Bien sûr traquer et punir les coupables. Mais poser publiquement la question : comment se fait-il qu’ils aient pu (...)
Le 8 mars, notre jour de colère à nous, les femmes ?
Nous avons eu, il y a quelques semaines, des manifestations de l’extrême droite religieuse (religion catholique et musulmane) et non-religieuse contre le mariage des homosexuels, puis contre les ABCD de l’égalité garçon-fille. Manifestations qui ont fait reculer le gouvernement avec le retrait de la loi sur la famille le 3 février.
Avons-nous, nous féministes, femmes et hommes, bien mesuré le sens de ces manifestations ? Et leur impact sur la population ?
Avons-nous soutenu les enseignants confrontés à ces accusations d’"éducateurs de la pédophilie, de la sodomie, de l’homosexualité" ?
"Un climat délétère s’est installé" dit le secrétaire du SNUIPP (principal syndicat enseignant du 1er degré), "la petite musique nauséabonde sur les enseignants qui montrent des images pornographiques". Puis la chasse aux livres dans les bibliothèques, la pression des intégristes catholiques et musulmans dans les établissements de l’enseignement public et laïque ?
Quelle faiblesse ! Il y a vingt ans, les enseignants, soutenus par les parents d’élèves et la gauche, auraient manifesté en nombre plus important, dénonçant ce fascisme, ce racisme, cet antisémitisme, cette attaque contre l’école publique et laïque.
Nous laïques militants, qui avons défendu becs et ongles la laïcité, nous faisant traiter de "laïcards", d’"islamophobes", nous pourrions dire : "Et voilà le résultat de ces reculs, c’est bien fait, avec la laïcité adjectivée (apaisée etc, ou accommodée à la sauce surtout des extrémismes religieux)". Mais nous sommes aussi "punis" !
L’égalité des sexes
En fait, ce qui met en colère, ces extrémistes religieux, c’est l’égalité des sexes. Dans un article de l’Huma du 8 mars 2014, l’écrivaine Chahla Chafiq a bien analysé leur idéologie (des deux côtés de la Méditerranée) :
"Ils ouvrent une brèche pour réintroduire la religion comme source de loi commune"
Leur combat est donc politique. Le capitalisme a besoin de diviser le peuple en communautés ethniques et/ou religieuses pour éviter les luttes de classes, les luttes communes !
C’est la raison pour laquelle il faut lutter pour garder notre laïcité à la française.
Féminisme et laïcité, même combat
Ni misogynie, ni machisme, ni homophobie, ni misandrie !
La misandrie, c’est la haine des hommes ; nous avons, nous les femmes, gagné le droit à la contraception et à l’avortement avec les hommes ; nous devons donc nous battre ensemble pour les droits des femmes et contre La montée des extrêmes droites.
La montée des extrêmes droites
Nous assistons à une montée des extrêmes droites partout, en Europe, au Maghreb, en Ukraine et en France !
Mes amies les femmes, nous perdons de plus en plus sur nos droits. Attention ! Nous avons soutenu les Espagnoles qui ont perdu leur droit à l’avortement.
Nous pourrions bien perdre aussi notre droit à l’IVG !
Mais les salaires ?
Une femme gagne 40 % de moins qu’un homme, à qualification égale. Aucune avancée sur l’égalité des salaires et même régression.
Il faut nous interroger : pourquoi cette régression ?
Le recul du féminisme est lié au recul du mouvement social. "la lutte des classes existe et nous l’avons gagnée" a dit Waren Buffett, le richissime.
Eh bien nous perdons sur le terrain de la lutte contre le capitalisme. Or, "le niveau d’une civilisation se juge à la place qu’occupent les femmes dans la société" a dit Engels. Et il avait raison !
Bien d’accord avec l’article de Nicole Edith Thévenin dans l’Huma du 8 mars 2014, qui dit :
"Ce n’est pas la révolution de 1789, qui a exclu les femmes après qu’elles aient combattu avec les hommes, mais la Commune de Paris qui doit nous libérer !"
"Le féminisme rejoint la pensée marxiste" dit-elle
C’est donc un féminisme qui doit s’insérer dans une lutte communiste et révolutionnaire.
Il faut mener ensemble une lutte communiste contre le capitalisme et une lutte féministe pour conserver nos droits de femmes et en gagner d’autres.
Le 8 mars, notre jour de colère, à nous les femmes.
Mireille Popelin