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PUB "Anti-grève" de la SNCF version "cheminots"Publié le : 30 juin 2014 Alors que le texte de la réforme ferroviaire a été adopté mardi 24 juin dernier à l’Assemblée Nationale, la direction de la SNCF estime de bon ton d’utiliser l’argent de l’entreprise publique pour répandre de la provocation et du mépris. Un spot publicitaire diffusé à la télévision depuis deux jours — et notamment pendant la mi-temps des matchs de la coupe du monde — présente, sur un ton surjoué, les « regrets » de la SNCF face au « moments pénibles » vécus par les usagers lors des mouvements de grève. La direction assure avoir « tout mis en œuvre » pour soulager des voyageurs quasi-martyrs, à qui l’on distribue des bouteilles d’eau, dans une mise en scène digne d’une opération de secours humanitaire. Il s’agit là d’une insupportable hypocrisie. En rejetant la responsabilité des perturbations sur les cheminots, qui n’ont fait qu’exercer le droit de grève que leur garantit la Constitution, la direction de la SNCF cherche à se donner bonne conscience. Le conflit n’aurait-il pas été évitable si elle avait accepté d’écouter les revendications et les propositions portées par la CGT ? Pire encore, ce spot publicitaire cherche une fois de plus, comme l’a cyniquement fait le gouvernement ces derniers jours, à monter les Français les uns contre les autres. Faussement compatissante, la direction de la SNCF en est réduite à pointer du doigts ses propres salariés ! Ce sont pourtant ceux-là même qui contribuent chaque jour à faire vivre l’entreprise, à assurer le transport de millions de personnes au quotidien, à assurer leur sécurité, et qui se battent pour l’emploi, pour le bon emploi de l’argent public, contre le démantèlement et la mise en concurrence de leur groupe, dans l’intérêt de tous les Français. Tiré du site "Action communiste" |
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Marcel Paul et Ambroise CroizatPublié le : 20 juin 2014 |
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La banquière Laurence Boone à l’EyséePublié le : 14 juin 2014 Une bonne nouvelle pour le capitalisme financier... La ’chef économiste Europe’ de Bank of America Merrill Lynch désignée comme nouvelle conseillère économique de l’Elysée par François Hollande...
Membre du Conseil d’analyse économique et du conseil d’administration du groupe de luxe Kering, Laurence Boone a été chef économiste de Barclays Capital France. |
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Le pourrissement de la vie politique n’a plus de frontièresPublié le : 6 juin 2014 On avait déjà eu Herzog, Fiterman, Poperen et plus récemment Gayssot ou encore Hue ; mais leur départ s’est achevé dans les confortables strapontins du réformisme. Et bien désormais il y en a qui se recyclent chez les fachos. Il n’y a plus de honte, plus de frontière politique imperméable. Michel Cardoze, ancien journaliste à L’Humanité, ancien dirigeant du PCF et ex-présentateur météo sur TF1, a accepté d’être le conseiller culturel de Robert Ménard, le nouveau maire de Béziers (Hérault) soutenu par le Front national. « Je ne partage pas toutes ses idées politiques mais lorsqu’il (Robert Ménard, Ndlr) m’a proposé de travailler à ses côtés à l’invention d’un projet culturel, j’ai tout de suite dit oui. Parce que c’est un ami et surtout parce que Béziers est une belle ville. Une ville populaire qui mérite un beau projet culturel. La culture est un beau moyen de la remettre à flot, de remettre les biterrois en scène », a expliqué Michel Cardoze. Nul doute que nos camarades biterrois qui ont su bouter le peu reluisant Gayssot hors de la ville, sauront s’occuper de ce triste personnage et lui mettre ses moustaches en berne... |
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De la pertinence des sondages...Publié le : 2 juin 2014 IPSOS est un organisme sérieux et personne ne peux douter du professionnalisme des enquêtes réalisées par cet institut, notamment de cette enquête réalisée juste avant le vote du 25 mai, et publiée le 25 mai au soir. On y apprend ainsi que l’abstention est différenciée selon les électorats, la plus faible pour l’électorat du FN, la plus forte pour celui de Hollande... A vrai dire, rien de très surprenant, mais les chiffres publiés interrogent...
Ce sont les réponses aux enquêteurs qui donnent ce résultat. Mais on peut les comparer d’une manière simple et tout à fait factuelle à la mobilisation réelle au final de chaque électorat, à partir... de leur voix.
Ainsi, 48% des électeurs 2012 de Sarkozy disaient s’abstenir, mais 11,6% de plus l’ont fait, ou ont voté autre chose... Parmi les 42% d’électeurs de Hollande 2012 qui déclaraient à IPSOS se préparer à voter aux européennes, près d’un tiers n’ont pas voté ou ont voté autre chose que PS... Mais il faudrait aussi considérer que, si 50% des électeurs FN seulement annonçaient voter le 25 Mai, il y en avait 1,5 Millions qui ne le disaient pas et qui l’ont fait, à moins que le FN ne mobilise le 25 mai dans tous les électorats... Quand au Front de Gauche, ses électeurs voulaient sans doute rassurer IPSOS, car un sur trois ayant déclaré vouloir voter aux européennes un jour avant le vote ne l’ont finalement pas fait... ou ont changé de vote ! Bref, devons-nous nous préoccuper des sondages ? Le plus sûr moyen de connaissance des intentions des Français n’est-il pas dans la réalité des forces organisées de terrain de notre parti et de son ancrage dans les milieux populaires ? |
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La lettre de juillet 2014Publié le : 29 juin 2014 Le premier juillet 2014 Monsieur le Président Obama The White House, 1600 Pennsylvania Avenue N.W., Washington DC 20500 USA Monsieur le Président, Votre concitoyen Bowe Bergdahl a été libéré le samedi 31 mai en échange de cinq anciens hauts cadres talibans détenus à Guantanamo. Il est inadmissible que vous n’ayez pas encore pris de mesure pour faire libérer les trois cubains, Gerardo Hernández, Antonio Guerrero et Ramón Labañino, qui eux luttaient contre le terrorisme que votre pays exerce à l’encontre de leur pays. Cuba vous a proposé un échange humanitaire avec votre concitoyen Alan Gross. Vous n’avez toujours pas répondu favorablement à cette demande. Est-ce à dire que le gouvernement taliban vous semble plus fréquentable que le gouvernement Cubain ? Il est vrai que vous avez inclus Cuba dans votre liste des pays qui soutiennent le terrorisme, alors que le Qatar véritable parrain des groupes djihadistes n’y figure pas… Connaissez vous, aux États-Unis, la fable de Jean de La Fontaine « Le loup et l’agneau » ? Gerardo Hernández, le plus lourdement condamné des trois, purge une peine de prison de deux perpétuités plus quinze ans. Il est accusé de « conspiration en vue de commettre un assassinat », pour l’affaire des deux petits avions de l’organisation HAR (Hermanos al Rescate), abattus le 24 février 1996 sur ordre du gouvernement cubain. Vous savez très bien, Monsieur le Président, que cette lourde charge imputée à Gerardo Hernández, est un grossier montage. Selon l’acte d’accusation de Gerardo Hernández, le FBI était au courant depuis 1994 de sa mission d’infiltrer les organisations de la mafia terroriste de Miami. S’il y avait eu le moindre soupçon contre lui, dans ce drame des avions de HAR, il aurait été, sans nul doute, arrêté en 1996. Aucune preuve de la culpabilité de Gerardo Hernández n’a jamais pu être apportée, et le Ministère Public lui-même, avait demandé qu’on enlève cette accusation de son dossier, reconnaissant qu’elle était impossible à prouver. Mais, comme je vous le rappelais dans ma précédente lettre, Hector Pesquera, le responsable du FBI de Sud Floride, avait déclaré le 22 janvier 2003 à « Radio Martí », à propos du réseau Avispa dont Gerardo Hernández était le responsable : « je suis arrivé ici en mai 1998. On m’a mis au courant de la situation. Nous avons alors commencé à mettre l’accent sur le fait que cette enquête ne devait pas en rester aux questions de renseignements. Elle devait changer de nature et se transformer en une enquête criminelle ». C’est clair, il fallait coûte que coûte mettre un crime sur les épaules de Gerardo Hernández ! Cette lamentable tragédie des avions n’aurait jamais eu lieu, et les jeunes pilotes seraient toujours en vie si l’organisation HAR avait respecté les nombreuses mises en garde de la FAA (fédéral Aviation Administration) sur les risques que prenait HAR en violant maintes et maintes fois l’espace aérien cubain, allant même jusqu’à survoler la capitale cubaine pour y déverser des milliers de tracts. Bien qu’il soit étranger à cette affaire, mais puisqu’on lui en a attribué une part de responsabilité, la moindre des justices vis-à-vis de Gerardo Hernández, serait de savoir si le gouvernement de Cuba était dans son droit en abattant ces deux petits avions, quelle que soit l’opinion que l’on puisse porter sur cet acte. Les radars cubains indiquaient qu’ils volaient au-dessus des eaux territoriales cubaines, alors que le gouvernement des États-Unis affirme qu’ils étaient dans l’espace aérien international. Ce point de litige pourrait être facilement éclairci en déclassifiant les documents concernant ce drame, pour pouvoir consulter les photos satellite dont dispose votre gouvernement. Les avocats de Gerardo l’ont demandé à plusieurs reprises, de même que le 5 mars 2013, Peter Schey, avocat et président du Centre pour les Droits humains et Constitutionnels de Los Angeles. Malheureusement, les gouvernements des États-Unis ont toujours rejeté cette demande, et vous n’avez encore rien fait pour débloquer cette situation, Monsieur le Président. Il est aberrant de s’en tenir aux paroles du témoin de l’Accusation, Bjorn Johansen, pilote du navire « Majesty of the seas », pour localiser l’endroit exact où sont tombés ces avions. Cette localisation n’est pas fiable, d’abord parce qu’elle est fondée sur des observations humaines, et ensuite parce que son objectivité est contestable. Bjorn Johansen travaillait alors pour la compagnie de navigation « Caribbean Cruises » qui soutenait financièrement la FNCA (Fédération Nationale Cubano-Américaine), et son second sur le navire était Peter G. Whelpton, membre de cette même FNCA. Monsieur le Président, ne croyez-vous pas qu’il est grand temps de mettre un point final à l’injustice faite depuis près de seize ans aux cinq Cubains, en libérant les trois qui sont toujours emprisonnés dans votre pays. Un échange humanitaire avec Alan Gross est une perche qui vous est tendue, sachez la saisir pour le bien de vos deux pays. Recevez, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments humanistes les plus sincères. Jacqueline Roussie 64360 Monein (France) Copies envoyées à : Mesdames Michelle Obama, Nancy Pelosi, Kathryn Ruemmler et à Messieurs Joe Biden, John F. Kerry, Rand Beers, Harry Reid, Eric Holder, Denis MacDonough, Neil Eggleston, Rick Scott et Charles Rivkin, ambassadeur des États-Unis en France. |
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Commission européenne : Barroso et Juncker, anciens maoïste et trotskiste repérés par la CIAPublié le : 29 juin 2014 Étonnant. Alors que le Conseil européen vient de présenter au Parlement son choix pour la présidence de la Commission européenne, le très droitier et démocrate chrétien luxembourgeois Jean-Claude Juncker, plusieurs sources relèvent une similitude entre les carrières politiques du nouveau annoncé et de l’ancien sur le départ, José Manuel Barroso. Barroso, ancien Premier ministre portugais, flamboyant soutien de Bush père lors de la première guerre en Irak, avait commencé son activité politique à l’âge de 18 ans dans un groupe maoïste après la révolution des œillets. Il était devenu leader du Parti du Prolétariat (MRPP) : « J’ai choisi les prochinois parce qu’ils étaient les plus anti-communistes », soulignait-t-il. Au mois de novembre 1975, une coalition hétéroclite allant des socialistes à l’extrême droite chassait les militaires de gauche au pouvoir et le MRPP de Barroso lui apportait son soutien. « Je me réveillais d’un rêve ou d’un cauchemar, je revenais dans mon cercle naturel, celui de la petite bourgeoisie », disait-il. La vérité sur ce personnage mérite quelques précisions. L’ambassadeur des États-Unis au Portugal à l’époque, Franck Carlucci, dépêché par Washington pour ramener le Portugal dans le droit chemin, n’est pas étranger à la reconversion de Barroso. Agent de top niveau de la CIA, Carlucci manipulait et finançait le MRPP. Il découvrait dans le jeune José Manuel un talent d’avenir. Sur les conseils de son nouveau protecteur, Barroso adhérait au Parti social-démocrate (PSD) et gravissait tous les échelons de la hiérarchie. Jusqu’au poste de Premier ministre. L’Union européenne peut donc se satisfaire d’avoir eu à sa tête jusqu’à aujourd’hui un candidat choisi, formaté et propulsé par la CIA. En est-il de même concernant Jean-Claude Juncker ? L‘ancien Premier ministre inamovible luxembourgeois de 1995 à 2013, protecteur acharné du statut de paradis fiscal de son pays, a été obligé de démissionner de ses mandats à la suite d’une rocambolesque affaire d’espionnage. La plupart des témoins ont soudainement perdu la parole alors que des fuites laissent entendre que les services spéciaux des États-Unis, parmi lesquels la célèbre NSA, entretenaient et entretiennent toujours des liens discrets avec Jean-Claude Juncker qui a indiqué lui même avoir « flirté avec la IV internationale et le mouvement trotskiste ». Il y a des rapprochements révélateurs. Barroso et Juncker ont tous les deux été membre ou proche d’organisations dites "d’extrême gauche" avec des liens directs ou indirects avec la CIA et les services spéciaux des États-Unis. José Fort |
