Il y a longtemps que le PCF n’avait pas présenté une candidature indépendante de la social-démocratie. C’est un pas en avant, avec des positions elles aussi indépendantes, dans l’esprit de « servir le peuple », et qui ont fait débat. Donc le débat s’invite et c’est l’occasion d’approfondir nos réflexions pour unir tous ceux qui aspirent au socialisme.
La méthode pourrait être « unité – critique – unité » : partir du désir d’unité pour parvenir à une unité supérieure.
Si on ne cherche pas l’unité, on aboutit à la liquidation et le désir d’unité ne peut pas être à sens unique. F. Roussel rapporte l’état d’esprit défendu jusqu’au bout par Pierre Laurent « …on va rester au pouvoir quand même », et « le trésorier et la responsable du secteur international, proches de Pierre Laurent, vont eux aussi rester en place. »
Le résultat de ce compromis s’observe dans ce qui n’est pas encore un programme, mais des orientations parfois discutables, issues de la ligne réformiste elle-même.

F. Roussel veut sortir de l’OTAN, mais il affiche personnellement envers la Chine socialiste une défiance qui ne devrait pas exister entre deux partis communistes, surtout quand la notion de « parti père » est rejetée par le PCC lui-même depuis très longtemps. Cette défiance entrave la lutte commune contre l’hégémonisme US, qui fait du bashing anti chinois une forme récurrente de sa guerre totale.
Heureusement plusieurs camarades luttent à contre-courant, dernièrement Robert Kissous dans son article « C’est pas la Chine, c’est le monde qui change » [Humanité du 01/10/2021], ou Francis Wurtz dans l’Huma Dimanche « Du China bashing à la chasse aux sorcières ».
Puisque le sujet préoccupe F. Roussel permettez-moi de signaler la brochure que j’ai traduite ici : « Le Xinjiang. Comprendre la complexité, construire la paix »

Bien sûr il faut restaurer les services publics, c’est une nécessité. Cela dit, F. Roussel dénonce régulièrement le néo libéralisme, mais sous sa forme dirigiste c’est encore le capitalisme. JC Delaunay rappelle que la France est au stade du capitalisme monopoliste d’Etat, ce qui éclaire les relations entre les institutions et le CAC 40. Instaurer une « cogestion » dans les grands monopoles ne permettrait pas de « dépasser » le capitalisme

Quant à la sécurité sociale professionnelle, si nous soutenons la formation des salariés quand elle s’assortit d’une rallonge (mais elle sert plutôt à les occuper après un plan social), il faut rappeler ce que disait K. Marx :

"Le sens réel de l’instruction chez les économistes philanthropes est celui-ci : faire apprendre à chaque ouvrier le plus de branches de travail possibles de façon que s’il est évincé d’une branche par l’emploi d’une nouvelle machine ou par une modification dans la division du travail, il puisse se caser ailleurs le plus facilement possible.
Supposons que ce soit possible :
La conséquence en serait que, lorsqu’il y aurait excédent de bras dans une branche de travail, cet excédent se produirait aussitôt dans toutes les autres branches de la production, et que la diminution du salaire dans une branche entraînerait encore plus fortement qu’auparavant une diminution générale immédiate.
Abstraction faite de cela, par le seul fait déjà que partout l’industrie moderne simplifie beaucoup le travail et le rend facile à apprendre, la hausse du salaire dans une branche d’industrie provoquera aussitôt l’afflux des ouvriers vers cette branche d’industrie et donnera plus ou moins directement un caractère général à la diminution du salaire."
[Travail salarié et Capital Traduction française, 1891.]

Par exemple l’automatisation dans l’industrie, qui implique une formation aux automates, conduit très souvent à remplacer le métier par des consignes et des modes opératoires simplifiés à l’extrême, bien en deçà de l’acquis théorique et pratique des salariés, et n’a généré aucune augmentation de salaire mais des diminutions d’effectifs.

Pour en revenir à P. Laurent et ses amis : peut-on parler de sensibilité différente chez ceux qui rejettent le socialisme ?
Rompre avec la social-démocratie vaut à l’extérieur mais aussi à l’intérieur.