Oligarques, apparatchiks et fascistes au gouvernement...
Un nouveau gouvernement « démocratique » ukrainien… avec les leaders de partis fascistes aux postes-clés !

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L’instauration d’un gouvernement par la force présentée comme une victoire démocratique, la célébration de l’arrivée au pouvoir d’activistes fascisants comme celle de combattants de la liberté : même nos médias ont de la peine désormais à nous vendre la mascarade ukrainienne.

« Maintenant, le règne des banquiers va commencer ». On n’est pas en 1848 mais en 2014, en Ukraine. Derrière la mascarade d’une « insurrection populaire » animée par les groupuscules fascistes, manipulée depuis Berlin, Washington, la réalité d’un gouvernement qui n’a rien de révolutionnaire.

Le nouveau Premier ministre est le banquier Arseni Iasteniouk. Favori des États-Unis, il connaît bien le régime ukrainien pour y avoir occupé tous les postes-clés : président du Parlement, Ministre des Affaires étrangères, Ministre de l’Économie, président de la Banque centrale. Il y a appliqué alors avec zèle une ligne pro-européenne et de soumissions aux diktats du FMI.

Dans les postes-clés ont été installés des leaders pro-européens, du parti de Timoschenko, très proche de l’Allemagne et de l’UE dans un gouvernement composé essentiellement de bureaucrates, de trafiquants, de banquiers et de voyous fascistes, certains cumulards.

Un mélange hétéroclite mais cohérent : des banquiers prêts à obéir au FMI, de « businessmen » nés de la chute de l’URSS formés aux Etats-unis, des « ministres professionnels » pro-européens, trempés dans les scandales de corruption, proches des clans oligarques. Regardons cela en détail.

Aux affaires étrangères, des bureaucrates pro-européens

- Aux Affaires étrangères, Andei Dechitsia, diplomate de formation, pro-européen, il a travaillé notamment dans les institutions internationales. La dernière en date, l’OSCE, l’Organisation pour la sécurité et la coopération européenne !

- A l’intégration européenne, Boris Tarasiuk, un politicien professionnel, il a déjà servi comme ministre des Affaires étrangères dans quatre gouvernements différents de 1992 à 2007. Pro-européen, atlantiste, il a déjà été ambassadeur au Bénélux, représentant de l’Ukraine à l’OTAN.

Il est également le fondateur de l’Institut pour la coopération euro-atlantique (IEAC), une fondation qui milite activement pour l’adhésion de l’Ukraine à la fois à l’UE et à l’OTAN.

- A la politique régionale, Volodimir Groysman, jeune loup, maire de Vinnitsa. Cet ancien membre du « Parti des régions » de Ioutchenko a fait fortune dans l’agro-business et l’immobilier, c’est aussi un ami de l’oligarque de Vinnitsa pro-européen et pro-américain Petro Poroshenko. Grosyman est par ailleurs réputé pour être proche du gouvernement polonais.

A l’économie, des banquiers proches des « oligarques »

- A l’économie, Pavlo Cheremeta, la vitrine officielle, cet économiste de propagande formé aux Etats-unis est le fondateur de la première « business school » à Kiev, il est à la tête d’un réseau d’universités, écoles de commerces en Europe centrale et orientale diffusant l’idéologie libérale, tout comme la « Kiev school of economics » dont il était le président jusqu’en février 2014.

- Aux finances, Oleksander Chlapak, le vrai homme fort. Successivement vice-président de PrivatBank – la 1ère banque privée du pays – vice-président de la Banque centrale d’Ukraine et enfin président du Trésor national ukrainien, tout en ayant servi entre-temps comme Ministre de l’économie et de l’intégration européenne !

Chlapak est connu pour être le représentant de l’oligarque Kolomoysky, la deuxième fortune du pays, à la tête d’un conglomérat réunissant banques (PrivatBank), métallurgie, pétrole, médias, finance.

- A l’énergie, Youri Prodan, a déjà été ministre sous Ioutchenko au même poste. Il est connu pour avoir travaillé à la création du « Marché national de l’énergie », censé réguler le marché national de l’énergie, en fait aboutissant à un partage du gâteau entre groupes oligarchiques et à une corruption généralisée. Prodan est également très proche du groupe du milliardaire Igor Kolomoisky.

- A la Justice, Pavlo Petrenko, spécialiste du consulting privé en droit, il a été pendant plusieurs années Conseiller général de la Caisse des bons du trésor ukrainienne, une des premières banques du pays.

- Enfin à l’Intérieur, le businessmen véreux Arsen Avakov, fondateur d’une banque commerciale et d’un fonds d’investissement, condamné pour prise illégale de terres, abus de pouvoir, il est sur la liste internationale d’Interpol. Un bon garant du respect du droit et de l’ordre juste !

Des fascistes aux postes-clés… jusqu’au numéro 2 du régime !