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A quoi et à qui sert l’OTAN ? On se fout de la gueule des peuples…Publié le : 28 juin 2014 Les événements en Ukraine deviennent une grande épine dans le pied de la communauté internationale, écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa Gazeta. En tous les cas, la guerre est une bonne affaire pour certains et tant que les peuples les laissent faire, il n’y a aucune raison pour que ça s’arrête... Moscou, Kiev, l’UE ou les USA : tous pensent que l’issue du conflit sera dans la poursuite de la militarisation ; on s’en doutait et on savait bien que toute cette histoire ne réjouirait que les marchands d’armes, voici qui est confirmé. Kiev qui est un pays en faillite, a déjà doublé son budget militaire en 2014. Selon le ministère ukrainien de la Défense, près de 2 milliards de dollars ont été alloués à l’armée depuis le début de l’année – plus de 2% du PIB national. Selon Iouri Netkatchev, si la militarisation du pays se poursuivait, les dépenses militaires de l’Ukraine atteindraient 5-6% du produit intérieur brut. On croirait des chauves en train de se disputer pour un peigne, des gens de plus en plus proches de la banqueroute, du moins ils l’affirment, pour imposer des politiques d’austérité à leurs peuples, qu’il s’agisse de l’UE, de Kiev ou de la Russie, sont un peu plus saignés pour des dépenses militaires, par la seule volonté des États-Unis de dominer par le chaos, la misère et la division chez tous les autres. En effet selon l’OTAN qui a enfin trouvé son ennemi pour exister, "La menace émanant de la Russie, la hausse éventuelle du potentiel de l’Alliance et son expansion vers l’est" étaient ainsi les thèmes centraux à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN à Bruxelles. La réaction de Moscou était prévisible : le représentant russe permanent à l’OTAN, Alexandre Glouchko, a déclaré que la Russie prenait les mesures nécessaires pour réagir au renforcement de l’Alliance. Il a souligné que toute tentative de manifestation de la force à l’égard de la Russie ne ferait qu’affaiblir la sécurité de l’Otan. Cette déclaration montre l’intention qu’a Moscou de renforcer sa défense - une première au niveau officiel. Cela fait longtemps que la Russie planifie des mesures pour parer les menaces éventuelles de l’Otan. Elles sont aujourd’hui mises en œuvre. En apparence, cela se traduit par l’augmentation de revues inopinées dans les régiments et des manœuvres, ainsi que le renforcement des troupes sur le théâtre des opérations à l’ouest, notamment la concentration des forces à la frontière ukrainienne. Le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen qualifie ces actions de « nouvelle tactique militaire de Moscou » et affirme que l’Alliance « est déterminée à renforcer sa propre sécurité ». Honnêtement cette bande de tarés qui en profite pour faire augmenter les budgets militaires au dépends de notre éducation, notre santé, nos protections sociales est vraiment extraordinaire ; à la limite on peut comprendre que la Russie se sente un peu menacée à ses frontières. Mais quelle est exactement la patrie de l’OTAN qui fait que ces gens se sentent menacés ?... |
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Vénissieux 4/07 : de retour de Crimée, avec Danielle BleitrachPublié le : 28 juin 2014 Ce qui se passe en Ukraine inquiète beaucoup de français. La présentation par les médias français d’une agression russe sur une Ukraine protégée par l’Union Européenne et les USA ne peut convaincre la masse de notre peuple qui rejette de plus en plus profondément cette Union Européenne dont il sait qu’elle ne défend jamais les intérêts des peuples, mais toujours ceux des oligarchies, et qui sait que l’OTAN, bras armé des intérêts US, ne recule devant rien pour provoquer des guerres, faire exploser des pays indépendants. Les célèbres "preuves" d’armes de destruction massives présentées par les USA à l’ONU pour justifier la guerre en Irak sont restées dans les mémoires. Dans ce contexte, ceux qui ont maintenu des relations avec les partis communistes sur toute la planète sont essentiels, car ils nous aident à ne pas être dépendants des médias occidentaux, mais à rechercher, malgré la difficulté, des informations venues du terrain. En Ukraine, ils nous disent que les peuples des régions orientales de l’Ukraine étaient massivement inquiets du "coup" de Maïdan, refusaient d’être coupés de leurs liens avec la Russie, défendaient leur langue, et se sont retrouvés devant un pouvoir né de la violence de rue, qui fait intervenir l’armée contre des familles, provoquent des centaines de morts, et envoie les chars et les avions contre des civils... C’est le cas de Danielle Bleitrach, sociologique, ancienne dirigeante du PCF, animatrice du site "Histoire et société" qui est une fenêtre ouverte sur le monde. Elle est allée pendant 3 semaines en Crimée, a pris des contacts, et a témoigné chaque jour de ce qu’elle voyait, multipliant les reportages, vidéos, photos qui nous montrent par exemple des ouvriers qui regrettent une Union Soviétique qui assurait des droits sociaux à tous, et ne laissaient pas de place aux bandes fascistes, une femme au bébé dans les bras qui interpelle un dirigeant oligarque quand il insulte les héros soviétiques de la Grande Guerre lors des cérémonies du 9 Mai. Ce que nous savons malgré la guerre médiatique qui fait de la plupart des journalistes des attachés militaires, c’est que depuis des mois, les pays occidentaux interviennent politiquement, diplomatiquement et, on l’a découvert tardivement, par leur services spéciaux et des mercenaires, pour créer aux frontières de la Russie un foyer de déstabilisation. Peu leur importe le peuple d’Ukraine ou de Russie, ce sont les intérêts géostratégiques qui les motivent, et l’Union Européenne sert dans cette affaire de base avancée des intérêts US. Les accords sur le gaz sont illustratifs, mêlant négociations sur l’approvisionnement historique de l’Union européenne par la Russie, transitant par l’Ukraine, tentatives d’empêcher le projet russe de "south stream" sans passer par l’Ukraine pour exporter son gaz jusqu’en Italie, et exportations nouvelles des gaz US dopés par les gaz de schistes. Le régime ukrainien qui, depuis la chute de l’URSS, a laissé le champ libre aux oligarques et à leurs affrontements, ne s’était jamais soucié des intérêts populaires. Ce sont les contradictions, la concurrence entre oligarques qui a été utilisé par les occidentaux, avec les milices fascistes imposant la violence de rue, pour mettre en place un régime soumis aux intérêts occidentaux, un nouveau régime d’oligarques, capable du pire contre son propre peuple. L’Ukraine s’enfonce dans cette crise qui fait partie de la stratégie US de déstabilisation, mais dont personne ne sait jusqu’où elle peut aller, ni quelles sont les conséquences possibles en Europe et dans le monde. Nous n’avons bien évidemment pas la clé de la solution politique urgente, mais nous avons une responsabilité. Ne pas laisser notre propre gouvernement tranquille dans son choix atlantiste de la guerre et de l’affrontement avec la Russie. C’est pourquoi nous vous invitons à une rencontre avec Danielle Bleitrach, avec un témoignage vidéo de Oleg Solomakhine, responsable des communistes de Crimée. VENDREDI 4 Juillet à 18hSalle Albert Rivat, Maison du peuple, Vénissieux8, boulevard Laurent GerinL’adresse originale de cet article est http://pcf.venissieux.org/Ukraine-d... |
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Bolotov et les combattant de la république de Lougansk sont des gens bienPublié le : 27 juin 2014
Un journaliste doit offrir une information qui tient compte des deux côtés. Et je suis allé à Lougansk. En fin de compte, la soi-disant république populaire de Lougansk m’a accrédité. Et j’étais là bas le seul journaliste ukrainien. Mais que l’on m’ait accrédité signifie que les gens veulent établir un contact – la direction de la RPL. Pourquoi ne pas utiliser une telle possibilité ? Et je m’adresse à mes collègues des autres chaînes, il faut y aller, et tourner ses propres sujets. On peut filmer ces sujets, montrer ces séparatistes. Mais dans le mot de séparatiste, il n’y a rien de mal. Separa – c’est la séparation. Ils sont pour la séparation, mais pas de l’Ukraine, de Kiev. Et les représentants de la EPL utilisent eux-mêmes le mot séparatiste comme une plaisanterie, genre - tiens , voilà un séparatiste qui passe. J’ai beaucoup changé mon point de vue. Selon la conception de Lougansk, je suis un pravosek (un Secteur droit) typique, je suis d’Ivano-Frankovsk, j’ai fait mon travail de journaliste dès les premiers jours à Maïdan. Et là, je tombe dans l’antre même du séparatisme. Et de plus, d’une manière pas ordinaire. Je me préparais à une interview du soi-disant premier ministre de la RPL, monsieur Nikitine, et voilà qu’on déclare une alerte aérienne. J’étais à ce moment-là dans le bâtiment de l’Administration Régionale de Lougansk. J’ai attrapé mes affaires et couru là où tous couraient. Ils couraient dans la cave. Vous pouvez vous représenter, quand je suis arrivé dans la cave, Bolotov et Nikitine et tous les combattants s’y tenaient avec moi. Tous attendaient le commandement « repos » de l’alerte aérienne. Et j’ai pu observer tous ces gens pendant une demi heure dans une situation pas banale, très nerveuse. Réellement, ce sont des gens bien. Réellement, parmi eux, il n’y a aucun Tchétchène. Ils sont motivés. Et le plus terrible, c’est qu’ils ne déposeront pas les armes en réponse aux promesses du pouvoir, ils mourront plutôt avec elles. Ils comprennent qu’ils ont commis un crime contre le pouvoir et probablement, se défendront à coups de fusil. Mais par ailleurs, ce sont tous des gens du cru. Quelle est leur motivation ? Ils ont leur genre de Maïdan. Maintenant, c’est déjà la guerre, mais cela a commencé comme Maïdan. Ils voulaient se séparer de Kiev, qui réclame seulement des impôts, parfois la ressource humaine, les voix des électeurs, et les abandonne ensuite avec leurs problèmes écologiques, économiques. Et quand j’ai parlé avec ces gens, ils m’ont raconté qu’ils n’étaient pas contre l’Ukraine, ils sont pour l’Ukraine, mais pour Lougansk. Parce qu’à Kiev, tout le monde s’en est mis plein la lampe. Et si désagréable que cela leur soit à entendre, ce sont eux, les politiciens de Kiev, qui ont provoqué ce massacre. Ce fratricide. Honnêtement, je dois dire que je suis en état de choc. Il faut quand même en avoir l’idée, d’utiliser au XXIème siècle une arme aveugle, un lance-mines, ou des fusées depuis un avion,. Mais ce n’est pas une arme exacte, elle fait beaucoup d’erreurs. La population civile meurt. Ce sont des héros, de ce côté comme de l’autre. Pour les hommes, c’est un acte que de donner sa vie pour une idée. C’est de très haute valeur, et rien que pour cela, il faudrait parler avec eux. Mais que vient faire là la population civile ? Que viennent faire là les journalistes paisibles ? Par mes yeux regardent des centaines de milliers de gens. Je prends aussi des risques, mais je n’aimerais pas en prendre au point de ne plus voir mes deux petites filles, ma femme, ma mère. Et quand deux journalistes russes sont morts et que je lis sur Internet que c’est bien fait pour eux… D’où vient cette haine ? Ils remplissaient leurs obligations. Et ils n’ont été sauvés ni par leur gilet pare-balles ni par leurs casques. Ils ont été tués par le feu des lance-mines. C’est quand à l’autre bout, un type « bourre le tube » et ne voit même pas où ça tombe. C’est la chose la plus terrible, une arme aveugle… Il y a pourtant des snipers, des groupes spécialement entraînés… Pourquoi « balancer » des mobilisés, ou ceux qui sont pour une idée. J’ai filmé « Aïdar », ils sont très bien préparés, mais ce sont de nouvelles recrues. Comment peut-on les jeter contre des professionnels ? Parce que chez ces gens de Lougansk, on sent une stature d’officier. Et pendant le bombardement de Lougansk, aucun militaire n’a péri. Seulement des civils : 12 personnes. C’est affreux. Mais le plus tragique est que tout ce temps, j’étais le seul journaliste ukrainien accrédité. On trompe vraiment les gens, comme par exemple, avec ce conditionneur sur le bâtiment de l’administration régionale de Lougansk. « En janvier, nous avons aussi, à Ivano-Frankovsk, construit des barricades. Et si alors, devant l’immeuble de l’administration régionale, était tombée une bombe, si l’on avait alors utilisé contre nous une arme, je vous dirai franchement que nous aurions aussi commencé à fonder une république populaire de l’Ukraine occidentale » a raconté Rouslan Kotsaba. Trad. Laurence Guillon |
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Vote Juncker : le vrai visage du PGE et de TsiprasPublié le : 27 juin 2014 Comme Daniel Cohn-Bendit et José Bové, l’ancien et le nouveau rentier vert de l’Assemblée européenne, Alexis Tsipras, le "timonier" de la direction du PCF aux élections européennes, appelle à voter Jean-Claude Juncker, représentant officiel du Capital, pour présider la Commission européenne… Certains font la gueule, comme à juste titre le sieur Mélenchon. Dans une lettre adressée le 3 juin dernier au groupe GUE-NGL, il écrit :
A quelques scories près (notamment les traités européens que Mélenchon souhaite "refonder"), nous ne pouvons que partager ce nécessaire rappel à l’ordre. Il faut quand même se souvenir que le PGE et donc le Front de gauche et le PCF, ont fait d’Alexis Tsipras, leader grec de Syriza, leur champion, à l’occasion des dernières élections européennes. Il était même leur candidat à la présidence de la Commission européenne. Et puis, cette candidature semble faire pschitt, une fois les ors de l’UE retrouvés… Les électeurs du Front de gauche qui ont voté pour ce "héraut", ne se sentent-ils pas un peu cocus, car il me semble que les listes FDG étaient placées sous l’"aura lumineuse" de ce triste personnage. En réalité, comme nous l’avons informé sur ce site, Tsipras est l’homme du sauvetage du capitalisme grec, le recycleur du PASOK, la social-démocratie grecque, celui qui fait de la défense de l’euro sa priorité, et qui va jusqu’aux USA faire le pèlerin donner des gages de sa soumission à Obama. Et pourtant, comme chacun sait, il a été porté aux nues en France par… Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent. Comme toujours, le gauchisme finit par mordre la queue de la social-démocratie, celle de la gestion loyale du capitalisme. C’est ainsi que le fameux Tsipras, dans un communiqué du 30 mai dernier, annonce : « M. Jean-Claude Juncker, devrait être le premier à tenter de former la majorité requise, en entamant des négociations avec les autres groupes politiques ». Dans ce communiqué, il déclare qu’il s’agit d’un principe démocratique fondamental, car le Conseil européen aurait « l’obligation morale » de mettre en avant le candidat ayant obtenu le plus de voix lors des élections européennes. Par le fait du prince, il entraine le PCF et le Front de gauche dans une logique d’adhésion jusqu’au-boutiste à l’intégration européenne, par la vénération des institutions antidémocratiques européennes. Cependant, au sein du groupe GUE-GNL, tout le monde n’est pas près à suivre Tsipras. Par exemple, la direction de Die Linke ou encore Mélenchon appellent à voter… Tsipras ! Comprenne qui pourra. A noter que ceux qui ont suivi mon appel à ne pas voter Front de gauche dans le sud-est aux dernières élections européennes, n’auront pas à s’en mordre les doigts : la tête de liste social-démocrate, M.C. Vergiat votera Jean-Claude Juncker… Finalement, le KKE n’aurait-il pas plutôt raison de vouloir se sortir de ce panier de crabes, dont Mélenchon avoue dans son courrier, qu’il prend des décisions importantes engageant toutes les composantes, sans aucun débat. Pascal Brula [1] Députée Die Linke. |
