Débattre du communisme, agir immédiatement.
La France "Black, blanc, beur" qui veut survivre, vivre et gagner

Une vingtaine de militants communistes d’Istres ont répondu à l’invitation de la section pour débattre avec André Gerin, député du Rhône, candidat communiste à la candidature aux présidentielles. André avait participé la veille à un débat public avec A. Chassaigne à Paris. Il a donc pu nous faire bénéficier d’informations nationales récentes.

Relevons avec plaisir une grande cohérence entre un constat national -une grande partie des communistes veut une candidature communiste porteuse de perspectives de rassemblement, de l’expression d’un projet qui, avant d’être partagé, se doit d’être mis au point par les communistes dans les luttes- et tout ce qui est venu, dans cette réunion à Istres, de l’expérience des militants, des anciens qui voudraient retrouver une place au parti, sympathisants et électeurs.

A Istres comme ailleurs, on veut : la possibilité d’expression de tous les communistes et la cohérence retrouvée d’un projet communiste.

L’intérêt de cette réunion s’est construit sur la diversité des participants(e)s (hommes, femmes, jeunes de la JC, travailleurs sociaux des quartiers, un militant local du NPA, des syndicalistes), chacun s’exprimant sur ses questionnements, son besoin de politique.

C’était une réunion politique de la France "Black, blanc, beur" qui veut gagner à nouveau ! dans l’expression unanimement partagée de vouloir construire l’organisation communiste en réponse nationale des exploités aux violences subies.

La totalité de la réunion s’est structurée autour de la description minutieuse des violences exercées par le capitalisme sur la population, ses dramatiques conséquences dans les foyers populaires, ses ravages chez les militants et les électeurs (clientélisme, abstention, vote Front National) : la présence de la drogue dès l’âge de 12 ans, la quasi impossibilité pour certains jeunes de trouver un emploi, le délitement des familles, les renoncements de l’école publique, l’impuissance des "solutions" locales de pétassage, de la commune à la région. Sont venues aussi les questions de la laïcité et des religions, du rapport des communistes aux religions, à la manipulation sur terreau de misère par certains extrémistes dans les quartiers.

La difficulté à trouver la bonne expression collective sur toutes les questions est remontée des interventions de la salle. Plusieurs intervenants ont souligné qu’il fallait cependant poser toutes les questions. Le souci des questions internationales pour certains des participants (Europe, monde, mouvement communiste international...) s’est exprimé ; d’autres intervenants ont mis en avant la nécessité de partir de la priorité absolue à l’action solidaire dans le quotidien : faire manger le voisin..., faire rentrer le minot de 5 ans à la maison avant la nuit..., protéger de la drogue et des désespérances.

Plusieurs participants ont dit combien manquait aujourd’hui dans le PCF la présence d’un tribun populaire, porteur des revendications, des espoirs, comme l’a été Georges Marchais. Le débat a montré que ce ne sont pas les hommes ou les femmes qui manquent mais une vraie cohérence rendant audible cette révolte populaire.

Le besoin de réponses communistes a irrigué la rencontre.

Ce besoin est tout aussi décisif pour les présidentielles que pour les législatives. Dans une circonscription électorale où le sortant communiste souhaite être remplacé, cette question a naturellement été présente. Elle n’est pas facile et ne relève pas d’accords d’appareils.

Au travers d’une grande qualité d’écoute réciproque, l’écueil du repliement sur des certitudes "communistes" soi disant fondées théoriquement a été évité. La diversité des participant(e)s y a beaucoup aidé, tout comme l’expérience locale, départementale, nationale dans l’échec des "gestions sociales-démocrates" avec lesquelles il nous faut prendre nos distances, rompre politiquement. Constat unanime a été fait que pour sortir de la crise, il faut maintenant des réponses relevant du communisme.

André Gerin a montré avec finesse que dans le parti existe aujourd’hui un mouvement déjà majoritaire, pouvant s’exprimer dès la conférence nationale du 3 et 4 juin de rassemblement des communistes dans leur diversité en refusant aujourd’hui la stratégie de dilution/effacement. Pour cela tous les communistes doivent être consultés. Le bulletin de vote issu de la conférence nationale doit comporter toutes les candidatures. Mélenchon n’est en rien un "candidat naturel !"

Chacun doit être clairement consulté et pouvoir exprimer clairement son choix. Seule cette démarche poussée au bout permettra l’engagement de tous les communistes, des anciens, des "ex", des communistes de demain et de tous ceux qui regardent encore, ou à nouveau du coté de "l’hypothèse communiste".

Les camarades d’Istres présents ont donc affiné leur démarche en ce sens pour les jours à venir ( conférence de section, conférence fédérale).

La réunion s’est terminée par un apéritif fraternel et un appel à l’adhésion.

Paul Barbazange