Nouveau CNR ? Oui, nouveau CNR !

, par  Oliver Buchardt

Le 7 août 2013 à 18:25, par Oliver Buchardt En réponse à : Nouveau CNR ? Oui, nouveau CNR !

Je ne voudrais pas que ce débat tourne à un dialogue, mais souhaite citer les camarades de l’URCF, dont je partage l’analyse, et qui ont répondu à ta question : « L’obstacle à l’émancipation des travailleurs de France est double.
« En premier lieu, la bourgeoisie monopoliste de notre pays qui est à l’origine de la casse de toutes les conquêtes sociales obtenues par de dures luttes de classes et le système impérialiste qui coalise ses forces pour imposer partout la même politique anti-ouvrière et antisociale d’austérité (UE – Fonds monétaire international, organisation mondiale du commerce, banque Mondiale…).
L’Union Européenne intervient comme un cartel des monopoles et État de chaque pays d’Europe pour coordonner une stratégie unique conforme aux intérêts des grandes sociétés multinationales.
Pour cela, l’UE impérialiste développe sa tendance à violer les souverainetés nationales et populaires.
Lénine a évoqué l’existence de deux nations : bourgeoise et populaire/prolétarienne dans un même pays.
Le projet du MEDEF comme de certains secteurs monopolistes d’autres pays est de construire des « États-Unis d’Europe » comme le souligne le PRCF. Il y a loin de la coupe aux lèvres, ne serait-ce qu’en raison des contradictions inter-impérialistes. » (« Pour fonder la Parti communiste de France : cerner et surmonter les divergences dans le mouvement communiste en France », 27 avr. 2013, p. 14).
Il ne me semble pas inutile de rappeler ici le lien dialectique entre la politique d’intervention et d’occupation militaires du social-impérialisme français dans une semi-colonie comme le Mali, et le soutien du gouvernement à la destruction des emplois en métropole par Unilever et par Mittal, pour ne citer que les luttes exemplaires de Fralib (Gémenos) et d’Arcelor (Florange).
Le Parti communiste étant une « fraction de la classe ouvrière », les travailleurs qui avancent des propositions pour sauver leurs emplois (SCOP avec appropriation sociale, nationalisation,...) sont des alliés tout trouvés, conscients qu’il s’agit de solutions d’urgence pour nourrir, loger et éduquer leurs enfants, et non pour mettre fin à leur exploitation sous la dictature de la bourgeoisie.
L’alliance avec la « France moisie » sentirait la même odeur aujourd’hui qu’en 1975. Tant mieux si Camille Granot a pu échapper aux assiduités d’Olivier Germain-Thomas après le meeting au 44 rue de Rennes, mais, si nous avons quelques lectrices ou lecteurs, je ne leur apprendrai rien en leur révélant que la ligne social-chauvine du IIe congrès du PCMLF a été appliquée - comme elle devait l’être - jusqu’au IIIe congrès.
Je peux témoigner d’une action, que nous avions décidée dans ma cellule à Nice en 1977. Il s’agissait de coller deux affiches « A bas les deux super-puissances USA-URSS ! » et « Vive l’indépendance nationale ! » dans un quartier populaire. Le secrétaire politique est arrivé avec la gueule enfarinée et nous a déclaré : « Il y a eu une c...... Une des deux affiches est foutue, mais on peut coller l’autre ». Je vous laisse deviner laquelle. Les camarades du PCF sont passés sur nos talons, et ont lacéré le collage. Rétrospectivement, je me dis que j’aurais dû leur prêter main forte.
Nos éventuels lecteurs ou lectrices pourront juger de la sincérité de « l’autocritique » du rapporteur au IIIe congrès, quand il cite Teng Siao ping : « ...Les pays développés situés entre les super-puissances et les pays en voie de développement présentent des cas complexes, Certains d’entre eux maintiennent jusqu’à ce jour des rapports colonialistes sous diverses formes avec des pays du tiers-monde ; le Portugal, par exemple, continue même d’exercer sa domination coloniale barbare, Cet état de chose doit être redressé, Dans le même temps, ces pays développés souffrent tous, à des degrés différents, de la mainmise, de la menace ou des vexations de l’une ou l’autre super-puissance ; parmi eux, il y en a qui ont en fait été réduits par une super-puissance à l’état de dépendance, sous la couverture de la prétendue "grande communauté", Tous ces pays demandent, à tel ou tel degré, à s’affranchir de l’asservissement ou du contrôle des super-puissances et à préserver leur indépendance nationale et l’intégrité de leur souveraineté... » (« IIIe congrès du PCMLF : rapport politique », Cahier rouge n° 14, janv. 1978).
Je laisse la parole en dernier aux camarades du Rassemblement des cercles communistes, qui ont repris à leur compte la réfutation de cette ligne liquidatrice : « Soulignons en premier lieu que la « théorie des 3 mondes » a été saluée par de nombreux bourgeois du « second monde » et des « U.S.A. ». Donnons simplement un exemple particulièrement important pour l’Europe. La publicité faite à cette théorie par la « Bundeswehr ». Voici ce que dit le journal du K.P.D./M.L. Roter Morgen du 8 septembre 1978 :
Les "informations pour les troupes" sont publiées et distribuées dans chaque compagnie en un exemplaire par le Ministère Fédéral de la défense (Etat-major des forces armées). Avec 100 pages mensuelles les impérialistes ouest-allemand tentent d’éduquer à l’aide de ce petit cahier les soldats de l’armée fédérale dans l’esprit du militarisme, de les préparer idéologiquement à une guerre impérialiste. Que les révisionnistes chinois puissent leur rendre dans cet objectif un précieux service, le numéro d’août d’ "Informations pour les troupes" le montre particulièrement : sur 25 longues pages est publié « La théorie des Trois Mondes - Un document de la République populaire de Chine ». L’article de Pékin Information de novembre 1977 sur la nouvelle théorie révisionniste est ici presque intégralement reproduit. Ce qui a tant plu dans cette théorie aux impérialistes ouest-allemands, ils l’ont fait ressortir dans des titres intercalaires en caractères gras et en rouge. « Le second monde est une force avec laquelle on peut s’unir dans le combat anti-hégémonique » ou « Les guerres pour la défense de l’indépendance nationale sont nécessaires et révolutionnaires », etc. », Journal Roter Morgen du 8 septembre 1978, cité in Bulletin international n° 10 d’octobre 1978 (Cercle Henri Barbusse, « Réflexions sur le maoïsme », chap. 5, « Deux camps ou trois mondes ? », 2000, note 30).
Amitiés communistes.
OB

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