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Soutien à Jean-Jacques Candelier contre les chiens de garde du capitalPublié le : 27 juin 2014 Alors que les bourses spéculent sur les dettes des États, que la Troïka BCE-UE-FMI affame les peuples, que le "produire en France" est démantelé au nom de la concurrence libre et non faussée, que nos droits sociaux, notre Sécurité sociale ou nos statuts sont attaqués, que la réforme territoriale met à mort la République une et indivisible issue de la Révolution française, que les grandes entreprises délocalisent, mettent en concurrence les Nations, tout en plaçant leurs profits dans les paradis fiscaux pour se soustraire à l’impôt, c’est l’évidence : les capitalistes n’ont qu’une seule patrie, celle de l’argent. Le Gouvernement ne peut laisser les calculs financiers des actionnaires décider de la vie du pays. Il se trouve des commentateurs à Europe1 et à l’Express pour trouver dans les propos du député communiste Jean-Jacques Candelier à l’Assemblée nationale des relents d’antisémitisme (il a dénoncé le grand capital apatride). Accuser le capitalisme mondialisé, le monopoly planétaire, reviendrait, si je comprends bien, à s’en prendre aux Juifs. On ne saurait mieux donner de l’eau au moulin de l’extrême droite. La ficelle est bien grosse. Alors que le FN vient de gagner les élections européennes, il se trouve encore des tordus pour jouer à l’ethnicisation des rapports sociaux et à la guerre de religion. Sachons d’où viennent ces accusations abjectes. On se souvient de la une antirépublicaine et islamophobe de l’Express. Quant à Europe 1, c’est la radio du groupe mondial Lagardère. Un de ses chroniqueurs était, jusqu’à récemment, le fondateur de l’agence Bygmalion. |
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Une nouvelle grande stratégie (?)Publié le : 26 juin 2014 Notre camarade allemande Sigrid Krings-Holbach nous a fait passer un texte sur la géopolitique de l’Allemagne, texte écrit par un groupe de journaliste et de professionnels des sciences sociales qui se disent "indépendants". Leur site intitulé "German-Foreign-Policy" (http://www.german-foreign-policy.com/) est consacré, comme son nom l’indique, à la politique étrangère de l’Allemagne. Dans cet article, que j’ai traduit intégralement, il est question de l’existence d’une position différente de celle du gouvernement allemand actuel, vis-à-vis des États-Unis et de la Russie, suite à la crise en Ukraine, position émergente (?) qui serait portée notamment par des personnes de l’establishment de la politique étrangère allemande. Il est même souhaité que l’UE (ou l’Allemagne ?) mène une politique étrangère indépendante des États-Unis. D’où le titre de l’article : "Une nouvelle grande stratégie". Comme je suis largement dubitatif sur cette nouvelle stratégie (elle sortirait d’où, portée par quel parti et/ou quelle classe sociale ?), j’ai rajouté un point d’interrogation au titre. Je pense en effet que ce genre de développement relève plus d’un doux rêve, que de l’espoir d’une autre politique internationale portée par l’UE… ou l’Allemagne. Ce qui est en tous cas intéressant dans cet article, c’est qu’il montre qu’il n’y a pas forcément unanimité dans ce pays sur les questions internationales, laissant la possibilité de portes ouvertes à la paix en Ukraine, même si cela semble très ténu... Je vous laisse le lire et en juger. J’ai reporté mon point de vue personnel en fin d’article afin de ne pas polluer votre lecture. Pascal Brula Une nouvelle grande stratégieTraduction PB pour Lepcf.fr Un hebdomadaire allemand influent, "Die Zeit", a ouvert le débat pour une redéfinition des relations entre l’UE et les États-Unis. La politique actuelle de l’Occident envers l’Ukraine serait diamétralement opposée aux intérêts "européens", selon un article publié dans l’édition en ligne de cet hebdomadaire allemand : « L’Europe ne doit pas se priver de la coopération avec Moscou ; elle devrait plutôt l’améliorer ». Si l’UE doit intensifier ses relations avec Washington, elle doit dans le même temps, poursuivre « ses propres concepts » avec plus de détermination. L’objectif devrait être une « grande stratégie transatlantique nouvelle et plus prometteuse ». L’article a été écrit par un associé de l’Institut de Politique Mondiale, groupe de réflexion londonien, mais son point de vue reflète aussi des opinions exprimées au sein de l’establishment de la politique étrangère allemande. En réalité, des points de vue très différents à propos de la politique de l’Allemagne envers l’Ukraine sont discutés en coulisse et sont en train d’apparaître peu à peu au grand public. Réajustement des relations transatlantiques Avec cet article intitulé "L’Europe doit réajuster ses relations avec les États-Unis", publié en début de semaine dans son édition en ligne, l’hebdomadaire allemande "Die Zeit" a déclenché une offensive de fond à l’encontre de la politique menée par l’UE et les États-Unis en direction de l’Ukraine. L’existence de cet article est également remarquable car, jusqu’à présent – comme dans l’ensemble de la presse grand public allemande – les commentaires anti-russes prévalaient dans cet hebdomadaire. L’édition en ligne de "Die Zeit" était même allée jusqu’à dénoncer publiquement un de ses collaborateurs free-lance qui avait déjà écrit divers articles pour "Die Zeit en ligne", parce qu’il avait également contribué à un journal co-financé par Moscou. L’article publié en début de semaine et rédigé par l’expert en politique étrangère qu’est Chris Luenen, diffère considérablement de la ligne politique affichée jusqu’à présent par la revue. Tête de pont contre exclusion Dans son article concernant le débat actuel sur la politique à tenir vis-à-vis de l’Ukraine et de la Russie, Luenen, tout d’abord, décrit les concepts stratégiques, comme Zbigniew Brzezinski – ancien conseiller à la sécurité pour le président américain Jimmy Carter et influent encore aujourd’hui dans la mise en place de la politique étrangère américaine – l’avait fait dans son rapport bien connu de 1997, "Le Grand Echiquier". Selon Brzezinski, Washington utilise l’UE comme une « tête de pont géopolitique essentielle pour le continent eurasiatique », ce qui doit contribuer à la « mondialisation d’un ordre occidental de style libéral », ainsi qu’à « la sécurité hégémonique des États-Unis pour cet ordre mondial ». La mise en œuvre de ce concept est « d’intégrer l’Ukraine dans les structures euro-atlantiques », afin d’être en mesure d’étendre la "tête de pont" vers l’est. Dans le même temps, cependant, Brzezinski met en garde contre la « possibilité d’une réorientation européenne majeure », qui « pourrait conduire soit à un arrangement germano-russe, soit à une entente franco-russe » – et à « l’exclusion des États-Unis du continent [européen] ». Luenen ajoute que ces craintes inquiètent « les stratèges anglo-américains depuis l’époque de l’empire britannique », craintes clairement perceptibles, par exemple dans "La théorie Heartland de Sir Halford Mackinder, 1904", et « apparemment toujours vivante aujourd’hui » [1]. L’alliance Russie-Chine-Iran La « décision d’étendre la sphère d’influence occidentale vers l’est, à travers l’expansion continue de l’UE et de l’OTAN », a, en fait, été la plus grave « erreur stratégique que l’Ouest ait faite depuis la fin de la guerre froide », dit Luenen. Cela a simplement poussé la Russie et l’Iran « encore davantage dans les bras de la Chine, dans une alliance anti-hégémonique, anti-occidentale, sous la direction de la Chine ». Toutefois, « une alliance sino-russo-iranienne » obligerait l’Occident « à s’engager dans une politique étrangère encore plus agressive, afin d’assurer l’accès à d’importants stocks – mais en diminution – de matières premières, comme le pétrole, le gaz et les terres rares ». Luenen explique qu’il est pourtant "un peu plus facile" d’assurer les intérêts occidentaux – ce qui signifierait aussi évidemment l’acceptation de "la diminution des matières premières" – par la mise en place d’un partenariat stratégique... avec la Russie (et l’Iran). Par conséquent, il semble particulièrement imprudent d’avoir provoqué la Russie en essayant d’intégrer l’Ukraine dans le système hégémonique occidental. Ne plus se soumettre aux États-Unis Luenen plaide avec une rare franchise pour un changement de cap dans la politique mondiale. « L’Union européenne », écrit-il, « ne devrait plus se soumettre à une stratégie "Made in Washington" ». A la place, l’UE devrait « défendre ses propres intérêts », ligne qu’elle a « toujours été faible à maintenir ». Or, les intérêts de l’UE seraient tout-à-fait compatibles avec le « maintien et la consolidation » de ses « liens avec la Russie ». Ce sont des préoccupations que Bruxelles devrait traiter de toute urgence. Bien sûr, il est « aussi naturellement » nécessaire pour l’UE de faire des efforts pour « maintenir », et même « consolider un Occident unifié et fort ». Mais avec une démarche ouverte vers la Russie, elle doit poursuivre « ses propres intérêts beaucoup plus explicitement » – et même montrer aux États-Unis, « si nécessaire, clairement où se situent ses limites ». Parallèlement à la consolidation de la coopération avec Moscou, la question tourne autour de « la redéfinition des relations transatlantiques ». L’UE doit en fin de compte mettre à profit « ses propres concepts concernant l’avenir de l’Occident » comme « base pour la formulation d’une nouvelle et plus prometteuse grande stratégie transatlantique » – comme d’autres l’ont soutenu –, mais « sur un pied d’égalité avec les États-Unis ». La vieille pendule Luenen nous mentionne que, dans l’histoire de l’Allemagne, la stratégie géopolitique du pendule, oscillant entre l’Est et l’Ouest afin d’améliorer constamment sa propre position, s’étend aussi loin que l’anxiété des stratèges anglo-américains de perdre toute influence sur le continent européen. Cette stratégie dépend du maintien de relations durables avec les deux centres de pouvoir que sont Washington et Moscou. Certains secteurs de l’establishment de la politique étrangère de l’Allemagne, y compris les personnes situés dans l’entourage politique de l’hebdomadaire "Die Zeit", ont protesté à plusieurs reprises contre la politique actuelle du gouvernement de Berlin envers l’Ukraine, en exigeant que la relation spéciale de l’Allemagne à Moscou soit sauvegardée. Par exemple, depuis le tout début de la crise ukrainienne, l’ancien directeur de l’état-major de planification du Ministère allemand de la Défense, et actuel éditorialiste de "Die Zeit", Theo Sommer, a soulevé de vives critiques sur la politique occidentale. Les anciens chanceliers SPD, Helmut Schmidt et Gerhard Schroeder, ainsi que le chrétien-démocrate spécialiste de politique étrangère, Philipp Missfelder, ont mené campagne en faveur du maintien de la coopération avec Moscou. Dans la lourde ambiance actuelle, dans laquelle les forces transatlantiques appellent sans équivoque aux tirs de la politique étrangère de Berlin, le journal "Die Zeit en ligne" a osé s’avancer avec un article qui donne la parole à un spectre de l’establishment de la politique étrangère allemande, qui a traditionnellement favorisé la "politique du pendule". Bien sûr, cet article est explicitement mentionné – sans doute par mesure de précaution – comme une contribution d’auteur, associé non pas à un groupe de réflexion allemand, mais britannique, lui donnant un certain détachement du débat national allemand. Deux politiques mondiales Il y a quelques mois, un chroniqueur du "Frankfurter Allgemeine Zeitung" avait confirmé que cette controverse avait pris de l’importance à Berlin depuis déjà un certain temps. En ce qui concerne les efforts visant à poursuivre une coopération étroite avec la Russie, écrivait-il, « la future constellation mondiale recherchée à Berlin devra être multipolaire, dans laquelle l’UE sera économiquement étroitement liée à la Russie, avec la volonté d’être en mesure de rivaliser avec les États-Unis et la Chine sur le marché mondial. Les approches de Washington devront être constamment examinées pour déterminer si elles sont compatibles avec les meilleurs intérêts de l’Europe… Cela est également vrai pour la crise ukrainienne, où certains à Berlin insinuent que Washington ne peut pas attendre pour imposer des sanctions, car elles se révèleront peut-être plus au détriment de l’Europe que des États-Unis - non seulement économiquement mais aussi d’un point de vue géostratégique » [2]. L’auteur, qui est favorable à une traditionnelle politique transatlantique, explique que, à Berlin, il y a différentes conceptions pour assurer la sécurité de la puissance allemande dans la lutte mondiale – "deux politiques mondiales". Berlin, 13 juin 2014 Adresse de l’article : http://www.german-foreign-policy.com/en/fulltext/58759 Mes commentaires : Sur le fond, je pense que les idées qui sont développées par cette "nouvelle grande stratégie" sont largement des idées réformistes que l’on peut qualifier d’idéalistes au sens marxiste du terme, c’est-à-dire ne reposant pas sur la réalité concrète, mais sur un développement de la pensée pure. En effet, cette "nouvelle grande stratégie" est basée sur l’hypothèse que l’UE (ou l’Allemagne ?) devrait mener une politique indépendante des États-Unis afin de servir ses propres intérêts, ce qui, dans le cas de la crise ukrainienne, passerait par le fait de nouer des liens avec la Russie. En dehors du fait que cette théorie est complètement hypothétique et portée par une sorte de nébuleuse allemande sur les plans politiques, économiques et sociaux (en tous cas les deux anciens chanceliers sociaux-démocrates H. Schmidt et G. Schroeder en feraient partie), cela sous-entendrait que l’UE (ou l’Allemagne ?) puisse être indépendante des États-Unis. Pour cela, il faut être clair et net. Tout d’abord, l’UE n’a aucune compétence pour mener une politique d’affaires étrangères au nom des états-nations encore constitués ; ces derniers n’ont pas encore été dissous, à ce que je sache ! La véritable soumission dans ce domaine relève de l’adhésion à l’OTAN, organisme supranational susceptible de mener une politique belliciste au nom des pays qui le composent. Or qui dirige l’OTAN ? Ce sont les États-Unis ! Deuxièmement, l’UE, depuis sa création que l’on peut faire remonter au cartel de l’acier (année 1926) jusqu’à aujourd’hui, en passant par la CECA, le Marché commun, la CEE, a toujours été poussée et soutenue par les États-Unis qui ont entretenu depuis des décennies, des liens très étroits avec l’impérialisme allemand afin qu’il domine cette UE tout en étant à leur botte. L’UE serait un bon moyen de lutter contre l’hégémonie de l’impérialisme étasunien ? Mais c’est un leurre ! Et le traité transatlantique en est l’illustration concrète et parfaite. L’UE est une création pure sucre du capitalisme contre les travailleurs et contre les peuples et ne sera jamais rien d’autre : les communistes ont le devoir de la combattre et de la faire exploser (faire péter dirait mon camarade Paul Barbazange), notamment en luttant pour faire sortir leur propre pays de cette monstruosité dictatoriale. L’UE est tout simplement la réponse européenne à la mondialisation capitaliste et ne pourra donc jamais se mettre en travers de cette marche destructrice. Voila pourquoi l’hypothèse d’"Une nouvelle grande stratégie" pour l’Allemagne et l’UE relève d’une illusion absolue, sachant que ce pays, l’Allemagne, est le seul grand maitre à bord de l’UE (l’euro c’est le mark…) et qu’il est complètement inféodé aux États-Unis depuis belle lurette. On peut noter d’ailleurs que l’article entretient une certaine confusion entre la politique étrangère de l’Allemagne et celle de l’UE... Je retiendrai de cet article l’enseignement que l’impérialisme étasunien utilise l’UE en politique étrangère comme une « tête de pont géopolitique essentielle pour le continent eurasiatique » et que l’Ukraine est sa proie actuelle. Seul un rapport de force conséquent, s’appuyant sur les peuples, les travailleurs, les forces révolutionnaires organisées et les contradictions inter-impérialistes (notamment avec la Russie) pourra les faire plier. Pascal Brula |
