Évoquer la Chine, le Vietnam ou Cuba comme modèles dans l’éventualité d’un authentique combat anticapitaliste et pour la promotion des idées du socialisme me paraît relever de l’autisme le plus absolu. Dire que le PCF doit affirmer plus nettement une vocation révolutionnaire qui doit passer nécessairement par un immense effort de renouvellement idéologique cela va de soi. Pourquoi ? Parce que les travailleurs, l’ensemble de la société, le monde entier en ont fortement besoin. Il en va de l’émancipation et de la libération de l’humanité tout entière. Il faut avoir profondément conscience de la difficulté, de l’immensité de la tâche. Nous devons prioritairement reconstituer un authentique parti révolutionnaire tel que les concepteurs du socialisme scientifique en avaient expliqué la nécessité. Ce parti ne peut être qu’une organisation où se forgerait une réflexion et une théorie propres à convaincre des hommes et des femmes venus de tous les horizons, y compris ceux qui, aujourd’hui, se laissent "acheter" par l’idéologie dominante. Les quarante dernières années ont signé une phase sans cesse déclinante de l’idéologie transformatrice. À mon sens, les communistes doivent penser pour demain, pour le futur. Il faut former, éduquer les générations et cela prendra énormément de temps. On ne bâtit pas un parti révolutionnaire sur la base d’une orientation à durée limitée, inscrite dans le conjoncturel. Les questions de l’hégémonie culturelle telle que Gramsci les avait élaborées en son temps mériteraient d’être plus sérieusement étudiées puis enrichies. Aussi, laissons de côté les raccourcis politiques qui ne relèvent nullement du communisme mais de la politique combinatoire inhérente au système démocratique bourgeois.