Je note tout d’abord que dans les intentions annoncées, rien n’est dit sur la nécessité de s’engager et se rassembler pour battre la droite dans les communes qu’elle dirige ; de Saint Priest à Caluire en passant par Meyzieu, il y a pourtant fort à faire d’autant que les maires de droite donnent toujours satisfaction aux catégories sociales les plus aisées qu’ils représentent et s’emploient à les renforcer dans leurs communes tout en décourageant les catégories populaires de s’en mêler voire de rester dans la commune. Il y aurait donc de belles batailles à mener dans ces communes.
De la même manière, le coordinateur de la FI n’explique pas pour quelle politique, ils faudrait se déchirer dans des villes gérées aujourd’hui par de larges majorités progressistes.
La référence aux résultats des législatives, notamment sur la 14 éme circonscription, est de celle qui caractérise la volonté d’hégémonie puisque Manuel Bompard s’approprie un résultat qui est le fruit du rassemblement de la gauche en 2022 et 2024. Tout candidat ou candidate implanté-e dans cette circonscription et présenté dans le cadre du rassemblement aurait obtenu grosso modo un résultat équivalent. C’est donc un quasi mensonge que d’attribuer à la seule FI ce résultat, un hold up sur les voix d’électeurs divers unis par la volonté de battre la droite et le RN.
La ficelle est encore plus grosse quand il s’agit de 2024 où la victoire a été obtenu avec le NFP au premier tour et le Front républicain au second, on ne saurait mieux dire aux électeurs, qu’une fois qu’ils ont voté, ils ne comptent plus pour grand chose jusqu’au prochain tour. Quant aux européennes, elles sont trop éloignées du terrain local pour qu’on en tire des conclusions aux municipales.
La phrase de Manuel Bompard pour justifier un peu plus une liste « cavalier seul » de la FI à Vénissieux révèle une distorsion avec la réalité. Je cite : « je n’ai pas exactement l’impression que la municipalité de Vénissieux soit proche de notre ligne » Ah bon ? je n’ai pas vu durant ce dernier mandat, pas plus que dans le précédent d’affrontements dans la majorité municipale, bien au contraire, y compris du fait de la FI. Et surtout, il n’explique pas ce que seraient ces désaccords : les tarifs sociaux maintenus dans la régression sociale actuelle ? la reconstruction du centre nautique aux Minguettes ? la modernisation régulière des restaurants scolaires pour assurer aux enfants le meilleur accueil possible ? les fêtes Escales permettant à tous de participer à des concerts de qualité ? les tarifs parmi les plus bas de l’agglomération du Cinéma Gérard Phillipe toujours ouvert aux initiatives militantes par ailleurs ? la bataille pour obtenir les moyens d’une ville toujours améliorée avec la politique de la ville ? l’engagement du maire contre les saisies et les expulsions ? la bataille avec les salariés pour conserver l’hôpital des portes du sud ? la solidarité avec la Palestine ?
D’ailleurs la municipalité de Vénissieux, c’est le PCF, la FI, le PS, les verts et un certain nombre de personnalités, pas les communistes tous seuls et elle travaille à partir d’un programme élaboré ensemble. Nous ne réduisons d’ailleurs jamais nos partenaires, à la ville comme la Métropole, aux positions de leurs appareils nationaux. La commune est en France le premier lieu d’engagement citoyen, elle est le lieu le plus favorable à l’engagement politique des catégories populaires et c’est pourquoi nous recherchons toujours à associer le plus d’habitants possible à la gestion de la ville. C’est pourquoi je suis certaine que les propos de Manuel Bompard ne feront pas dévier d’un pouce les communistes quant à leur volonté de rassembler largement les forces de gauche et progressistes pour les prochaines municipales. C’est tout simplement parce que nous voyons ce qu’il ne voit pas tant l’obsession hégémonique et présidentielle autour de Jean Luc Mélenchon le rend aveugle.
Partout ou la France insoumise a joué le jeu de la division de la gauche ces dernières semaines, dans les législatives comme dans les municipales, de Villeneuve Saint Georges à la première circonscription de l’Isère, la France insoumise a reculé et c’est la droite ou l’extrême droite qui ont tiré profit de la situation.
La droite, dans ses formes les plus brutales, et l’extrême droite seront partout mobilisées pour affaiblir et s’emparer des villes qui refusent l’austérité au service du capital et la guerre comme mode de gouvernement du monde. Ce sont pourtant ces communes qui sont et seront autant de point d’appui pour résister et transformer le rapport de force en faveur du monde du travail et populaire dans les mois qui viennent.