Mais quel est ce faux débat mis en scène autour d’un président au milieu d’une salle avec une petite centaine de (...)
Conseil national des 8 et 9 avril 2011
Ne pas renoncer sans avoir mené la bataille d’un candidat communiste !
Intervention de Marie-Christine Burricand
Les communistes pourront-ils désigner leur candidat ?
Pierre Laurent dit dans son rapport que les communistes doivent pouvoir disposer de tous les éléments pour décider. A ce titre, il confirme qu’il est favorable à la candidature Mélenchon.
Il manque pourtant un élément essentiel à la discussion : quel seraient les avantages d’une candidature communiste, y compris dans le cadre du Front de gauche.
Cette question ne peut être posée qu’au regard de la situation politique et des forces sociales à mettre en mouvement. Nous ne pouvons décider sous la pression de nos partenaires, sous la menace de la rupture.
Et je trouve surprenant qu’on nous dise d’un côté -le Front de gauche a une existence et une dynamique qui renforce le PCF- et de l’autre, nos partenaires, le PG, la GU, pourraient tout faire péter juste parce que tout simplement et naturellement nous posons la question d’un candidat communiste.
Pour moi, il y a au moins deux avantages à désigner un candidat communiste : c’est mieux pour incarner la rupture avec le capitalisme, c’est mieux pour rassembler largement.
Au delà de nos propres résultats, les cantonales confirment le décalage entre les citoyens et la représentation politique, la crise du système politique.
Derrière cela, il y a une exigence de rupture avec le système capitaliste, c’est là que peut se regagner un renouveau populaire de la politique, capable de battre les fausses solutions du capital, la détestable préférence nationale du FN ou le capitalisme vert.
Un candidat de rupture qui porte un programme de propositions immédiates et lisibles sur les deux questions essentielles du pouvoir d’achat et de l’emploi, un candidat qui porte dans un même mouvement le vote et les luttes avant pendant et après l’élection, sans quoi l’élection ne pourra déboucher que sur une alternance source de nouvelles déceptions.
Ce n’est pas un candidat étiqueté par beaucoup comme un ex socialiste qui règle ses comptes avec son parti qui peut porter une telle exigence de rupture, c’est un communiste, de par notre ancrage populaire et notre histoire.
Sur le rassemblement, une décision aussi importante que la candidature aux présidentielles ne peut résulter d’un seul accord entre trois organisations, dont deux quasi inexistantes sur le terrain sans nous.
Ou alors, c’est qu’on reste enfermé dans une conception du rassemblement à la gauche de la gauche dont l’ambition se limite à peser sur le Parti socialiste.
Sortons du sommet et du concert médiatique, déterminons nous en fonction des forces sociales qui doivent se mettre en mouvement, dans les quartiers populaires et les entreprises. Pense t-on vraiment que Mélenchon pèse plus qu’un candidat communiste ?
En tous cas, ce ne serait pas une preuve de courage que de renoncer sans avoir mené la bataille d’un candidat communiste et nous alimenterions nous-mêmes l’idée de notre faiblesse et d’un PCF qui ne serait pas indispensable.
Les communistes doivent pouvoir décider et plutôt deux fois qu’une !
Oui, il faut une consultation des communistes avant la Conférence nationale pour qu’il n’y ait aucune ambiguïté sur ce qu’ils veulent.
Oui, il faudra une consultation après pour valider ou pas la proposition de la conférence.