Le socialisme est la seule explication du fait que nous ayons survécu au siège féroce et génocidaire sans renoncer au développement Discours de Miguel Diaz Canel, président de la République cubaine

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Discours prononcé par Miguel M. Diaz-Canel Bermudez, Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président de la République, à la clôture de la 7ème Période ordinaire de sessions de la 9ème Législature de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire, au Palais des Conventions, le 28 octobre 2021, « Année 63 de la Révolution ».
(Traduction de la version sténographique de la Présidence de la République)

Cher Général d’armée Raul Castro Ruz, leader de la Révolution cubaine,
Camarade Esteban Lazo, président de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire,
Député-es,
Invité-es,

Il me revient de clore la 7ème Période ordinaire de sessions de la 9ème Législature et, en même temps, je me présente devant vous, la plus haute représentation de notre peuple, pour remplir un mandat légal : rendre compte et vous informer de ma gestion en tant que président de la République.

Je le ferai en procédant à une évaluation de la situation à laquelle nous avons été confrontés ces derniers temps, des questions sur lesquelles nous avons concentré nos travaux et de vous parler des questions vers lesquelles nous devons axer nos principaux efforts.

Je le fais en ce jour qui revêt une signification particulière pour tous les Cubains, le jour où est décédé le fidèle Camilo Cienfuegos, symbole de l’identité cubaine, du courage, héros éternel de la jeunesse cubaine et qui fut, comme elle, joyeux et profond.

JPEGGrâce à notre système, grâce à l’intégration de toutes les forces dans la poursuite d’un seul objectif, c’est-à-dire grâce à l’unité autour du Parti, Cuba a apporté des réponses immédiates à la pandémie imprévue de COVID-19 et, dans le même temps, pour faire face à l’aggravation brutale du blocus. Photo : Estudio Revolución

Une fois ces paroles rendues publiques, je suis sûr que je pourrai compter non seulement sur vos opinions, mais aussi sur celles de notre peuple. Nous nous appuierons sur elles pour améliorer notre travail, avec la responsabilité qu’implique le fait d’être un serviteur public.

Tout d’abord, je dois souligner le contexte mondial très complexe, secoué par de multiples crises résultant de l’ordre mondial injuste, qui ont été aggravées par deux longues et difficiles années de pandémies.

Il y a moins d’une semaine, les décès dus à la COVID-19 dans le monde s’élevaient à environ 5 millions et le nombre de personnes infectées dépassait 243,7 millions. L’Organisation mondiale de la santé estime que si l’on tient compte de la surmortalité liée directement ou indirectement au nouveau coronavirus, le bilan de la pandémie pourrait être deux à trois fois plus lourd que les chiffres officiels ; mais l’impact réel sur tous les aspects de la vie dans le monde reste à voir. Ce dont personne ne doute, c’est de son coût élevé pour l’économie mondiale, déjà perturbée par la prévalence prolongée de modes de consommation non durables, qui ont de plus en plus restreint les zones de luxe et de confort, tandis que le monde des exclus s’élargit de façon dramatique.

Cuba, bien que dotée par l’œuvre de justice sociale de la Révolution d’un système de santé universel et gratuit, capable de disposer d’un potentiel scientifique qui nous a placés en très peu de temps à l’avant-garde de la recherche et de la production mondiales de vaccins, n’a pas pu échapper au coup de la pandémie. Comme nous l’avons évalué lors des sessions de cette Assemblée, depuis 2019, l’économie a connu des conditions exceptionnelles. Les effets combinés du renforcement du blocus et de l’escalade de la pandémie ont fait perdre au pays plus de 3 milliards de dollars de revenus au cours de cette période. En outre, d’importants dépassements de budget ont été effectués pour faire face à la COVID-19, à la protection des travailleurs et de la population en général. Tout ceci a limité la capacité du pays à faire face aux dépenses nécessaires au maintien de l’approvisionnement de l’État, notamment en denrées alimentaires et en médicaments, ainsi qu’à celles nécessaires à la stabilité du système électrique national ; cette situation difficile provoque l’insatisfaction et le malaise de la population.

Pour vous donner une idée : quelque 300 millions de dollars ont été investis dans les services de santé et les consommables pour la seule COVID-19, tandis que les ressources pour l’exploitation et la maintenance du système électrique national nécessitent au moins 250 millions de dollars par an.

