibilité du discours de l’homme politique. Le citoyen, dont la mémoire est plus longue qu’on ne le croit, finit par se demander si l’indignation est sincère, si le principe sacré qu’on brandit est vraiment si sacré que cela, si celui qui dénie aux autres le droit de « jouer avec l’Histoire » ne veut en fait que se garder ce droit pour lui-même…

Descartes

(1) On se souviendra que Klarsfeld et ses amis s’étaient rendus sur la tombe de Pétain pour empêcher le dépôt de la gerbe. Ils ont attendu toute la journée sans que la gerbe arrive, et sont partis par la dernière navette reliant l’Ile d’Yeu au continent. Le préfet, mandaté par le président de la République, est arrivé après leur départ par hélicoptère, et a déposé la gerbe conformément aux instructions.


Général Édouard de Castelnau : comme un anti-Pétain

Sur le blog "Vu du droit", le 9 novembre 2018 par Régis de Castelnau.

« Parlons de moi, il n’y a que ça qui m’intéresse » disait Pierre Desproges. Cette citation me revient à l’esprit à ce moment où s’achève la commémoration du centenaire de la Très Grande Guerre. Je mesure dans l’agitation qui accompagne cette marche vers le 11 novembre à quel point ce que nous vivons depuis maintenant un peu plus de quatre ans, me touche bien au-delà de ce que j’aurais imaginé. Cela entre en résonance de façon parfois douloureuse, toujours émouvante avec ce qui relève de l’intime, de l’enfance, de l’éducation et du rapport à la France.

Je m’en suis expliqué et l’on trouvera ci-dessous les liens qui renvoient aux articles où je l’ai fait. Et à l’approche de ce 11 novembre 2018 qui allait clôturer ces quatre années de commémoration, je n’éprouvais pas l’envie ni le besoin d’intervenir à nouveau. Considérant que la façon dont ces commémorations étaient conduites, était peut-être discutable – comment pouvait-elle ne pas l’être ? – mais que cela ne justifiait pas de participer à des débats ou des polémiques aussi justifiées soient-elles pour certaines. Pour ma part la conviction de l’importance de la place de la tragédie dans la mémoire de notre peuple, me rassure sur les ressources de celui-ci. Et c’est là l’essentiel.

Mais il se trouve que l’actualité immédiate produit divers télescopages par lesquels la dimension et le vécu familial reviennent au premier plan. Emmanuel Macron, avec cette capacité presque grandiose à être systématiquement à côté de la plaque, a déclenché une réaction contre lui en forme de tsunami et transformé son itinérance mémorielle en chemin de croix. Faisant référence au « grand soldat », il a rendu au militaire Philippe Pétain un hommage du type de ceux de ses prédécesseurs. Il a ramassé la foudre, et pour plusieurs raisons. Tout d’abord sa parole de chef de l’État est complètement disqualifiée, et sa faiblesse politique et son narcissisme l’empêchent de sortir de la nasse. Il pourrait dire : « Il fait jour à midi » que ce serait aussitôt une tempête qui lui répondrait : « non il fait nuit, à cause des heures sombres ». Ensuite, le problème Pétain est insoluble, car le séparer en deux parties comme l’avait fait Charles De Gaulle, est aujourd’hui impossible. Sa place dans la mémoire collective est désormais d’abord et avant tout celle de ce qu’il est, un traître antisémite.

Pour ma part Philippe Pétain est « la triste enveloppe d’une gloire passée portée sur le pavois de la défaite pour endosser la capitulation et tromper le peuple stupéfait » (Charles De Gaulle, 18 juin 1941). Il est ensuite et aussi le traître qui fera délibérément le choix de l’ennemi y compris dans ses aspects les plus ignobles. Il n’y a qu’un tarif pour cette trahison, un poteau dans les fossés de Vincennes et 12 balles, fussent-elles symboliques comme ce sera le cas pour lui. Mais la question de ses mérites militaires dans la première guerre mondiale relève aujourd’hui du débat et de la recherche historique. Emmanuel Macron aurait dû, éviter de se prendre pour de Gaulle et ne pas s’en mêler, mais nous savons maintenant d’expérience qu’il ne comprend pas grand-chose.

Lorsque je parle du retour de la dimension familiale, je pense au surgissement dans l’opinion publique à ce moment de la figure de mon arrière-grand-père, Édouard de Castelnau qui méritait plus que tout autre d’être élevé à la dignité de maréchal de France. Et ce surgissement se fait comme le symbole contraire de celui de Pétain. Claude Askolovitch (!!) le résume très bien dans un tweet en forme de commentaire sur la polémique Pétain : « Pensée au général de Castelnau, qui sauva en 14 l’armée de Lorraine, qui perdit trois fils dans la Grande guerre, dont la République ne fît pas un maréchal car il était trop catholique, et qui condamna Pétain en 1940 et encouragea la Résistance. A propos de "grands soldats"… ».

