Laurent Brun : repenser la question de la sécurité

, par  Gilles Mercier

Le 20 mai 2021 à 16:30, par Gilles Mercier En réponse à : Laurent Brun : repenser la question de la sécurité

Le PCF a eu raison d’être présent à la manifestation des policiers. Il ne peut pas laisser le désarroi des policiers instrumentalisé par les forces politiques réactionnaires. Qu’il faille réprimer les actes d’incivilité, les agressions contre les policiers qui ne cessent de se multiplier ; qui peut être contre ? Mais cette violence est à l’image de la violence de la société qui n’offre aucune perspective à la jeunesse. D’où vient la violence urbaine ? Personne ne pose cette question ? Le chômage de masse apparaît au milieu des années 1970. Depuis des régions entières sont sinistrées. L’insécurité est d’abord sociale. Pour beaucoup, il faut survivre en recherchant des petits boulots pour des salaires minables sans perspective de carrière et donc de vie stable. L’Homme est un être social qui est structuré par le travail. C’est le travail qui socialise les êtres humains qui leur confère une identité. Le chômage désocialise les individus. A quoi bon chercher du travail pour des salaires minables alors que l’on peut se « faire de la tune » beaucoup plus facilement. De plus l’école minée par la crise sociale n’est plus le lieu de socialisation des enfants.
La création de ghettos urbains désocialisés est voulue par la bourgeoisie. Elle présente l’avantage de fragmenter la société, de la cliver, de faire éclater les liens de solidarité. Ce n’est pas pour rien que Sarko, l’ex Président de la République accusé d’association de malfaiteurs, a supprimé les commissariats de proximité dans les cités, laissant le champ libre aux gangs. Dans ces cités les services publics et la police ont disparu, l’Etat de Droit avec ! Il est préférable que la jeunesse s’abime dans les trafics divers que de remettre en cause l’ordre social.
Cette violence qui se fait surtout sentir dans les quartiers populaires rend la vie impossible Elle génère du fait du fort recul de la conscience de classe et de l’absence de perspectives politiques, la nécessité de l’ordre. Seul un régime d’ordre centré sur une répression implacable à l’égard des délinquants apparaît comme la solution politique permettant d’apporter la sécurité aux citoyens. Ne nous voilons pas la face, les lettres téléguidées de militaires appelant à mots à peine couverts à une intervention de l’armée pour rétablir l’Etat n’est que l’expression d’un glissement réactionnaire de l’ensemble de la société. Le Rassemblement National constitue une option politique pour la bourgeoisie pour maintenir son pouvoir.
La police (celle des gardiens de la Paix) est en crise : manque de moyens, d’effectifs, salaires et carrières minables, formation insuffisante. Elle n’est plus en capacité de défendre les citoyens.
L’institution judiciaire est aussi confrontée à un manque criant de moyens financiers et en personnels qui la mettent en incapacité de rendre la justice dans des délais raisonnables. Ceux qui en pâtissent sont ceux qui ont recours à elle et qui sont le plus en difficultés financières.
L’école publique avec ses classes surchargées, son manque tout aussi criant d’enseignants, de surveillants d’infirmières n’est plus en capacité dans les grands centres urbains de transmettre ce que la famille ne peut pas toujours instruire aux enfants. Elle n’est même plus en capacité de transmettre les règles du savoir-vivre, des savoirs de base comme lire ou encore écrire et compter pour le grand bénéfice des établissements privés.
Ceci est le bilan des gouvernements libéraux et sociaux-démocrates qui se succèdent à la tête de l’Etat.
Les richesses créées par le monde du travail doivent aller avant tout aller au Capital c’est dire aider à la compétitivité des entreprises au détriment des dépenses socialisées, des services publics. La société est appelée à devenir encore plus sauvage plus inégalitaire.

Il faut s’opposer à cette politique et la battre. Ce n’est pas en essayant de réactiver la gauche, c’est à dire transformer le réformisme en force révolutionnaire qui a autant de succès que l’alchimie s’évertuant à transformer le plomb en or, que le PCF y arrivera.

Il faut pour la Police comme pour l’Ecole et la Justice analyser les raisons politique de cette situation catastrophique comme j’ai essayé très succinctement de le faire et y associer des revendications en effectifs pour les différentes catégories de personnels et en moyens matériels et financiers afin d’organiser des réunions politiques avec les populations et les personnels concernés. C’est en retissant ses liens avec les classes populaires et les différentes catégories du salariat sur leurs problèmes concrets que le PCF redressera son influence et contribuera au développement des luttes et à l’évolution du rapport des forces en faveur du monde du travail.

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