JPEGLa formule de l’ennemi a été de parier que nos grandes difficultés matérielles affaibliraient la résistance du peuple et finiraient par nous mettre à genoux. Photo : Estudio Revolución

L’absence de maintenance en temps utile et l’incapacité à acquérir les ressources nécessaires pour garantir le service d’électricité ont provoqué les pannes gênantes que nous subissons depuis le 21 juin. Bien que les limitations n’aient pas disparu, il existe a une disponibilité de combustible pour la production d’électricité, et un niveau de financement a été alloué, dans des conditions très difficiles pour l’approuver, qui permettra, avant la fin de l’année, la récupération de 608 mégawatts de capacité de génération d’électricité, nous permettant d’améliorer ainsi progressivement la situation de ce service dans l’ensemble du pays.
Dans ce contexte, des conditions favorables à l’inflation sont apparues en raison de l’existence d’une demande beaucoup plus élevée que l’offre, qui constitue aujourd’hui la principale priorité de l’action du gouvernement. L’une des solutions à ce problème est d’accroître l’offre en augmentant la participation des producteurs nationaux à notre marché intérieur.

Grâce au contrôle soutenu de la pandémie de COVID-19, un processus graduel de relance de l’activité économique et sociale a démarré, auquel devraient contribuer les mesures approuvées pour donner une plus grande autonomie à l’entreprise d’État socialiste et favoriser l’amélioration et la diversification des acteurs économiques.
Le Plan de l’économie et le Budget de l’État pour 2022, que nous évaluerons en décembre prochain, viseront à projeter la récupération des niveaux essentiels d’activité, à obtenir une plus grande autonomie dans la gestion administrative des territoires ; à privilégier les mesures compensatoires pour la prise en charge des personnes les plus vulnérables et à consolider la mise en œuvre de la Tâche de réorganisation, entre autres priorités.

Camarades,

Il est nécessaire de souligner à nouveau le vil opportunisme de l’adversaire. Au cours des mois où la pandémie s’est intensifiée dans le pays, où les coupures d’électricité sont devenues fréquentes et où l’offre de biens et de services s’est considérablement contractée pour les raisons mentionnées ci-dessus, créant un climat propice à l’irritation et au mécontentement, l’ennemi historique de la nation cubaine a compris la gravité du moment et s’est lancé avec encore plus de hargne contre notre économie. En contradiction directe avec les récentes déclarations du président Biden devant l’Assemblée générale des Nations unies, en faveur du multilatéralisme et de la coopération dans la lutte contre la pandémie à l’échelle mondiale, le blocus a été renforcé, de nouvelles sanctions ont été imposées et un nouveau programme de déstabilisation a été lancé, qui suit à la lettre le manuel du « coup d’État en douceur ».

Nous ne sommes jamais restés les bras croisés à attendre le changement d’une politique qui, pendant 62 ans, n’a été modifiée que pour renforcer le siège. La formule de l’ennemi a été de parier que nos grandes difficultés matérielles affaibliraient la résistance du peuple et finiraient par nous mettre à genoux. Contre un projet socialiste comme le nôtre, l’action violente ou guerrière, l’invasion, l’occupation ne sont jamais exclues ; mais le premier pari est celui de la démoralisation, de la capitulation, d’où le message de haine envers les communistes, l’emphase antisocialiste, la traque de tout débouché économique possible, bref, le blocus. Peu importe combien il détruit, combien de dégâts il cause, pourvu qu’il parvienne à éroder la foi d’un peuple en sa propre force…

Aussi invraisemblable et immoral que cela puisse paraître, telles sont les visées de l’impérialisme contre Cuba. Les dissimulations et les tromperies hypocrites concernant une prétendue révision de la politique que l’administration actuelle avait critiquée pendant la campagne électorale qui l’a portée au pouvoir ne sont plus valables. Les faux prétextes concernant l’intention supposée de favoriser le peuple cubain et de refuser des avantages au gouvernement ne sont plus valables.
Tout le monde peut constater que l’objectif a été, dès le début, de provoquer la pénurie économique, de punir la population, de porter atteinte à son niveau de vie, de restreindre ses sources de revenus, de limiter sa consommation et de détériorer les services sociaux dont dépendent une partie de son bien-être et la réponse à ses besoins les plus fondamentaux. L’objectif a été de condamner la population cubaine au rôle d’otage d’une politique génocidaire à visée hégémonique.

JPEGLa participation citoyenne sauve ! Photo : Estudio Revolución

C’est pourquoi Washington est si contrariée par le succès de Cuba dans sa lutte contre la pandémie, en particulier par les résultats exceptionnels du programme de vaccination élaboré avec ingéniosité, avec ses efforts et ses ressources propres. Cela explique leur acharnement à dénigrer notre système de santé publique et à vouloir passer sous silence cette extraordinaire réussite de Cuba, qui brise la matrice trompeuse qu’ils veulent imposer à notre réalité.

