Conseil national du 13 mai 2009
Intervention d’Emmanuel Dang Tran Fédération de Paris, 15ème ardt.

, par  Emmanuel Dang Tran , popularité : 2%

Ne laissons pas l’opération « Front de gauche » détourner le PCF de ses responsabilités pour dégager la perspective politique ! Ne la laissons pas non plus ôter sa portée au vote communiste !

Les manifestations du 1er mai traduisent bien les possibilités mais aussi les blocages de la situation politique.

La mobilisation est nombreuse ; les luttes se développent dans plusieurs secteurs très différents. Elles pointent directement la politique du gouvernement, en une période de crise où le capitalisme connaît un discrédit idéologique sans précédent depuis très longtemps.

Mais dans le même temps, le débouché semble toujours faire défaut au mouvement populaire. Y compris sur le plan revendicatif. La déclaration syndicale unitaire de janvier peine à se traduire en convergence de lutte sur des objectifs immédiats et précis.

Dans ce contexte, les responsabilités du PCF sont considérables pour dégager la perspective politique. Cela implique de s’écarter de deux fausses voies.

La perspective ne peut consister à préparer une nouvelle alternance à « gauche » en 2012, à attendre et subir d’ici là. Je ne comprends et je désapprouve que nous ayons signé l’appel commun de toute la « gauche » pour la manifestation du 1er mai, allant du NPA au PS. Il y a toujours les mêmes contradictions de fond entre les revendications du mouvement et les positions actuelles du PS sur l’UE, l’université, l’hôpital…

Dans la manifestation du 1er mai, les autocollants du PG « casse toi, pov’ con » étaient omniprésents. Sur un autre mode, ils enferment la perspective de la même façon. Nous devons nous en distinguer totalement.

Ce n’est pas davantage du résultat des élections européennes que va venir le changement. Soyons sérieux ! La composition du futur Parlement européen ne conditionne pas une politique de progrès.

A plus de 90%, les députés européens sortants ont voté pour la « constitution » européenne. A plus de 90%, ils viennent de voter [le 2 avril] une résolution condamnant le communisme. Surtout, le Parlement européen, élément de l’intégration européenne, n’est en rien un lieu d’expression démocratique des peuples.

L’intérêt du vote communiste le 7 juin et de faire élire des députés communistes est ailleurs, en lien avec la situation nationale.

Je ne peux accepter l’idée que les luttes ne seraient pas directement l’affaire du PCF. Tout au contraire, elles portent, de façon décisive en ce moment, l’alternative politique. Il est de notre raison d’être communistes de contribuer à leur développement, de les impulser, d’une autre façon que les organisations syndicales.

Dans les semaines qui viennent, la bataille pour le retrait de la loi Bachelot est une des priorités, vu sa gravité, vu l’urgence, vu les convergences à l’hôpital (tous les personnels, y compris les médecins) et au-delà qui se développent. L’appel des professeurs contre la « médecine mercantile » est presque anticapitaliste ! C’est l’une des questions sur lesquelles le mouvement peut s’unir pour gagner et nous pouvons et devons y contribuer. De même que nous devons avancer sur les questions de défense des branches industrielles et de l’intervention publique (jusqu’aux nationalisations), très au-delà des propositions de loi pour l’interdiction des licenciements qui renvoient, en outre, à une logique de délégation dans un cadre institutionnel.

Malgré des différences réelles suivant les régions, la campagne nationale du « Front de gauche » est déconnectée de ces priorités et se fourvoie dans les voies de diversion que je critiquais à l’instant. Elle est globalement électoraliste et politicienne. Les inquiétudes que certains d’entre nous ont manifestées à l’égard du « Front de gauche » se vérifient.

Les craintes d’un projet de recomposition politique dépassant les élections se confirment également. Le « Front de gauche » ne cesse de mettre en avant le « Parti de gauche » avec lequel il est déjà souvent confondu.

Mélenchon et ses moins de 3000 adhérents, sans parler du courant dissident de la LCR (« gauche unitaire ») avec ses moins de 300 affiliés, profitent en plein de la campagne et des moyens du PCF qui s’efface au nom de ce pseudo rassemblement. C’est comme si on reprenait la méthode et les objectifs des « collectifs antilibéraux » mais cette fois sans demander aux communistes leur avis. D’autant que Mélenchon ne masque pas que le scénario à l’allemande « Linke » est son projet.

Les communistes ne sauraient accepter qu’une campagne électorale soit le moyen de leur imposer un tel plan de recomposition. Pas plus que la ligne politique qui va avec.

Prolonger le NON de 2005, ce ne peut pas consister à chercher à relégitimer l’UE du capital, disqualifiée par les peuples.

M. Mélenchon, on le sait, était partisan de Maastricht. J’ai retrouvé ce qu’il disait dans les comptes-rendus des débats du Sénat (9 juin 1992). Pour lui alors, le traité de Maastricht est un « compromis de gauche » et il se livre à appel au « patriotisme européen ». Ce ne sont pas des positions de circonstance.

Ne laissons pas le PG être l’instrument pour continuer à effacer notre grand parti, son organisation et les positions qui ont toujours été les siennes !

Emmanuel Dang Tran

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