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Du destin de l’Ukraine dépend notre avenir : un appel puissant des communistes russesPublié le : 25 juin 2014 Des premiers secours ont été envoyés aux Républiques populaires de Donetsk et Lougansk et ont atteint en toute sécurité les victimes et leurs familles. Nous devons tout faire dans la mesure de nos capacités et plus encore. Il est essentiel d’agir avec rapidité, il n’est pas possible de perdre du temps. Nos frères et sœurs, les civils ukrainiens et russes, les habitants d’autres nationalités sont en train de souffrir et mourir. Ils sont pris de toute part dans le piège de la guerre, déclenchée par l’impopulaire « direction actuelle » de l’Ukraine. Grâce à des efforts croissants dans la collecte de médicaments, de la nourriture, du matériel d’aide, qui constituent des fournitures humanitaires, nous pouvons apporter une contribution significative et sauver des centaines de vies. Un travail particulièrement complexe et difficile a été mené par les territoriaux, les comités régionaux et les républiques du parti communiste de la Fédération de Russie, tout ce qui a été collecté a été envoyé aux victimes. Notre organisation est en contact avec des représentants des régions de Donetsk et de Lougansk. Dans notre centre de coordination arrivent tous les jours des appels de centaines de citoyens des régions de Russie. Les gens sont préoccupés de savoir où ils peuvent envoyer de l’argent, de quels médicaments ils ont besoin, quel type de collecte. Il est réconfortant que les citoyens de l’État russe ne soient pas insensibles à la douleur qui a frappé nos frères. Avec attention, avec émotion, on entend des voix sincères par les opérateurs et par les coordonnateurs du PCFR. La Russie à l’unisson aujourd’hui exprime sa solidarité avec les forces progressistes qui résistent et qui souffrent aux mains de la junte. Après avoir déclaré la guerre à leur peuple, les dirigeants de l’Ukraine ont commis des crimes contre l’humanité dont ils devraient répondre avec toute la rigueur de la loi devant la communauté internationale. Mais la plus grande horreur pour ceux qui sont nos frères est la poursuite de l’extermination d’êtres humains, en particulier des enfants, des femmes et des vieillards. C’est un cauchemar sans fin. Tandis que les cadres occidentaux dans leurs cols empesés continuent à se congratuler avec satisfaction, le grand pays Ukraine roule dans l’abîme, une ancienne culture et des traditions, qui les unissent à la fraternité les peuples russes et biélorusses et aux autres peuples. Un cauchemar où a été conduite la chère Ukraine par une folle bourgeoise, l’Europe, corrompue jusqu’à la moelle par les États-Unis, qui s’apprête à causer des problèmes à au moins une douzaine d’autres pays. Étant donné que les flammes de la guerre pourraient s’étendre à d’autres peuples qui ne souhaitent pas poursuivre une politique de complicité avec les monstres de Washington. Sous la menace sont principalement les anciennes républiques soviétiques : Russie, Moldavie, Biélorussie, etc... Je suis convaincu qu’aujourd’hui, tous les citoyens de ces États et d’autres États alliés ont le devoir de mener la lutte contre ces criminels à l’échelle mondiale, des professionnels dans la production d’orphelins. Il est grand temps que les peuples de l’ex-URSS se souviennent de la puissance de l’Union des républiques socialistes soviétiques, pour s’unir afin de soutenir un pays troublé, qui brûle sous les feux d’activistes sauvages du Maïdan. Je vous invite à participer aux travaux du PCFR. L’avenir de l’Ukraine dépend de chacun de nous aujourd’hui, comme notre avenir dépend du destin de l’Ukraine. Kazbek Tajsayev est Secrétaire du Comité Central et vice-président du parti communiste PCFR, Union des communistes, qui rassemble les principaux partis communistes de l’ex-URSS |
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L’appel du 17 juin 1940Publié le : 23 juin 2014 L’Appel longtemps « oublié » de Charles TillonCharles Tillon est né en Juillet 1897. Mobilisé en 1916 dans la marine, il est l’un des dirigeants de la mutinerie de la mer Noire en juin 1919, ce qui lui vaut d’être condamné à cinq ans de bagne au Maroc. Il adhère au PCF et à la CGTU, devient membre du Comité central du Parti Communiste en1932. En 1936 il est élu Député d’Aubervilliers. En décembre 1939, Benoît Frachon, au nom de la direction du Parti communiste, l’envoie à Bordeaux où dans la clandestinité il prend pour le PCF, la responsabilité de la région. Le 17 juin 1940, alors que les allemands sont entrés dans Paris, Philippe Pétain accède au pouvoir : « C’est le cœur serré, annonce-t-il dans un discours radiodiffusé, que je vous dis qu’il faut cesser le combat ». C’est ce même jour, après avoir entendu l’appel de Pétain à la capitulation, que Charles Tillon rédige un appel intitulé selon certains : « Peuple de France » et dont le soir même, il entreprend la diffusion. Charles Tillon sera l’un des principaux organisateurs de la Résistance communiste et sera le chef du Comité militaire National des Francs-Tireurs et Partisans, auquel participa également Laurent Casanova en tant que représentant du Front National [1]. L’appel lancé par Charles Tillon le 17 juin 1940, est un appel à la résistance sur le territoire national. C’est explicitement un appel au combat anti-fasciste et pour la reconquête de l’indépendance nationale… « Cet appel n’est pas une initiative purement personnelle. Lorsqu’il le rédige, Charles Tillon est mandaté par le Comité central pour réorganiser le parti communiste dans tout le Sud-Ouest de la France… » : lire ci-dessous, la présentation de l’appel rédigée par Antoine Porcu dans L’Humanité du 4 mars 2006. Charles Tillon et d’autres prestigieux dirigeants communistes de la Résistance, tels Laurent Casanova, Marcel Servin, Pierre Hervé (membre du CNR), Maurice Kriegel-Valrimont, Jean Pronteau, Jean Pierre Vigier, Georges Guingouin… ont été par la suite, démis de leurs responsabilités à la direction du PCF et le plus souvent, exclus du Parti. Ce fut une erreur stratégique fondamentale aux conséquences euro-atlantiques toujours actuelles. L’Histoire montre que pour nous communistes, d’hier et d’aujourd’hui, une autre stratégie, que celle qui allait mener au pouvoir un pétainiste reconverti dans l’euro–atlantisme pour installer la dictature maastrichtienne, était et reste possible. Après 60 ans d’errance stratégique, il est bien tard, mais d’autant plus urgent de revenir à l’esprit de la Résistance et du rassemblement populaire autour du programme réactualisé du CNR. Claude Beaulieu, Comité Valmy, le 16 décembre 2008. L’appel du 17 juin 1940 :
Source : F.T.P. Soldats sans uniformes Antoine Porcu présente le texte de cet appel et en explique le sens dans L’Humanité du 4 mars 2006 : « L’appel de Charles Tillon est un appel à la résistance sur le territoire national, tandis que celui du général de Gaulle s’adresse d’abord aux français présents en Angleterre pour leur demander de se rassembler autour de lui. Par ailleurs, l’appel de Charles Tillon est explicitement lancé au nom de la lutte contre le fascisme. Cela le différencie également de l’appel de Thorez et Duclos du 10 juillet 1940, conforme à la ligne de la IIIe Internationale. Celle-ci réduisait la guerre en cours à un affrontement anti-impérialiste. Cela ne permettait pas de cerner la spécificité du phénomène fasciste. À l’inverse, Charles Tillon en appelle au rassemblement du peuple dans l’action contre le "fascisme hitlérien", dans le droit fil de la stratégie du Front Populaire pour laquelle Maurice Thorez s’était lui-même battu. Depuis la Libération, la propagande anticommuniste affirme que les communistes ne sont entrés en résistance qu’en juin 1941, lorsque l’Union soviétique est attaquée par les nazis. C’est une parfaite falsification. D’ailleurs, l’importance de ce texte a été appréciée par la direction clandestine du Parti Communiste, laquelle intègre Charles Tillon, à la demande de Benoît Frachon. Mais derrière ce genre d’accusation, c’est le rapport même des communistes au peuple français de l’époque qui est questionné. L’appel de Charles Tillon permet de lever toute ambiguïté. Il prouve que l’engagement des communistes s’est fait indépendamment des directives de la IIIe Internationale. Car cet appel n’est pas une initiative purement personnelle. Lorsqu’il le rédige, Charles Tillon est mandaté par le Comité central pour réorganiser le parti communiste dans tout le Sud-Ouest de la France. Son appel y rencontre un certain écho. Les kiosquiers de Bordeaux l’insèrent dans les journaux. Il parvient même jusqu’aux chantiers navals de Saint-Nazaire. Le Parti communiste français a été traversé par de nombreuses et dramatiques contradictions. Mais il a toujours été avant tout un collectif de femmes et d’hommes mobilisés pour l’émancipation humaine. Le combat pour cette reconnaissance est crucial dans un contexte où la droite la plus réactionnaire reprend le flambeau de la virulente campagne anticommuniste d’après-guerre dans le but de briser tout espoir de transformation sociale. » Antoine Porcu dans un entretien donné à l’Humanité du 4 mars 2006. [1] Le Front National dont il est question n’est pas celui de Le Pen, mais un large rassemblement anti-fasciste et patriotique de la Résistance, créé à l’initiative des communistes et tout particulièrement de Pierre Villon. |
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Résister au capitalisme, reconstruire l’unité de pensée et d’action des communistesPublié le : 22 juin 2014 Un appel à un débat ouvert pour une conférence nationale utile et sans tabou ! Le Conseil National des 14 et 15 juin a décidé la convocation d’une conférence nationale pour les 8 et 9 novembre 2014. Après les résultats des élections municipales et européennes, cette décision s’imposait. Il est urgent que les communistes ouvrent un examen sans tabou de la stratégie suivie depuis 2008. En effet, des avis divers s’expriment quant à l’analyse des résultats et aux propositions pour l’avenir. Malgré cela, l’ordre du jour décidé par moins de la moitié des 160 membres du Conseil National tend à nous enfermer dans le refus de toute remise en cause de la ligne suivie. Nous appelons les communistes dans leur diversité à s’emparer de cette conférence nationale, à en transformer l’ordre du jour pour permettre un débat utile pour notre parti et notre peuple. Les élections municipales et européennes ont créé une situation nouvelle lourde de dangers. La gauche est durablement disqualifiée, la droite a conquis de nombreuses communes, le Front National confirme sa dynamique avec le gain de plusieurs villes et sa course en tête aux élections européennes. L’abstention structure durablement les comportements politiques y compris d’anciens électeurs communistes. Notre parti a subi une défaite importante avec la perte de nombreux élus et villes communistes, puis d’un député communiste européen, pertes qui s’ajoutent à celles des conseillers régionaux et généraux en 2011, députés en 2012. Cette perte d’élus utiles au mouvement populaire accompagne et aggrave l’affaiblissement de notre organisation, du rayonnement de nos idées, de notre lien populaire. Notre représentation est atteinte à tous les niveaux, notre crédibilité affaiblie. De nombreux camarades, quelqu’ait été leur opinion dans les débats antérieurs, constatent que les objectifs fixés au Front de gauche par le PCF n’ont pas été atteints. Pire, l’affaiblissement du PCF s’est poursuivi, particulièrement dans son ancrage populaire et ouvrier, jusqu’à menacer notre existence nationale. Suffit-il de rechercher de nouvelles formes d’accord de sommet ? Nous sommes convaincus par l’expérience que ce serait une mauvaise réponse. Faut-il faire plus, relancer le Front de gauche, imiter le modèle Syriza, nous savons tous que cela ne fera pas le compte. Les résultats de Die Linke et du Front de gauche le montrent amplement. Nous appelons pour notre part à des ruptures stratégiques dans l’esprit des textes de Congrès que nous avons soutenus et déposés depuis 2000, notamment le dernier "Unir les communistes" que nous joignons à cette déclaration. Nous invitons les communistes à débattre et agir autour de 4 points qui nous semblent essentiels pour sortir de l’impasse dans laquelle le PCF s’est mis :
Nous invitons donc les communistes à se saisir de cette conférence nationale, dans les fédérations, les cellules et les sections, pour travailler au renouvellement stratégique nécessaire afin de construire l’unité de pensée et d’action des communistes pour un parti de résistance au capitalisme et de construction du socialisme. Cet appel est lancé par : Caroline Andréani (Seine Saint Denis, membre du Conseil National), Paul Barbazange (Hérault, Membre du Conseil National), Luc Basin (Drôme), Floriane Benoît (Isère), Robert Brun (Drôme), Marie-Christine Burricand (Rhône, Membre du Conseil National), Jean-Pierre Djukic (Bas-Rhin), Guy Jacquin (Ain), Jean-Jacques Karman (Seine- Saint- Denis, Membre du Conseil National), Gilles Questiaux (Paris), Jean-Pierre Meyer (Var, Membre du Conseil National), Pasquale Noizet (Paris, Membre du Conseil National), Laurent Santoire (Seine-Saint-Denis), Danièle Trannoy (Gironde, Membre du Conseil National), Bernard Trannoy (Gironde) |