Chaque vaccin créé et administré, chaque compatriote immunisé, chaque contagion évitée et chaque vie sauvée sont des victoires de la cause nationale et des défaites de l’agression impérialiste contre notre pays. Il semble incroyable qu’il faille le décrire de cette façon, mais il n’y a pas d’autre moyen de désigner cette tentative éhontée de parier sur une pandémie en faisant de froids calculs politiques contre un peuple entier.

Comme je l’ai récemment dénoncé lors de la clôture de la dernière session plénière du Comité central du Parti communiste de Cuba, dans le contexte bilatéral actuel que nous vivons avec les États-Unis, l’ambassade de ce pays joue un rôle croissant dans les efforts de subversion politique.
En revanche, je peux affirmer catégoriquement que notre ambassade à Washington n’a jamais mené d’activité visant à subvertir l’ordre aux États-Unis, ni à saper ses fondements politiques, juridiques ou constitutionnels. Notre mission diplomatique dans ce pays se limite au déploiement d’un travail intense en faveur des relations bilatérales, en termes de levée du blocus économique et visant à contrecarrer les calomnies contre Cuba et la Révolution.

Le bilan de nos représentations diplomatiques aux États-Unis a toujours été absolument irréprochable, même si nous avons de réelles préoccupations et des opinions légitimes sur la nature injuste du système politique étasunien et sur les abus politiques, économiques et juridiques qui y sont commis chaque jour.
Le gouvernement des États-Unis utilise sans vergogne les privilèges dont jouit son ambassade dans notre pays. Les responsables diplomatiques étasuniens se réunissent fréquemment avec des chefs de file contre-révolutionnaires. Ils leur donnent des conseils, des encouragements, un soutien logistique et financent directement ou indirectement leurs activités. Sur leurs plateformes de communication, y compris les réseaux numériques, ils émettent quotidiennement des déclarations offensives qui constituent une ingérence ouverte dans les affaires intérieures de notre pays.

Il est juste de se demander quel serait le comportement du gouvernement des États-Unis face à une ambassade accréditée à Washington qui s’engagerait à inciter, guider, motiver et financer l’un des nombreux groupes extrémistes dont les activités illégales menacent la stabilité, la vie et l’ordre public de ce pays. Il serait bon de savoir comment le gouvernement des États-Unis réagirait face à une ambassade accréditée sur son territoire qui s’engagerait publiquement à promouvoir la désobéissance civile, les manifestations politiques et les marches de masse contre la légalité en vigueur…

Avec les récentes provocations, il est clair qu’une opération concertée est en cours contre Cuba depuis Washington, impliquant des millions de fonds destinés à générer l’image que Cuba est un État en faillite, que des outrages sont commis contre ses citoyens. Ce plan a également pour objectif d’essayer d’amener d’autres pays à se joindre aux mesures d’agression économique, voire d’amener les États-Unis eux-mêmes à prendre des mesures punitives à plus grande échelle.

JPEGPhoto : Estudio Revolución

La vérité prévaudra toujours, quelle que soit la puissance des outils qui existent aujourd’hui pour la masquer ou la déformer. Le mensonge peut se propager comme le virus COVID-19 et pourra confondre et infecter beaucoup de monde, mais il ne pourra pas briser la volonté de ce peuple héroïque, maintes fois éprouvée.
Face aux plans de l’impérialisme, nous sommes en train de vaincre la pandémie, comme nous avons vaincu et vaincrons les plans agressifs, quelle que soit la portée des campagnes et des calomnies.

Le blocus est et restera, dans un avenir prévisible, un obstacle essentiel à nos stratégies et à notre potentiel de croissance économique et de développement, mais ce n’est pas un obstacle insurmontable. Nous continuerons à le combattre sans relâche, avec le soutien de la communauté internationale.
Notre développement et le bien-être de la population devront dépendre de l’effort que nous fournirons et des intelligences que nous possédons tous, conscients que la cruelle guerre économique des États-Unis persistera tant que persistera la volonté criminelle de ce pays de prendre le contrôle des destinées de Cuba.
Le blocus n’est pas seulement une punition pour avoir résisté. C’est le moyen quotidien d’empêcher que le socialisme soit associé à la croissance, au progrès et à la prospérité.

Non ! Le socialisme n’est pas responsable de nos problèmes. Le socialisme est la seule explication du fait que nous avons survécu à ce siège féroce et génocidaire sans renoncer au développement (Applaudissements).

