Discours du Premier Secrétaire du Parti communiste ukrainien Piotr Simonenko

, par  Gilles Mercier

Le 26 novembre 2022 à 10:07, par Gilles Mercier En réponse à : Discours du Premier Secrétaire du Parti communiste ukrainien Piotr Simonenko

Extraits du discours du 24 février 2e partie.
Je n’accuse personne de quoi que ce soit maintenant, la situation du pays à l’époque et après la guerre civile, à la veille de celle-ci, était incroyablement difficile et critique. Tout ce que je veux dire aujourd’hui, c’est que ça s’est passé comme ça. C’est un fait historique. En fait, comme je l’ai déjà dit, la politique bolchevique a abouti à l’émergence de l’Ukraine soviétique, qui, même aujourd’hui, peut être appelée à juste titre « Ukraine de Vladimir Lénine ». Il en est l’auteur et l’architecte. Cela est pleinement confirmé par les documents d’archives, y compris les directives sévères de Lénine sur le Donbass, qui a été littéralement intégré de force à l’Ukraine. Et maintenant, des « descendants reconnaissants » ont démoli des monuments à Lénine en Ukraine. Ils appellent ça la décommunisation.
Vous voulez décommuniser ? Eh bien, nous en sommes tout à fait satisfaits. Mais il ne faut pas, comme on dit, s’arrêter à mi-chemin. Nous sommes prêts à vous montrer ce que signifie une véritable décommunisation pour l’Ukraine. …. Il est logique que la Terreur rouge et la transition rapide vers une dictature stalinienne, la domination de l’idéologie communiste et le monopole du pouvoir par le parti communiste, la nationalisation et le système planifié de l’économie nationale – tout cela a transformé en pratique les principes déclarés mais inapplicables de l’État en une simple déclaration, une formalité. En réalité, les républiques de l’Union n’avaient aucun droit souverain, elles n’existaient tout simplement pas. En pratique, un État strictement centralisé et totalement unitaire par nature a été créé.
Staline, en fait, a pleinement mis en pratique non pas les idées de Lénine, mais précisément ses propres idées en matière d’État. Mais il n’a pas introduit les changements appropriés dans les documents fondateurs, dans la Constitution du pays, il n’a pas formellement reconsidéré les principes léninistes proclamés de la construction de l’URSS. L’Union soviétique n’était pas un État, et cela semblait inutile – tout fonctionnait sous ce régime totalitaire, et extérieurement, il semblait beau, attrayant et même super-démocratique.
Et pourtant, il est dommage que les fantaisies odieuses et utopiques inspirées par la révolution, mais absolument destructrices pour tout pays normal, n’aient pas été promptement purgées des fondations principales, formellement légales, sur lesquelles tout l’État a été construit. Personne ne pensait à l’avenir, comme c’était souvent le cas chez nous auparavant.
Les dirigeants du parti communiste semblaient convaincus qu’ils avaient réussi à former un système de gouvernement solide, qu’ils avaient finalement résolu la question nationale grâce à leurs politiques. Mais les falsifications, la substitution de notions, la manipulation de la conscience publique et la tromperie ont coûté cher. Le bacille de l’ambition nationaliste n’avait pas disparu, et la mine originelle qui avait été posée pour saper l’immunité de l’État contre la contagion du nationalisme n’attendait que ça. Cette mine, je le répète, était le droit de faire sécession de l’URSS. …
En septembre 1989, la réunion plénière du Comité central du PCUS a adopté ce qui était essentiellement un document fatidique – la soi-disant politique nationale du Parti dans les conditions modernes, la plate-forme du PCUS. Elle contenait les dispositions suivantes, je cite : « Les républiques de l’Union ont tous les droits correspondant à leur statut d’États socialistes souverains ».
Autre point : « Les autorités représentatives suprêmes des républiques de l’Union peuvent faire appel et suspendre les décrets et ordonnances du gouvernement de l’Union sur leurs territoires. »
Et enfin : « Chaque République de l’Union aura sa propre citoyenneté, qui s’appliquera à tous ses habitants ».
Ce à quoi mèneraient de telles formulations et décisions n’était-il pas évident et prévisible ?.....
L’effondrement de notre pays uni a été causé par les erreurs historiques et stratégiques des dirigeants bolcheviques, de la direction du PCUS, commises à différents moments de la construction de l’État, de la politique économique et nationale.
L’effondrement de la Russie historique appelée URSS est sur leur conscience.

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