Palestine, le colonialisme à bout...

, par  pamillet , popularité : 31%

Bien sûr, l’horreur de Gaza, le génocide, la famine, nous écrasent d’un mélange de stupéfaction et de révolte. Il est difficile d’être optimiste devant un tel renoncement de toutes les élites occidentales, devant le soutien continu dans les faits des USA bien sûr, mais aussi de l’UE qui fait quelques déclarations mesurées mais ne remet pas en cause la coopération économique et militaire avec le régime de Netanyahu.

Pourtant, il faut mesurer que la résistance toujours du peuple palestinien, sous les bombes ou face au colonialisme, résistance héroïque, historique, est en train de mettre en difficulté le projet sioniste d’expulsion de tous les palestiniens.

Trump manœuvre en recul, après avoir promis une riviera expulsant les gazaouis, il demande le cessez-le-feu pour la libération des otages. Le plan « Trump » est une tentative de ne pas perdre l’essentiel pour Israël, le colonialisme.

Il faut dénoncer l’horreur. L’armée la plus puissante du Moyen-Orient écrase depuis deux ans une bande de terre de 40km2 en y larguant plus de 120 000 tonnes de bombes, plus que sur l’Irak en 2003, pourtant 10 000 fois plus grand, 15 fois plus que le bombardement de Dresde en 1945. Il faut ajouter le génocide, la famine organisée, l’ambition affirmée d’une véritable épuration ethnique.

Il faut dénoncer l’accélération de la colonisation, l’affirmation toujours plus violente et raciste du projet de « Grand Israel » dans l’objectif d’une nouvelle Nakba, dans toute la Cisjordanie.

C’est dans ce cadre que Trump proposait il y a un an de transformer Gaza en nouvelle riviera, après avoir expulsé les deux millions de palestiniens.

Pourtant, Israël ne maitrise toujours pas Gaza. Les palestiniens, partout où ils sont, refusent de partir, défendent leurs biens, freinent la colonisation, poussant chaque jour Israel dans une logique de guerre sans fin qui détruit la société israélienne elle-même, ses espoirs ou illusions démocratiques, progressistes... Ce sont les extrémistes qui prennent le dessus et imposent leur loi, c’est un fascisme qui se construit dans la guerre coloniale, mais aussi dans la guerre interne contre le progrès.

Il faut redire que cette dérive fasciste est ancienne et bien antérieure à la création d’Israel. Le leader du sionisme révisionniste des années 30, Vladimir Jabotinsky, était un ami de Mussolini qui disait en 1935, « il vous faut un état Juif, avec un drapeau juif et une langue juive ». Il a négocié avec les fascistes polonais pour l’envoi de juifs et l’armement de milices en Palestine. Son mouvement, opposé à Ben Gourion, est une des origines du Likoud, le parti de Netanyahu... C’est face à un fascisme que les palestiniens résistent.

IL faut redire que la lutte de libération nationale de la Palestine n’est pas une lutte religieuse. Il y avait des juifs non sionistes en Palestine, des chrétiens. Ceux qui défendent le colonialisme en font un conflit religieux pour cacher la cause première du colonialisme, la domination militaire au service d’une domination économique. Israël est le porte-avion de la puissance US Pour dominer le Moyen-Orient et ses richesses. Mais c’est bien l’impérialisme occidental qui est en jeu. Il est en difficulté parce que le système dollar est en quasi faillite, parce que le sud global partout se développe de manière indépendante. Les USA croyaient avoir remodelé le Moyen-Orient pour leurs intérêts et qu’il ne restait que le problème palestinien bloquant les accord d’Abraham. Mais les saoudiens parlent aux iraniens, le Yemen est toujours là, et même le djihadiste qui dirige la Syrie n’a pas chassé l’armée russe de ses bases. Quel dirigeant arabe peut encore défendre auprès de son peuple de suivre les USA ?

C’est pour cela que la reconnaissance de l’état de Palestine par la France et de nombreux autres pays est un pas, tardif mais positif. Ce dernier accord proposé par Trump est en fait la reconnaissance de l’échec de la violence de Tsahal a effacer le peuple palestinien.

Les palestiniens décideront comment lui répondre, comment s’appuyer sur les timides pas diplomatiques de l’occident pour imposer des reculs à Netanyahu.

Pour notre part, nous avons imposé à Macron la reconnaissance de la Palestine, malgré la bataille idéologique féroce contre la solidarité avec la Palestine. Il faut désormais lui imposer la rupture diplomatique et économique, faire du boycott une exigence populaire aussi forte que celle qui a conduit à la fin de l’Apartheid, et donc de toute urgence, faire cesser toute aide militaire de la France à Israël. Et il faut inscrire cette bataille dans une bataille plus générale contre l’impérialisme en faillite, contre la militarisation du monde que porte Macron et Von der Leyen en Europe.

Cette bataille a besoin d’une perspective alternative au monde mortifère de l’impérialisme, au fascisme, à la guerre. La paix et le développement ont besoin d’une autre société, le socialisme.

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