Comme je l’ai signalé il y a quelques jours lors de la Session plénière de notre Comité central, la réponse digne à ce châtiment immérité ne dépend que de nous. Notre originalité est forcément aussi grande que la méchanceté de ceux qui tentent de nous soumettre. La Révolution a été et sera en permanence mise au défi d’être exceptionnelle par la capacité de son peuple à résister et à créer.
Grâce à notre système, à l’intégration de toutes les forces dans la poursuite d’un objectif, c’est-à-dire grâce à l’unité autour du Parti, Cuba a apporté des réponses immédiates à la pandémie imprévue de COVID-19 et, en même temps, pour faire face au durcissement brutal du blocus que nous a laissé l’administration Trump et que maintient contre ses propres promesses l’actuelle administration Biden.

Notre première réponse a été la stratégie économique et sociale pour relancer l’économie et faire face à la crise mondiale provoquée par la COVID-19.
Une stratégie qui a permis d’adapter les projections du pays aux nouveaux scénarios sans renoncer au programme de développement à l’horizon 2030. Une réponse révolutionnaire par sa souplesse et sa capacité d’adaptation à la complexité de situations absolument nouvelles et imprévisibles, comme la pandémie elle-même. Une réponse basée sur nos forces et consciente des limites existantes.
En encourageant le développement d’un système de gestion gouvernementale basé sur la science et l’innovation, nous avons créé le Conseil national de l’innovation, dont les conseils spécialisés auront un impact sur la prise de décision et la résolution des problèmes les plus urgents.

Plus de 60 mesures ont été approuvées pour stimuler la production et la commercialisation de denrées alimentaires et d’autres qui visent à accroître l’efficacité des entreprises d’État ; favoriser l’action de nouveaux acteurs économiques par le biais de ce que l’on appelle les MPME, débloquer les processus et créer des enchaînements productifs font partie d’un ensemble d’actions venues compléter la stratégie économique et sociale.

Par ailleurs, au cours de cette année pleine de restrictions, notre État a développé une intense activité internationale de dialogue, d’échange et de coopération avec d’autres pays et leurs dirigeants, en participant à des sommets, à des événements virtuels et, dans une moindre mesure, à des événements en présentiel, qui nous permettent d’entretenir une relation solide avec la communauté internationale et, en particulier, avec les nations amies.

En tant qu’expression de la vocation immuable de solidarité de Cuba, reconnue avec gratitude dans le monde entier, quelque 57 brigades médicales du contingent Henry Reeve ont affronté directement la COVID-19 dans 40 nations.

Compatriotes,

Je me suis permis d’insister sur les facteurs externes qui visent à nous affaiblir parce que, sous les feux d’artifice de la guerre non conventionnelle et le vacarme assourdissant que les professionnels de la haine déchaînent sur les réseaux, nous pourrions tomber dans l’erreur de ne pas évaluer nos propres forces, de ne pas apprécier nos progrès indiscutables dans une période, ces deux dernières années, marquée par les défis et les incertitudes au niveau mondial. Commençons par l’exercice législatif, appelé à renforcer le cadre institutionnel du pays.

Au cours de cette session, et conformément au calendrier convenu, nous avons adopté quatre lois importantes qui marquent une réforme majeure dans l’ordre judiciaire et procédural du pays ; il convient de reconnaître l’effort réalisé, même dans les conditions imposées par la pandémie. Ces lois développent le contenu de la Constitution de la République et renforcent les garanties et les droits des citoyens en harmonie avec la société dans son ensemble. Elles sont le résultat d’un processus législatif large et participatif, avec la contribution de responsables et de spécialistes des tribunaux, du Ministère public, de cabinets d’avocats collectifs et de professeurs d’université, ainsi que la consultation d’une partie de notre peuple.
Nous devons continuer à améliorer cette pratique pour l’exercice législatif, afin que chaque loi que nous adoptons soit le résultat de la contribution de tous ceux qui sont liés à l’objet de la réglementation et que, le cas échéant, la population soit consultée de diverses manières.

Les dispositions normatives approuvées placent le pays à l’avant-garde de la législation la plus avancée et la plus moderne dans ce domaine, dans un esprit de renouveau, en réaffirmant l’accès à la justice pour tous, en développant les procédures et en contribuant ainsi à la matérialisation du concept d’un État socialiste de droit et de justice sociale, reconnu à l’article 1 de la Constitution.
La Loi sur les tribunaux de justice améliore la fonction judiciaire dans le pays, en renforçant l’indépendance du pouvoir judiciaire et le rôle des juges dans la société, en adaptant sa structure et son fonctionnement aux exigences actuelles.
Elle reconnaît les principes essentiels de la fonction judiciaire, tels que la suprématie constitutionnelle, l’impartialité, l’égalité, le libre accès à la justice et la participation populaire dans ce domaine.

Avec l’approbation de la loi en la matière, le processus pénal est doté de plus grandes garanties pour tous ceux qui y participent.

