Hier à Marseille, l’enjeu du débat des communistes et cette foule en colère, et la haine de la bourgeoisie

, par  SARTON Bernard

Le 20 novembre 2018 à 15:06, par SARTON Bernard En réponse à : Hier à Marseille, l’enjeu du débat des communistes et cette foule en colère, et la haine de la bourgeoisie

Délégué de ma section d’Aubagne avec 5 autres camarades je suis très déçu du déroulement du congrès départemental des Bouches du Rhône qui n’a rien eu d’extraordinaire comme je l’ai dit à Pierre Dharéville dans un aparté. Membre de la commission des candidatures pour ma section j’ai exprimé l’avis de "sortir" les sortants du CN qui ont fait des erreurs stratégiques sur le plan électoral, dans la lutte contre le capital et contre Macron and co. Minoritaire dans cette commission on m’a écouté poliment sans remettre en cause le soi disant bon travail des militants sortants du CN . L’analyse des amendements retenus par la commission sur le texte démontre le rejet de 80% des amendements des sections empêchant que le PCF s’oriente vers une stratégie plus révolutionnaire et une direction à tous les niveaux plus horizontale ,collégiale et autogestionnaire comme nous le démontre aujourd’hui l’action embryonnaire sur ce sujet des gilets jaunes.
Déception que la majorité des sections du département suivent plus ou moins l’avis de la direction sortante des Bouches du Rhône qui ont mis le texte de Pierre Laurent en tête. Le "Manifeste", au cours de ce congrès départemental, a été édulcoré particulièrement sur l’Europe, sur le rassemblement populaire et la novation militante du PCF . Cela est dommage et la vie tranchera à mon avis à court terme. Le nouveau CD de 103 membres à parité devra faire beaucoup d’effort pour entraîner tous les militants dans un combat révolutionnaire victorieux sur le plan électoral et programmatique. Les délégués au congrès national(25) et les candidatures au CN(8) sont donc de la même mouvance idéologique que Pierre Laurent et ses acolytes.
Ce non renouvellement des dirigeants actuels provient du vieillissement des militants sur le terrain et de l’habitude dite suiviste au nom de l’unité du Parti. Bien sûr on accepte les dissonances comme la mienne pour fidéliser le corps militant aux thèses des directions sortantes au nom de la fraternité communiste. Je pense cela mutilant pour l’action révolutionnaire car lorsqu’on est dirigeant d’un parti comme le notre il faut savoir faire une autocritique non indulgente sur sa propres action militante et laisser à d’autres le soin de corriger les fautes et les erreurs qu’on a commis sans pour cela se sentir humilié. Le congrès d’Ivry ne sera donc pas "extraordinaire" comme annoncé car les grandes fédérations du PCF ont protégé les sortants d’une réprobation générale en sauvant la direction nationale sortante et en gardant Pierre Laurent aux commandes même accompagné du député Fabien Roussel . Où est la direction collégiale ? Où est l’importance des sections de terrain ? Comment notre programme révolutionnaire sera promu dans les masses populaires ? Comment retrouverons-nous notre indépendance nationale face à l’Europe du capital avec sa monnaie de singe l’Euro ? Quelle analyse internationale sur la Chine, la Russie et tous les pays asiatiques , africains , d’Amérique latine se réclamant du communisme ou d’une idéologie progressiste ? Tout ça est devant nous pour mobiliser tout le corps militant communiste dans sa lutte impitoyable pour en finir avec le capitalisme et promouvoir la société communiste.
Révolutionner un parti comme le notre est difficile après presque 100 ans d’existence et beaucoup d’investissement de militants connus ou inconnus du peuple. Ce travail historique depuis le congrès de Tours a eu quelques succès(36-la résistance-la fin du colonialisme avec la fin des guerres du Vietnam et de l’Algérie etc ..) mais notre alliance électorale avec le PS depuis les années 60 a réduit notre influence considérablement dans les masses populaires sans que les directions successives du PCF ne changent d’orientation stratégique , ce qui a conduit à la promotion du FN d’abord dans les masses des quartiers populaires et de la FI ensuite avec Mélenchon comme tête de gondole d’une gauche soi disant révolutionnaire. Nous en sommes là ... Et l’élection Dimanche dernier d’Evry-Corbeil démontre le fossé qui nous sépare du peuple (82% d’abstention)pour des villes où la gauche était ultra majoritaire autrefois (Evry PS et Corbeil PCF). Alors espérons un miracle historique pour que la crise actuelle du capitalisme nous donne l’occasion de réussir une véritable révolution pour l’avenir du pays et de son peuple .

Bernard SARTON , section d’Aubagne

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