Ecologie et Capitalisme : temps longs contre profit immédiat

, par  CN46400

Le 29 septembre 2019 à 10:32, par CN46400 En réponse à : Ecologie et Capitalisme : temps longs contre profit immédiat

@Dariokhos
« 2. Elle se fait, parce que Khrouchtchev, membre de l’aile droite du PCUS, dans la ligne de Boukharine, commence à ouvrir vers l’économie de marché, non pas pour réaliser une NEP que je continue à penser comme provisoire et limitée dans le temps, placée à un moment ponctuel et certainement pas généralisable, mais justement comme un ouverture par principe, à la Deng. »

Nous ne sommes pas d’accord, c’est évident. Pour moi Kroutchev est juste un continuateur de Staline qui a élagué du stalinisme ce qui ne pouvait plus ni fonctionner, ni s’admettre (goulag-répression, culte etc..) mais en conservant la nationalisation de toutes les activités économiques, la nomenclatura et ses privilèges, et sa doxa économique : la priorité à l’industrie lourde. Ce qui se traduit par une pénurie de produits manufacturés qui va devenir de plus en plus intolérable pour la société.
Ensuite il faut faire la clarté sur la NEP, qui, dans l’esprit de Lénine était un « capitalisme d’état » où, contrairement au capitalisme naturel, c’est l’état qui contrôle le capital, et pas l’inverse. Cette situation devrait durer « plusieurs générations ». Il suffit, pour s’en convaincre, de consulter les tomes 27, 32, 33, 36, 42, 45, de l’édition 1961 des OC de Lénine. Par exemple, quand Lénine perd totalement ses moyens physiques (mi 1923), un consortium de capitalistes US est en train de négocier un contrat portant sur l’exploitation totale du Kamchaka pendant 60 ans avec une base militaire pour se protéger du Japon. Dans une réunion publique, un ouvrier dubitatif interpelle Lénine qui répond :
Que rapporte le Kamtchaka à la République ? Rien !
Que rapportera-t-il ? un peu !
Mais, surtout, il permettra à des milliers de prolétaires soviétiques de se frotter aux techniques les plus modernes....

Sève montre comment Staline s’y est pris pour passer de la NEP au « socialisme dans un seul pays », tout en se prétendant, au centre, de la démarche « marxiste-léniniste » (autre invention de Staline). Deux ingrédients sont utilisés :
1-Entrée dans le parti d’une majorité de jeunes issus de la guerre civile (Kroutchev, Brejnev etc...) qui ne connaissent ni les subtilités du marxisme, ni le capitalisme développé...
2-Isolement et division des marxistes anciens, Boukharine,Trotski, Zinoviev, Kaménev..etc qui disposent de ces connaissances et qui seront, tous, exécutés plus tard de peur, dit Séve, qu’ils ne soient tentés de passer, publiquement, le « socialisme » de Staline dans la grille fine du marxisme.

Pour ce qui est d’Andropov, on peut tout supputer, sauf qu’il n’existe aucune critique, connue de lui, de la société soviétique dont il avait hérité la charge. Gorbatchev a dit qu’il voulait réformer le PCUS, mais ça reste à démontrer. Aucun des dirigeants qui ont succédé à Staline n’a mis en doute le caractère « socialiste » de l’URSS. Pourtant aucun prolétaire de base n’est, en 91, descendu dans la rue pour entraver la gigantesque spoliation, au grand jour, à laquelle s’est livré la néo bourgeoisie qui sortait tout droit des magasins spéciaux de la « nomenclatura »...

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