La crise, l’euro, la dette continuons le débat : Utiliser l’euro pour dépasser la domination capitaliste

, par  Pascal Brula

Le 24 décembre 2011 à 17:41, par Pascal Brula En réponse à : La crise, l’euro, la dette continuons le débat : Utiliser l’euro pour dépasser la domination capitaliste

Le raisonnement de la section économique du PCF n’est pas si bien huilé... Tout d’abord, le fait que la direction liquidatrice du PCF leur ouvre largement les portes des fédérations et sections pour répandre cette propagande sur la non remise en cause de l’euro et toutes les illusions que cela comporte, devrait leur faire poser question. Il n’y a d’ailleurs pas grande différence d’analyse entre celle de l’ensemble de la "gauche de la gauche" à la gauche bien pensante, et celle que nous propose la section économique.

Un des seuls arguments pour nous faire croire que la sortie de l’euro serait catastrophique, c’est de nous dire que la dette étant contractée en euro, il serait impossible d’en sortir, car son remboursement serait prohibitif. C’est exactement le même argument que j’entends dans la bouche de tous les européistes, UMP compris. Or il conviendrait de se poser la vraie question concernant la dette. Pourquoi la direction du PCF ne nous dit pas qu’elle est illégitime ? Si l’on regarde la totalité des intérêts payés par la France aux banques depuis la date fatidique de 1973 (loi scélérate de Giscard-Pompidou de janvier 1973), ces derniers correspondent au montant de la dette actuelle, environ 1400 Mds d’euros ! Il y a certainement quelque chose à faire pour décrypter cette dette et refuser d’en payer une bonne partie. En ce qui concerne les banques, le fameux pôle bancaire public de la direction du PCF et du "programme partagé" (par pas grand monde...) ne correspond à rien. Il faut réclamer la nationalisation complète des banques et non pas rester dans le flou ; le paragraphe relatif à cette question dans le "programme partagé" est assez ubuesque. Mais le mot nationalisation reste tabou, car il remet en cause l’acceptation du système appelé Union européenne.

En fait, tout cela repose sur le refus de remettre en cause l’Union européenne ou en tous cas sur l’incompréhension de ce qu’elle est, une création du capitalisme au service de son développement, c’est-à-dire de l’accumulation capitaliste. Il faudrait que la section économique du PCF se replonge dans les fondamentaux du marxisme pour que la lumière soit... Tout d’abord, sur le plan historique, ce que nous raconte Durand n’est que baliverne. Certes, il y a bien des contradictions entre impérialismes, mais pas au point de nous faire croire que l’euro s’opposerait au dollar et que le retour à une monnaie nationale lui déroulerait le tapis rouge. Car historiquement, la création de l’Union Européenne a été soutenue à bout de bras par les Etats-Unis. L’ambassadeur de ce pays était au courant de sa création (CEE) avant le gouvernement français... Il n’y a bien que cet ectoplasme idéologique qu’est Francis Wurtz pour faire appel à ses créateurs, Robert Schumann, le fasciste et représentant du patronat et Jean Monnet, l’agent des US. Nous devons nous réapproprier l’histoire et regarder désormais lucidement la réalité en face : l’UE est bel et bien une machine à broyer les peuples et à tuer la démocratie. Et les US l’ont façonnée telle qu’elle est, avec une Allemagne dominante.

Toute l’histoire économique de l’UE est au service de l’accumulation capitaliste. Traité après traité, les capitalistes ont petit à petit détruit les structures bancaires nationales, les frontières, non pas pour la libre circulation des hommes, mais pour celle des capitaux et de la main d’œuvre bon marché pour casser les acquis sociaux. L’euro est la monnaie des capitalistes. C’est la monnaie de l’accumulation capitaliste : l’euro cher est fait pour cela et pour leur permettre de casser le coût du travail. Il faut vite s’en défaire.

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