Le renforcement des droits et des garanties reconnus par la Constitution et les traités internationaux est notable ; la reconnaissance des victimes et des personnes lésées en tant que parties à la procédure, les formes précoces de règlement des procédures, le traitement des accusés et des défendeurs âgés de 16 à 18 ans constituent des nouveautés. Il est important de souligner la fourniture d’une assistance juridique dès le début du procès, ainsi que le contrôle par les tribunaux de la mesure de précaution qu’est la détention provisoire à n’importe quel stade du procès, des questions soulevées lors de la consultation populaire du texte constitutionnel.

La Loi sur la procédure administrative, en plus de rendre cette matière indépendante pour la première fois dans l’ordre procédural, garantira aux citoyens la possibilité de revendiquer devant les tribunaux les droits qu’ils estiment avoir été violés par l’administration publique, en exigeant de nos gestionnaires et fonctionnaires qu’ils agissent de manière plus transparente et conforme à la loi.

Enfin, le Code de procédure uniformise les procédures en matière civile, commerciale, familiale, de travail et de sécurité sociale. Cette disposition renforce la protection des personnes en situation de vulnérabilité et prévoit des mesures d’exécution des décisions judiciaires, entre autres questions pertinentes.
Les quatre lois approuvées représentent un défi pour les opérateurs du système judiciaire, en termes de nécessité de formation afin de garantir leur application adéquate, en vue d’une justice prompte et efficace.

Nous ratifions notre volonté de continuer à respecter le programme législatif approuvé par ce Parlement et, ce faisant, de développer le contenu de notre Constitution socialiste.

Le 8ème Congrès du parti, qui s’est tenu en cette année difficile, nous a laissé des débats précieux et des orientations fondamentales qui constituent le point de référence pour donner une nouvelle impulsion à nos efforts. Il a abordé les problèmes les plus difficiles de notre réalité : les lacunes, les échecs de la communication, la nécessité de promouvoir le dialogue, la participation et le contrôle populaire, la vie dans nos quartiers, le travail des organisations de masse et sociales, l’attention portée aux secteurs vulnérables de la population, la connaissance des problèmes et des intérêts des jeunes.

Les erreurs, les routines et la bureaucratisation du travail dans la communauté, mais surtout les difficultés causées par le blocus dans la vie quotidienne de tous les Cubains et la grande sensibilité politique exigée par la mise en œuvre de la Tâche de réorganisation, ont été vivement débattues lors du Congrès d’avril.
C’est dans des circonstances difficiles qu’a été appliquée la Tâche de réorganisation, considérée comme un pas impensable vers l’augmentation de l’efficacité des entreprises, mais avec des effets indésirables sur la vie des citoyens, qui s’expriment aujourd’hui, avant tout, dans l’inflation néfaste.

Le vice-Premier ministre Alejandro Gil a longuement expliqué dans son discours les causes et les solutions possibles à ce problème, et je ne m’étendrai pas davantage, sauf pour dire que nous sommes conscients de sa gravité, et c’est pourquoi le gouvernement donne la priorité à sa solution et à la prise en charge des personnes vulnérables. Plusieurs éléments de sa conception initiale ont été rectifiés en tenant compte des opinions de la population.
Nous n’allons pas mentir en disant que cette question sera résolue d’un trait de plume, je peux seulement affirmer que la Révolution ne fera jamais rien en dehors des intérêts et des besoins du peuple. Et je suis convaincu que nous surmonterons également ce défi, comme nous avons surmonté d’autres défis qui semblaient insurmontables (Applaudissements).

Les Orientations mises à jour lors du 8ème Congrès du Parti et le Plan quinquennal de développement économique et social national à l’horizon 2030 constituent la base de la stratégie économique et sociale de promotion de l’économie, qu’il a été décidé que le ministère de l’Économie et de la Planification serait chargé de diriger, à travers les macro-programmes, avec les programmes et les projets qui la composent.
Considérant que pendant 10 ans, la Commission permanente pour la mise en œuvre et le développement des Orientations a exercé des fonctions dans l’intérêt de l’actualisation du modèle économique et social cubain de développement socialiste, et que le système de gestion de notre gouvernement a été perfectionné, il a été décidé de désactiver ladite Commission et de transférer ses principales fonctions au ministère de l’Économie et de la Planification.

Nous sommes maintenant en meilleure position pour améliorer la gestion du gouvernement en étroite alliance avec les structures du Pouvoir populaire, dont le potentiel et les réserves ont encore beaucoup à apporter.
Je ne vois pas de meilleur scénario que celui-ci pour réfléchir à ce que nous attendons de notre Pouvoir populaire.

Le Pouvoir populaire, en majuscules, authentique, novateur et, pour cette raison même, remis en question et attaqué par ceux qui l’ignorent ou craignent son exemple, constitue le fondement et l’essence du système politique cubain ; le renforcer, c’est donner du pouvoir à l’initiative et à l’action directe de notre peuple dans la consolidation du socialisme.

