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PCF-37eme (6), Contre le FN, un parti communiste populaire et rassembleur

Publié le : 23 mars 2016

Suite de la diffusion de la base commune alternative "Unir les Communistes,
le défi renouvelé du PCF".

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Contre le FN, un parti communiste populaire et rassembleur

Le FN correspond à la version adaptée du fascisme à l’époque de la mondialisation et de la numérisation. S’il se donne des airs de bonhomie avec l’arrivée de nouveaux cadres se réclamant du gaullisme et de la république, il reste fondamentalement une formation nationaliste, lié à ses origines.

Cette formation fondée en 1972 par un petit groupe de néofascistes issu du groupe Occident, de nostalgiques du régime de Vichy, d’ancien partisans de l’Algérie française et d’activistes de l’OAS, fût largement promotionné par la télévision publique dans les années 80 pour diviser la droite et favoriser la réélection de Mitterrand, sous l’impulsion des services de l’Élysée. Elle cristallise les reliquats idéologiques de plusieurs traditions de l’extrême droite fasciste, dont faut-il le rappeler, celle anti-patriotique du patronat de la fin des années trente qui proclamait « plutôt Hitler que le front populaire ».

Le FN est aujourd’hui utilisé comme leurre protestataire en même temps que repoussoir pour permettre et accélérer la recomposition politique dont le capital a besoin pour mettre en œuvre les politiques qui le servent au mieux de ses intérêts afin de dégager toujours plus de profits sur la force de travail. Après trois décennies d’un capitalisme débridé, la société arrive à un point à la fois de souffrance et d’impossibilité où la question politique va devoir se poser de nouveau dans les termes : « socialisme ou barbarie ».

Or le capital entend se donner libre cours. Toute avancée sociale est pour lui un frein à ôter, toute résistance salariale un obstacle à détruire. La dépendance vitale et la peur sont historiquement ses objectifs ultimes pour le salariat. Son corollaire est l’obéissance absolue. Quand cette structure se dévoile, voire se déchire dans les luttes de classes, le capitalisme a recours à la terreur qui est son fonds inaltérable. La main de fer dans un gant de velours, si caractéristique des sociétés libérales, perd son apparence souple et paternaliste. La violence devient sa réponse. La criminalisation des résistances syndicales comme dans le cas d’Air France et de Goodyear en est une des manifestations, le recours au fascisme une autre.

Le fascisme constitue un type de réponse à la crise structurelle et conjoncturelle qui agite les sociétés capitalistes dans la période d’entre-deux guerres. Il dénonce l’immoralité et les mauvaises mœurs issues des partis politiques traditionnels, les excès de la propriété privée causés par les monopoles capitalistes. Il donne préférence à la petite et moyenne propriété et s’oppose violemment aux organisations se réclamant de la lutte des classes.

S’il ne nie pas l’existence de classes sociales, il prétend les discipliner en soumettant les intérêts particuliers à l’intérêt national. Avec le nazisme, la lutte des classes se déplace vers des luttes raciales où s’affirme la solidarité fondamentale des citoyens devant les non-citoyens, version initiale de la préférence nationale.

Pour Dimitrov, le fascisme représente, malgré ses dénégations, l’idéologie du capital et de l’impérialisme. C’est ce que nous montre l’actualité en Ukraine et en Syrie, comme au Chili il n’y a pas si longtemps, et partout où il utilise des bandes armées fanatisées pour ses basses œuvres. Malgré ses prétentions populistes, le fascisme est une entreprise de soumission des masses dont il a besoin pour son assise. Il développe à cette fin une démagogie sociale effrénée. Il utilise le chauvinisme, la xénophobie et les replis identitaires pour tromper les masses, les détourner de leur soucis quotidiens, faire glisser leur attention des problèmes intérieurs vers ceux de l’extérieur.

Nous sommes dans une situation proche de celle de la veille des deux guerres mondiales où une crise financière majeure et structurelle est accompagnée par une montée des nationalismes, l’envie d’en découdre et l’absence d’une résistance cohérente et organisée pour apporter une réponse. C’est le contexte des élections régionales du 6 et du 13 décembre qui consacraient la victoire d’un FN se déclarant avec triomphalisme au porte du pouvoir.

D’élection en élection le FN poursuit son ascension malgré les campagnes morales de la gauche sociétale et les fronts républicains qu’elle prétend lui opposer. Car le FN ne cesse d’être promotionné à chaque scrutin. Cette complaisance lui permet d’influencer les débats et de pousser chaque fois un peu plus son hégémonie dans le domaine des idées, comme le prouvent les débats sur l’identité nationale, l’immigration, la sécurité, et la déchéance de la nationalité.

Grâce à la bienveillance socialiste et son double langage, toutes les conditions ont été réunies pour entraîner une part importante de la population, fragilisée par la désindustrialisation de régions entières et les pertes massives d’emplois, vers la haine anti-immigrés et pour détourner la colère des classes populaires vers des boucs émissaires. Le PS pour la cinquième fois de son histoire porte la lourde responsabilité de faire le lit de l’extrême droite, au lieu de s’attaquer aux causes et de les chercher dans la structuration capitaliste de la société.

La lutte contre le Front national est possible à condition de passer par la lutte contre le capital, son ventre nourricier. Comme l’écrivait Brecht, « le ventre est toujours fécond d’où est sortie la bête immonde » si nous ne nous attaquons pas à sa domination.

Le fascisme est un danger mortel pour la classe ouvrière, le danger principal contre lequel il faut en urgence rassembler les forces populaires et démocratiques. Si l’expérience nous montre que la réprobation morale ou les combinaisons de type front républicain ne sont d’aucun effet, nous savons depuis le Front populaire que le meilleur remède contre le fascisme est l’existence d’un parti communiste proche des couches populaires, apte à transformer les besoins de sécurité, de vie, en luttes unitaires pour l’emploi, la paix et les salaires, un parti qui sache organiser les rassemblements et désigner l’adversaire de classe, le responsable de la lutte de tous contre tous, le système capitaliste.