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Après le Brexit, plus que jamais "Faire péter l’Europe capitaliste".
Réflexions
Brexit et questions politiques posées par l’Europe capitaliste. Quel mot d’ordre avancer ?
Après le Brexit, plus que jamais "Faire péter l’Europe capitaliste".
Il est toujours bon de se retourner sur son passé pour le retravailler à la lumière des évènements présents. Lorsque nous nous apercevons que nous avions anticipé, cela encourage à poursuivre les réflexions collectives confrontées au temps présent, dans tous les cas cela nous aide à la compréhension du réel. Actuellement le PCF souffre terriblement de son incapacité à procéder dans un cadre collectif à cet examen et à ses éventuelles dimensions autocritiques, le 37ème congrès nous a confronté à cette exigence politique sur la dernière séquence électorale (municipales, départementales, régionales) et justement sur l’Europe.
Avec le "Brexit", nous remontons un peu plus loin. Il y a maintenant près de 10 ans dans les batailles qui ont succédé à la victoire du NON au référendum sur l’Europe, la section de Béziers s’est très majoritairement déterminée sur le choix du mot d’ordre : "Faire péter l’Europe capitaliste".
Ce choix s’est révélé depuis une décennie un de ses fondamentaux.
Je me souviens l’avoir défendu tant dans le réseau "Faire vivre et renforcer le PCF" qu’au sein du conseil national.
Dans le réseau, si mes souvenirs ne me trahissent pas, c’est le terme "péter" qui faisait tiquer une majorité des présents. On était plutôt pour "sortir de", quant à "capitaliste" ma foi la section de Béziers mettait peut être la barre très haut tout de suite, trop vite !
Au CN, bien entendu, la proposition a été alors totalement inaudible. Me semble-t-il même "incompréhensible" pour ceux qui essayaient d’apprécier fraternellement les différences. Il y a 10 ans on brodait déjà avec conviction sur "la transformation démocratique des institutions européennes".
Depuis la vie politique a suivi son cours et dans ce domaine, l’accord de Lisbonne bafouant le vote des français, la poursuite obstinée par le capital de sa politique d’exploitation, d’intégration supranationale, l’accord TAFTA, la "libre circulation" de la force de travail à exploiter conjuguée aux barbelés aux frontières de l’Europe... ont montré de vers quelle démocratie va l’Europe unie. Avec pour conséquence un rejet populaire grandissant et la captation d’une grande part de ce rejet par les forces d’extrême droite. Chaque peuple vivant cela à sa façon. En France, le Front National occupant de façon magistrale l’espace que nous leur avons abandonné.
N’oublions pas la Grèce où une équipe "réformiste radicale", parvenue démocratiquement au pouvoir, renforcée par les votes populaires un temps, a vite démontré les limites des choix théoriques d’aménagement de l’Europe capitaliste. Et les derniers mois de luttes montrent à leur façon, en France, que d’autres choix stratégiques sont obligatoires.
Vient le "Brexit", l’impensable, pour tous nos maîtres à penser de la City, Bruxelles et du palais de l’Elysée. Une brèche de première importance ouverte là où nous l’attendions peut être pas, dans des conditions de rassemblement qui peuvent nous dérouter.
Une brèche de première importance quand même !
Plus que jamais gardons la clarté de l’objectif à terme "Faire péter l’Europe capitaliste" et examinons les modes concrets inventés par le réel. Nous allons avoir à affronter, les soubresauts issus du "Brexit"et la formidable capacité des instances dirigeantes à retrouver leur équilibre, les développements en Espagne sur lesquels nous pouvons avoir quelques craintes mais là aussi, examinons l’évolution réelle : rien n’est écrit.
En France, il va falloir avancer sur cette question pour ne pas laisser au FN un boulevard et au PS toute latitude de gouverner l’Europe unie dans l’intérêt du capital. Le refus majoritaire - à mon jugement dans un rapport de force dans la salle 60% contre 40% - de porter les débats à un autre niveau lors du 37ème congrès... montre le travail à faire dans le parti et dans le PGE.
Bien des éléments bougent, peuvent bouger. L’Europe capitaliste pétera parce qu’elle est invivable aux exploités. Travaillons les clivages pour un rassemblement majoritaire des exploités en France et en Europe.
Paul Barbazange, le 26 06 2016.