Réflexions : un réseau social communiste pour commencer à (ré-) unir les communistes.

, par  Danielle Trannoy , popularité : 1%

Je me place en tant que communiste ayant fait le choix de rester et de militer dans le Parti malgré les dérives social-démocrates depuis Robert Hue ayant entrainé mon retrait. Puis, après réflexions et expériences, j’ai fait la démarche de reprendre ma carte, en 2004, au prétexte qu’il est préférable d’être dedans que dehors. Cette position a été enrichie par la détermination des camarades rencontrés, ces dernières années, qui, eux aussi résistent et agissent pour un Parti Communiste Français révolutionnaire en préservant l’organisation mais aussi ceux qui, cherchent à exprimer leurs idées et analyses à travers blogs, associations… et qui en quelque sorte se retrouvent avec le Réseau Faire Vivre et Renforcer le PCF.

La démarche proposée par Pierre-Alain Millet (en janvier) « Pour un réseau social communiste  » mérite toute notre attention. Elle nous interpelle sur « Que faire ? Comment et ensemble ? ».

La démarche apparemment technique mérite que nous en débattions, mais est très politique car elle concerne le projet du parti communiste et rejoint la question de l’organisation. Actuellement les communistes sont en recherche d’informations, d’échanges sur divers réseaux militants, regrettant de ne pas les trouver dans le Journal l’Humanité, d’autant que les contradictions internes pèsent sur la vie du Parti et entravent le mouvement communiste et la vie démocratique.

Tout ce qui pourrait faire grandir l’unité d’une pensée commune et d’une réflexion sur l’organisation, est à examiner.

A partir du constat que nous faisons tous, de l’émiettement des forces communistes, nous avons besoin pour une visibilité nationale et de collectif, de la volonté de chacun de s’ouvrir, de prendre les points d’appuis existants, pour ne pas rester enfermer et regagner ce qui nous manque à tous, pour reconstruire la force matérielle des idées. Nous avons besoin de nous appuyer sur toutes les bases militantes qui vivent au quotidien, dans les quartiers, dans les entreprises (les témoignages recueillis pour la Revue "Unir les communistes" en faisaient aussi le constat de cette absence d’organisation).

A la question, comment ? Est-ce qu’un outil moderne pousserait à l’organisation ? Cet outil qui pourrait être « un réseau social communiste ».

En l’absence d’une visibilité nationale et d’une pratique collective, les militants ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour remettre en œuvre un début d’organisation, mêmes si les forces communistes sont dispersées dans et hors Parti.

Par exemple, souvent les camarades de ma section nous disent : « Que faisons-nous de toutes les déclarations individuelles nos tracts, journaux de cellules et de section, ceux circulant sur les sites, du Réseau FVRPCF, les blogs, la Revue "Unir les communistes" », les journaux qui se sont mis en place, les conférences, les initiatives (manifestations, déclarations, les Journées Internationalistes de Vénissieux…), les Editions Delga… qui retiennent toutes nos attentions, que nous lisons, diffusons, mais que nous souhaiterions trouver dans l’Huma ou dans les déclarations du PCF. D’où leur aspiration à retrouver une organisation révolutionnaire.

Depuis de nombreuses années, les camarades qui résistent et persistent à avoir une activité communiste en cellules, sections…, sont stoppés dans leur élan tant leurs analyses ne sont pas relayées pour l’action, la réflexion collective. Ces camarades dans les bases militantes qu’ils ont organisées sont certainement dans le même questionnement. En l’absence d’une visibilité nationale et d’une pratique collective, les militants ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour remettre en œuvre un début d’organisation, même si les forces communistes sont dispersées dans et hors Parti.

A partir de cette résistance communiste et de ce que nous avons travaillé, comment faire plus et mieux ?

Poussant la stratégie suicidaire de la "mutation" vers la social-démocratie, la Direction actuelle ne permet pas de répondre aux attentes des communistes et à leurs besoins d’organisation et d’élaboration d’un centralisme démocratique (il n’y a pas d’autre mot, pour l’instant) qui permette à une Direction de porter un "intellectuel collectif" en affirmant le rôle et la place d’un Parti politique de classe, à la différence des mouvements et organisations, qui n’ont pas la même vocation et le même champ d’organisation.