Cette session même de l’Assemblée nous a donné de bonnes raisons de proposer une discussion critique et approfondie sur la participation et le contrôle populaires, ses différentes formes, mécanismes et procédures ; mais je signale également qu’il est important que ces analyses soient réalisées dans tous les espaces sociaux, dans toutes les institutions et organes de l’État à tous les niveaux, afin d’encourager une action créative et responsable dans le processus socialiste révolutionnaire.

Si l’échange avec les représentants de différentes organisations et groupes sociaux, c’est-à-dire les réunions avec les secteurs, et la tournée dans les provinces et les quartiers, nous a appris une chose, c’est la nécessité d’adopter de nouveaux styles de travail qui correspondent à l’hétérogénéité sociale du pays, que les préoccupations et les contributions des citoyens soient canalisées de manière appropriée et que chaque demande reçoive des réponses opportunes, pertinentes et fondées dans les délais et selon la procédure établis.

Il est essentiel de tirer parti des connaissances, de la force et de l’initiative populaire, non pas de manière formelle, mais de manière organique, dans le respect, en sachant que cela accentuera le principe de coresponsabilité sur la voie de la plus grande justice sociale possible.
Lorsque nous parlons de l’innovation comme l’un des piliers de la gouvernance, nous pensons également au Pouvoir populaire.
La démocratie socialiste exige de faire, d’innover, de changer et de transformer en permanence les formes de participation démocratique.

Camarades,

La Constitution de la République de 2019 et les lois adoptées au cours de la présente Législature par l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire constituent des fondements juridiques pour soutenir nos actions, que nous continuerons à développer parallèlement à l’amélioration du système juridique.

Les actions qui stimulent, encouragent et matérialisent la participation populaire ont une importance défensive et constructive pour le socialisme. L’immobilisme et le formalisme des structures de gouvernement au niveau local sont tout aussi nuisibles que l’aide sociale qui se limite à distribuer des biens et des ressources sans tenir compte de l’importance de la participation sociale.

La participation, c’est l’essence et la sauvegarde de notre socialisme. Le contraire ne fait que servir les ennemis de la Révolution dans leurs tentatives de restauration du capitalisme à Cuba. La liberté de discussion, l’exercice de la critique et de l’autocritique de ce que nous faisons mal, de nos problèmes, sont indispensables pour continuer à avancer, à fonder et à aimer.

Nous devons être à l’écoute, dialoguer, écouter les propositions de notre peuple. Nous devons organiser des consultations populaires sur les questions d’intérêt local et national, promouvoir les budgets participatifs pour décider ensemble où et comment utiliser au mieux les fonds publics, en mettant l’accent sur la localité, le quartier, la municipalité.

Nous réaffirmons ici la volonté du Parti, de l’État et de la société cubaine de respecter, promouvoir et garantir les droits constitutionnels, volonté qui s’est exprimée au cours du processus de réforme constitutionnelle qui a eu pour point culminant le référendum contraignant sur la Constitution de la République de 2019, et dans toutes les actions qui ont été menées depuis lors.

Ces durs mois de pandémie sont la meilleure preuve de la façon dont l’État, soutenu par les scientifiques, le personnel de santé, les enseignants, les travailleurs, les paysans, les combattants, les jeunes, les étudiants, dans le milieu associatif des communautés et des quartiers, dans nos acteurs économiques, dans les organisations politiques, de masse et sociales, a travaillé dur pour réduire les décès et les contagions ; pour sauver la vie comme un droit qui nous permet de jouir du reste de nos droits.

La participation citoyenne sauve ! (Applaudissements.)

Les protagonistes du processus sont ceux qui construisent l’unité sacrée, ceux qui contribuent à la capacité de résistance de la nation ; les gardiens de la dignité : notre peuple.

En procédant à la vaccination de masse, en accordant une attention particulière aux enfants et aux adolescents, nous montrons notre engagement envers la protection intégrale des droits des enfants et des adolescents à Cuba ; cette action n’est pas moins extraordinaire parce qu’elle est quotidienne.
Nous nous engageons à reconnaître et à progresser dans la garantie des droits des familles, en développant les principes de pluralité familiale, de diversité, d’égalité et de non-discrimination. Grâce à cette volonté, nous disposons de l’avant-projet du Code des familles, qui est solide, robuste et fondé sur la dignité humaine en tant que valeur suprême qui sous-tend la reconnaissance et l’exercice des devoirs et des droits.

