Retraite : l’Assemblée nationale vote l’abrogation, la CGT est dans la rue

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Lors de la niche du groupe GDR où siègent les communistes, ce jeudi 5 juin, les députés se sont prononcés contre la réforme des retraites Macron-Borne. À l’occasion d’une résolution non contraignante portée par les communistes, c’est une « première victoire » mettant en minorité les tenants de la retraite à 64 ans.

Après deux ans de déni démocratique, les députés ont enfin pu se prononcer sur la réforme des retraites de 2023, déjà largement rejetée par les Français. Dans un hémicycle déserté pas les macronistes certains d’être battus, la représentation nationale s’est prononcée pour l’abrogation du report de l’âge légal de départ à 64 ans, 198 voix contre 35. L’Assemblée nationale reconnaît ainsi « l’impérieuse nécessité » de surseoir à la réforme, adoptée par 49.3 et qu’elle n’a jamais voté !

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Une date doublement symbolique puisqu’au même moment, la CGT manifestait partout en France pour l’abrogation de la réforme des retraites contestée par une large majorité de Français.

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Explications de Laurent Brun, administrateur de la CGT :

"La proposition de Résolution demandant l’abrogation de la réforme des retraites, présentée par le PCF, dans le cadre de la niche parlementaire du groupe GDR, a été votée ce matin à l’Assemblee Nationale !!!
La stratégie gouvernementale est de ne surtout pas en parler, les média ont été verrouillés, mais c’est bien la première foi que le Parlement se prononce sur la réforme des retraites et le vote est sans appel : c’est non !!!
Explications : les groupes d’opposition ont chaque année le droit à une journée par an pendant laquelle ils sont seuls à pouvoir faire des proposition de loi. Cette journée se termine à minuit.

La dernière foi qu’un groupe avait proposé un projet de loi sur l’abrogation de la réforme, le groupe macroniste avait organisé une guérilla parlementaire en déposant des milliers d’amendements pour faire durer les débats et empêcher le vote avant minuit.

Le groupe communiste a tiré les leçons de cette tactique macroniste en déposant un projet de résolution, qui (selon le règlement de l’assemblée) ne donne pas lieu à amendement. Le vote était donc assuré avant minuit.
Voyant cela les macronistes ont adopté une autre tactique : donner le moins possible de poids à ce vote en n’étant pas présent lors des débats à l’assemblée et en passant la consigne aux médias de ne pas en parler. Plusieurs interview de dirigeants de la CGT ont été annulées ce matin.

On peut légitimement s’interroger sur le caractère « républicain » d’un groupe qui refuse de participer au débat avec l’opposition. Le principe des « niches » parlementaires c’est justement que même s’ils sont minoritaires les groupes d’opposition doivent etre écoutés. Manifestement les macronistes ne respectent pas ce principe minimal d’une constitution qui n’est pourtant pas très exigeante.

Mais le vote a bien eu lieu et il démontre qu’il n’y a jamais eu de majorité pour la réforme des retraites. Au contraire, la majorité de l’Assemblee Nationale demande l’abrogation et le retour à 62 ans !

Même si ce texte n’est pas contraignant, il a une portée politique majeure !

Nous avons raison : la population est contre les 64 ans, les travailleuses et travailleurs sont (encore plus) contre les 64 ans, et l’Assemblee Nationale est contre les 64 ans !

Pendant que la CFDT est prête à valider la capitalisation sur les retraites pour tenter de crédibiliser son syndicalisme d’accord a n’importe quel prix, mobilisons nous pour que nos exigeantes et les exigences de l’Assemblee Nationale soit respectées."

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