Ou comment faire le choix de sortir de l’émiettement...

, par  gillesquestiaux

Le 20 janvier 2011 à 20:15, par Gilles Questiaux En réponse à : Ou comment faire le choix de sortir de l’émiettement...

Un commentaire de Pasquale Noizet, sur Réveil Communiste :

Je me sens en phase avec ce texte très clair et qui pose bien la problématique qui traverse notre parti notamment celle de son émiettement.

Avec la présidence du PGE, la direction de notre parti tend vers une nouvelle force politique à l’exemple de die Linke et cela se retrouve dans le Front de Gauche. Il a été décidé en congrès de former des fronts de lutte qui se sont réduits au Front de Gauche. La stratégie de rassembler la gauche alors que cette gauche a du mal à se définir tant elle diverge en son sein, parce que le PS qui en a été historiquement le porte drapeau, s’est droitisé au point de pactiser avec l’ennemi, que ce soit la droite française pour ceux qui ont rejoint le gouvernement de Sarkozy ou qui adhèrent à la social démocratie libérale pour ceux qui siègent et qui votent au Parlement Européen. Que cherche la direction du PCF en surfant sur le thème de « gauche » de « rassemblement » plutôt que sur « communisme » « progressisme » « socialisme » ? Pourquoi a-telle tant de mal par exemple à amender un texte que nous avons été 34 à ne pas voter au dernier CN où je demandais d’ajouter à « crise » le mot « capitalisme » et nationaliser les banques ? (voir mon Intervention au CN du PCF du 7 janvier 2011 : s’appuyer sur la colère populaire pour contrer la crise du capitalisme). Il y a des mots que l’on dit dans les discours mais que l’on n’écrit pas. La direction semble vouloir donner l’illusion d’avancer idéologiquement avec lds mots comme « luttes de classe » « marxisme » « socialisme » mais seulement dans ses discours. Dans ses écrits il en reste quelques miettes et encore à force de s’être acharné dans les amendements du côté de l’opposition à la direction. Comment Mélenchon est-il sorti du chapeau de Marie-Georges Buffet ? Qui avait créé la fausse rumeur publié dans Le Monde comme quoi Mélenchon avait été le candidat choisi à la conférence de section du parti ? Et pourquoi ? Mélenchon est aussi inscrit au PGE et tout converge vers cette ligne de la gauche en France qui comprend « le PS, Europe Écologie (donc les Verts) le Front de gauche qui en fait se résume au PCF et au PG » Car s’il s’agissait véritablement de toute la gauche il y aurait aussi au moins le NPA. Oui où est l’erreur ?

On rassemble la gauche mais une certaine gauche et on regarde vers l’union européenne pour la socialiser…à gauche où on retrouve toute la bande PS, Verts, Direction du PCF, PG. Et au niveau national on essaie de faire bonne figure en se départageant les postes éligibles aux élections législatives notamment pour le PCF en laissant Mélenchon se présenter comme Porte parole exclusif du Front de Gauche. Mais il y a un os. Sans attendre la permission du PCF Mélenchon qui a les dents longues mène déjà sa campagne en tant que leader du Front de Gauche. Le PCF s’en défend mollement, paternaliste à son égard en sachant bien comment contenter cet enfant terrible par la promesse d’une belle place à la présidentielle. Mais au fond la direction sait bien que le score sera médiocre. Alors où est l’intérêt d’un Mélenchon ? Il est hypocrite de dire que c’est pour rassembler la gauche. Je reste persuadée que ce rassemblement à gauche est la réplique de la gauche européenne et que c’est là l’ambition de notre direction. Parce que lorsque l’on traverse une crise du capitalisme aussi visible, aussi criante, et que l’on dit que l’on veut rassembler à gauche alors que c’est le peuple tout entier qu’il s’agit de convaincre, que ce sont les abstentionnistes qu’il s’agit d’aller voir sur le terrain, on peut se poser la question du message que l’on veut faire passer qui serait « le parti communiste est de gauche plus qu’il ne se réclame du socialisme, il n’est plus révolutionnaire ».

Nos forces dans et hors le parti, quelles sont-elles ? Pour commencer je voudrais mettre en garde les camarades qui pensent qu’il vaut mieux lâcher la proie pour l’ombre, quitter le bateau tant qu’il est temps, c’est-à-dire fonder avec tous les communistes qui le veulent, qu’ils soient du dedans ou du dehors, un autre Parti communiste français. Je les mets en garde parce qu’un parti qui se scinde est perdant. Sortir du parti c’est comme sortir de la matrice de 1920, abandonner ce qu’avant nous d’autres communistes ont bâti tant bien que mal. Hors cette matrice, il existe des microcosmes qui ont pris l’habitude d’être dehors bon gré mal gré mais qui fonctionnent en tant que tels et qui je pense, dans un parti reconstitué à l’extérieur du PCF auront des difficultés à exister de manière unitaire. Je crains que les camarades qui ont pris l’habitude de fonctionner en petit groupe avec une direction indépendante à leur tête, s’ils tombaient d’accord pour créer un nouveau parti communiste ou le rejoindre, créeraient en fait une coalition de courants incapable d’agir comme c’est le cas en Italie.

Je suis convaincue que c’est au-dedans du parti communiste français que l’on doit lutter jusqu’à gagner et faire entrer ceux et celles qui l’on quitté, ceux et celles qui « y entreraient bien mais » chacun veut toujours le meilleur, mais le parti communiste sera le meilleur lorsque toutes les forces en tendances qui sont au dehors retourneront dans la matrice, et redonneront toute sa force internationaliste, socialiste, pour mieux répondre à la crise du capitalisme et donner toutes ses chances à un changement radical de la société française. Même si c’est pas à pas, même si c’est dans la discussion. Peut-être dès maintenant devrions nous parler clairement de ce qui nous rapprochent et nous différencie mais attention à ne pas toujours couper les cheveux en quatre. Le peuple lui attend et j’espère que ce ne sera pas Marine Le Pen et Strauss Khan qui recueilleront son suffrage faute de combat et de proposition réelle de notre côté.

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