Affaire Cahuzac, ne pas se tromper d’échelle...

, par  Canaille le rouge , popularité : 1%

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Les contrefeux sont tous allumés.

Les délinquants fiscaux ciblés et dénoncés : Enfin ! on les tient !

Du pâtre chypriote à la retraitée chômeuse qui fait des ménages pour arrondir ses fins de mois en passant par Madoff (déjà en taule) et un ou deux armateurs, la voila la bande à Cahuzac.

Tous coupables.

C’est du moins ce qu’ils nous disent.

Tous ?

Comme dirait mon pote Serge c’est le théorème du doigt : pour ne pas voir la direction qu’il indique et surtout ce qu’il montre, braquons les projos pour voir si l’ongle au bout de phalangette est propre et bien limé.

Disons-le de la façon la plus claire : Cahuzac existe, c’est incontestable. L’affaire aussi.

Mais les deux ensemble, sur quelle étagère les ranger ? (parce qu’il faudra vite ranger, d’où les grandes orgues pour empêcher d’entendre la petite flute qui attire l’attention), scandales ou révélateur ? Et tous de choisir l’étagère scandale… pour éviter l’effet révélateur.

Pour se mettre sur la bonne piste, de sérieux indices : c’est bizarre. Plus nous avançons dans la connaissance des faits, plus les média liés au capital par leur actionnariat, du Figaro à, pour partie, l’Huma compris, se scandalisent des actes d’un homme à coup sûr des plus infréquentable… maintenant que démasqué.

Mais regardez bien, plus La Canaille se scandalise de l’absence de dénonciation de fond du système (pas du Figaro, pas naïf au point d’être stupide), moins ceux qui devraient sauter sur l’occasion pour montrer que ce type d’ingénierie financière n’est ni un délit ni un crime dans le fonctionnement normal des circuits financiers tant les unes après les autres au nom du libéralisme les barrières ont été cassées, ne cherchent à dire ainsi les choses. Barrières douanières (UE, Banque Mondiale et FMI), barrières fiscales, monétaires (Dollar et Euro), seuls les condamnés à la terre stérile et à trimer pour les "hors sols" se voient opposer des barrières physiques (murs et barbelés) et réglementaires lois anti étrangers, Schengen etc.).

Fonctionnement normal des prédateurs de la finances, ils écument, se servent. Quand un requin vient à la côte se faire un Panini d’un ou deux baigneurs on nous explique que certes c’est terrible, mais "le requin ayant faim, il marche ainsi, c’est la loi naturelle".

Personne qui ne vienne nous dire que pour la cahuzaquerie mondialisée cela fonctionne pareil, c’est la nature de leurs lois.

Or, de l’accumulation des rentes de la londonienne dame Plantagenet à Warren Buffet en passant par Madoff, Peugeot ou Bettencourt, Krupp ou De Wendel, chez les ci-devant Bourbon domiciliés à Madrid, ou les frasques juridico électorales d’un Dassault, Cahuzac n’est qu’un épiphénomène, certes grassement rémunéré et protégé pour service rendu, mais qu’un phénomène surtout répréhensible… de s’être fait prendre.

Cahuzac n’est pas un criminel. Il n’est qu’une de ces pierres taillées sur mesure serties dans les ors du système. L’originalité c’est que cet éclat de brillant est taillé dans un diamant rose.

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"L’existence du bijou est éventé ? Laissons-le en vitrine pour mieux garder à l’abri les autres".

Il n’est qu’homme d’un système où les relations d’affaires n’ont ni patrie autre que les paradis fiscaux, ni idéologie autre que vénéneuse. De Lima à Singapour en passant par Genève et Villeneuve sur Lot, il n’est qu’un prédateur au spectre rose-brun harmonisé avec la crise : une sorte de prédateur systémique.

Bon d’accord, parfois, quand cela chauffe de trop et que le sol tend à demander des comptes aux "hors sols", le capital doit faire un sacrifice sur l’autel du monde de la rente et de l’accumulation. Ici Madoff, aujourd’hui Cahuzac et peut-être un jour Tapie ou Woerth, toujours le plus en vue du moment, il fera l’affaire d’autant qu’il a fait son boulot, laissons-le en pâture et passons au suivant pour garder la main.

Qui s’intéresse plus ou moins à l’art de la photographie sait qu’il faut en passer par une image virtuelle pour voir le réel et que par un moyen chimique ou électronique, il faut user de révélateur pour explorer les détails du cliché. Cahuzac n’est que le révélateur de la nature argentique de cette société.

Avec ce coup de projecteur sur la réalité des "hors sols" et leurs pompes à drainer les particules nourricières branchées dans le sol pour en aspirer la moelle, l’urgence de s’affranchir du Capital est plus que jamais posée devant chacun.

Moment historique ou l’empire vacille. Mais où le neuf qui pointe dans les ruines n’a pas encore choisi sa nature. Le meilleur mais aussi le pire sont possible.

Retour sur un débat historique qui aidera à cadrer notre "aujourd’hui" :

Il y a quelques trois décennies, lors d’un débat télévisé, Hélène Carrère d’Encausse annonçait à Georges Marchais incrédule l’effondrement probable de l’URSS à partir des données démographiques. D’abord la mortalité infantile qui cesse de baisser puis l’espérance de vie qui diminue.

Depuis cinq ans la mortalité infantile en France ne diminue plus mais tend à remonter, l’espérance de vie redescend dans les courbes de l’INED. La misère hante les rues tandis que l’opulence se cale au chaud des villas de la Côte ou aux hôtels particuliers de l’ouest parisien.

Chacun a vu le désastre social et humain dans les pays de l’est et ce qu’a apporté la victoire total des marchés et la montée des oligarques, sur quelles impasses elles ont pu s’installer.

Nous sommes avertis. La question est celle d’une union populaire et révolutionnaire contre la barbarie, isolant toutes les forces frontales ou masquées au service de cette barbarie. Vertu du moment, la réalité les éclaire.

C’est aussi cela que nous enseigne "l’affaire Cahuzac", dès lors qu’on fait effort de la décrypter.

Voir en ligne : Sur le blog de la canaille...

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