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En relisant Lénine… qui parlait déjà de Chine !Publié le : 22 juin 2014 On peut ne pas partager l’évaluation des rapports entre mouvement communiste et forces nationalistes dans le contexte du CNR en France, ou du rôle de l’état et des bourgeoisies financières dans la situation chinoise (voir les décisions du dernier comité central du PCC), mais cette relecture de Lénine est très utile pour donner des bases matérialistes à la compréhension de l’impérialisme aujourd’hui et par conséquent des positions internationalistes. pam « Bonjour, camarade J’ai donc pris le temps de relire « L’impérialisme, stade suprême du capitalisme », avec en tête le souci d’éclaircir les notions que nous venons d’aborder, et surtout celui d’aller plus loin, en essayant de comprendre ton approche du néo-impérialisme chinois. Ce fut l’occasion d’en avoir également une approche personnelle assez documentée, ce qui n’était pas trop difficile, compte tenu de la surabondance d’infos sur le sujet. La difficulté est d’en avoir une vue aussi analytique et dialectique que possible. En se référant aux études les plus sérieuses, de grandes tendances se dégagent néanmoins assez vite… Mais nous repartirons d’abord de notre base léniniste, qui s’avère bien être toujours la clef du problème… Plutôt que de truffer mon exposé de citations, je les ai toutes regroupées dans un seul document, en pièce jointe, dans l’ordre où elles apparaissent dans le texte de Lénine. Je m’y réfère en utilisant la classification établie par l’Institut d’Etudes Marxistes, à l’adresse suivante : http://www.marx.be/fr/content/limp%C3%A9rialisme-stade-supr%C3%AAme-du-capitalisme-i-l%C3%A9nine Il n’est pas douteux que si le phénomène impérialiste, en tant que domination d’un pays sur un autre, ou en tant que colonisation, est aussi ancien que l’histoire des civilisations (Lénine, Ch6-§14 ), l’impérialisme moderne est par contre un phénomène lié à l’apparition et au développement du capitalisme monopoliste, et avec lui, à la domination du capital financier sur le capital industriel. Cette domination s’entend de manière dialectique, et non univoque : Lénine parle à plusieurs reprises de « fusion ou interpénétration », et notamment celle-ci : (Lénine, Ch3-§3) Aujourd’hui, il me semble que le terme d’intrication serait particulièrement adapté, avec ses connotations d’enchevêtrement et d’interaction. Donc, même s’ils forment un tout, ils conservent chacun un mode et un champ d’action, des fonctions particulières qui les différencient. Dans un de ses aspects impérialistes les plus affirmés, le capitalisme financier développe une tendance profondément parasitaire qui semble le déconnecter de la sphère économique active sur le terrain de la production. C’est ce que Lénine appelait son aspect « rentier » ou encore la « tonte des coupons ». (Lénine, Ch8-§4) Naturellement, ce surprofit réellement parasitaire découle néanmoins également d’une marchandisation du travail, accomplie à l’échelle internationale par la circulation mondialisée des capitaux, qui ne date pas d’hier, mais déjà du tournant 19ème/20ème siècle, avec des variations cycliques et des phases violentes, soit deux guerres mondiales, et d’autres, non moins terribles, si plus locales. Cette circulation mondialisée est ce qui caractérise l’impérialisme par rapport au capitalisme sous sa forme primitive. C’est ce que Lénine appelle la primauté de l’exportation des capitaux sur celle des marchandises. (Lénine, idem |Ch1§29-30 | Ch4-§1, §3, | Ch7-§3) A partir de là il ne convient pas de sous-estimer le rôle essentiel que continue de jouer la circulation des marchandises, au contraire. Il convient par contre de la considérer, d’un point de vue dialectique, différemment selon qu’elle se fait à partir des métropoles impérialistes où des pays dépendants. A partir des premiers, elle continue de venir en renfort de leur puissance, même si elle a tendance à passer au second plan par rapport aux revenus financiers. A partir des second, et dans la mesure où elle s’effectue sur la base des investissements financiers étrangers, elle vient encore en renfort de l’impérialisme, en terme de puissance, en accroissant la dépendance de ces pays. Seule une activité économique indépendante, essentiellement autofinancée et éventuellement exportatrice peut leur permettre un développement durable. La tendance de l’impérialisme est, au contraire, de faire circuler capitaux et marchandises en sens inverses, dans la mesure où les bénéfices, comme les marchandises, reviennent essentiellement du côté des investisseurs, dans les métropoles impérialistes… (Lénine, Ch8-§12) On ne peut manquer, à cet égard, d’être frappés par l’étonnante clairvoyance de la vision prospective de Hobson, telle que reprise et considérée par Lénine. Elle doit nous amener, de manière dialectique, à considérer la mutation actuelle de la Chine en néo-impérialisme sous ses deux aspects fondamentaux en interaction et intrication : 1_l’évolution de son capitalisme monopoliste d’état en capitalisme financier. 2_l’expansion rapide et quasi-exponentielle de son activité économique en tant que capitalisme industriel. Et pour conclure, nous tenterons de cerner l’état actuel de cette intrication, ainsi que son impact sur les rapports de forces à l’échelle mondiale. Pour évaluer le rôle du capital financier chinois, il nous faut donc d’abord évaluer l’importance, la place et l’impact du marché financier chinois. Les premiers marchés financiers chinois officiels remontent à 1990, Shanghai, et 1991, Shenzhen. Précédemment il existait, de fait, et depuis une dizaine d’années, un marché tout à fait inorganisé, sauf pour quelques obligations d’état. Ce qui le caractérisait, paradoxalement, alors que l’économie chinoise s’ouvrait au monde sous la houlette des émules de Deng Xiaoping, était son caractère pratiquement strictement interne à la Chine, et n’obéissant qu’à ses propres règles, s’il en fut, et parfois, mais difficilement, à celles édictées, à son gré, par la bourgeoisie monopoliste d’état chinoise. Une première tentative d’ouverture au marché financier mondial s’effectue en 1992, avec le système des « actions A » et des « actions B » obéissant respectivement aux règles des marchés nationaux et internationaux, les « A » étant réservées aux chinois et les « B » aux investisseurs étrangers. Il en est résulté, inévitablement et de manière chronique, une dichotomie permanente dans le fonctionnement de ce marché, peu propice à inspirer la confiance. (En relisant… doc jointe n°1, une brève histoire des premiers marchés financiers chinois.) (En relisant… doc jointe n°2, à partir de 2005, les filières possibles d’investissement financier en Chine.) Concernant l’évolution et la progression de ce marché, on a peu de chiffres fiables, y compris en ce qui concerne la participation des fonds étrangers, autoritairement très limitée par l’Etat chinois. (En relisant… doc jointe n°3, une étude de 2005, par Me. Wei Li, avocat, « L’accès aux marchés financiers chinois ».) (En relisant… doc jointe n°4, la situation du même problème, au tournant 2012-2013.) Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’est pas un signe de santé ni de réelle indépendance, car cela masque en réalité les graves dysfonctionnements et abus, « délits » d’initiés et autres pratiques qui bénéficient essentiellement à la bourgeoisie monopoliste chinoise. (En relisant… doc jointe n°5, une étude de Zhaomin ZOU, pour la Journée Doctorale d’Economie, 2013, où il se penche notamment sur les créances douteuses.) En marge, de nombreuses moyennes et petites entreprises chinoises, privées de crédit par ce système, se tournent vers des prêts à taux usuraires, organisés semi-officieusement par d’autres pratiques douteuses, maintenant plus connues sous le nom de « Shadow Banking », depuis qu’elles se développent de plus en plus à grande échelle, faisant planer, et d’où leur nom sans aucun doute, l’ombre d’une crise sévère. (En relisant… docs jointes n°6, 7 et 8, différentes approches du phénomène « shadow banking » en Chine.) Ce phénomène reste la tare fondamentale du système financier chinois, absorbant sporadiquement, pour éviter l’éclatement de cette bulle pourrie, une partie de ses réserves autrement impressionnantes. (En relisant… docs jointes n°9 et 10, exemple, en deux « épisodes », d’une « grosse affaire », où le trou est finalement très officiellement rebouché pour éviter un scandale aux conséquences imprévisibles.) C’est également l’une des causes de l’incapacité du système chinois à arrimer vraiment sa monnaie aux flux internationaux, de façon normalement convertible, à l’instar du dollar. (En relisant… doc jointe n°11, une étude de Natixis, en Novembre 2013, sur l’improbable évolution internationale de la monnaie chinoise.) Elle a semblé longtemps sous-évaluée, en fonction de la balance commerciale largement excédentaire. Mais au regard de la situation douteuse de son marché financier, une réévaluation démultiplierait l’effet d’un éclatement de la bulle, et on comprend que le pouvoir chinois traine les pieds, en dépit de sa bonne volonté maintes fois réaffirmée. On conçoit également que cette situation puisse engendrer quelques contradictions au sein de l’administration chinoise, entre ceux qui auraient éventuellement de réelles ambitions impérialistes pour leur pays, et ceux qui n’ont que l’ambition de continuer à se remplir les poches… Il est remarquable, néanmoins, que toutes les tares du capitalisme chinois étaient parfaitement connues des experts internationaux, dès l’époque de son rapprochement avec l’OMC, et que celui-ci s’est effectué en toute connaissance de cause. (En relisant… docs jointes n°12 et 13, deux études effectuées à l’accession de la Chine à l’OMC, au tournant 2001-2002.( 12_rapport de synthèse OCDE, 13_Un article de Rose Zhang Ruosi, in « Perspectives chinoises », n°70.) Il n’est donc pas douteux que ce rapprochement correspondait à une nécessité de l’évolution du système impérialiste dans son ensemble, et qu’il n’a pu s’effectuer sans l’approbation de l’impérialisme US. Il s’agissait donc bien, en dépit de ces tares, d’un accord « mutuellement avantageux », qui ne présumait pourtant en rien de la rapacité des deux partenaires, dans ce jeu de poker menteur. Mais le risque de voir apparaitre le néo-impérialisme chinois en rival de premier plan était réellement minime pour l’impérialisme US, en dépit des apparences. Néanmoins, les apparences sont moins trompeuses en termes de développement économique et industriel, même s’il montre des signes d’essoufflement, et semble désormais plutôt fort de la faiblesse de ses concurrents que de son dynamisme intrinsèque. Le capitalisme industriel chinois continue donc d’être porté par une dynamique plutôt favorable, y compris et surtout à l’international, même s’il est très mal soutenu et mal appuyé sur ses arrières financiers, fortement dégradés. C’est ce que révèlent les études les plus sérieuses couramment faites sur ce sujet, même s’il y a précisément lieu de relativiser, en fonction du contexte financier, notamment. Pour comprendre cette relative dichotomie qui existe également entre la dynamique économico-industrielle de la Chine et les aléas de son essor financier laborieux, il faut bien savoir de quoi on parle. La base de mesure de l’investissement industriel n’est pas la même que celle de l’investissement financier. « Un investissement direct d’un pays à l’étranger (IDE) est l’exportation de capitaux dans un autre pays afin d’y acquérir ou créer une entreprise ou encore d’y prendre une participation (le seuil est de 10% des votes). Le but est d’acquérir un pouvoir de décision effectif dans la gestion de l’entreprise. C’est d’ailleurs la différence majeure avec l’investissement de portefeuille qui vise uniquement le rendement sur l’investissement financier sans égard au pouvoir décisionnel. » (Ecole de politique appliquée, Université de Sherbrooke.) (En relisant… doc jointe n°14, quelques définitions usuelles, distinguant le capital financier du capital industriel.) C’est dans ce domaine, celui dit des IDE, directement lié à l’activité des entreprises, que la Chine a connu un décollage spectaculaire, notamment depuis le début des années 90. Mais pour l’essentiel, il s’agissait d’importation de capitaux, et non d’exportation. Suite années récentes : (En mds USD, chiffres du MOFCOM)
En réalité, comme on le voit sur les graphiques, les exportations d’IDE chinoises n’ont démarré, et très timidement, qu’au début des années 2000, le solde penchant toujours dans le sens des importations, avec un fort différentiel, jusqu’à ces dernières années. Si l’écart entre les deux courbes tend à se resserrer, on le doit en grande partie aux effets de la crise, qui ont tendance à tasser les mouvements de capitaux, et parfois brutalement, comme les graphiques le montrent également. De plus il faut également tenir compte du fait que, dans ce contexte, les IDE ont tendance à devenir à leur tour un objet indirect de spéculation : une bonne partie des IDE chinoises se promènent entre le continent, les Iles Vierges Britanniques, les Iles Caïman, et surtout Hongkong, avant de revenir à leur base sous forme d’IDE « entrants », bénéficiant ainsi du traitement favorable aux investisseurs étrangers dans ce domaine. Pour les entrepreneurs chinois qui réussissent à décoller un tant soit peu, c’est le moyen d’échapper à l’étreinte du « Shadow Banking ». Une bonne partie des investissements « stables » à l’étranger, dans l’immobilier notamment, le sont également souvent davantage pour des raisons de sécurité patrimoniale que par un réel souci d’expansion « impérialiste ». Pour autant, il ne faut pas non plus sous-estimer le fait que la grande bourgeoisie monopoliste chinoise, au moins dans sa fraction la plus avisée des nécessités de son développement économique, cherche à désenclaver sa propre industrie lourde, notamment en termes d’approvisionnement en matières premières. C’est dans ce domaine qu’il y a l’ébauche d’une stratégie impérialiste, essentiellement à l’égard du continent africain, où elle a l’occasion de rentrer en concurrence avec les autres rapaces, d’implantation plus anciennes, et notamment l’impérialisme français. Dans l’ensemble, si l’écart Chine-USA se resserre, il reste un différentiel énorme et significatif en termes d’exportation d’IDE, soit 84 mds USD sortants de Chine(*), contre 329 mds USD sortant des USA. (Stats. CNUCED 2012 ) ( *77, selon le MOFCOM). En réalité, la seule vraie force vitale du capitalisme chinois réside dans le dynamisme de son commerce extérieur, et cela depuis le début de son décollage économique. Néanmoins, et surtout dans ce domaine, l’économie chinoise reste encore davantage dépendante des capitaux étrangers. C’est une tendance qui s’est affirmée dès le début du décollage économique, pour finalement se stabiliser, jusqu’à aujourd’hui, et depuis le milieu des années 2000, autour de 60%, ce qui reste très significatif en termes de dépendance. (En relisant… doc jointe n°15, différents extraits de docs qui attestent de ce seuil élevé au fil des années.) Cette statistique confirme largement, si besoin en était, la vision prospective d’Hobson, reprise par Lénine dans son analyse de l’évolution des forces impérialistes. Naturellement, d’un point de vue dialectique, il ne s’agit pas de considérer identiques, à un siècle d’écart, les deux situations. Mais force est de constater que les ressorts profonds de l’impérialisme, si d’aucuns les appellent désormais « mondialisation », avec une arrière-pensée