3) La création de l’USCA-CGT mettait de facto fin à la ligne de partage entre la CGT et la FEN. Le PCF développa toute son artillerie pour empêcher le développement de l’USCA. Le comité de section d’Orsay du PCF condamna dans un communiqué, vite disparu, la création de l’USCA. Michel Laurent, l’adjoint de René Le Guen, affirma dans une réunion au siège du PCF sur la recherche médicale, que le bureau politique condamnait la création de l’USCA, ce qui était faux, ce qui valut de ma part une réplique cinglante. Pour le PCF l’union avec le PS l’emportait sur toute autre considération.
Le PCF avait fait pression sur le Syndicat CGT des ingénieurs et techniciens (SNTRS-CGT) pour ne pas affilier les chercheurs. Ce qui nous avait contraint de créer un syndicat spécifique avec l’UGFF. Après bien des péripéties, les chercheurs de l’USCA sont rentrés en 1998 dans le SNTRS faisant de ce dernier un syndicat intercatégoriel de techniciens, ingénieurs, chercheurs, des établissements publics de recherche. Le plus pénible pour les militants majoritairement communistes qui ont été à l’origine de l’USCA a été la pression exercée sur eux par la Direction du PCF. Il en a sans doute été de même pour les militants communistes du SNTRS.
De cette histoire, nous devons retenir que tous les salariés ont leur place à la CGT à égalité de droits et de devoir et que l’indépendance des syndicats vis à vis des partis est une nécessité.

Elu à la commission exécutive du SNTRS je suis devenu membre du Bureau national et par la suite responsable du Secteur chercheurs du syndicat. Je suis donc intervenu sur tous les problèmes collectifs concernant les chercheurs mais aussi toutes les autres catégories de personnel ainsi que dans les nombreux cas de défense individuelle. Depuis 2006, la recherche publique est financée quasi exclusivement sur contrats qui sont de plus finalisés. La recherche publique doit être soumise à la recherche de profit du capital. Les organismes de recherche sont gérés comme des entreprises avec des contrats d’objectifs dont la mise en œuvre est suivie par des indicateurs. Ce qui déterminant dans la vie des laboratoires c’est la productivité apparente, c’est à dire le nombre de publications, de brevets de liens avec les entreprises, de contrats, rapportés aux financements récoltés. Tout le monde toutes les structures sont en concurrence, il en résulte une pression permanente une désorganisation des collectifs de travail. Asservie aux stratégies des entreprises, la recherche publique est soumise à des restructurations incessantes qui déstabilisent les personnels, les plaçant dans une situation d’insécurité permanente. Il reste une barrière qui protège les personnels, le statut de titulaire de la Fonction publique. Avec la loi de transformation de la Fonction publique de 2019, le gouvernement Macron a accru le poids de la hiérarchie dans le domaine des sanctions et introduit massivement différentes formes de travail précarisé pour mieux assujettir les personnels au pouvoir politique.
Je suis intervenu entre autres pour défendre les personnels de l’IHU méditerranée dirigé par D Raoult, dictateur mégalomane à la réputation scientifique surfaite, bénéficiant de protections politiques régionales et nationales, et pour défendre à Angers un Directeur de recherche victime du harcèlement d’une secte tantrique bénéficiant de protections au niveau de la Direction de l’université et du ministère de la Santé. A cette occasion j’ai pu mesurer la grande tolérance, pour ne pas dire plus, des gouvernements libéraux et sociaux-démocrates à l’égard des mouvements sectaires et de leurs pseudo-médecines.
J’ai quitté le PCF à la suite de ses pressions pour empêcher le développement de la CGT chez les chercheurs et de son incapacité à sortir d’alliances de sommet au détriment de tout contenu et de son suivisme des mouvements anti-technologie et de l’idéologie de la bourgeoisie qu’est l’écologisme.