Mais quel est ce faux débat mis en scène autour d’un président au milieu d’une salle avec une petite centaine de (...)
Soyons à la hauteur de l’héritage de notre Parti
En réalité, nous n’avons pas de groupe communiste à l’assemblée sans députés ultramarins, nous n’avons donc que 8 députés communistes, ce qui pose de sérieux problèmes pour nos votes , on l’a vu au moment du vote sur l’envoi d’armes en Ukraine.
Nous avons fait le choix au 38ème congrès, à juste titre, de présenter Fabien Roussel aux présidentielles de 2022. Il a réussi à refaire entendre une parole communiste dans les médias. Cependant, il n’a obtenu que 2,28% des voix à la présidentielle.
Nous avons, toujours à juste titre, présenté Léon Deffontaines aux élections Européennes qui a récolté 2,27% des voix. Malgré notre parole singulière et un programme portant une rupture importante avec le libéralisme, nous n’avons pas convaincu au sein des classes populaires.
Cela doit fortement nous interroger sur notre stratégie et notre ligne, au moment ou les fascistes sont en réalité le premier parti de l’assemblée et ont la capacité d’accéder au pouvoir en 2027. Nous ne pouvons pas non plus négliger que nous sommes à l’aube de la troisième guerre mondiale.
Fabien Roussel a, avec de bons arguments, couru après le vote des électeurs du RN , ils l’ont éliminé dès le premier tour des législatives. Par contre, force est de constater que nous sommes incapables de nous adresser à ceux qui subissent le racisme en plus de la pauvreté, racisme décomplexé depuis le résultat des Européennes, s’y ajoute un manque de compréhension de certains militants pour qui ce n’est pas le « public prioritaire ». En plus de laisser ce terrain à LFI, on s’embourbe dans leurs propres polémiques dans nombre de nos passages médiatiques, il ne serait pourtant pas compliqué de les dépasser par leur gauche sur les questions économiques ou internationales.
Nous sommes également incapables de nous adresser au véritable premier parti de France : les abstentionnistes. Notre stratégie médiatique du consensus permanent, de la prise de position qui ne froisse personne parmi un électorat populaire potentiel s’avère être un échec cuisant.
Toujours au nom du consensus le plus large, nous défendons une position occidentaliste, à la limite de l’Atlantisme pour le conflit russo-ukrainien, nous avons été trop faibles sur la Palestine, et nous ne parlons quasiment jamais des autres conflits impérialistes en cours.
Aux Européennes, le KKE, ouvertement léniniste, fait 9,25% des voix en prononçant le mot socialisme, avec une ligne anti UE et anti OTAN. Cet exemple nous montre qu’il va nous falloir sortir de cette quête de respectabilité médiatique et idéologique et être dans une logique de confrontation lors de nos passages sur les médias du Capital comme dans la bataille militante. Avec les fascistes aux portes du pouvoir, c’est indispensable, l’inverse serait suicidaire pour notre Parti.
Sur l’UE, même si les fascistes n’ont pas eu le plus grand nombre de sièges, le PPE et Von Der Leyen s’extrêment-droitisent et on se dirige vers une Europe encore plus libérale qui nourrit encore plus le vote d’extrême-droite, une UE mettant en avant des valeurs ethniques et guerrières, vassalisée par les USA et l’OTAN.
La question d’une sortie de l’UE accompagnée de nouveaux partenariats économiques et stratégiques doit être posée au sein du Parti. Cela peut sembler utopique mais rêver d’une BCE qui finance les services publics des Etats-membres l’est tout autant surtout quand on voit Viktor Orban en assurer la présidence.
Notre positionnement sur l’International pourrait nous démarquer à gauche, nous ne pouvons plus continuer de faire le jeu des impérialistes étasuniens toujours dans cette même optique de ne froisser personne et de ne prendre aucun risque politique.
Dans une période ou les fascistes se rapprochent chaque jour un peu plus du pouvoir, soyons à la hauteur de l’héritage de notre Parti, le parti des fusillés, le Parti de la sécurité sociale et sortons de cette posture sociale-démocrate qui nous fait perdre à chaque échéance électorale.