La "parenthèse" ce sont les choix de Martigues il y a 11 ans !
Pour un PCF d’idéologie marxiste rassembleur Consacrer l’essentiel de notre énergie à la construction du Parti

, par  Armand Lecoq , popularité : 1%

Le choix majoritaire de décembre 1920, n’est pas un accident. Des "rayons " aux "cellules", le PCF a été un exceptionnel outil historique dont se sont dotés les exploités en France. Instrument de cohésion idéologique tourné vers l’action et le rassemblement. Instrument de conquêtes et d’extraordinaires succès dans le cadre du système capitaliste de 1936 à la Libération en passant par mai 68 et les municipales de 1977.

Face à la férocité du capitalisme mondialisé en crise, nous devons consacrer l’essentiel de notre travail à la construction quotidienne de l’outil marxiste, d’autant que notre finalité première, la révolution socialiste devient une nécessité historique, mondiale et française.

L’expérience est faite. La parenthèse, "l’accident regrettable", ce sont les choix et les statuts de Martigues choisis il y a 10 ans. Construisons ensemble, en communistes rassembleurs (alliances, fronts, luttes politiques et sociales...) face au capitalisme mondialisé, le parti communiste de demain. Le contenu des fronts, le contenu des luttes et donc leur succès en dépendent pour beaucoup.

Paul Barbazange, Béziers


Contribution d’Armand Lecoq Bureau de section de Béziers.

"On ne fait pas la même politique en France avec un parti communiste à 20% et avec un parti communiste à 5%" : c’est un certain Yvon Gattaz, alors président du CNPF, qui avait lâché cet hommage à la pugnacité d’un parti dans lequel il voyait son ennemi le plus redoutable. Il avait raison.

Au lendemain de l’effroyable boucherie qui avait permis, comme l’avait analysé un certain Karl Marx, aux forces capitalistes qui s’affrontaient de "détruire du Capital", en clair de sortir de la crise profonde, structurelle, de ce système et lui permettre de se redéployer, est né le PCF. Son objectif était alors de préparer les conditions nécessaires pour créer le rapport des forces indispensable qui conduirait à la révolution socialiste. Il s’était donné pour cela les armes que la pensée léniniste lui offrait : l’agitation de masse, l’éducation et la formation politique de ses militants, à partir des cellules (appelées « rayons avant guerre »), une cohésion dans le parti dirigé par les "meilleurs" d’entre eux... Même si ses débuts ne furent pas à l’abri d’erreurs et de dérives sectaires, cette organisation, ce "maillage du pays" en cellules de quartiers et surtout d’entreprises, lui permirent d’étendre son audience et de multiplier ses rapports populaires, d’affiner une orientation politique de combat dans le cadre de la lutte des classes.

Je rappelle ici tout de même que le PCF, jusqu’à il y peu, allez, disons jusqu’au congrès de Martigues, n’était pas un parti comme les autres. Son objectif, sa raison d’être, c’était de "préparer" les conditions de la Révolution socialiste. Il n’existait pas pour lui-même, pour conquérir des sièges ou des mairies, mais mettait tout à profit, y compris les périodes électorales, pour construire ce rapport des forces.

Ce rappel n’est en rien une vision idyllique du passé, je sais que toutes les cellules ne fonctionnaient pas comme cela aurait été souhaitable, je sais que quelques unes n’existaient que sur le papier, il n’empêche que le mouvement qui a produit le "parti des 700 000 adhérents" de la fin des années 70 avec ses organisations de base n’a pas été étranger dans la conquête des nombreuses municipalités d’alors (Reims, St Quentin, St Etienne, Le Mans...) et que la ceinture rouge de Paris n’est pas arrivée par l’opération du Saint Esprit !

Les avancées sociales de la Libération (la Sécu, la RNUR, EDF-GDF, les comités d’entreprises, sans citer le reste) n’auraient pu être conduites au bout, si dans le CNR, la place du PCF n’avait pas été indiscutable, si son influence dans le pays n’avait pas été aussi puissante.

Nous allons maintenant pouvoir procéder au "détricotage" des mesures prises par le CNR" : c’est un certain Kessler, second couteau du MEDEF, qui a pu se permettre d’annoncer cette intention, hélas suivie des faits. Le PCF est à cette époque au-dessous des 5% auxquels rêvait Gattaz.

La crise que nous supportons aujourd’hui ne sera pas éternelle. Nous pouvons en sortir par le bas, après une guerre qui aura fait le ménage (cela a déjà commencé en Afrique et au Moyen Orient) et redistribuera les cartes des capitalistes pour les capitalistes. Nous devons en sortir par le haut, et pour cela, comme disait Marx, il faut les fossoyeurs. A nous de les réanimer ! Il n’est pas trop tard.

Ceci dit, je suis pour l’union de TOUS CEUX QUI ONT OBJECTIVEMENT INTERET à vivre libres, simplement, dans un monde SOLIDAIRE, débarrassé de la course à la rentabilité. Le Front de Gauche est une construction qui peut être les prémices de ce rassemblement. Mais nous, marxistes, communistes, nous avons besoin dans ce rassemblement d’un parti qui retrouve ses réflexes de classe, qui renoue avec le peuple, dont nous sommes partie intégrante.

En ce moment, des fermetures d’usines, des licenciements à tour de bras, des délocalisations. Pas ou peu de parole révolutionnaire dans ces lieux d’exploitation féroce : il n’y a plus de cellules, plus de sections communistes... on négocie la hauteur des primes de licenciements, alors qu’on devrait occuper l’usine, exiger la nationalisation. C’est dans le renforcement du PCF, dans le rétablissement de son audience par ses structures militantes que nous sortirons de l’auberge !

L’expérience de l’activité récente du parti, notamment depuis un congrès de Martigues dont la "mutation" a été menée tambour battant sous la houlette de Robert Hue ou de Jean Claude Gayssot, qui d’ailleurs ont quitté le PCF depuis, nous inciterait plutôt à revenir sur certaines décisions qui y avaient été prises : l’abandon de la référence marxiste au profit d’un parrainage par la pensée de Jaurès ; l’abandon de l’organisation du parti à partir des cellules, dont la disparition officielle continue de lourdement handicaper notre activité militante quotidienne, ce qui impliquerait le retour à la distribution des cartes et des cotisation par ces mêmes cellules, cet acte renforçant par lui-même le lien indispensable entre TOUS les communistes ; l’analyse sérieuse, "marxiste !", des événements qui ont conduit à la disparition (regrettable et regrettée, quand on voit l’état dans lequel se trouvent les démocraties autrefois "populaires") des pays socialistes ; le retour à une formation politique des militants communistes, formation au niveau des sections, des fédés et du national ; un retour enfin à la solidarité avec les partis communistes qui subsistent ou qui renaissent un peu partout (renouons avec l’internationalisme).

Armand Lecoq

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