La comédie c’est s’appuyer sur des forces dont le processus est un processus du passé sans s’apercevoir que l’apparence des choses nous y a poussé souvent et nous pousse encore à ça.

, par  Pierrre Assante , popularité : 2%

Le capital monopoliste-financier s’appuie sur la puissance de l’Etat National et ses institutions de cohérence mondiale.

L’Etat National et ses institutions de cohérence mondiale, pour dominer, s’appuient au XX° siècle et aujourd’hui encore, sur les couches moyennes des pays développés, comme les Légitimistes et les Orléanistes s’appuyaient politiquement sur la propriété foncière ou le capital « de libre concurrence » début XIX°, comme le capital moderne de marché national au cours du XIX° siècle s’est appuyé sur la paysannerie de petite propriété contre la classe ouvrière par l’intermédiaire du coup d’Etat de Napoléon III.

Les conquêtes sociales qui ont accompagné l’évolution du mode de production de par les luttes et ses propres besoins qui ne se manifestent ni ne se réalisent mécaniquement, ni d’une façon prédéterminée, mais historiquement en fonction des accumulations visibles et invisibles de l’histoire, ses normes antécédentes, son travail des normes, ses renormalisations infinies...ces conquêtes sociales du et dans le capitalisme monopoliste d’Etat social nous cachent les besoins nouveaux du capital et les régressions que ces besoins nouveaux du capital imposent ici et aujourd’hui sous Sarkozy et dans le monde.

Ces besoins nouveaux du capital ne sont pas nouveaux en soi comme sortis de rien, ils sont l’évolution du procès du capital à son origine confronté à sa propre évolution qu’il a lui-même engendrée. Et si ces besoins nouveaux ne sont pas perçus par les victimes de ce processus, mais seulement les effets de ces besoins nouveaux du capital, c’est par manque de conscience de ce processus, ce qui fait la force du capital malgré sa crise.

C’est en quoi Marx et le mouvement marxiste accordent une importance capitale à la formation économique et politique des salariés dans leurs diverses composantes, et de la classe ouvrière de main d’oeuvre et de production des "biens matériels" dans le monde, base de sa prise de conscience dans la confrontation des évènements qui les touchent et de l’analyse théorique qui en dépend. L’effet "idéologie des couches moyenne" n’est pas étranger à la régression théorique du salariat et des modes anti communistes qui s’en suivent y compris dans le mouvement issu aujourd’hui de ce mouvement communiste. L’idéologie officielle et dogmatique n’est pas non plus étrangère à cette régression ni étrangère à cette division hiérarchique du travail et son imitation dans les tentatives de transformation avortées ou non accomplies

On a souvent comparé la transformation sociale à l’eau qui bout et son évaporation rapide, ou au contraire à son évaporation lente dans laquelle le processus et la continuité apparaissent d’une façon plus évidente. L’eau peut aussi se geler. Et le « laisser faire » peut être un élément essentiel du gel. Il est difficile de « trier » le « laisser faire » de la patience active et révolutionnaire, la sagesse de l’immobilisme, la folie du courage. Dans un paysage politique, avec les diverses forces qui s’affrontent d’une façon contradictoire et complémentaire ou antagoniste, dans leurs diverses manifestations et apparences, c’est pourtant qu’il faut tenter.

Le capital a passé compromis chaque fois que, soit pour son discrédit passager (crise de 1929 et ses effets, compromission du capital avec l’occupant nazi…), soit pour ses propres besoins en développement (main d’œuvre, qualifications…), et les deux à la fois, l’ont obligé à le faire.

Wolinski a très bien imagé cette situation dans son dessin où Giscard, s’adressant à la télévision déclare « J’appelle tous ceux qui ont un peu à s’allier avec ceux qui ont tout contre ceux qui n’ont rien ». Etait-il conscient jusqu’au bout de la portée de ce dessin ? A lui de répondre.

Jusqu’où le capital monopoliste-financier peut-il s’appuyer sur cette forte et savante mais impuissante fraction de la population ? L’ont bien compris ou plutôt induit ceux qui votent pour des transformations réelles, hors du « tout changer pour que rien ne change » ou ceux qui délaissent une expression démocratique apparemment sans effets pour eux.

La question de fond est là. Jusqu’où ! Et la crise commence à répondre à cette question. Commence car pour le moment nous en sommes à des révoltes de ces couches moyennes mais en aucune façon au dessein d’une alliance du salariat dont elles représentent une forte partie dans les pays « avancés » et même émergents, dans ses diverses composantes, sur un projet transformateur. Je ne parle pas d’un catalogue de revendications, mais d’un projet transformateur ici et partout, dans la cohérence de la production et l’échange mondiaux et locaux.

La facilité c’est de répondre à ces couches moyennes en les caressant par le programme ou le candidat. Autre chose est de prévoir l’avenir et d’agir sur les leviers nécessaires à la transformation, c’est-à-dire sortir des programmes de Gotha qui rassemblent sur des ombres ; autre chose, c’est-à-dire créer les conditions d’un renversement de l’alliance en s’appuyant sur le processus concret de production, dans lequel la classe ouvrière de main d’œuvre de production des biens « matériels » et sa transformation vers une abolition progressive de la division de classe du travail, reprendra au niveau national et mondial son hégémonie idéologique et sera le cœur du problème.

L’aspiration à ne plus être dominé reprend de la vie et de l’espoir.

Il ne s’agit pas de renouveler les despotismes de gauche meurtriers du passé ou non dépassés. Il s’agit de remettre au centre de nos préoccupations le travail et l’activité qui répondent aux subsistances de l’humanité, en quantité et en qualité.

Les communistes ne veulent sans doute pas d’une comédie qui renouvelle la tragédie. Il n’y aura pas farce si le programme et l’organisation s’appuient sur le salariat pour réaliser les désirs humains, c’est-à-dire les besoins matériels et moraux dans leur mouvement créatif. La comédie c’est s’appuyer sur des forces dont le processus est un processus du passé sans s’apercevoir que l’apparence des choses nous y a poussé souvent et nous pousse encore à ça.

Pierre Assante, 8 juin 2011

Voir en ligne : lu sur le blog de Pierre Assante

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