Congrès du PCF : jouer le jeu et ensemble recréer le parti communiste dont nous avons besoin, stratégie et organisation

, par  CN46400

Le 2 janvier 2018 à 14:25, par CN46400 En réponse à : Congrès du PCF : jouer le jeu et ensemble recréer le parti communiste dont nous avons besoin, stratégie et organisation

Le texte de Danielle a un mérite essentiel, border le débat sans pour autant voiler certains aspects.
Nous avons trois chapitres à traiter et à trancher pour rassembler une grande majorité des adhérents :
1- L’histoire depuis 1917
2- La France en 2017
3- Une stratègie pour aujourdhui

L’histoire c’est d’abord celle de L’URSS, dont on nous demandait d’être solidaire, au point, parfois, d’y subordonner les intérêts du PCF, donc aussi ceux des prolos français. Ce qui nous ouvre le droit de critique sur toute la période. Pas, bien sûr, au même niveau que les communistes soviétiques, nous n’avons pas payé les choix d’alors dans la chair, mais peut-on oublier que c’est un modèle qu’on nous proposait, et qu’il fallait, sinon adorer, du moins défendre en toute circonstance.

Pour ma part, je situe à la disparition de Lénine la charnière tragique. Il fallait défendre la NEP, et pas plus que Staline, ni Trotsky, ni Boukharine n’ont eu le courage politique de poursuivre la démarche, éminemment révolutionnaire du chef d’Octobre, qu’ils avaient pourtant accompagnée de son vivant. Staline a simplement renforcé les rennes de son pouvoir, déjà envahissant (v Lenine), simplement en surfant sur le marxisme sommaire (communisme = égalitarisme), des jeunes communistes vainqueurs de la guerre civile (ex Kroutchev...). Il n’y eut personne pour souligner, "le rôle éminemment révolutionnaire" de la bourgeoisie que Marx avait noté dans le Manifeste (chap 1), et qui restait, dans la Russie d’alors, largement embryonnaire, donc un chantier prioritaire pour l’immédiat.

Lénine avait dit : "nous avons assez de pouvoirs, mais pas assez de savoirs, que nous n’obtiendront pas par surprise et qu’il faut négocier avec la bourgeoisie".. Staline, considérant que l’accumulation primitive du capital, est plus une affaire de force physique de travail que de compétences, décide, dans l’euphorie générale (à part Trotsky) le "socialisme dans un seul pays". Et c’est à cette démarche que l’on doit aussi bien la victoire de 45 que l’échec final de 91. Et du coup, la révolution mondiale, en France aussi, ne tenait donc plus qu’à un fil, l’éclosion d’un paradis socialiste en URSS...

Extraire l’histoire du PCF hors de cette matrice est illusoire. Tous, à des degrés certes divers nous avons cru, et espéré, au "soleil qui se levait à l’Est". Souvent, maintenant que je visite, plus assidument, Marx et Lénine, je devine leurs courroux communs, et impuissants, devant la tournure des évènements, que nous n’avons pas su maîtriser, permettant du même coup au capitalisme de prolonger son existence d’un siècle au moins. Mais l’histoire du PCF c’est surtout celle du commandement de Marx "Prolétaires, unissez-vous..". Nous avons réussi entre 35 et 47, échoué le reste du temps, pourquoi ?

Mais que faire dans la France de 2017 ? D’abord lister les forces en présence, qu’il convient de désigner clairement.
- 1-La classe ouvrière (producteurs manuels salariés), même moins concentrée que par le passé, elle existe toujours, elle doit être désignée par son nom, même si elle fréquente davantage les autres prolos.
- 2-Le prolétariat (ceux qui doivent travailler pour vivre) existe aussi, c’est une "immense majorité", encore plus immense que du temps de Marx, et pas que dans le métro ! Il fait peur aux bourgeois, mais pas aux communistes. On le désigne donc sans complexe. C’est à son unité, pas n’importe laquelle, que les communistes doivent occuper l’essentiel du temps qu’ils consacrent à la politique.
- 3-La bourgeoisie (infime minorité qui vit, plutôt bien, du travail des autres), qu’il faut renverser, mérite donc aussi d’être désignée, sans pincettes, par son nom !
- 4-Le capitalisme n’a rien à voir avec la liberté, ne mérite donc pas d’être désigné par "libéralisme" !
- 5-Les "classes populaires", la "classe moyenne", le "peuple", les "riches", les "pauvres" sont des données sociologiques, étrangères à la lutte des classes. On utilise donc ces mots en conséquence.
D’une manière générale, ne perdons pas de vue que la bourgeoisie conduit la lutte de classe aussi dans la sémantique et tend à promouvoir les expressions qui conviennent le mieux à ses intérêts. Pour devenir des "techniciens de surface" les balayeurs n’ont jamais eu besoin de se mettre en grève....

Notre stratègie est simplissime, gagner la confiance d’un max de prolos. Cela suppose, sur tout les problèmes, de bien poser l’équation (sans jamais oublier le marxisme) et d’éviter ainsi toutes les démagogies. N’oublions jamais que désormais l’état bourgeois comporte trois niveaux (Bruxelles, Paris et régional..) et que c’est à chacun de ces trois étages qu’il faut contester les pouvoirs de la bourgeoisie.

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