Jusqu’où vont-ils étendre leur terrain de chasse ? Ainsi, un 28e pays vient d’entrer dans l’Union. La Croatie, économie en récession ; plus de 20% de chômage, une corruption à coups de backchichs à tous niveaux... Et pourtant elle a voté avec ses pieds (déjà) pour élire ses futurs eurodéputés. Participation 21% ! Mais les élus passent en force, il s’agit de faire triompher le Marché capitaliste en étendant un peu plus son territoire de chasse.
Vous avez eu les plombiers polonais ? Vous aurez les plombiers bulgares, lettons, slovaques et... croates. Plus de délocalisations, de la main d’œuvre à des prix avantageux (pour les industriels là-bas) et de la concurrence sauvage avec de la sous-traitance pour les entreprises... ici. Que du bonheur !
Jusqu’où l’extension du terrain de chasse ? Avec les pays méditerranéens ? La Turquie ? Une sorte d’Europe à géométrie variable mais à profits constants.
Les derniers pays entrés dans ce paradis (pour les capitalistes) ont accéléré les délocalisations et fait augmenter le chômage en France. Car l’UE aide les nouveaux à coups de millions de dollars. La Commission a débloqué 4,5 milliards d’euros pour construire des routes en Roumanie.
Face à cela, Bruxelles suggère la nomination de patrons étrangers pour les groupes publics du cru :
« Pourquoi ne pas imaginer qu’un manager allemand gère la poste grecque ? Pour moi, cette mobilité est la phase ultime de la construction européenne » s’enthousiasme un homme d’affaires belge. Cité par le Monde (22/6/13) [1]
On comprend mieux, à cette lecture, le projet de « métropoles », première tentative pour démanteler un peu plus la nation, en détruisant départements et communes, pour créer des régions complètement déconnectées du territoire de la NATION : diviser le territoire pour mieux supprimer les attaches des citoyens à leur commune, à leur maire, à leur département. Et créer un hybride, homo-européen uniquement consommateur dans un territoire sans frontières (Ah les frontières, quelle horreur, leur disparition a ravi les capitalistes... et les « gauchistes bobo ») .
Notre parti défend l’autre euro (?). Je me souviens que notre parti fut très engagé contre la monnaie unique, contre cette Europe qu’il a pressentie néfaste, à l’origine de toutes les régressions. Mais hélas, il vira de bord et se lança dans les « Bouge l’Europe » et autres fariboles. Maintenant, il nous fait le coup de « Bouge l’euro », mais il ne bougera rien du tout ; l’euro ! Il est l’instrument du capital, les peuples n’ont plus leur souveraineté monétaire (droit inscrit dans la Constitution) et cette politique de défense de l’euro est suicidaire !
Il semble que Jacques Nikonoff commence à être publié ? Dans l’Huma. Et Jacques Sapir. Un éclair de lucidité, d’analyse politique en « mutation » ? Je ris un peu...
Pour ne pas mourir, il faut sortir de l’euro ! Cela contribuera à arrêter ce naufrage. Et nous pourrons ensuite envisager la sortie de l’UE.
Mireille Popelin