opportuniste et néo-kautskyste avérée, sont toujours biens ceux décrits et analysés par Lénine. « …les influences qui régissent à l’heure actuelle l’impérialisme (de l’Europe occidentale) s’orientent dans cette direction, et si elles ne rencontrent pas de résistance (…) c’est dans ce sens qu’elles joueront. » écrivait Hobson, au début du 20ème siècle. Et Lénine de préciser dans sa propre conclusion, en 1916 : « Mais ce qu’il ne faut pas oublier, ce sont les forces dressées contre l’impérialisme en général et l’opportunisme en particulier, forces que le social-libéral Hobson n’est évidemment pas en mesure de discerner. » Aujourd’hui, ce qui nous sépare précisément du scénario vu par Hobson, ce sont trois quart de siècles de luttes anti-impérialistes intenses, jusqu’à la chute de l’Union Soviétique, et de résistances locales encore très fortes depuis. Un siècle, au total, au cours duquel, après la Révolution Bolchévique, jusqu’à un tiers de l’humanité lui a emboité le pas et s’est trouvé concerné ensemble par cette lutte. Une différence importante, entre les deux époques, à la suite de tous ces bouleversements : l’apparition de la petite bourgeoisie « nationale » maoïste, puis son évolution pour partie en bourgeoisie néo-compradore, pour partie en bourgeoisie monopoliste d’état, avec ses velléités apparentes d’indépendance, à priori soutenue par sa balance commerciale excédentaire. Pourtant, on a déjà vu ce qu’il en est, et avec sa réserve de change elle n’a rien trouvé de mieux que de racheter des obligations d’état US… finançant ainsi la dette de ses prédateurs : certes, elle se place ainsi formellement en créancier, mais on doit se rappeler que suite à l’émission de l’emprunt russe tsariste, ce sont bien les porteurs qui se sont trouvés ruinés… En réalité, et en dépit des apparences, il est ridicule de se payer de mots, à la façon des « camarades chinois » avec leur verbiage pseudo-marxiste sur l’ « état socialiste de marché » : là comme ailleurs, au final, c’est encore essentiellement l’Oncle Sam qui « tond les coupons » ! Au mieux faut-il parler d’ « interdépendance » : au-delà de ses rodomontades verbales, la Chine n’a pas fait grand-chose pour retenir Edward Snowden au passage… La différence essentielle entre les deux époques est bien là : les puissances impérialistes Ouest Européennes, qui semblaient encore mondialement prépondérantes à la veille de la Révolution d’Octobre, ont été largement supplantées par l’impérialisme US, auquel elles sont devenues inféodées depuis la seconde guerre mondiale. C’est ce changement majeur de rapport de forces, intervenu à l’issue de la 2ème guerre mondiale, qui a été magistralement analysé par Andreï Jdanov, en 1947, ainsi que l’effet de corruption dévastateur que ce changement a eu sur plusieurs Partis communistes Ouest Européens, dont le PCF en particulier. (En relisant… doc jointe n°16, la Doctrine Jdanov du front anti-impérialiste, Rapport sur la Situation Internationale, 1947.) Cette analyse montre donc également les ressorts profonds de l’impérialisme, dans un contexte différent, mais alors que s’amorçait une nouvelle vague de luttes anti-impérialistes, qui porta le camp socialiste et anti-impérialiste à son extension territoriale maximum, en dépit des graves influences opportunistes, révisionnistes et social-chauvines qui le minaient à nouveau. C’est dans ce contexte que l’impérialisme US, pourtant gravement atteint par ces luttes, a réussi, au courant des années 70, en utilisant le levier du révisionnisme et du social-chauvinisme maoïste, à renverser à nouveau le rapport de force, pour aboutir à la liquidation de l’Union Soviétique et pour la plus grande part, du camp socialiste. C’est la logique de cette évolution contre-révolutionnaire qui nous a ramené, avec un siècle de décalage, à un contexte très proche, dans le principe, de celui décrit par Hobson dans sa prospective. Lorsqu’Andreï Jdanov organisa le Kominform, en 1947 et 1948, il avait clairement dans l’idée de lutter contre l’influence du révisionnisme et du social-chauvinisme au sein du camp socialiste et anti-impérialiste. Sa disparition brutale, puis l’abandon progressif et la dissolution du Kominform, dans les années suivantes, ont laissé la voie libre à tous les opportunistes, notamment les thoréziens et les maoïstes, pour saboter le mouvement communiste international. Toutefois, la force intrinsèque de ce mouvement était telle qu’il leur a fallu encore trois décennies pour en venir presque totalement à bout. Tout simplement parce que l’aspiration des peuples au socialisme était grande, et qu’il restait la seule alternative crédible à l’impérialisme. Aujourd’hui, alors que nous sommes en plein dans le cours d’une crise profonde, et qui s’approfondit encore, il n’y a plus d’alternative politique organisée. Si nous voulons en reconstruire une, il ne s’agit pas non plus de plaquer dogmatiquement l’analyse d’Andreï Jdanov sur la situation actuelle, mais bien, là encore, de percevoir à la fois ses fondamentaux et les différences entre les époques. La différence essentielle, c’est évidemment la chute de l’Union Soviétique. Mais la composante de solidarité internationaliste originellement développée dans l’analyse d’Andreï Jdanov n’en a pas moins son répondant à notre époque actuelle. Quelle que soit la prochaine nation qui arrivera à se libérer de l’impérialisme, elle aura besoin de la solidarité politique active des prolétaires du monde entier pour pouvoir survivre, briser la contre-offensive et l’encerclement impérialiste. Si la théorie selon laquelle le socialisme est possible même dans un seul pays l’a emporté sur l’idéalisme trotskyste petit bourgeois, c’est d’abord parce que tous les prolétaires en lutte étaient conscients que l’édification concrète du socialisme, même dans des conditions particulièrement difficiles, était le meilleur soutien possible des luttes futures. (En relisant… doc jointe n°17, le chapitre 6 de « Black Bolshevik », les mémoires d’Harry Haywood, étudiant en URSS durant la lutte contre l’influence du trotskysme.) C’est ce que la suite a prouvé, en favorisant l’extension maximum du camp socialiste et anti-impérialiste jusqu’au milieu des années 70. Si le souvenir de l’Union Soviétique a laissé une trace dans la mémoire des peuples, et notamment du tiers-monde, c’est bien pour le soutien et l’aide qu’elle avait apporté, malgré les erreurs commises et les égarements parfois induits en raison de priorités géostratégiques discutables. La chute de l’Union Soviétique a d’abord été une cause d’appauvrissement de bien des peuples, tout comme la chute de la Libye de Kadhafi a essentiellement été, en dépit de ses errements politiques et abus de pouvoir, un appauvrissement pour tout une partie de l’Afrique noire, à laquelle elle apportait une bouffée d’oxygène social et économique. La solidarité internationaliste anti-impérialiste doit donc se comprendre, de manière dialectique, avec discernement. Aucune nation, aussi bien pourvu soit-elle en ressources naturelles, comme l’était l’Albanie, par exemple, ne peut survivre durablement en autarcie presque totale et mettre une barrière trop rigide aux moyens de communications et aux échanges culturels internationaux. C’est le moyen sûr de susciter des vocations contre-révolutionnaires. La solidarité des prolétaires révolutionnaires doit s’étendre aux nations qui manifestent des velléités réelles de résistance à l’impérialisme US, même si elles ne sont pas encore fermement engagées dans la voie du socialisme. Cela n’est pas contradictoire avec l’aide et la solidarité qu’il faut apporter à la constitution et à la lutte des partis prolétariens dans ces pays. Dans la stratégie de la 3ème internationale vis-à-vis du Guomindang, ce n’est pas la politique de front anti-impérialiste qu’il faut critiquer, mais l’incapacité des dirigeants du PCC à construire l’autonomie prolétarienne par rapport à la bourgeoisie nationale, erreur fatale dont l’opportunisme maoïste s’est emparé, suite à l’écrasement du prolétariat chinois, en 1927, pour imposer sa ligne social-chauvine, avec sa fausse « dialectique de la contradiction » (En relisant… doc jointe n°18, De même, la stratégie d’aide de l’Union Soviétique à des nations non réellement socialistes, mais à tendance anti-impérialiste progressiste, comme la Libye, se justifiait aussi par cette nécessité de rompre l’isolement et de favoriser des échanges économiques et culturels internationaux entre pays à systèmes politiques et sociaux différents, dans un cadre de coexistence pacifique et d’amitié entre les peuples qui reste progressiste et non pas contre-révolutionnaire. La solidarité internationaliste, au-delà de son contenu de classe prolétarien, doit aussi s’étendre au droit des nations à disposer d’elles-mêmes, et par conséquent à choisir leur régime politique et social, éventuellement en opposition à l’impérialisme. C’est une des conditions de développement des luttes anti-impérialistes à travers le monde, et un des fondamentaux du léninisme, en contradiction avec l’idéalisme petit-bourgeois, trotskyste et luxemburgiste. Pour autant, d’un point de vue marxiste-léniniste, cela doit donc nous amener à discerner de façon dialectique les cas, dans certains pays du tiers monde, où la politique de front anti-impérialiste peut encore, provisoirement, inclure quelques fractions de bourgeoisies nationales, sans aucune concession, néanmoins, sur le principe d’autonomie du prolétariat. Il devrait par contre être désormais évident, dans les métropoles impérialistes, où de telles fractions de la bourgeoisie n’existent quasiment plus, qu’il est hors de question d’étendre le front anti-impérialiste à quelque fraction que ce soit de la bourgeoisie monopoliste, nécessairement inféodée à l’impérialisme. Apparemment ce n’est pas encore ce que tout le monde a bien compris, certains remettant en avant la politique du CNR, sans vouloir reconnaitre qu’elle a mené à la renonciation à l’autonomie prolétarienne, à la capitulation sans conditions au Plan Marshall, à l’isolement et à l’encerclement de l’URSS et donc à la nécessité du « rideau de fer ». À terme, elle a été, avec son équivalente togliattiste en Italie, un facteur important du renversement du rapport de forces en Europe et dans le monde. Une politique de trahison et de collaboration de classe sur toute la ligne qui ne doit en aucun cas être renouvelée. (En relisant… doc jointe n°19, « CNR Revival ? », un article de TML consacré à ce thème.) En revenir aux fondamentaux du marxisme-léninisme et de la doctrine Jdanov du front anti-impérialiste, c’est évidemment renouveler le lien dialectique entre la lutte anticapitaliste et la lutte anti-impérialiste, et bien comprendre qu’il s’agit d’un seul et même combat. Le point commun essentiel entre la situation de 1947 et la nôtre, on l’a donc bien compris, est la domination de l’impérialisme US, encore renforcée par la chute de l’Union Soviétique. Même s’ils ont formellement évolués, les rapports d’inféodation des autres impérialismes, dénoncés par Andreï Jdanov, non seulement sont toujours en vigueur, mais ils ont tendance à s’étendre, au gré des manipulations populistes et fascisantes que l’impérialisme US ne manque pas d’encourager à travers eux, et son cartel « européen » de Bruxelles. À l’époque du rapport Jdanov, en 1947, le principal danger de fascisation, qu’il dénonçait également déjà, résidait dans la manipulation, par l’impérialisme US, des déchets de la bête nazie, et aujourd’hui c’est ce phénomène qui se reproduit avec les héritiers résiduels de ces déchets, qui s’en trouvent ranimés de façon particulièrement virulente et violente, comme en Ukraine. L’actualité des fondamentaux de la doctrine Jdanov du front anti-impérialiste, comme stratégie marxiste-léniniste de l’époque de la domination impérialiste US, est donc plus que jamais une réalité brûlante et cruelle, dans l’état actuel du rapport de forces. A nous de faire en sorte de lui donner une expression politique offensive. Recueil des citations de Lénine, (PDF)http://tribunemlreypa.files.wordpre...extraites de :« L’impérialisme, stade suprême du capitalisme »(classement INEM) : * Docs jointes-liens directs : (En relisant… doc jointe n°1, une brève histoire des premiers marchés financiers chinois.(PDF) : E___doc 1__HISTO FINANCE EN CHINE (En relisant… doc jointe n°2, à partir de 2005, les filières possibles d’investissement financier en Chine. (PDF) : E___doc 2__INVEST. FINANCIER post2005 (En relisant… doc jointe n°3, une étude de 2005, par Me. Wei Li, avocat, « L’accès aux marchés financiers chinois ». (PDF) : E___doc 3__Wei Li_2005_L’accès aux marchés financiers chinois- Pour un aperçu rapide, trois pages remarquables (PDF) : E___doc 3 bis__Wei Li-2005_p116-17-18_ (En relisant… doc jointe n°4, la situation du même problème, au tournant 2012-2013. (PDF) : E___doc 4__ouverture 2012_13-marché financier chinois (En relisant… doc jointe n°5, une étude de Zhaomin ZOU, pour la Journée Doctorale d’Economie, 2013, où il se penche notamment sur les créances douteuses. (PDF) : E___doc 5__2013-Chine-_Créances douteuses_ (En relisant… docs jointes n°6, 7 et 8, différentes approches du phénomène « shadow banking » en Chine. (PDF) : E___doc 7__l’Economiste_shadow banking E___doc 8__shadow-2013-14_AGEFI (En relisant… docs jointes n°9 et 10, exemple, en deux « épisodes », d’une « grosse affaire », où le trou est finalement très officiellement rebouché pour éviter un scandale aux conséquences imprévisibles. (PDF) : E___doc 9__affaire shadow bk_EP 1_ds Libé_ E___doc 10__Shadow Banking__EP 2 (En relisant… doc jointe n°11, une étude de Natixis, en Novembre 2013, sur l’improbable évolution internationale de la monnaie chinoise. (PDF) : E___doc 11__étude euroRMB-natixis (En relisant… docs jointes n°12 et 13, deux études effectuées à l’accession de la Chine à l’OMC, au tournant 2001-2002.( 12_rapport de synthèse OCDE, 13_Un article de Rose Zhang Ruosi, in « Perspectives chinoises », n°70. (PDF) : E___doc 12__OCDE-OMC-2002- tares du capitalisme chinois E___doc 13__2002-OMC-Rose Zhang Ruosi_ (En relisant… doc jointe n°14, quelques définitions usuelles, distinguant le capital financier du capital industriel. (PDF) : E___doc 14__qqes. définitions usuelles- (En relisant… doc jointe n°15, différents extraits de docs qui attestent de ce seuil élevé au fil des années. (PDF) : E___doc 15__Extraits_docs commerce extérieur (En relisant… doc jointe n°16, la Doctrine Jdanov du front anti-impérialiste, Rapport sur la Situation Internationale, 1947 : http://tribunemlreypa.wordpress.com/andrei-jdanov-1947-rapport-sur-la-situation-internationale-2/ (En relisant… doc jointe n°17, le chapitre 6 de « Black Bolshevik », les mémoires d’Harry Haywood, étudiant en URSS durant la lutte contre l’influence du trotskysme. (PDF) : Harry Haywood_Lutte de classe en URSS_contre le trotskysme- (En relisant… doc jointe n°18, http://tribunemlreypa.wordpress.com/2013/12/08/mao_declassifie_1/ (En relisant… doc jointe n°19, « CNR Revival ? », un article de TML consacré à ce thème : http://tribunemlreypa.wordpress.com/2013/11/30/nouveau_CNR_impasse_politique/ D’autres approches du thème, également, dans : « Snowden en sursis… » http://tribunemlreypa.wordpress.com/2013/10/28/snowden_en_sursis_1/ et « Vous avez dit Résistance ? » http://tribunemlreypa.wordpress.com/2013/11/17/vous_avez_dit_resistance/ |