La question de l’organisation que pose Pierre-Alain mais aussi d’une certaine façon d’autres camarades du Réseau, des blogs et sites est comment avancer ensemble dans cette recherche. Sachant qu’elle ne se décrètera pas au sommet mais viendra des communistes eux-mêmes qui, aujourd’hui animent des "bases communistes" qui ne sont pas reliées entre elles, ne permettant pas d’opposer des actions convergentes d’une autre perspective à la violence du capitalisme.

Je pense qu’un "Réseau Social Communiste" pourrait servir à faire circuler les débats sur la nécessaire perspective du socialisme et du communisme, qui entrave toute perspective de changement. Ce serait un outil de plus.

Dans ces conditions, il nous faut réfléchir à l’impact du travail du Réseau FVRPCF, des blogs, des sites des organisations communistes qui se sont créées et qui participent déjà à une réflexion sur ces bases de classe. Comment pourrions-nous aller plus loin notamment ? sur les questions internationales avec le travail de la Polex, du PRCF, les Assises du Communisme... continuer à exiger l’ouverture du débat sur les quatre sorties de l’Union Européenne. Nous avons pu rencontrer cet été lors des évènements grecs, avec la pétition « Pour l’ouverture d’un débat », un écho très positif.

Avec la Revue "Unir les communistes", des syndicalistes se sont exprimés sur leurs luttes quotidiennes, faisant le constat de leur isolement en l’absence d’une activité politique dans l’entreprise relayée au niveau national.

La fréquentation des sites en net accroissement est un indice de ce besoin d’informations rassemblées et analysées par les communistes. Disons de la mouvance communiste.

Pour que les communistes recommencent à s’unir dans la réflexion et dans l’action, nous avons entre les mains des expériences à faire fructifier, mais cela ne peut être fait que si les uns et les autres, nous dépassons le travail individuel et commençons à réfléchir au maillage que nous pouvons travailler du local au national dans une démarche de respect et de souveraineté des communistes là où ils sont organisés.
Notre question à tous, quelque soit notre positionnement, dans, ou hors PCF, ou dans diverses organisations, est comment reconstituer aujourd’hui, avec les outils numériques à notre disposition et une démarche militante de prendre contact avec tous les communistes qui sont à l’extérieur et qui sont en dehors de leur Parti, mais qui à un moment, peuvent se reconstituer, en cellules, en bases communistes pour agir, pour sortir du capitalisme, pour reconstituer le maillage et faire en sorte que chacun soit acteur et souverain. Cela ne repose-t-il pas la question du centralisme démocratique, aujourd’hui ?

Le changement d’orientation du PCF ne proviendra pas d’une décision prise en haut. Chaque communiste est donc un maillon du réseau de résistance que nous avons commencé à reconstituer en refusant sa dissolution dans un nouveau parti socialiste, social-démocrate, socio-libéral… Nous avons relevé le défi de l’existence du PCF pour un combat révolutionnaire du 21ème siècle.

Réfléchir dès à présent à l’organisation dont nous avons besoin, car nous sommes au cœur de l’exploitation capitaliste, de destructions, de guerres, de violences… dans un contexte de guerre idéologique intense portant l’extrémisme fascisant comme perspective.

Les camarades qui, à la veille du Congrès de Tours, en 1920 ont affronté la déliquescence de la social-démocratie n’ont-ils pas transgressé l’ordre établi pour rassembler les forces populaires ? En 2005, en 2007, nous sommes nous-mêmes, montés au créneau pour défendre notre Parti.

Présentement, pour relever le défi de l’existence du PCF ne sommes-nous pas devant le même impératif ? Aussi la proposition d’un Réseau Social Communiste ne serait-il pas un outil pour unir les communistes dans cette réflexion en faisant circuler les idées et les actions des communistes qui, à partir de leurs cellules de quartiers et d’entreprises, des sections élaborent souverainement leurs décisions ?

D. Trannoy, le 07.02.2016

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