Quand la mauvaise foi remplace l’économie : le PCF et le mythe de “l’autre euro”

, par  Jean-Claude Delaunay

Le 18 juin 2013 à 08:23, par Jean-Claude Delaunay En réponse à : Quand la mauvaise foi remplace l’économie : le PCF et le mythe de “l’autre euro”

Je vais indiquer, dans ce commentaire, les questions qui me sont venues en tête en lisant l’article critiqué par Sapir. Ensuite, dans un autre commentaire, j’essaierai de dégager une conclusion pratique. 1) La première question a trait aux coûts de sortie de l’euro. C’est une question légitime sur laquelle insistent les auteurs de la S. E. du PCF. Je laisse de côté les critiques formulées par Sapir à ce propos. Mais puisqu’il est fait mention par ces auteurs du coût de la sortie de l’euro, ne devraient-ils pas se demander aussi quel est le coût du maintien dans l’euro ? 2) En lisant leur papier, j’ai eu le sentiment d’un texte technique, non dialectique. Supposons que la France sorte de l’euro (hypothèse d’école pour le moment), quel en sera l’effet sur l’euro lui-même ? A mon avis, l’euro serait blessé à mort. Cela devrait entraîner une dévalorisation des dettes libellées en euros. 3) C’est d’ailleurs ce que semblent croire les auteurs car ils disent que la sortie de l’euro renforcerait le dollar US. En effet, les détenteurs d’actifs libellés en euros devraient se précipiter sur une monnaie jugée plus fiable. ils devraient acheter du dollar, lequel serait apprécié, ce qui donnerait encore plus de marge à la Banque Fédérale pour émettre des USD. Mais en réalité, ce qui fait la force du $, ce n’est pas la sortie de l’euro (ceci ne serait qu’un épiphénomène). C’est tout le système de la MONDIALISATION CAPITALISTE. Il faut mettre fin à la libre circulation des capitaux financiers. Je ne crois pas que les auteurs soient contre la mise en cause de ce processus. Mais ils ne disent rien à ce propos et se contentent d’évoquer le projet fumeux de monnaie mondiale, qui sans doute, un jour, sera effectif, de la même façon qu’un jour sera, je l’espère effectif, le principe selon lequel « nous sommes tous frères ». 4) Les auteurs disent tout ce que l’on pourrait faire, selon eux, avec un euro démocratique. Mais comment atteindre un tel euro ? Je crois pour ma part, que la lutte européenne pour la démocratisation de l’euro est illusoire. Je crois en revanche que la lutte nationale pour la sortie de l’euro est possible. 5) Maintenant plaçons nous dans l’hypothèse heureuse retenue par les auteurs ; Je suis surpris par leur propos. Ils s’en remettent à la politique monétaire et de vagues principes de solidarité pour définir la politique économique de l’Europe. ils devraient être plus précis, dans la suite de leur raisonnement, sur le territoire de l’Europe, sur le principe de son extension (l’Europe est-elle un marché infiniment extensible ?), sur l’Etat européen, sur sa politique économique et donc sur sa fiscalité, comme sur les nouveaux rapports à établir entre les nations concernées et une Europe démocratique et socialiste.

Brèves Toutes les brèves

Annonces