A satirique, satirique et demi...

Le quotidien d’Oran, plus satirique que le journal satirique...

L’attentat contre Charlie Hebdo doit être condamné avec vigueur au nom de la liberté d’expression, écrit l’éditorialiste du Quotidien d’Oran. Qui en use lui-même pour dire tout le mal qu’il pense de l’hebdomadaire satirique. Un point de vue pour le moins polémique.

Objet : "Charia Hebdo" : le mépris aurait été préférable

La liberté d’expression est sacrée. Ainsi soit-il ! Puisqu’il faut montrer patte blanche, commençons donc par condamner avec sincérité l’attaque lancée contre Charlie Hebdo et son sous-titre [dans son édition du 2 novembre] : "Charia Hebdo". Oui, condamnons la violence, qu’elle soit le fait de musulmans ou non. Condamnons-la au nom du principe car elle est toujours un argument faible. Et si elle est le fait de musulmans – encore une fois, nous n’en savons rien –, condamnons-la en plus pour sa stupidité et sa niaiserie politique. Car, exerçons notre liberté d’expression, c’est exactement la réaction souhaitée par Charlie Hebdo. Et il obtient le buzz et le soutien de la France politique de la gauche à l’extrême droite. Il aura vite des locaux et il vendra beaucoup et se fera beaucoup d’argent. L’affaire se cumulera aux actes d’accusation sans fin contre les musulmans et la menace qu’ils représentent.

C’était stupide de s’attaquer aux locaux de Charlie Hebdo, journal qui, paraît-il, a été de gauche mais qui est aujourd’hui franchement du côté de l’extrême droite. Un nouvel "intransigeant" qui bouffe du musulman pour un oui et pour un non. Ignorer cette chose puante est la seule réaction intelligente. D’autant que l’allumage des musulmans par les caricatures a déjà fonctionné et que l’on devrait avoir appris à traiter les provocateurs par le mépris.

On ne sait toujours pas si ce sont des musulmans qui ont attaqué les locaux du journal, même si toute la France, de la gauche à l’extrême droite, a décidé que c’était le cas. Mais au nom de la liberté d’expression et du droit illimité à la spéculation, rien n’interdit – jusqu’à preuve du contraire – d’imaginer un coup tordu destiné à mettre en accusation les musulmans de France. Mais condamnons, condamnons ! La liberté d’expression est sacrée. Et donc cela ne doit pas nous empêcher de faire une lecture politique de la "charia hebdo" qui est censée être une réaction à la "mauvaise pente" qu’aurait prise la Tunisie après des élections libres et honnêtes, de l’aveu général. C’est parfait.

Des amis français qui ne veulent que du bien aux Tunisiens et qui s’inquiètent de leur avenir, on ne va pas rechigner. Donc, on s’attendait à ce que Charlie Hebdo règle son compte à l’homme politique qui monte, Rached Ghannouchi, et à Ennahda. Charlie Hebdo aurait été en plein sujet. Les Tunisiens n’ont pas élu, le 23 octobre, le "prophète Mahomet", ils ont élu des représentants de partis politiques. Nos très chers amis avaient toute latitude de se demander à quelle sauce les droits des femmes seront mangés par les nouveaux dirigeants de la Tunisie et même de s’inquiéter pour les libertés des hommes. On peut donc légitimement, au nom de la liberté d’expression, estimer que remettre le prophète dans le "jeu" était hors sujet. Et que tout cela n’était animé que d’un souhait de réaction hostile alimentant la pub d’un canard qui pue la haine et la détestation du musulman, qu’il soit de gauche ou de droite, croyant ou athée.

L’attaque contre les locaux de Charlie Hebdo est à condamner avec vigueur.

Mais il parait qu’il est "politiquement incorrect" de dire que Charlie Hebdo est un journal de merde ! Que cela soit dit. Au nom de la liberté d’expression.

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