40 années de protestation contre l’application de l’interdiction de profession en Allemagne Une grande aide : la solidarité internationale des partis communistes

, par  Georges Hallermayer , popularité : 1%

Le 28 janvier 1972, les anciens premiers ministres allemand et le chancelier allemand social-démocrate Willy Brandt décidèrent d’appliquer des « principes à la question des forces anticonstitutionnelles dans la fonction publique » dans la République fédérale d’Allemagne (RFA), qui jusqu’à aujourd’hui eurent des retentissements calamiteux. Le mot allemand Berufsverbote (signifiant littéralement interdiction de profession en français) a depuis été trouvé dans touts les langues d’Europe, par exemple comme "les Berufsverbote" ou "the Berufsverbot".

En utilisant la « demande régulière », 3,5 millions de candidats pour l’enseignement étaient passés au crible par le service de renseignements. Tous les horizons de leur vie ont été espionnés complètement, le lieu de travail ainsi que les relations politiques et même relationnelles. Les conséquences : 11.000 actions judiciaires, 2.200 procédures disciplinaires, 1.250 interdictions professionnels et 265 licenciements.

Les interdictions de profession étaient dirigées contre les enseignants, les postiers, les chauffeurs de trains et d’autres véhicules, les avocats, ainsi que les fonctionnaires, les employés et les salariés au niveau fédéral, régional et communal. Les interdictions de profession furent aussi prononcées dans l’économie privée.

Les personnes touchées ont été les communistes, socialistes, membres des groupes gauchistes, antifascistes, sociaux-démocrates de gauches et partisans de la paix, mais aussi des personnes ne faisant parti d’aucune organisation mais qui avaient exprimé leurs critiques sur le comportement de la RFA. Les interdictions de profession n’ont, jusqu’à aujourd’hui, généralement pas été aboli juridiquement. De même, la discrimination par la punition financière continue : un bon nombre de personnes concernées a vu tout le long de leur vie des réductions importantes de leurs pensions et retraites, et en sont donc limités dans leur manière de vivre. Pourtant, que ce soit du côté du gouvernement fédéral ou de celui du gouvernement régional, aucune excuse n’a été faite.

Pendant cette longue période, la solidarité internationale a été d’une grande aide pour les personnes touchées par cette injustice. En dehors des dictatures en Grèce, en Espagne ou au Portugal, les interdictions de professions n’étaient pas imaginables dans les autres pays. Les positions prises sur cette affaire à l’étranger donnèrent de la force aux victimes de l’interdiction de profession pour se défendre contre les attaques politiques et le déclassement social lié à cette interdiction. Beaucoup de partis communistes du monde entier montrèrent des signes de solidarité, qui furent d’une grande aide en particulier pour les victimes parmi les rangs des communistes allemands (DKP), car il ne s’agissait pas seulement de paroles de réconfort pour les camarades, mais aussi d’un signe ostensible se dressant contre une interdiction du parti communiste.

Les Berufsverbote ont pris une nouvelle importance contre les communistes après l’absorption de la République démocratique allemande (RDA) par la RFA. D’innombrables employés de la RDA, auxquels on reproche d’avoir gardé leur opinion, ont été licenciés par les nouveaux dirigeants. Le secteur d’éducation et l’enseignement ont été largement touchés, du doyen de l’université Humboldt à Berlin à la principale d’un lycée polytechnique.

En Allemagne, un mouvement contre les interdictions de profession s’est formé, aussi grâce aux activités de la Gewerkschaft Erziehung und Wissenschaft (GEW), le syndicat de l’éducation et des sciences. Elles se dirigeaient contre l’espionnage par les services secrets intérieurs « Verfassungsschutz » qui refusent toujours et encore l’accès aux dossiers. Il a même été affirmé a tort qu’il n’y a eu aucun dossier. Cependant les personnes concernées ont tout de même pu constater qu’ils étaient encore sous surveillance, et que leur conception de leurs droits de citoyens au niveau politique était observée. Les revendications exigent ainsi la suppression du service de renseignement « Verfassungsschutz ». Ces revendications ont eu une importance supplémentaire, car on a découvert que ce service de renseignement a coopéré avec les néo-nazis, et qu’ils avaient même financé leur parti.

Le parti communiste allemand salue la volonté des différents partis communistes, de renouer avec leur solidarité contre l’interdiction de profession dans les années 70 et 80, et continuer de lutter contre l’anticommunisme de la classe dirigeante, qui s’exprime dans les Berufsverbote.

Pour plus d’informations : http://www.berufsverbote.de/index.html

Voir en ligne : Transmis par un camarade du DKP

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