38ème congrès PCF
Débat dans une section Notes d’une assemblée de communistes à Annecy le 17 octobre...

, par  Noël Collet , popularité : 2%

Voici mes réflexions suite à l’AG de la section de l’Agglomération d’Annecy (120.000 habitants), 12 présents. Quelques éléments locaux (usines, militants cités).

Mes analyses et propositions peuvent peut-être aider à la reconstruction du PCF.

Risque de scission

Les communistes peuvent-ils se permettre de se diviser au vu de la situation actuelle de notre peuple, écrasé, humilié, appauvri, créer des groupuscules à 1%, ils pullulent déjà,
- Alors qu’une force organisée est nécessaire pour s’opposer au capital et le neutraliser.
- Imiter les communistes italiens qui ont accepté de s’autodétruire ? quand on voit aujourd’hui les difficultés à se reconstruire et, pire, la nature ayant horreur du vide, être remplacés par le fascisme ? Le nouveau Mussolini, Salvini, qui lutte contre les immigrés, mais pas contre la mafia, ni les grandes puissances financières.
- Il faut s’interroger sur la raison d’être communiste, d’adhérer à un Parti Communiste.
- Oui, des divergences existent entre nous ; alors examinons les et analysons, avec objectivité et une obligation de responsabilité face à la souffrance des victimes de la politique du capital.

On n’arrive pas à 2% par hasard, ou par la faute des autres.

Quel but pour un Parti Communiste ?
- doit-il se contenter de résister, de corriger les dérives du capitalisme,
- d’assurer un rôle de plaignant et de centre de soins, ce qui est nécessaire, mais les ONG et d’autres partis le font très bien aussi ; vouloir rester dans le même domaine veut dire qu’il n’est pas nécessaire d’opter pour le PCF, l’anticommunisme facilitant le choix,
- de rester sur la défensive, déplorer sans fin,
- ou de s’en prendre à la cause de toutes ces conséquences : la propriété capitaliste ?

(Voir mon « Marxophiles - Bravo Elise Lucet », sur la gestion de l’eau dans le bassin parisien et le pouvoir que donne la propriété, ou celui sur les classes sociales « Tous Prolos », le capital a besoin de travail, intellectuel autant que manuel).

Le bilan

Une persistance à trouver des candidats non communistes, quand on s’efface, on disparaît,
- les têtes de liste, aux régionales, Elise Martin,
- aux européennes, Marie-Christine Vergiat,
- et surtout : Mélenchon, eux européennes, dans le sud-ouest, à la place d’un communiste,
- puis le même face à Le Pen dans le nord, au détriment d’Hervé Poly, secrétaire de la fédération du Pas-de-Calais du PCF,
- l’effacement incessant, comme une vocation avec l’antienne : un socialiste fait moins peur qu’un communiste. Ou « il faut s’ouvrir » . Toujours LA PEUR DE FAIRE PEUR ; le bilan des ministres communistes à la Libération est là pour répondre et rassurer, et même dynamiser. Encore faut-il le faire connaître.

Le prétexte de s’ouvrir, pourquoi ? On n’est pas fermés. On s’est tellement ouverts avec Robert Hue que le courant d’air a tout emporté, les cellules , le marxisme, léninisme, les écoles du Parti.

Mon « Marxophiles » comportant un résumé de "l’Etat et la Révolution", de Lénine, a été accueilli avec satisfaction et soulagement par plusieurs de mes correspondants "courriel" : « enfin, de l’idéologie », « excellente idée, on en a besoin ».

L’absence de luttes nationales

Marie-Georges Buffet devant PSA Aulnay, une photo pour l’Huma du lendemain, et depuis plus rien ; pourtant la lutte pour nationaliser l’industrie automobile nous permettrait de la lier à celle de la SNR, qui doit redevenir française et propriété publique.

Pierre Laurent à Arcelor-Mittal, qui demande des fonds publics pour soutenir une entreprise privée, sans exiger la nationalisation.

Au crédit, la lutte pour le maintien des barrages dans la propriété publique. C’est louable, avec un regret, pas assez popularisé. Pourtant un bel exemple de l’utilité de la propriété publique et des nationalisations. Une action sur le marché aurait été bien accueillie, je pense. Pas trop tard, peut-être ?

Un reproche est fait aux auteurs du texte 3 « Manifeste du 21ème siècle » , ils étaient coresponsables de ce qu’ils reprochent aujourd’hui ; c’est méritant, ils reconnaissent leurs erreurs. Sont-ils nombreux dans ce cas ? Chassaigne par exemple, en délicatesse avec les cheminots, mais qui d’autre ?