- Le vice-premier ministre, numéro 2 derrière Iasteniouk, est Alexander Sytch. Membre du parti fasciste « Svoboda ». Il est connu pour ses interventions virulentes au Parlement, sa croisade « anti-avortement », son anti-communisme fervent (sa région Ivano-Frankisvk a fait interdire le PC).

- La présidence du Conseil de sécurité nationale, organe suprême pour la défense et l’intérieur, est confiée à Andrei Parubiy, fondateur du Parti national-social (inspiré du NSDAP de Hitler, oui !) ancêtre de Svoboda, dont il fut le leader de sa jeunesse para-militaire, il a dirigé les forces d’auto-défense à Maidan, aujourd’hui il se dit membre de l’« opposition modérée » (sic).

- Dans un autre poste majeur, le Bureau du Procureur général, on retrouve un membre de Svoboda, Oleg Makhnitsky. Le procureur général dispose du pouvoir suprême sur le plan judiciaire, pouvant notamment lever l’immunité parlementaire pour faire inculper tout élu.

- Le ministère de l’Agriculture est confié à Olexandr Myrni, autre membre de « Svoboda ». Ce millionnaire fasciste a fait fortune dans… l’agro-alimentaire. Les grands groupes allemands, polonais, américains qui lorgnent sur le « grenier » ukrainien peuvent être rassurés !

- Enfin, le ministère de l’Écologie va aussi à un membre du parti « Svoboda », Andrei Mokhnyk. Lui qui n’y connaît rien à l’écologie est aussi un farouche opposant des énergies renouvelables.

Cela va peut-être décevoir – comme le notent les médias ukrainiens – les multi-nationales qui avaient signé des accords pour ce type d’énergie, mais cela va rassurer par contre les multinationales du gaz, de l’électricité, du pétrole qui peuvent être les mêmes.

- A l’Éducation, Sergei Kvit a fréquenté dans sa jeunesse diverses organisations néo-nazies, dont le « Trident », organisation se revendiquant des groupes collaborateurs pendant la dernière guerre.

- Aux Sports, le voyou Dimitri Bulatov, héros des indignés à crânes rasés pour avoir organisé la logistique sur la place Maidan, est aussi connu pour ses liens très étroits avec le groupe ultra-fasciste « Secteur Droit ».

- On pourrait aussi ajouter une égérie du mouvement, la journaliste anti-corruption Tatiana Tchornovol à la tête du Bureau anti-corruption qui fut responsable à la communication de l’UNA-UNSO, groupe néo-nazi se revendiquant du nationalisme ukrainien collaborant avec les nazis, maintenant des relations très proches avec le parti néo-nazi NDP.

A noter que si les deux principaux dirigeants des partis d’extrême-droite ne sont pas au gouvernement, ce n’est pas parce qu’on les a exclus mais… parce qu’ils ont refusé les postes, préférant se préserver pour les prochaines élections.

- Ainsi, le chef de Svoboda, Oleg Tyahnybok s’est vu proposer le poste de vice-premier ministre. Celui du parti néo-nazi « Secteur droit », Dmitri Yarosh a refusé le poste de vice-secrétaire du Conseil de sécurité national, attendant mieux peut-être.

Et des bouffons (corrompus) à la pelle, partout !

On pourrait continuer la liste des membres du gouvernement, même les miettes lancées aux « manifestants » n’ont pas convaincu même les plus fanatiques ou crédules des dits « indignés de Maidan ».

- On peut penser à Olga Bogomolets aux Affaires Humanitaires.

Cette millionnaire formée aux États-Unis a fait fortune après 1991 dans la création de cliniques laser, d’instituts privés de dermatologie et de cosmétologie. Depuis, elle investit sa fortune dans des institutions philanthropiques… avant tout destinées à glorifier la nation ukrainienne éternelle, bien ancrée à l’ouest.

- Aux Affaires Sociales, Lioudmila Denisova, elle aussi déjà ministre du même poste pendant trois ans, elle a déjà été dénoncée par plusieurs ONG pour abus de pouvoir, népotisme et détournement de fonds. Une belle figure morale !

- On pourrait continuer, pour rire, avec l’acteur raté Yevhen Nischchuk à la Culture, le recteur d’université servile Sergei Kvit à l’Éducation, ou le docteur formé aux États-Unis et en Allemagne, Oleg Musiy à la Santé : tous ont suscité au mieux les réticences, au pire la désapprobation générale même des étudiants, milieux culturels et de santé pro-européens !

Arrêtons le massacre, arrêtons la mascarade. L’Union européenne – en soutenant ce coup d’État et ce gouvernement fantoche – a enterré la démocratie, montré l’hypocrisie de son discours, précipité le risque de guerre avec la Russie : que l’on sache enfin à qui nos dirigeants veulent confier le sort d’un des plus grands pays d’Europe.

Voir en ligne : Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net

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