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Conseil National des 14 et 15 juinPublié le : 21 juin 2014 Intervention de Marie-Christine Burricand Je me félicite de la convocation d’une conférence nationale les 8 et 9 novembre. Cela signifie que les réponses ne doivent pas être faites avant que les questions ne soient posées et que la poursuite de la stratégie décidée en 2008 ne va pas de soi, même éventuellement aménagée, après les défaites que sont les élections municipales et européennes pour le mouvement populaire. Car, si ces scrutins signent le rejet de la politique gouvernementale et l’approfondissement de la crise sociale et politique, ils ont aussi constitué un échec pour le PCF avec la perte de nombreux élus communistes et d’un député européenn sur les deux élus communistes que nous avions. Les choses viennent de loin. Nous sommes associés à ce qui s’apparente dans les esprits à la faillite de la gauche et nous le payons cher. Le slogan de nos adversaires aux municipales autour du mot d’ordre "En finir avec 80 ans de communisme", nous renvoie aussi à notre absence de bataille sur le communisme. Le rapport de Pierre Laurent pose deux verrous :
Enfin le rapport esquive par trop l’examen critique de la période qui vient de s’écouler. Dès 2011, la perte de nombreux élus régionaux et conseillers généraux interrogeait la stratégie, comme la perte de la moitié de nos députés en 2012 ou la défaite de Mélenchon à Hénin-Beaumont... Quant aux municipales, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’avec les accords à la carte, nous n’avons pas suffisamment caractérisé l’enjeu que représentaient nos villes dans l’affrontement de classe aujourd’hui. Il nous faut quand même poser un certain nombre de questions. Pourquoi le PCF n’est pas entendu dans les milieux populaires ? Peut-il y avoir un rassemblement populaire efficace sans mettre dans la main des gens, la question du renforcement du PCF, de son influence, de son organisation dans les quartiers et les entreprises ? Comment sortons nous de "l’entre-soi" du Front de gauche sans retomber dans le modèle de l’Union de la gauche ou de la gauche plurielle ? Comment nous adressons-nous à ceux qui ont voté FN ou se sont abstenus parce qu’ils n’ont pas trouvé d’autres manières d’exprimer leur colère, leur rejet du système ? Et ne nous faisons pas trop d’illusions sur ce que pourrait amener le délitement du PS. Le discrédit du PS ne recule pas devant l’affliction ou l’atterrement. L’affrontement de classe va encore se durcir. Cela appelle de notre part des réponses inédites et communistes. |
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A propos du fétichisme du votePublié le : 21 juin 2014 Même s’ils sont de moins en moins nombreux, un certain nombre de communistes ont sans doute été sensibles à l’argument selon lequel, dans une élection, un communiste ne s’abstient pas, il (ou elle) vote, car de toute façon, s’abstenir c’est voter. Alors autant le faire en connaissance de cause, pour quelque chose, et non de façon abstraite et inutile, en boycottant. C’est sur la base de ce principe et de sa force idéologique, que la direction du PCF a mis en musique qu’il fallait voter. Ce vote aurait, a-t-elle laissé entendre, une double efficacité simultanée. A moyen long terme, il pèserait en faveur de l’Europe sociale. A court terme, ce serait la meilleure façon de s’opposer aux idées et aux prétentions de l’extrême-droite. Je pense qu’une réflexion sur le vote dans notre société et en général, est aujourd’hui plus que nécessaire. D’une part le vote fait partie des conquêtes anciennes du combat populaire, mené par des personnes qui savaient mourir pour 25 francs ou beaucoup moins. D’autre part, cette réflexion doit être faite pour la raison que les communistes ont majoritairement mis en cause la forme léniniste de la thèse de la dictature du prolétariat, en évoquant l’indispensable recours au vote dans une société développée, pour faire la révolution. A partir de ce moment, le vote semble avoir été sacralisé. Il a donné lieu à ce que Gilles Questiaux a appelé le fétichisme du vote. Le vote serait, en toutes circonstances, une arme et d’une certain façon, la meilleure des armes possibles dans le combat démocratique et socialiste, dans le combat pour le communisme. Pour celles et ceux qui croient en l’Europe sociale, le vote serait le moyen de long terme d’affirmation de cette espérance, de la même manière que plusieurs siècles de luttes populaires, en France ou dans les pays développés, ont progressivement débouché sur plus de bien-être matériel ainsi que sur des droits salariaux et civiques élargis. Pour celles et ceux qui estiment devoir faire nombre contre les partisans de l’extrême-droite pour s’y opposer, c’est en se comptant que l’on combat. Pour se compter, il faut voter car lorsque l’on boycotte, on devient invisible. En ne votant pas, on aurait apporté de l’eau au moulin lepéniste. Personnellement, je ne mets pas ces deux opinions sur le même plan. Je pense notamment que la première relève de l’illusion réformiste la plus complète, une illusion dont celles et ceux qui la pratiquent ne soupçonnent peut-être pas la gravité des conséquences. Je ne vais cependant pas reprendre ici la discussion ayant précédé le vote des européennes. Je vais d’autant moins procéder ainsi qu’en politique, les cas concrets sont très souvent plus compliqués que ce qu’indique la théorie. Si, par exemple, la direction du PCF n’avait pas été une officine du réformisme, si elle n’avait pas choisi l’option de soutien institutionnel à l’Union européenne, une autre stratégie que le boycott aurait, peut-être, été envisageable sérieusement. Cela étant dit, au-delà des européennes, un phénomène tend à s’imposer, celui de l’abstention désormais majoritaire et croissante dans les scrutins nationaux. Dans la mesure où le vote est pour les communistes, non seulement la forme et le moyen de la démocratie, mais la contrainte qu’ils se donnent pour concevoir toute transition révolutionnaire, une nouvelle réflexion s’impose à son propos au vu du phénomène en extension de l’abstention. Dans un premier temps, je vais me demander ce que peut être le fétichisme du vote. Dans un deuxième temps, je vais chercher à savoir de quoi le vote est le fétiche. Que faut-il faire pour défétichiser le vote ? 1- Qu’est ce que le fétichisme du vote ?Selon l’acception courante, un fétiche est un objet que celle ou celui qui l’utilise estime doté de pouvoirs métaphysiques. Le fétiche commanderait la réalité du monde visible. Le fétichisme est donc ce comportement qui consiste à considérer tel ou tel objet pour une image concentrée et efficiente de la réalité, sur laquelle on pourrait agir par son intermédiaire. On distingue différentes sortes de fétichismes. Le fétichisme désigne surtout le fétichisme sexuel. Un fétichiste est une personne exprimant alors sa relation avec une autre personne par le biais d’objets. Ainsi un fétichiste pourra-t-il trouver délicieux de respirer l’odeur des chaussettes de la personne désirée. Je ne suis pas psychiatre et mon entendement du phénomène est plus que réduit. Je crois cependant percevoir que le fétichisme repose sur une double méconnaissance. En effet, si je respire une marchandise, en fermant les yeux cela va de soi, je vais renifler cette odeur dont Vespasien niait à tort l’existence, celle de l’argent. C’est cette odeur qui me parlera du travail et de son organisation sociale. Je confonds alors l’odeur de l’argent et le travail, ainsi que son organisation sociale. Mais comme je sais, au moins confusément, que l’on obtient d’autant plus d’argent que l’on obtient de travail, je ne vais considérer le travail que comme producteur d’argent. Je ne vais pas considérer le travail comme producteur d’enrichissement intellectuel, par exemple, parce que l’enrichissement intellectuel ne rapporte rien. Conformément à mon approche fétichiste du travail et de la société, je vais considérer que c’est l’argent qui organise, qui distribue, qui développe le travail dans la société, qui le fait en quelque sorte, et non l’inverse. Le fétichisme du vote engendre lui aussi ce double malentendu, cette double négation de l’objet désiré, la démocratie. Avec le vote, l’odeur du bulletin de vote est confondue avec la démocratie au point que la démocratie n’est perçue que comme l’envers du vote. Démocratie et vote sont alors les deux faces de la même monnaie. Identifier la démocratie et le vote est sans doute l’une des façons de définir la démocratie bourgeoise, qui confond volontairement et absolument le pouvoir du peuple et le vote du peuple. Ainsi la Belgique est-elle supposée se trouver à la pointe de la démocratie dans la mesure où le vote y est obligatoire. En réalité, si la définition générale et abstraite de la démocratie occidentale est qu’elle est le pouvoir du peuple exercé par le peuple par le biais du vote, dans son formatage par la bourgeoisie, la démocratie est le vote du peuple pour que le pouvoir du peuple soit exercé par la bourgeoisie. Le vote n’est qu’une technique, un instrument, un objet en quelque sorte. Le fétichisme du vote est ce mécanisme social au terme duquel le moyen est confondu avec la fin, le vote avec la démocratie, la chaussette usagée avec la personne qui l’a portée, la valeur de la marchandise avec le travail et son organisation, qui sont à son origine. Or cette confusion s’accompagne d’importants subterfuges. A cette étape du raisonnement, on comprend les raisons ayant pu conduire certains communistes à refuser de boycotter les élections européennes. Le vote est devenu un moyen extrêmement précieux que l’on doit défendre, protéger et utiliser quel que soit le système de relations à l’intérieur duquel il prend place. Certes, le vote est un moyen très précieux de fonctionnement de la démocratie. Mais on ne peut isoler son usage de l’ensemble des relations dans lesquelles il fonctionne. Le vote n’a pas de sens isolément. Il n’a pas de sens, en lui même, indépendamment de ce pour quoi il est accompli et de ce dans quoi il est accompli. Si nous sommes devenus, nous, communistes (la plupart d’entre nous), des fétichistes du vote, cela signifie que nous ne voyons plus que le vote, quand il est question de démocratie, comme d’autres ne voient plus que l’argent quand il est question de marchandises. Peut-on accepter ce comportement ? D’où tire-t-il sa force ? Quel est son éventuel point faible ? 2- Force et faiblesse du fétichisme du voteLe fétichisme du vote est une expression de la société bourgeoise qui, par l’intermédiaire notamment du marché capitaliste, produit l’individualisme extrême et l’individualisation tout aussi extrême des comportements de toutes sortes. Il a pour conséquence que l’on ne s’intéresse plus à ce pour quoi ou pour qui l’on vote. L’essentiel est de voter. Dans cette société, au plan politique, l’individualisme est celui de la citoyenneté. Dire que, dans la société bourgeoise, je suis, en tant que citoyen, une partie prenante de cette société, signifie que le droit de vote, mais aussi le droit de ne pas voter, sont les attributs principaux de ma citoyenneté. Sans doute mon droit s’exerce-t-il à propos de problèmes et vise-t-il, grâce au résultat obtenu au terme de la consultation des votants, à en décider une solution. Car dans le droit de vote se rencontrent deux sphères, la sphère des individus individualisés, disposant du droit de vote, et la sphère des individus socialisés par le résultat de leurs votes. Cela dit, la société bourgeoise, qui a aussi produit le libéralisme politique, ne prête pas trop d’attention à la socialisation des votants. Elle affirme que le centre de la vie politique est l’individu. Elle n’aime pas le concept de volonté générale. Elle est intrinsèquement favorable à une approche arithmétique de la collectivité et à une approche individualiste et individualisée de la démocratie. La force du fétichisme du vote réside donc dans l’affirmation tonitruante de l’individu comme centre du monde. Je vote donc je suis politiquement, tel est le crédo cartésien de la citoyenneté bourgeoise. Cela se comprend d’autant mieux que les membres de la bourgeoisie possèdent bien autre chose que le droit de voter. Ils (elles) peuvent d’autant plus tranquillement affirmer que voter c’est être, qu’ils disposent de l’avoir. Mais qu’en est-il pour ceux (celles) qui n’ont rien ou pas grand-chose ? Ce qui fait la force du fétichisme du vote (et cela d’autant plus que la démocratie bourgeoise reprend à son compte l’héritage culturel du monothéisme) en est aussi la faiblesse. Car voter, c’est sans doute bien, en tout cas dans notre système culturel, mais voter pour quoi ? pour qui ? pour quelles décisions ? pour quelles solutions quotidiennes et de moyen long terme ? Quand vous vous trouvez en situation extrême de danger social, quel sens peut avoir le vote sans les solutions à vos problèmes ? S’interroger sur le droit de vote suppose nécessairement de s’interroger sur sa finalité, sur son aboutissement concret, sur le respect de ses indications par celles et ceux qui le mettent en œuvre, dans l’instant et dans le temps, sur sa contribution à la construction de la totalité sociale. Tout cela relève d’autre chose que de l’arithmétique d’une somme. En réalité, dans la société française, le vote que nous connaissons a été associé à la construction industrielle de cette société, à ses conflits sociaux et à ses guerres. Le vote a donc participe, au milieu d’une lutte de classes sanglante et au sein de carnages divers, de la construction de l’État français moderne. Le vote a été associe à la formation achevée de la France en tant qu’État-Nation. Une nation est, par définition, un assemblage composite de populations et de classes sociales qui, dans le capitalisme industriel, sont opposées de manière forte, antagonique. La nation française n’a donc pu s’affirmer comme ensemble humain stable que dans la mesure où l’État de la Nation ne fut pas seulement un État-Gendarme mais fut aussi un État-arbitre (une tradition très ancienne de l’État en France), un État organisateur, producteur et planificateur, finalement un État social, une construction beaucoup plus récente, amorcée cependant bien avant 1945. Sans État social, les classes dirigeantes de ce pays n’auraient pas obtenu la paix sociale relative dont elles avaient besoin pour reconstituer leurs forces. Ce constat ne diminue en rien la qualité progressiste de cet État social. S’il fut installé, c’est que la bourgeoisie ne pouvait faire autrement et il ne le fut qu’en raison des luttes principalement menées jusqu’alors par la classe ouvrière et la petite paysannerie, lesquelles furent reprises en écho par le PCF de l’époque et finalement ponctuées par des votes. Il n’est pas possible, en effet, de s’en tenir au fétichisme du vote pour comprendre le mouvement d’une société, sauf à en rechercher une image totalement idéologique et déformée, à la manière de ces politistes américains qui sont à la sociologie ce que les microéconomistes sont à l’économie politique. En France, c’est parce que les masses populaires n’ont pas été conquises par l’idéologie fétichiste du vote qu’elles ont réussi à imposer, par leur volonté générale, un État social. Les sociétés ne résultent pas de l’addition de volontés individuelles. Ce sont des ensembles d’individus socialement structurés, répartis et organisés selon les rapports de propriété et de pouvoir qui y prévalent. Le fétichisme du vote, qui isole le vote individuel des rapports sociaux, et donc de l’élaboration sociale inévitable qui le précède et qui s’en suit, est une vision tronquée de la réalité politique. Je vote donc je suis, est une chose. Je suis, mais dans un ensemble social, politique, idéologique, culturel donné, et avec d’autres, en est le complément nécessaire. L’existence des partis politiques est d’ailleurs la manifestation de cette complémentarité indispensable. De la même manière, les lobbies témoignent, à leur insu et négativement, de ce que le collectif existe. La présence de partis révolutionnaires au sein de ce magma multiforme quoique globalement orienté par les idéologies bourgeoises dominantes, est une exigence de la démocratie, au moins tout autant que le droit de vote. Grâce au fétichisme du vote, la classe dirigeante bourgeoise veut s’approprier à elle seule le droit de dire ce qu’est l’État de la Nation, de dire ce qui peut faire l’unité de la Nation. 