Celles et ceux, qui se sont fait berner par Robert Hue (et j’en suis) sont dans le même cas. On n’avance pas sans faux pas.

La diminution du nombre d’usines ; elles seraient moins nombreuses. Mais il en existe toujours ; nous, en Hte-Savoie : SNR, Dassault, Reboul (reprise), Maped, Dana, GGB, Entremont, la Vallée de l’Arve et autres. EVIAN (Danone), et SNR (roulements à billes) ex filiale RENAULT vendue à NTN japonais...

Gilles [1] s’interroge pour occuper le terrain électoral : « comment on fait ? » ; il faudrait aussi poser la question, « comment on fait pour rentrer à SNR ? ». Et dans les autres usines ; c’est là que se trouvent électeurs, électrices, candidates, candidats, c’est là que tout se joue. C’est compliqué, mais on ne peut pas y échapper.

Le marxisme

Dans un tweet, O. Dartigolles déclare que « nous avons abandonné le marxisme-léninisme ». Or, c’est bien Marx et Engels qui ont construit les réflexions ayant entraîné la création des Partis Communistes, comme une nécessité pour la classe ouvrière et les opprimés.

Citer le Marx du film de Raoul Peck, « le jeune Marx » et se féliciter d’avoir abandonné le « marxisme-léninisme », comme si on se débarrassait d’une maladie honteuse, alors que l’on y trouve :
- Livre 1er du Capital : chapitre X, § II : « Le capital assoiffé de surtravail », c’est la loi El Khomery, faussement appelée « loi travail »,
- Livre 3, 3ème section : « La baisse tendancielle du Taux de Profit » ; une loi, imparable, (voir mes calculs sur Marxophiles Lucet, page 3).

Le marxisme-léninisme doit être notre outil de travail, d’analyse.
La "Mutation" recommandait de ne pas être donneurs de leçons, mais apprendre des autres. Alors que les gens ne connaissent pratiquement rien sur le plan idéologique, et beaucoup de communistes non plus ! On voit le résultat aujourd’hui.

« Donneurs de leçons », donc la boucler, la fermer... la bouche et « s’ouvrir », on ne sait pas envers qui, ni quoi ; ouvrir, fermer, ouvrir, fermer, comme un portier de grand hôtel ou un coucou d’horloge suisse.

Le dépassement du capitalisme

Parler de dépassement sans définir l’objet à dépasser, ni le moyen d’y parvenir.
On ne dépasse pas un courant d’air ; on ferme la porte. En l’occurrence, il faut supprimer la propriété privée des usines et des banques. Sinon, c’est l’acceptation, plus ou moins nuancée, mais c’est le maintien du système.

L’Europe

Sortir de l’Europe et de la dictature de la Commission de Bruxelles, la machine à écraser les peuples. Conserver un lien permettant autonomie et collaboration. Comme pour le Cern, Airbus, la fusée Ariane.

Supprimer les directives transcrites dans le droit français, par exemple le travail de nuit des femmes, la concurrence libre et non faussée, les attaques contre les Services Publics et la Sécurité Sociale. Depuis 50 ans, pas d’harmonisation des taux d’impôts ; tu mets un pied en Belgique, tu payes moins d’impôts, (Arnault, Auchan, etc…) avec ce summum d’hypocrisie, le président du Luxembourg, le royaume de la triche, un des principaux dirigeants européens.

L’Europe sert à la droite, au Medef, et au PS pour détruire le modèle social et productif français en se défaussant sur elle ; « c’est pas moi c’est l’Europe ».
Aucun danger d’en sortir ; le danger c’est d’y rester. Vouloir la changer, c’est une prétention qui confine à l’arnaque. En combien de temps, de décennies… de siècles. Et comment ? Pour toute modification, il faut l’aval des 27, la Pologne, la Hongrie, l’Autriche, ultra réactionnaires.

Travail dans mon coin

Un reproche m’a été fait de travailler dans mon coin ; je m’explique, je suis, ainsi, libre de créer mes propres moyens de communication, ce qui s’est révélé très difficile à faire dans le cadre de la structure et du fonctionnement actuel. Et les résultats sont tout à fait satisfaisants, les gens me demandant s’ils peuvent reproduire les documents et me confient sans problème leur adresse "courriel" ; deux ou trois fédérations ont fait de même.

