La lettre de novembre 2014

, par  Jacqueline Roussie , popularité : 1%

Le premier novembre 2014

Monsieur le Président Obama

The White House,
1600 Pennsylvania Avenue N.W.,
Washington DC 20500 USA

Peinture de Joël Austin Prince

Monsieur le Président,

En 1973 Henry Kissinger secrétaire d’état américain, recevait le prix Nobel de la Paix, et trente six ans plus tard, en 2009, c’est vous, monsieur le Président qui le receviez.
Le monde attend, de la part d’un tel prix Nobel, pour le moins, une politique tournée vers la Paix !

Les documents des Archives nationales qui viennent d’être déclassifiés nous ont appris le premier octobre dernier, qu’en 1976, trois ans après l’obtention de son prix Nobel de la Paix, Henry Kissinger avait sérieusement envisagé d’écraser Cuba. C’était sous la présidence de Gerald Ford. Cela ne nous surprend guère, nous savions déjà qu’à cette époque la CIA enrôlait des mercenaires, comme Luis Posada Carriles, pour organiser des attentats contre Cuba.

Parmi les échanges entre Kissinger et Ford, une conversation évoque le projet américain d’envahir Cuba, après la décision du gouvernement cubain d’envoyer des soldats en Angola lors de sa guerre d’indépendance.

« Je pense que nous allons devoir écraser [Fidel] Castro », lance Kissinger à Ford, selon les documents. Face à l’approbation de Ford il ajoute : « Si nous décidons d’utiliser notre puissance militaire, cela doit réussir. Il ne doit pas y avoir de demi-mesure ». Il qualifie alors le président Fidel Castro d’« avorton » pour son aide militaire en Angola, tout en promettant de « briser les Cubains ».

Heureusement pour Cuba, pour l’Afrique et aussi pour les États-Unis, le président Ford n’avait pas été réélu, et son successeur Jimmy Carter ne s’était pas lancé dans cette folle entreprise.

L’intervention de Cuba a été déterminante dans la guerre civile d’Angola, pour mettre en déroute les troupes racistes d’Afrique du Sud et du Zaïre, organisées et armées par les États-Unis qui se battaient aux côtés des mercenaires angolais. L’indépendance de l’Angola a sonné le glas de l’apartheid en permettant ensuite à la Namibie, puis à l’Afrique du Sud, d’en finir avec leurs régimes racistes.

En ce qui vous concerne, Monsieur le Président, durant votre séjour en Afrique du sud en juillet 2013, lors d’une visite privée à sa famille, vous avez déclaré que Nelson Mandela était une source d’inspiration personnelle et une source d’inspiration pour le monde. Une telle déclaration semble à des années lumière de celles d’Henry Kissinger.

Pourtant votre politique envers Cuba est bien décevante. Certes vous n’appelez pas à une intervention militaire directe, mais votre ingérence dans ce petit pays est réelle.

Vous n’avez pas levé le blocus contre Cuba en dépit, à l’ONU, du vote presque unanime de l’ensemble des pays.

Vous financez par l’intermédiaire de l’USAID, entre autres, des campagnes de déstabilisation de Cuba, sous le prétexte fallacieux de « retour à la démocratie » dans l’île.

Vous maintenez en prison trois cubains emprisonnés depuis plus de seize ans dans votre pays.

René González, Fernando González, Gerardo Hernández, Ramón Labañino et Antonio Guerrero étaient venus en Floride pour infiltrer les milieux terroristes afin d’éviter des attentats contre leur pays, attentats fomentés avec la complicité du gouvernement des États-Unis. Si les deux premiers ont purgé leur peine, il n’en est pas de même des trois autres plus lourdement condamnés. Le destin de ces cinq patriotes a beaucoup de points communs avec celui de Nelson Mandela.

Cuba vous propose un échange humanitaire entre Alan Gross, et les trois cubains toujours emprisonnés.

Alan Gross, sous-traitant de l’USAID, a introduit clandestinement à Cuba des équipements de communication sophistiqués, comme des téléphones cellulaires indétectables dotés de cartes SIM, le plus souvent utilisées par le département de la Défense et la CIA. Arrêté en 2009, cet homme a été jugé et condamné à 15 ans de prison.

Les missions d’Alan Gross et des Cubains n’étaient pas les mêmes !
Ne restez pas du mauvais côté de l’Histoire, Monsieur le Président, et acceptez cet échange humanitaire sans plus tarder.

Recevez, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments humanistes les plus sincères.

Jacqueline Roussie
64360 Monein (France)

Copies envoyées à : Mesdames Michelle Obama, Nancy Pelosi, Kathryn Ruemmler et à Messieurs Joe Biden, John F. Kerry, Rand Beers, Harry Reid, Eric Holder, Denis MacDonough, Neil Eggleston, Rick Scott, et Charles Rivkin, ambassadeur des Etats-Unis en France.

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