Gérard Collomb, Vénissieux et les migrants...

, par  Pierre-Alain , popularité : 1%

Incroyable ! le ministre de l’intérieur ancien maire de Lyon venu avec le premier ministre vanter l’expérience lyonnaise en matière d’accueil des migrants justifie sa future loi migrants en évoquant les révoltes de Vénissieux et de Vaulx-en-Velin .

Ce n’est pas une première pour Gérard Collomb de considérer les banlieues sous ce prisme délirant d’un problème de migrants. Certes, on en voit aux carrefours, dans des squats plus souvent lyonnais, et les banlieues contribuent aussi fortement aux efforts d’accueil comme le centre d’accueil et d’orientation de Vénissieux. Mais quel rapport avec les dimensions bien françaises des crises des banlieues ?
Et ce n’est pas sa première déclaration de ce type ! ll faut rappeler ses déclarations trop méconnues comme président de la métropole :
- Il affirmait ainsi en Mai 2015 que "le nombre de demandes de logement en attente est due à l’explosion des demandeurs d’asile". Il suffit de comparer le nombre de demandes de logement sociaux qui dépasse désormais 60.000 dans la métropole pour comprendre que ce ne peut être le fait du millier de migrants plus ou moins installés ici... Il suffit aussi d’ailleurs de demander aux bailleurs, à tous ceux qui reçoivent des demandeurs de logement pour mesurer à quel point, comme le dénonce chaque année le rapport de la fondation Abbé Pierre, c’est d’abord la généralisation de la précarité qui mets des millions de Français dans le mal logement et l’espoir... d’un logement social...
- Il en rajoutait dans les médias en Août 2016 parlant de la mixité sociale pour justifier le refus de construire des logements sociaux dans les villes populaires "ces logements sociaux verraient arriver des gens assez divers, mais après dix ans, ils se retrouveraient dans une situation mono-ethnique". Il faut être complètement enfermé dans ses bureaux pour ne pas voir au contraire à quel point les grands quartiers populaires sont des mosaïques de toute la planète, ce qui est à la fois une difficulté pour l’école, pour la vie locale, mais aussi une grande richesse. Et ce sont plutôt les quartiers les plus riches de l’Ouest Lyonnais qui sont "mono-ethniques" !

Non, monsieur Collomb, les révoltes des banlieues concernaient des Français, souvent de deuxième voire troisième génération. Ils n’avaient pas des problèmes de migrants, mais des problèmes de pauvreté, de précarité, de grands ensembles, d’échecs scolaires... et aussi des problèmes de développement des trafics, de l’économie parallèle... Ces révoltes de banlieue ont été instrumentalisées par le parti socialiste qui a cru en faire une réserve électorale, fabriquant en même temps le FN pour prendre la droite en étau, et organisant ainsi la division des quartiers populaires. Il a fallu de l’intelligence populaire pour sortir en partie de ce piège ! Elles ont été aussi instrumentalisées par des forces communautaristes, vite intégristes. Et Gérard Collomb faisait la sourde oreille (au mieux !) quand le maire de Vénissieux alertait en défendant les deux jeunes de Vénissieux à Guantanamo.

Les questions actuelles des migrants sont d’abord la résultat des politiques néocoloniales menées malheureusement par notre pays, des guerres que nous avons décidé en Libye, soutenu en Syrie, en Afghanistan... L’urgence pour ne plus voir de migrants noyés en méditerranée ou parqués indignement dans des "jungles" de notre pays, c’est de mettre en cause l’OTAN, d’imposer partout la paix, et d’aider au développement souverain de chaque pays !

L’accueil digne et public des migrants prend alors un autre sens, celui des coopérations internationales. Il n’est pas l’illusion d’un "droit à l’installation de tous" totalement idéaliste, et évidemment pas le fantasme de l’accueil de tous les pauvres de la planète, mais l’affirmation que les droits des personnes et des peuples sont la clef de la sortie de cette société invivable pour tous. On ne protège pas les pauvres en faisant la chasse aux migrants, on ne crée pas de tranquillité publique par le contrôle policier des situations injustes et indignes !

L’intérêt de tous ceux qui travaillent, avec ou sans-papiers, c’est de défendre leur droit, de contrer les réseaux de passeurs, l’économie parallèle, d’affirmer le droit de tous ! Proposons aux migrants un vrai plan de formation, investissons massivement dans leurs pays d’origine pour permettre leur développement, et ils seront nombreux à choisir de "vivre et travailler au pays" ! Au contraire, le patronat veut choisir les migrants qui lui permettront d’aggraver la concurrence pour faire baisser les salaires et c’est bien au fonds ce que proposera la loi Collomb... faire le tri !

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