Vénissieux, le 5 février 2011
Nous avons un beau chantier pour remettre tout cela debout…

, par  Jean-Pierre Marin , popularité : 2%

Notes de Jean-Pierre Marin [1]. Hérault Section Ouest Biterrois Cellule de Valras Plage

80 présents (nombreux excusés) de 14 départements : c’est dire l’importance de cette journée de réflexion communiste, non seulement par le nombre de participants mais surtout par la qualité des interventions qui se sont succédées au cours de cette journée.

Le présent compte rendu ne se veut pas exhaustif mais plutôt désireux de synthétiser un certain nombre de points qui me paraissent notables.

Sur nos positions par rapport à la direction du Parti

1. Plusieurs camarades reviennent sur l’origine de notre lutte contre la dérive de certains éléments de la direction du Parti. André Gérin, par exemple, regrette qu’elle se soit installée dans une idéologie du renoncement aux piliers fondateurs des grands mouvements populaires de 1936, 1945, 1992. Des communistes de l’Hérault rappellent le mot de J.C Gayssot qui est allé jusqu’à affirmer qu’« il faut sortir le Parti de la matrice bolchevique ». Mais Poly, du Pas de Calais, rappelle que, si ce sont les peuples qui font l’Histoire, ce sont les communistes qui font leur parti. La force de notre réseau, ce n’est pas rien. On enregistre jusqu’à 1000 visites sur le site « Faire vivre le PCF ! ». Les attitudes de la direction changent, Mélenchon a dû faire acte de candidature officiellement. M.C Burricand rappelle que la direction du parti n’a pas réussi à mettre en place une modification des statuts qui auraient permis, dès 2011, l’adhésion directe des militants au Front de Gauche et demain la transformation du Front de Gauche en parti du type "Die Linke". Il faut savoir qu’un membre du C.N. sur trois seulement est présent aux sessions du C.N. Et que la dernière adresse aux communistes a été adoptée par 80 voix contre 34 sur 230 membres ! A. Gérin affirme : si la candidature Mélenchon échoue, cela révèlerait la vérité du Front de Gauche, et c’en serait la fin .

Sur quelques problèmes idéologiques de fond

2. Un autre problème de stratégie dialectique est souvent revenu sur la primauté de la poule sur l’œuf et vice versa ; à savoir faut-il attendre d’avoir un programme bien constitué pour foutre en l’air ce régime dont les Français ne veulent plus ou devons-nous passer à l’action « à la tunisienne » et poser ensuite la question d’un programme démocratique de direction du pays. Du reste, plusieurs camarades plaident pour éradiquer le concept de programme au profit de celui de propositions de luttes à discuter en permanence avec les forces vives de la nation. Cela me renvoie à quelques fondamentaux du marxisme qui posent que l’action et la théorie sont en interaction dynamique permanente. Sans propositions théoriques, pas d’action politique viable, sans actions sur le terrain aucune théorie viable ne peut être élaborée. Comme le souligne un camarade FSU de Paris, nous sommes dans le non respect des règles démocratiques en permanence. R. Auzéby de l’Hérault insiste pour rappeler que le capitalisme n’est pas amendable, ni moralisable, les lions ne deviendront pas herbivores, n’en déplaise à Montebourg qui a inventé le « capitalisme coopératif »… Nous devons réfléchir, par exemple, aux décisions politiques des Islandais après le crash sensationnel de leur système économique.