Nous sommes convaincus qu’à travers les processus de consultation spécialisée, de consultation populaire et de débats à l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire, dans l’exercice du droit à la participation, nous arriverons au référendum législatif avec un projet de Code des familles qui placera Cuba parmi les pays les plus avancés au monde en matière familiale, en faveur des enfants, des adolescents, des jeunes, des personnes âgées et des personnes en situation de vulnérabilité.
Ce ne sont que quelques exemples, nous pouvons également citer le Programme national pour la promotion de la femme, le Programme national contre le racisme et la discrimination raciale et le Décret-loi sur la maternité des femmes salariées, entre autres, qui montrent que la Révolution respecte, favorise et garantit des droits (Applaudissements).

Député-es,

Cette Assemblée a récemment approuvé une importante déclaration dénonçant l’ingérence du gouvernement des États-Unis dans nos affaires intérieures et son rôle inacceptable d’instigateur et de facilitateur des provocations en cours.
Dans cette même salle, où la Constitution de la République de 2019 a été longuement discutée jusqu’à son adoption, je ne peux manquer de faire référence aux tentatives subtiles ou flagrantes avec lesquelles les adversaires de la Révolution, dont beaucoup ont attaqué le processus qui a conduit à son approbation, cherchent aujourd’hui à utiliser les droits qu’elle accorde pour détruire l’œuvre que la Constitution elle-même défend et protège.

Selon l’article 56 de la Loi fondamentale : « Les droits de réunion, de manifestation et d’association, à des fins licites et pacifiques, sont reconnus par l’État à condition qu’ils soient exercés dans le respect de l’ordre public et conformément aux préceptes établis par la loi » ; l’exercice des droits implique l’accomplissement de devoirs, dont le respect de l’ordre établi par la Constitution, qui est une expression du principe de la souveraineté populaire.
La Constitution ne saurait être interprétée à la convenance, et encore moins dans l’intérêt de ceux qui sont les premiers à ne pas la respecter. La Constitution, comme le stipule l’Article 7, « ... est la norme juridique suprême de l’État. Tous sont tenus de s’y conformer. Les dispositions et les actes des organes de l’Etat, de ses dirigeants, fonctionnaires et employés, ainsi que des organisations, entités et individus, doivent être conformes à ses dispositions ».

Notre Constitution consacre les principes d’indépendance et de souveraineté des peuples, reconnaît le droit à l’autodétermination, qui s’exprime par la liberté de choisir notre système politique, économique, social et culturel ; elle condamne l’intervention directe ou indirecte dans les affaires intérieures ou extérieures de tout État et, par conséquent, l’agression armée, toute forme de coercition économique ou politique, les blocus unilatéraux en violation du Droit international, ou tout autre type d’ingérence et de menace pour l’intégrité des États.

Les droits ne sont pas illimités, leurs limites sont également prévues par la Constitution : ce sont les droits d’autrui, la sécurité collective, le bien-être général, le respect de l’ordre public, de la Constitution et de la loi.
Une manifestation cesse d’être pacifique dès lors que les participants s’y rendent avec l’intention de perturber la normalité de la vie communautaire, la paix sociale, avec l’intention de subvertir l’ordre constitutionnel et de se positionner comme discordants par rapport au socialisme et, a fortiori, lorsque tout cela se fait en suivant un scénario lié aux intérêts politiques d’un gouvernement étranger qui mène une guerre économique contre notre pays depuis six décennies.

Camarades,

Je tiens à remercier tout particulièrement notre communauté scientifique, qui a été appelée à nous fournir les outils que seule la science peut et doit apporter aux processus économiques et sociaux de notre époque.

Grâce à la politique visionnaire de Fidel de promouvoir la science, et à la continuité donnée par Raul à ce travail ; grâce au talent, au dévouement et à l’engagement avec lesquels plusieurs générations de chercheurs cubains ont été formées, notre gouvernement a pu faire face, comme aucun autre en Amérique latine et dans le Tiers monde, à la terrible menace d’une pandémie.

Lorsque nous nous pencherons sur ces années dans un avenir immédiat, nous devrons parler avant tout du personnel de santé, des créateurs scientifiques et des universitaires qui ont quitté les salles de classe pour partager leurs connaissances.
Et nous devrons également parler de nos institutions armées : les Forces armées révolutionnaires et le ministère de l’Intérieur, qui ont soutenu de manière décisive les efforts pour faire face à la situation, et ont assumé la mission risquée de produire, transporter et servir de l’oxygène aux hôpitaux dans les heures les plus critiques pour le pays (Applaudissements).

Je tiens également à reconnaître le travail du système d’entreprises des Forces armées révolutionnaires pour leur contribution indispensable à l’économie de la nation, qui nous a permis de disposer de ressources essentielles face aux urgences.
Seul un pays organisé, avec des dirigeants unis autour d’un objectif commun : la sauvegarde de la nation, peut se fixer les objectifs les plus élevés dans les moments les plus difficiles.