Utiliser la communication du PCF n’est pas motivant ; la plupart du temps, manque d’attractivité, de fantaisie, de séduction, trop traditionaliste, avec beaucoup de redites. Et une sorte de suivisme sclérosant. Et le pire, des affiches au contenu insolite, sans intérêt, « Je suis communiste et ça me fait du bien », pourquoi pas : « je mâche du chewing-gum, et ça me fait du bien » ? Ça ne fait pas de bien à la trésorerie du parti.

Mes dessins, ça aide, c’est plus parlant que des quantités de lignes de texte ; ils illustrent la situation et soutiennent l’argument.

Le Sigle

Les "outils", supprimés par Robert Hue, la faucille était peut-être trop pointue ? C’est un identifiant fort, plus vivant que des lettres PCF dont la grosseur voudrait compenser la banalité, l’absence d’imagination.

Grande question

Celles et ceux qui ne veulent pas parler de nationalisation, ou du bout des lèvres, ont-elles, ont-ils des actions ? Devant tant de réticences, on peut se poser la question. Ou subissent-ils, elles, l’aliénation capitaliste, qui prône la propriété capitaliste comme mode de vie et nécessité économique ?

L’URSS

Le livre de Roger Keeran et Thomas Kenny : « Le socialisme trahi, les raisons de la chute de l’Union Soviétique » (éditions Delga) ; le capitalisme n’a jamais disparu, depuis la Nep, en passant par les options de Khrouchtchev, pour arriver à la « deuxième économie », le gendre de Brejnev traduit en justice pour pillage du bien public, les pseudo coopératives, entreprises capitalistes, devenues plus puissantes que le système socialiste en vigueur. Avec l’apothéose Eltsine, la grande braderie aux oligarques. Évolution permise par une gigantesque corruption dans l’Administration et dans l’Armée, qu’Andropov avait commencé à combattre, mais décédé rapidement.

On n’a jamais obtenu cette analyse de la part du cercle dirigeant du PCF. Que l’on me donne les références de ce qui aurait pu nous être fourni pour connaître cette réalité.

Adhésions

Proposer l’adhésion avec une formation immédiate, en prêtant ou offrant, un Manifeste du Parti Communiste et en suggérant la réalisation d’un résumé, de façon à assimiler le contenu. Et également « Salaires, Prix et Profit », de Marx. Imaginer un contact :
- Voilà, si vous êtes intéressé-e pour vous battre contre ce système qui nous écrase, on vous propose l’adhésion et en même temps l’assimilation du contenu des documents qui ont permis la mise en cause du système capitaliste, en expliquant son fonctionnement, et donnant les éléments pour le remplacer par le communisme.

Participer à la réalisation d’un tract, donc à mobiliser des connaissances , sur ses conditions de vie, les suggestions personnelles pour un meilleur avenir.
Et reprendre les idées des fondamentaux, et les idées élaborées par le PCF.
On ne peut pas s’assurer de la pérennité des adhésions, et donc du PCF, sans une autre façon de fonctionner ; se contenter d’engranger les adhésions, de remplir la feuille de route, comme réalisé depuis des décennies, ça se dégrade très vite.
L’adhésion doit être considérée comme une élaboration, la création d’une nouvelle personnalité, qui ne subit plus, et qui transforme le réel existant.

Éviter de "faire descendre" de Paris, un responsable politique, cela crée un réflexe de dépendance et entretient le suivisme. Les idées peuvent s’élaborer sur place. Avec effort et volonté et les mêmes arguments que l’on a déjà trouvés dans la presse du PCF et que l’invité-e viendrait répéter.

Permanents et élus

Un vrai problème ; un exemple éclairant : Emile Vallat, salarié des PTT, qui assurait les fonctions de son emploi, tout en étant secrétaire fédéral ! Et le PCF réalisait 13% des voix en Hte-Savoie.
Avec des fonctionnements collectifs à tous les niveaux, on peut arriver à ne pas faire dépendre les conditions de vie des permanents du poste qu’ils ou elles occupent.
Autre exemple : André Genot, Technicien du bâtiment chez Salino, et secrétaire de Section et surtout candidat à toutes les élections, municipales, législatives, et autres ! Il fallait le faire ! Un sacré courage. Une grande force de militantisme. J’y pense souvent, et je lui rends hommage.
Comme envers les militants de la CGT, élu-es ou simples militant-es, au plus près de la confrontation de la lutte de classe.

Les élus : pris au piège de leur responsabilité et de leur appartenance à deux entités : l’appartenance à leur parti et à celle de l’échelon politique, local, national. Comment ne pas oublier les devoirs envers l’une et l’autre ?

[1Gilles Ravache, secrétaire fédéral

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    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).