3. Un camarade de Savoie lance un intéressant échange de vue sur la notion de capitalisme en crise et de son accompagnement de remèdes anticrises. La crise passée, le capitalisme redeviendrait supportable ! Notion dangereuse car elle évacuerait la nécessité de s’attaquer au capitalisme lui-même, nous faisons oublier que les lions sont, par nature prédateurs. A. Gérin note que seulement 10 à 15 % des Français échappent à l’hécatombe et que la paupérisation de toutes les autres classes ou couches sociales s’accélère dangereusement. C’est justement ce phénomène qui nous ouvre un champ d’action et de bataille idéologique formidable. Plusieurs camarades font remarquer que le capitalisme, face à ses contradictions aiguës, n’a pas hésité à avoir recours au fascisme et à la guerre. J’ajoute, pour ma part, qu’il peut aussi faire appel au capitalisme mou par le recours à la social-démocratie. C’est notre défi actuel ; M.C Burricand déclare que les révolutionnaires sont ceux qui savent qu’on a toujours le choix d’ouvrir de nouveaux espaces de lutte, surtout dans les moments les plus graves comme l’occupation. Notre action peut et doit être perçue par la « base », communiste ou progressiste sincère. A. Couquet, de l’Hérault, relate avec humour, que Chassaigne, venu à Montpellier présenter sa candidature de communiste dans le cadre du Front de Gauche, a reconnu qu’à la suite des interventions de nos camarades, c’était la première fois qu’on parlait dans ses rencontres des « vrais problèmes ».

Comment avancer ?

4. Nous devons nous appuyer sur cette pétition, pas assez visible encore et de beaucoup pour l’énorme majorité de nos camarades, pour mener une bataille idéologique de fond, bien au-delà des élections. Le site « lepcf.fr » doit devenir un lieu d’échange national. On va resservir aux Français du national-socialisme et nous ne devons pas rester sur ce terrain miné. Il semble que beaucoup de communistes, plus ou moins isolés, n’attendent que çà pour signer, se mettre en action. Il s’agit de rendre une candidature communiste irréversible, de rassembler l’énergie, aujourd’hui émiettée, de milliers de communistes. Les présidentielles sont à la fois un piège et un lieu d’affrontement de classes.

5. Dans le cadre d’une réactivation des forces du PCF, P. Barbazange revient sur la nécessité de relancer une Internationale communiste, ce qui est une façon de clarifier nos objectifs nationaux. A titre personnel, je note le silence des médias sur notre présence à Lisbonne contre l’OTAN aux côtés de nombreux partis communistes. Il faut se souvenir que les Français ont voté non au traité européen. Ce traité nous a été imposé par voie parlementaire de façon honteuse. La direction de Parti prétend pourtant que l’on peut socialiser cette Europe que nous avons refusée.

6. Notre stratégie devrait s’appuyer, non uniquement sur le nom de tel ou tel candidat (M. Gremetz, A. Chassaigne, A. Gérin) mais sur un ensemble de propositions communistes qui reviennent aux fondamentaux : effacement de la dette publique, renationalisation des grands moyens de production, des services d’intérêt national, contours d’une autre Europe etc… Nous choisirons ensuite le nom du candidat qui porte le mieux cet ensemble. Nous devons reprendre les grandes utopies humanistes dont nous avons tous besoin pour mobiliser notre énergie. « L’homme marche beaucoup avec sa tête ». Et il faut en finir avec les petits arrangements entre amis à but électoraliste à courte vue, les « tu me laisses P Laurent ici, je te laisse Mélenchon au Front de gauche »…

[1J’ai refusé de reprendre ma carte du Parti il y dix ans environ, au moment où la direction fédérale de l’Hérault nous proposait (comme dans toute la France) de « dépasser le capitalisme » ! La dérive social-démocrate de mon Parti me devenait insupportable, après tant et tant d’années de militantisme. Je n’ai jamais cessé de lire la presse communiste ni de participer à toutes les manifs. J’ai ré-adhéré il y a plusieurs mois précisément pendant une des nombreuses manifs de défense du système des retraites, parce que la section du PCF de Béziers s’y trouvait, drapeau et slogans bien visibles, parce que des camarades biterrois ont tenu la ligne révolutionnaire et qu’il était grand temps de revenir dans la bataille. J’ai découvert que la Fédération de l’Hérault m’a considéré comme adhérent jusqu’en 2007 (et je ne suis pas le seul dans ce cas). Nous avons un beau chantier pour remettre tout cela debout…

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