Mais quel est ce faux débat mis en scène autour d’un président au milieu d’une salle avec une petite centaine de (...)
Conseil national du 28 mars 2009
Intervention de Caroline Andréani
Fédération de Seine-Saint-Denis, Aubervilliers
La réforme préconisée par le comité Balladur-Mauroy pose de nombreuses questions aux communistes. Tout d’abord, le nom de Mauroy est rarement cité, ce qui constitue une erreur d’appréciation. Car il faut bien comprendre que le Parti socialiste est en grande majorité pour cette réforme. Il n’y a qu’a voir le grand Paris de Delanoë ou Lille-Métropole de Martine Aubry.
Deuxièmement, cette réforme s’inscrit dans la construction de l’Union européenne. Quels sont les objectifs de la réforme : en premier lieu, refondre le cadre institutionnel français en supprimant les 36 000 communes pour les recomposer dans le cadre de grandes intercommunalités. En second, supprimer l’échelon départemental. On substitue le cadre institutionnel communes-départements-régions-Etat au cadre intercommunalités-grandes régions-UE.
C’est très exactement le cadre institutionnel voulu par l’Union Européenne, qui aboutit non seulement à supprimer l’échelon communal -qui reste le plus démocratique-, et à confier les prérogatives de l’Etat aux grandes régions.
Dans ce cadre, nous sommes une fois de plus confrontés à une contradiction politique. Car accepter la construction européenne, comme le fait le Parti de la gauche européenne et donc le Pcf, c’est accepter cette réforme institutionnelle. La refuser, c’est remettre en cause un des fondements de l’Union européenne.
Car après tout, pourquoi vouloir réduire l’Etat français, centralisé, héritier de l’Etat jacobin, à un Etat de type fédéral ? Tout simplement pour détruire le cadre national, qui est par essence le cadre privilégié de la résistance populaire. Idem en détruisant les communes, on réduit un échelon démocratique essentiel. Le tout vise à affaiblir la résistance des peuples par la destruction du cadre national.
Je pense que si nous voulons être conséquents, il faut non seulement se battre contre le projet de réforme Balladur-Mauroy, mais également dénoncer le cadre institutionnel imposé par l’Union européenne, et donc, en dernière analyse, l’Union européenne elle-même.
Caroline Andréani