Sachant que notre nation, soumise à un blocus et privée de ressources financières disponibles, ne pouvait aspirer à protéger sa population de la menace de la pandémie, nous avons appelé il y a plus d’un an à notre communauté scientifique à une solution souveraine pour faire face à la propagation de la maladie.
Aujourd’hui, nous sommes le premier pays d’Amérique latine à disposer de trois vaccins et de deux candidats-vaccins en cours de développement, et le premier au monde à avoir commencé à vacciner sa population d’enfants âgés de 2 à 18 ans.
En chemin, nous avons subi les coups durs des pics de contagion, de la saturation des hôpitaux, de la crise de la disponibilité des lits et de la pénurie d’oxygène médical, des décès très douloureux ; les tensions se sont accrues avec les pannes des centrales électriques, la pénurie de médicaments et denrées alimentaires.

La meute anti-cubaine, calculant que notre fin était proche, nous a sauté à la gorge en demandant une intervention humanitaire et même une invasion militaire. Ils n’ont même pas pris la peine de regarder l’histoire de la façon dont les nations « sauvées » par les troupes des Yankees ou de l’OTAN ont fini au cours de ce siècle.
Le peuple cubain le sait, il est informé, et les hommes et les femmes de bien du monde entier en sont également conscients ; grâce à cette prise de conscience, une chaîne de dons solidaires a été organisée et continue d’arriver à Cuba.

Ces dernières semaines, le nombre d’infectés et de décès a considérablement diminué. Les élèves se préparent à retourner dans les salles de classe et le pays s’apprête à rouvrir les frontières pour oxygéner l’économie. Nous avons envie de faire la fête, pour nos enfants, nos médecins, nos scientifiques, nos vaccins, notre peuple ; pour Fidel, qui revient encore et encore dans chacune de ses œuvres, fruit de sa foi légitime en l’être humain, qui sauve des vies et illumine l’horizon (Applaudissements).

Il y a plus d’une raison pour une célébration responsable et modérée. Dans de nombreuses régions du monde, de nouvelles poussées de la pandémie se produisent au milieu de la crise provoquée par la paralysie économique. C’est le monde dans lequel nous vivons et c’est à nous de faire face à ce risque. Faisons en sorte que ce soit un succès durable.

Député-es,

Le 15 novembre, Cuba rouvrira ses frontières, les élèves retourneront à l’école ; La Havane, capitale de la dignité, fêtera son 502ème anniversaire comme elle n’a pas pu le faire ces deux dernières années. La vie nationale reprendra son cours, avec la plus grande joie, mais en restant vigilants.
La paix et l’harmonie qui caractérisent la vie dans nos rues continueront de régner.
Personne ne viendra nous gâcher la fête ! (Applaudissements.)

Nous sommes déjà vaccinés contre la COVID-19, et nous avons toujours été vaccinés contre la peur ! (Applaudissements.)

Nous avons une Patrie et nous défendons la Vie !
Et nous sommes toujours pour la Patrie ou la Mort !
Nous vaincrons !
(Ovation.)

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  • (2002) Lenin (requiem), texte de B. Brecht, musique de H. Eisler

    Un film
    Sur une musique de Hans Eisler, le requiem Lenin, écrit sur commande du PCUS pour le 20ème anniversaire de la mort de Illytch, mais jamais joué en URSS... avec un texte de Bertold Brecht, et des images d’hier et aujourd’hui de ces luttes de classes qui font l’histoire encore et toujours...

  • (2009) Déclaration de Malakoff

    Le 21 mars 2009, 155 militants, de 29 départements réunis à Malakoff signataires du texte alternatif du 34ème congrès « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps ». lire la déclaration complète et les signataires

  • (2011) Communistes de cœur, de raison et de combat !

    La déclaration complète

    Les résultats de la consultation des 16, 17 et 18 juin sont maintenant connus. Les enjeux sont importants et il nous faut donc les examiner pour en tirer les enseignements qui nous seront utiles pour l’avenir.

    Un peu plus d’un tiers des adhérents a participé à cette consultation, soit une participation en hausse par rapport aux précédents votes, dans un contexte de baisse des cotisants.
    ... lire la suite

  • (2016) 37eme congrès du PCF

    Texte nr 3, Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF et son résumé.

    Signé par 626 communistes de 66 départements, dont 15 départements avec plus de 10 signataires, présenté au 37eme congrès du PCF comme base de discussion. Il a obtenu 3.755 voix à la consultation interne pour le choix de la base commune (sur 24.376 exprimés).