Lettre ouverte à Jean-Luc Mélenchon

, par  Gilles Mercier

Le 20 avril 2022 à 08:58, par Gilles Mercier En réponse à : Lettre ouverte à Jean-Luc Mélenchon

II)
Le score du Parti communiste doit être analysé. Alors que le PCF avait rompu avec la politique d’effacement menée jusqu’ici, il est très loin d’obteni le résultat escompté. Le thème de la campagne « Les jours heureux » faisait plus penser à un thème publicitaire qu’à un programme politique. Mais l’essentiel n’est pas là. Les communistes ont voté Mélenchon, comme le montre les résultats dans les municipalités dont les maires sont communistes. Le rejet de Macron est tel que le contenu est passé sous la table. Des décennies de politique d’union de la gauche élargie aux écologistes sans aucun contenu ont façonné les communistes. F Roussel n’ayant aucune chance d’être élu, mieux valait porter ses suffrages sur Mélenchon qui montait dans les sondages ! Le journal l’Humanité a tout fait pour qu’il en soit ainsi. Ce quotidien qui n’est plus l’organe de PCF est celui de la social-démocratie, autre nom de la gauche, c’est à dire de l’aménagement du capitalisme. Ce journal n’a cessé de mettre sur la même plan le candidat du PCF, et les candidats de la FI, du PS, d’EELV. De plus, nombre d’élus communistes qui pensent que le PCF n’a pas d’avenir ont fait ouvertement campagne pour Mélenchon, alors que ce dernier considère le PCF comme un pourvoyeur de suffrages.
La célérité avec laquelle F Roussel s’est adressé à JL Mélenchon pour préparer les législatives interroge. Pour F Roussel « toutes les forces de gauche font face à une responsabilité historique et doivent agir ensemble : en se rassemblant, dans le respect de leurs résultats aux échéances électorales et de leurs spécificités, elles peuvent battre la droite de Macron, l’extrême droite et faire élire le plus grand nombre possible de députés de gauche en visant l’obtention d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale ». Il a un motif d’espoir car « La gauche progresse de 4,27 points par rapport au scrutin de 2017 et obtient près de 32 % ». « Il s’agit désormais de continuer à élargir nos capacités de rassemblement respectives, dans le respect de nos objectifs et pratiques politiques, tout en travaillant les convergences indispensables à des avancées concrètes pour les Français ».
En se précipitant aussi vite dans les bras de Mélenchon F Roussel donne raison à ceux qui n’ont pas voulu voter pour lui et ont voté « efficace » pour Mélenchon au premier tour. F Roussel avait l’illusion que le vote sur son nom allait permettre de recomposer la gauche, avec la stratégie d’alliance sans principe, il condamne son parti à être le pourvoyeur de voix de la force social-démocrate dominante du moment. Il va à Canossa, le FI ne manquera de souligner que si Mélenchon a loupé le second tour c’est à cause de sa candidature. L’accord pour les législatives se fera aux conditions de Mélenchon. Le PCF va y perdre son âme, la FI mouvement gazeux dédié à la personne de Mélenchon, est communautariste, antinucléaire, partisan de la décroissance.
Le PCF est incapable de raisonner en dehors de la gauche. Mélenchon a compris que la gauche c’était fini, c’est pour cela qu’il ne s’en réclame plus, c’est ce qui fait sa force. D’ailleurs, Il ne veut plus rien à voir avec le PS. Il garde le lien avec le PCF, ayant encore besoin de son activité militante.
Prisonnier de cette conception surannée, le PCF ne comprend toujours pas que les Français ne veulent plus de l’alternance gauche/droite et accordent leurs suffrages à ceux qui ne s’en réclament pas (LRM, FI, RN). La gauche et la droite diffèrent uniquement par la façon de faire, mais pas sur le fond à savoir la pérennité de la société capitaliste. D’où la crise politique. Le PCF englué dans sa stratégie d’alliances sans principes n’offre aucune perspective, aucun changement de société. Il ne cherche plus qu’à garder des élus au prix de tous les renoncements. Il ne présente par conséquent aucun intérêt et n’a aucun avenir. Le PCF est dans le vide, n’ayant plus de lien avec le salariat, il maintient son existence en cherchant à garder des élus au prix d’alliances électorales qui lui font perdre toute identité. Mais jusqu’à quand ?
Ou le PCF continue dans cette voie et n’a plus de raison d’être, ou il analyse les raisons de son déclin afin d’élaborer une stratégie de lutte qui lui permette de retisser des liens avec le salariat et tous ceux qui subissent la politique du capital.

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