Maastricht, une grosse épine dans le pied du réformiste Mélenchon

, par  Pascal Brula

Le 14 février 2011 à 23:49, par Pascal Brula En réponse à : Maastricht, une grosse épine dans le pied du réformiste Mélenchon

Mon cher G. "Dautrey", on aura certainement des occasions pour en débattre de vive voix, manifs, meeting ou autres, mais, je ne comprends pas ton commentaire. Tout d’abord, je ne connais pas autant de blogs communistes qui « ont ouvert un barrage nourri contre Mélenchon ». D’ailleurs, je pense que ce site ne correspond pas à cette définition et n’en fait pas partie. Il rappelle simplement quelques vérités sur le personnage, vérités que certaines personnes plus jeunes pourraient ignorer. Et de rappeler cette vérité n’empêchera pas de se rassembler lorsque la nécessité fera loi.

Que Mélenchon ait quitté le PS parce qu’il y avait des désaccords profonds au sein du PS, ou parce qu’il avait des ambitions qu’il n’aurait pu exprimer au PS, ou encore parce qu’il ouvrait une possibilité d’achever la liquidation du PCF, quelle importance ? Ce sont les faits qui comptent. Et il y en a un que tu ne cite qu’à mots couverts : le fait que la direction actuelle du PCF, parmi laquelle certains ont déjà plus ou moins déclaré ouvertement leur volonté d’en finir avec l’organisation, a choisi le cheval de Troie Mélenchon/Front de gauche/PGE pour les élections à venir, ces dernières ne constituant d’ailleurs que leur seul horizon politique. Une tribune dans l’Huma demandait même l’adhésion directe au Front de Gauche ! La bataille n’est donc pas orientée contre Mélenchon, mais en interne, pour l’existence future d’un parti communiste en France, pour la souveraineté de ses adhérents et pour le triomphe des idées communistes au sein d’un parti… qui porte ce nom ! Et l’utilisation de ce personnage par la direction est habile, car il porte un discours radical, il parle bien, il reprend des éléments des discours de Georges Marchais pour mieux séduire les communistes, bref, il semble irréprochable… un peu comme Mitterrand dans les années 70 qui tenait un langage de rupture avec le capitalisme et qui en a trompé plus d’un !

Cette bataille et les vérités que nous pensons bonnes à dire, ont notamment pour but de démasquer cette direction qui, à l’instar de MG Buffet, regarde ses chaussures lorsque les communistes applaudissent à tout rompre une candidature communiste lors de l’AG du 8 janvier, et a déjà commencé un tour de France avec le dénommé Mélenchon, ignorant totalement les candidats déclarés de son propre parti. Alors, un candidat communiste pour les présidentielles, et donc le projet communiste au cœur des débats à venir, n’est pas gagné et relève d’une bataille. D’ailleurs, les médias capitalistes pèsent de tout leur poids pour orienter le choix futur : il n’est pas une émission politique dans laquelle Mélenchon n’ait pas été invité ces derniers temps…

L’autre question que tu soulèves est en filigrane de ton commentaire. Rien n’empêcherait les communistes de présenter leur candidat si la direction imposait Mélenchon malgré tout, suggérant ainsi d’ignorer totalement l’existence du PCF et le fait que bon nombre de ces fameux communistes sont encore dans ses rangs. Personnellement, je pense que le PCF est au cœur du problème. Tous les groupes qui l’ont quitté se sont perdus dans l’inutilité, l’inefficacité et l’invisibilité, pour disparaître petit à petit. Ils nous seraient pourtant bien utiles aujourd’hui pour peser. Il est impossible de laisser aux post-communistes de la direction actuelle la liberté d’en finir avec le PCF et son poids historique. Lors des manifs de l’automne, des jeunes sortis de nulle part nous demandaient des autocollants avec la faucille et le marteau… Et sur ce site, j’ai mis en ligne un entretien avec D. Losurdo qui nous parle de la catastrophique situation italienne et nous explique comment, là-bas, les communistes se cherchent pour tenter de reconstruire un embryon d’organisation. Franchement, je préfère encore notre situation à la leur… Sans oublier qu’il y a la jeunesse qui pousse, et qui pousse dans la bonne direction.

Amitiés
Pascal Brula

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