Pour un printemps de la politique... (II)

, par  pam

Le 19 août 2018 à 14:40, par pam En réponse à : Pour un printemps de la politique... (II)

l’échange entre danielle bleitrach et jean-claude me semble utile à retranscrire ici..

De Danielle...
19 Août
Voilà vers quoi nous devons nous aller me semble-t-il, en matière de réflexion. J’ai encore besoin de travailler cet article, mais voici quelques réactions « à chaud ». B et M reprennent différentes analyses, celle de l’importance de 1956, telle qu’il la décrivent a été celle de la direction du PCF et de Georges marchais quand il a été constaté que l’union de la gauche derrière François Mitterrand consacrait l’hégémonie du PS. La thèse des deux capitalismes reprend deux auteurs économistes t Dumesnil et levy, ils tenaient beaucoup y compris à partir de l’exemple chinois à montrer que l’avenir résidait dans un capitalisme régulé par une sorte de technocratie avec une classe dominante d’ingénieurs et d’entrepreneurs tenant le marché. Bref grâce au travail très attentif de delaunay, j’ai le sentiment en le lisant d’avoir une sorte de Patchwork assez daté. J’apprécie beaucoup la piste tracée par Delaunay sur le stalinisme et la manière dont on a fait glisser dans l’enfer présupposé d’un dirigeant le socialisme lui-même. (note de Danielle Bleitrach)
voici la réponse que m’apporte ce matin J.Cl Delaunay de sa lojtaine Chine :

de jean-claude
Danielle, bonjour. J’ai vu que mon texte à propos du bouquin de Blottin.Maso t’avait intéressé et j’en suis très content car, en l’écrivant, je me suis dit que sa lecture serait aussi avenante que la pluie. Il y a au moins une personne qui aura été intéressée.
Bon. J’ai évidemment pensé au duo Dumesnil/Lévy en lisant l’histoire des deux capitalismes chez Blottin:Maso, la différence étant que Blottin/Maso ont une culture économique sommaire, ce qui n’est pas le cas de Dumesnil/Levy. Je n’ai pas voulu en rajouter et j’ai donc seulement fait une petite allusion à Keynes et à l’euthanasie du rentier. Car Dumesnil/Levy, précisément, marxistes très influencés par Keynes sur ce point, tout en développant une critique justifiée du capitalisme contemporain, ont eu tendance à concevoir que la lutte contre la mondialisation financière du Capital consisterait à opposer le capitalisme industriel au grand capital financier. Je ne sais pas ce qu’ils sont devenus et s’ils publient encore. Un autre aspect de ma motivation à ne pas développer ce point est que je me suis dit que ce serait bien que d’autres que moi se saisissent de thèmes suggérés par la lecture de ce CR et développent leurs propres idées. Ce qui se produit avec toi, car tu n’es pas à court d’idées.
Le bouquin de Blottin/Maso, à mon avis, est un essai de donner du corps au réformisme communiste en France, tel que peuvent l’exprimer des intellectuels tels que Martelli, ou bien Sève, ou des gens comme Francette Lazard, qui, je crois bien, nage elle aussi dans ces eaux-là.

Pour ce qui concerne mon hypothèse sur Staline/les Chinois, je la crois utile et féconde. Tu verras, dans mon bouquin sur la Chine, tout en creusant le concept d’économie de marché socialiste et en comprenant la nécessité de la dictature du peuple pour que ça marche, au moins intellectuellement, j’ai progressivement repéré des différences entre le socialisme de type soviétique et le socialisme chinois de la période d’après 1978, en même temps qu’une ressemblance absolue, à savoir que les entreprises capitalistes ne travaillent pas spontanément en faveur des besoins populaires.
D’une part il n’existe pas de socialisme sans cette rupture, mais d’autre part les conditions d’existence de cette rupture sont actuellement très différentes de ce qu’elles furent avec Staline et tous ceux qui ont fait l’URSS avec lui. En sorte que notre difficulté à supporter l’insupportable de l’époque stalinienne (mais c’est un insupportable relevant du passé et donc inchangeable) tient à notre incompréhension des différences d’époque.

Selon moi, B et M se lamentent sur Staline et son époque parce qu’ils n’ont pas compris que l’impérialisme des années 1920-1970 et celui d’aujourd’hui n’étaient pas les mêmes, en vigueur, en force et en perspectives. Je crois que nous sommes vraiment arrivés au stade suprême. Je rêve peut-être mais c’est le point en discussion.
D’où, d’ailleurs, le retour que je crois nécessaire sur la dictature du peuple. Il faut repenser tout ça. Ce devrait être la nourriture idéologique quotidienne des classes populaires : comment mettre un terme à tous ces salopards qui dirigent de manière de plus en plus dictatoriale la société des pays développés ? Comment mettre un terme à leur dictature.
Au lieu de quoi, B et M tombent dans l’illusion : comment aider le capitalisme entrepreneurial ? Comment utiliser les nouvelles technologies ? Etc.

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