Et l’aspect étonnant de cette forme d’intronisation comme contre modèle de celui qu’il avait nommé à Verdun le 23 février 1916, c’est qu’elle est absolument justifiée. Les historiens s’accordent à considérer à la fois sa stature, l’importance de son rôle, l’ampleur de ses sacrifices, et le caractère injuste de la mesquinerie politicienne dont il eut à souffrir. Mais il y a plus. On sait peu aujourd’hui, compte tenu de l’importance de cette fin des hostilités sonnée sur la terre de France en cette 11ème heure du 11ème jour du 11ème mois de cette année 1918, que le 13 novembre, la IIème armée française commandée par Édouard de Castelnau devait lancer en Lorraine l’offensive pour permettre de rentrer sur la terre de l’ennemi. Et le mettre complètement à genoux. Je suis de ceux qui pensent que l’armistice du 11 novembre était inévitable pour mettre fin au cauchemar et qu’il est difficile d’en faire le reproche à ceux qui l’ont voulu. Mais l’Histoire a montré ensuite, comme l’avait analysé Castelnau dès ce moment-là que c’était une erreur stratégique majeure. Son territoire inviolé, son armée rentrant à peu près en bon ordre, la légende du coup de poignard dans le dos pouvait naître en Allemagne et amener aux conséquences funestes que l’on sait. 20 ans plus tard cette erreur allait coûter les 60 millions de morts et les horreurs de la deuxième guerre mondiale. Entre les deux guerres, chaque fois qu’il appelait à la méfiance et à la vigilance vis-à-vis de l’Allemagne on le traita de Cassandre et de belliciste. Un parlementaire lui lancera même à la face : « trois fils, mon général ce n’est pas assez ? ».

Lorsque surviendra l’effondrement de 40, âgé de 90 ans, il désavouera l’armistice et l’instauration de l’État français, auquel il refusera son soutien. Deux de ses petits-fils et deux de ses petits-neveux en âge de porter les armes rejoindront, avec son approbation les armées de la France combattante et participeront aux combats pour la Libération. Noël de Mauroy sera tué dans les Vosges en novembre 1944, Jean de Castelnau dans son char, le même mois en rentrant dans Strasbourg, Urbain de La Croix le petit-fils orphelin qu’Édouard avait élevé, sera tué en janvier 1945 au passage du Rhin. Gérald de Castelnau, mon père, le dernier des quatre sera grièvement blessé. Eh oui, il faut croire que le destin avait décidé que pour le service de ce pays, trois fils ce n’était pas assez. Pendant ce temps, Philippe Pétain poursuivait jusqu’au bout, jusque tout en bas, le chemin de ses trahisons.

Alors, Édouard de Castelnau, l’anti-Pétain, le contre-exemple ? C’est l’évidence, et Claude Askolovitch l’a bien senti. Voyez-vous, Monsieur le président de la république, une fois de plus vous avez voulu faire le malin, en étalant maladroitement votre absence de sens politique et votre ignorance historique. Mais la référence à ce « grand soldat » là, dont vous n’aviez probablement pas la moindre connaissance, n’apparaît pas seulement à cause de vos errances mémorielles, mais aussi à cause de ce que vous voulez faire à la France. Ce rappel intervient alors même que vous annoncez votre projet d’armée européenne avec l’Allemagne avec cette justification sidérante « pour faire face à la Russie qui est à nos frontières ». Pardon ? On rappellera pour mesurer l’inanité de cette formule que Paris et Moscou sont séparés par 2800 km et pas moins de quatre grands pays. Et pendant que vous vous moquez ainsi du monde, on apprend l’existence de discussions pour une mise en commun de la dissuasion nucléaire française et du partage du siège de la France au conseil de sécurité de l’ONU. Êtes-vous inconscient au point de faire ainsi de la France une cible privilégiée de la Russie, qui n’a rien demandé et qui ne nous menace en rien ? Pour faire plaisir à l’Allemagne avec laquelle nous avons des intérêts à ce point divergents. Vous entendez donc pousser encore un peu plus loin la soumission à l’Union Européenne sous direction allemande ? Mettre en cause dans ces proportions l’indépendance de la France ? Philippe Pétain trahissait sa patrie en promulguant ses ordonnances antijuives avant même que les Allemands l’aient demandé. Et il faisait tout pour mettre les ressources de son pays au service de l’Allemagne nazie dans la guerre immonde qu’elle menait. Mais il ne faut pas l’oublier, il avait un projet politique, celui d’une France abaissée dans une Europe dominée par l’Allemagne. Ce projet là, serait-ce donc aussi le vôtre ?

Mais ce sera non, Monsieur Macron ! Comment voulez-vous que nous l’acceptions ? Nous le refuserons d’abord parce que c’est l’intérêt de notre pays alors que vous même, êtes en train de l’abîmer et de lui faire prendre des risques inconsidérés. Mais nous le refuserons aussi parce que nous avons de la mémoire et en particulier celle des sacrifices de ceux de 14/18 et de 39/45, et de la raison de ceux-ci.

Et que cette mémoire aussi, nous oblige.

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