3- Pourquoi le développement de l’abstention dans les sociétés de type occidental ?La réponse à cette question est plutôt simple, au moins globalement. Lorsque l’État social a commencé à disparaitre au profit de l’État du Capital mondialisé, les masses populaires se sont de plus en plus retirées sur l’Aventin de l’abstention, lors des consultations électorales. Elles ont vu l’État Nation leur échapper. Elles ont vu s’échapper tant la Nation que l’État, c’est-à-dire pour elles, principalement, l’État social. Lorsque la construction de l’Union européenne, promise par les idéologies centriste et social-démocrates françaises comme un havre de paix dans la tempête de la mondialisation capitaliste, s’est révélée n’être qu’un instrument économique du grand Capital d’Europe et d’Amérique, au détriment brutal des classes populaires, celles-ci se sont encore plus retirées dans l’abstention relativement au vote. Elles ont compris que leur vote ne servait plus a rien. Elles ont compris que les socialistes, supposés être leurs alliés naturels, n’étaient plus que des serviteurs du grand Capital mondialisé. Le mouvement se poursuivra, cela ne fait aucun doute, car de nouvelles couches sociales, celles travaillant notamment dans la fonction publique, entrent dans la zone du doute et de la défiance à l’égard des forces politiques mondialistes. De plus l’Europe n’est pas seulement la rationalisation par le grand Capital, de ses exigences et de ses lois économiques dans le cadre généralisé de la mondialisation capitaliste. Elle apparait aussi comme un instrument guerrier, fauteur de troubles et de désordres, étroitement dépendant de l’impérialisme américain. Ce qui pourrait ralentir voire inverser ce mouvement, au moins pendant un temps, serait que les idéologies d’extrême-droite réussissent à redonner confiance à ces masses populaires abandonnées. Si les forces sociales d’extrême-droite savent dire aux couches populaires (ce qu’elles sont en train de faire en France) : "Si vous rejoignez notre combat, nous vous offrons la possibilité d’intervenir à nouveau dans votre destinée", ces dernières les suivront. Elles voteront pour elles. Que dis-je, elles votent pour elles en partie. En effet, d’un côté, le grand Capital détruit à marche forcée, ce qui reste de l’État social. Ses forces motrices, à savoir les grandes entreprises multinationales, leurs managers et salariés de haut rang, les personnels de politiciens et d’experts qui organisent le monde à leur avantage, parodient Marx en évoquant le mouvement des forces productives. Pour elles, la nation est un cadre économique et politique dépassé. Vigoureusement aidées par les socialistes français, ces forces motrices sillonnent le monde capitaliste, brisent les résistances ouvrières et salariales autant qu’elles le peuvent, absorbent les entreprises publiques, organisent leur propre financement, leurs recherches, leur commercialisation, leurs achats, à l’échelle mondiale tout en s’appuyant sur la monnaie américaine et son appareil financier, ouvrent de nouveaux marchés dans les pays émergents. Certes, elles ont encore besoin des structures étatiques, mais pour leur service quasiment direct de police intérieure et extérieure, de prélèvements de valeur, d’arguments dans leurs affrontements réciproques. Dans ce but, elles ont sans doute encore besoin du vote des citoyens comme vote de légitimation de leur propre pouvoir. Mais elles s’en préoccupent de moins en moins. La critique indirecte du fétichisme du vote que constitue l’abstention, bien que croissante, leur est indifférente. Car ce qu’elles construisent désormais, ce sont des bureaucraties mondiales en parallèle des États désocialisés existants. Les bureaucraties étatiques qu’elles instaurent ou s’efforcent d’instaurer en remplacement des États sociaux et des États nations, sont de plus en plus éloignées de la décision des gens ordinaires. Elles sont donc de moins en moins susceptibles de concerner positivement les masses populaires, ce qui est à l’origine du phénomène abstentionniste. L’idéologie et la pratique des forces motrices du Capital mondialisé, ne sont cependant plus celles de la citoyenneté. Ce sont celles de l’expertise savante et du sondage d’opinion. Désormais, l’abstention électorale n’est plus pour elles un problème. Je crois qu’elles s’en foutent. Le caractère mondial de leur engagement les autorise, estiment-elles sans doute, à sauter à pieds joints par dessus ce phénomène. Abstenez-vous, abstenez-vous, doivent-elles penser, nous n’en avons rien a cirer. Ce qui nous importe est d’être élus et réélus ad vitam aeternam, fut-ce par un très petit nombre, et de disposer d’une certaine légitimité dans l’arène mondiale. Car nous avons quand même besoin de nos États respectifs, ne serait ce que pour faire la guerre à nos ennemis, ou nous faire la guerre entre nous. Le pire de la crise actuelle du vote est que l’abstention n’est même plus une menace. C’est sur ce terrain que chasse l’extrême-droite. Elle ne chasse pas sur le terrain de la peur comme le répètent a satiété les imbéciles. Elle chasse sur le terrain de l’impuissance et de la colère. Évidemment, elle chasse avec ses propres canons idéologiques, avec ses propres finalités. Pour ces forces d’extrême-droite, la mondialisation existe d’abord et avant tout comme présence d’étrangers sur le sol national. Pour s’attaquer à la mondialisation, il faudrait s’attaquer aux étrangers. Stupidité. Pour s’attaquer à la mondialisation capitaliste, il faut s’attaquer en priorité au Capital, qui l’organise, qui en bénéficie, et à ses diverses manifestations. Les flux non contrôlés de main d’œuvre en sont un aspect, mais les flux non contrôlés des capitaux en sont un aspect beaucoup plus important. L’extrême-droite est dangereuse car elle stoppe la progression des idées révolutionnaires, car elle est foncièrement hostile à la lutte des classes. Elle est prête, comme le montre l’expérience historique, à tous les compromis avec ceux qu’elle dénonce aujourd’hui, la bourgeoisie mondialisée, pour éviter que le peuple, dont elle suscite pourtant le mouvement, ne bascule dans la révolution. Cela dit, dans le moment présent, une partie des masses populaires se déplace politiquement vers l’extrême-droite car celle ci développe une idéologie qui redonne un sens à la volonté générale. Les partis qui devraient se situer à la pointe du combat progressiste sont, en France, incapables de donner un sens à la volonté générale, parce qu’ils sont opposés à l’option nationale qui pourtant ressort des aspirations populaires. Le PCF notamment est devenu une officine de petits bourgeois mondialisés, habitués à prendre l’avion. Les couches populaires n’ont pas l’habitude et les moyens d’assister à des réunions de cellule ou de se retrouver au bistrot, qui un jour à Porto Allègre, qui un autre jour à Bombay, qui un autre jour à San Francisco. Ce qu’elles connaissent est le territoire national. Elles ne sont pas stupides pour autant. Mais les grands penseurs ont décidé que les forces productives avaient parlé. Les nations seraient obsolètes. Ce sont des ignorants. Ils confondent l’évolution économique (les forces productives) et ses conséquences politiques. Au lieu de réfléchir à la coopération mondiale des nations existantes comme moyen politique de contrôler le mouvement des forces productives, ces intellectuels, leurs partis, soi-disant progressistes, se lancent dans des spéculations proudhoniennes de petits bourgeois réformistes, et pour certains d’entre eux, d’individus aux dents longues. Il faut, disent-ils, construire des États-nations supranationaux (comme par exemple l’Europe sociale) et ces États-nations nouveaux seront sauvés par le crédit (la réorganisation de la BCE comme point nodal de l’action révolutionnaire en Europe). Ils ont abandonné toute idéologie révolutionnaire nationale. Ils se pensent comme des appendices des mouvements sociaux. Ils appellent à voter, mais compte tenu des utopies pour le succès desquelles ils se démènent, qui peut les croire parmi les masses populaires ? Loin d’exprimer une volonté générale susceptible de donner un élan révolutionnaire au combat pour les nations, ils ont choisi d’abandonner le drapeau national aux forces de l’extrême-droite. Simultanément, ils ont choisi d’abandonner toute ambition révolutionnaire. Nous nous trouvons peut-être à ce moment particulier où se rencontreraient deux courants contraires, celui de l’abstention comme refus du fétichisme du vote et celui de la non abstention par choix de l’extrême-droite comme solution à la crise, comme nouveau sens à leur vote. Comme je l’écrivais au début de ce texte, nous devons d’autant plus réfléchir au rôle du vote dans tout changement révolutionnaire, que le vote est aujourd’hui complètement dévalorisé aux yeux des masses populaires et peut-être en voie d’abandon par les classes capitalistes mondialisées. 4- Conclusion partielle et momentanéeVoici quelques éléments d’une conclusion partielle et momentanée. Le vote est une façon et seulement une façon de construire la volonté générale. D’autres pays, d’autres cultures favorisent le consensus plutôt que le vote. Cela dit. dans notre société, c’est la façon que nous connaissons et pratiquons le mieux. En outre, c’est une façon simple d’exprimer un choix. Mais le vote n’a aucun sens s’il n’est pas étroitement associé à la construction d’une volonté générale. Un parti révolutionnaire demeure la condition de cette construction. D’autres institutions fonctionnant sur le mode du vote peuvent y contribuer, quoique de façon secondaire par rapport au parti révolutionnaire pour le changement de la société. Il parait clair enfin que la volonté générale ne se construit que dans un cadre territorial approprié, en l’occurrence le territoire national. Aujourd’hui, le principal problème ne me semble plus être celui du fétichisme du vote, sauf chez des personnes très en retard de réflexion. L’abstention est une critique passive de cette caractéristique bourgeoise du vote. Mais le Capital mondialisé n’y fait plus attention. Le risque observable est que la critique active de cette évolution ne soit apportée par les idéologies d’extrême-droite sur un fondement national. Car les dirigeants communistes ont abandonné toute ambition nationale. Ils ont abandonné de construire, dans ce cadre, une volonté générale révolutionnaire, appuyée sur un parti révolutionnaire digne de ce nom. Jean-Claude Delaunay |
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Quelle est la nation qui a le plus contribué à la défaite de l’Allemagne en 1945 ?Publié le : 21 juin 2014 Ces deux articles, tirés du blog d’un jeune gaulliste, sont très portés sur des données quantitatives qui peuvent paraitre assez cyniques, mais cela fait aussi partie de l’histoire... Lepcf.fr Un sondage mené par l’Ifop en mai 1945, sur l’ensemble du territoire français désormais libéré (et confirmant un sondage de septembre 1944 auprès des Parisiens), a montré que les interviewés apparaissent bien conscients du rapport de force et du rôle des alliés dans la guerre, et ce malgré la censure et la difficulté sous l’occupation à accéder à une information fiable. Ainsi, une très nette majorité (57 %) considèrent que l’URSS est la nation qui a le plus contribué à la défaite allemande alors que les États-Unis et l’Angleterre, pourtant libérateurs du territoire national, ne recueillent respectivement que 20 % et 12 %. Mais ce qui est proprement sidérant est que cette vision de l’opinion publique s’est inversée de manière très spectaculaire avec le temps, comme l’ont montré deux sondages réalisés en 1994 et en 2004 : C’est tout de même formidable : en 1945, les Français qui ont vécu sous la censure ont bien compris qui a vraiment battu l’Allemagne, mais 70 ans plus tard, c’est une histoire totalement différente qui est dans leurs esprits ! Petit rappel, complétant la série précédente : Et mieux encore, le sondage de 2004 fournit des informations surprenantes quand on regarde en détail : Les plus désinformés sont les cadres et les ouvriers – ceux qui ont fait le plus et le moins d’études ! Et, finalement, l’orientation politique n’a pas une énorme influence… Tristesse… "La manipulation des élites est encore plus facile que celle des masses", Jean Yanne. Olivier Berruyer, le 8 juin 2014, tiré de son blog 6 juin 1944 – 6 juin 2014Les 80 millions de morts de la seconde guerre mondiale : Soulignons que les 25 millions de soviétiques morts se répartissent principalement par nationalité en :
Les pertes militaires en Europe durant la deuxième guerre mondiale : Et en Asie : Et le total des morts militaires par pays : Ainsi – et en lien avec les soucis actuels… : Voilà où était le front de l’Est le 6 juin 1944 (entre le orange 30/04 et le violet 19/08) : Quoi qu’il en soit, respect pour tous les soldats, quelle que soit leur nationalité, qui ont donné leur vie pour notre liberté… Olivier Berruyer, le 6 juin 2014, tiré de son blog |
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